Accident de Beaune

L'accident de Beaune est un accident de la route survenu le sur l'autoroute A6 près de Beaune, en Côte-d'Or. Accident routier le plus meurtrier en France, il a fait 53 morts dont 46 enfants et adolescents[1] âgés de 5 à 17 ans. La plupart des victimes se trouvaient à bord d'un autocar qui a pris feu à la suite de l'accident et étaient originaires de la commune de Crépy-en-Valois dans l'Oise[2].

Accident de Beaune
Caractéristiques de l'accident
Date
Typecarambolage
SiteAutoroute A6, Beaune, France
Coordonnées 46° 56′ 53″ nord, 4° 49′ 47″ est
Caractéristiques de l'appareil
Type d'appareil2 autocars, deux voitures
Morts53

Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Côte-d'Or

L'accident

À 20 heures, le , deux autocars partent de Crépy-en-Valois, ville située à une soixantaine de kilomètres au nord de Paris[3]. Ils transportent des enfants et adolescents et leurs moniteurs en colonie de vacances, organisée par l'assistance sociale de la caisse d'allocations familiales, à Aussois en Savoie. Au milieu de la nuit, les deux autocars qui se suivent sur l'autoroute A6[4] en direction de Lyon passent Beaune. Il pleut[4] et la circulation est dense en ce temps de « chassé-croisé » des vacances d'été. Selon les témoignages, les autocars roulaient à plus de 120 ou 130 km/h, la vitesse exacte ne peut pas être connue car les chronotachygraphes furent détruits lors de l'accident[5].

Peu après, vers 1 h 45, lors d'un ralentissement dans l'« entonnoir » de Beaune, une zone dangereuse où l'autoroute passe de trois à deux voies, deux voitures se trouvant sur la 3e file se rabattent précipitamment entre les deux cars. L'autocar de tête doit freiner car un autocar allemand situé devant lui freine[6]. Le deuxième car percute la deuxième voiture qui projette la première sur le car de tête, provoquant un carambolage. Le réservoir de la voiture s'éventre et se vide sur la chaussée et l'essence s'embrase. Six véhicules prennent feu.

Le premier autocar est évacué par les conducteurs et les animateurs. Dans le second, une issue latérale est bloquée par une voiture encastrée. Deux animateurs parviennent tout de même à faire sortir une quinzaine d'enfants par la porte arrière du véhicule mais 44 restent bloqués à l'intérieur avec les deux chauffeurs et deux animateurs. Cinq autres personnes, dont deux enfants, meurent dans les deux voitures (il n'y a pas de survivant dans les deux voitures impliquées).

Après l'accident

Le Mémorial pour l'Avenir (1985).
Plaque posée sur l'aire du mémorial.

Les familles sont informées de l'accident à 6 heures du matin. Le nom des enfants morts est communiqué par Michel Dupuy, maire de Crépy-en-Valois vers 11 heures, suivant l'ordre alphabétique. Peu de corps sont identifiés.

Les obsèques ont lieu dans cette même commune le en présence du président de la République François Mitterrand, du premier ministre Pierre Mauroy et de plusieurs officiels[7].

Les corps des victimes n'ayant pu être identifiés, ils sont enterrés ensemble sous une grande stèle dans le cimetière de Crépy-en-Valois[8].

À la suite du procès, le transporteur est condamné à dix-huit mois de prison avec sursis[9] et à 25 000 francs d'amende : le véhicule présentait en effet un système de freinage gravement défectueux. Un des chauffeurs est condamné à six mois de prison avec sursis[9], un an de suspension de permis et 2 300 francs d'amende[2]. La compagnie d'assurance doit verser 12 millions de francs aux familles des victimes[2].

Un mémorial est érigé en 1985 sur l'aire de repos du Curney, à proximité immédiate du lieu de l'accident (commune de Merceuil)[2]. Les enfants victimes de cet accident reposent au cimetière de Crépy-en-Valois ; sur les plaques on peut lire les noms des enfants dont certains issus de familles nombreuses.

Marie-Andrée Martin, mère de trois victimes (un de ses enfants a survécu à l'accident[3]) a créé l'Association des victimes de Beaune, qui rejoint la Fédération nationale des victimes d'accidents collectifs[10].

Chaque année depuis plus de trente ans, à la date anniversaire, la Ville de Crépy-en-Valois commémore l'accident au cimetière d'Hazemont à Crépy-en-Valois où reposent les victimes. Les familles des victimes, le maire et les élus de la commune se rendent également sur les lieux du drame pour une cérémonie de recueillement au PK 313, sur le territoire de la commune de Merceuil.

Conséquences de l'accident sur la réglementation

Le ministre des Transports d'alors, Charles Fiterman, décide de prendre des mesures strictes.

La vitesse maximale autorisée pour les autocars est réduite, la vitesse par temps de pluie pour tous les véhicules est réduite à 110 km/h sur autoroute et à 80 km/h sur route[4],[2]. Les transports collectifs d'enfants sont interdits pendant les périodes de chassé-croisé fin juillet et début août. Tous les véhicules lourds (camions et autocars...) doivent désormais être équipés d'un dispositif de limitation de vitesse, sur lequel toute modification par son utilisateur est rigoureusement interdite[11].

De plus, les constructeurs de véhicules destinés aux transports en commun doivent utiliser des matériaux incombustibles[2] et non toxiques et poser des pare-brise en verre feuilleté.

Notes et références

  1. « Interdiction de transports d'enfants les 31 juillet et 7 août 2010 », sur Planet' Anim, 11 mars 2010.
  2. Françoise Escarpit, « Il y a vingt ans, l'accident de Beaune », L'Humanité, 1er août 2002.
  3. Faïza Zerouala, « L'impossible deuil de l'accident de Beaune, 30 ans après », Le Monde, (lire en ligne).
  4. « L'accident d'autobus de Beaune qui fit 53 morts en 1982 »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), sur bienpublic.com
  5. « 20h Antenne 2 - Tragédie de Beaune sur l'A6 », sur Archive INA,
  6. Route Il y a vingt ans, l'accident de Beaune, 1 août 2002, humanite.fr.
  7. « JA2 20H », sur Archives INA,
  8. « Accident de Beaune : l'émotion, 30 ans après », journal de 13h de TF1, 31 juillet 2012
  9. « Les victimes se rebiffent », lire en ligne sur lexpress.fr.
  10. « Beaune : vingt ans après Crépy se recueille », lire en ligne sur leparisien.fr.
  11. Antenne 2, « Limitations de vitesse+réactions transporteurs », Journal télévisé (enquête de Luce Perrot et Bruno Le Dref avec Pierre Mayet (DRIS), sur http://www.ina.fr/, (consulté le ).
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