Abdrabbo Mansour Hadi
Abdrabbo Mansour Hadi (arabe : عبدربه منصور هادي prononciation yéménite : [ˈʕæ.bed ˈrɑb.bu mænˈsˤuːr ˈhæːdi]), né le à Thoukaïn, dans le gouvernorat d'Abyan[2], est un maréchal et homme d'État yéménite, vice-président de 1994 à 2012 puis président de la République depuis 2012.
Abdrabbo Mansour Hadi عبدربه منصور هادي | |
Abdrabbo Mansour Hadi en 2013. | |
Fonctions | |
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Président de la République du Yémen[N 1] | |
En fonction depuis le [N 2] (9 ans, 6 mois et 17 jours) |
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Élection | 21 février 2012 |
Vice-président | Khaled Bahah Ali Mohsen al-Ahmar |
Premier ministre | Mohamed Basindawa Abdallah Mohsen al-Akwa (intérim) Khaled Bahah Ahmed ben Dagher Maïn Abdelmalek Saïd |
Prédécesseur | Ali Abdallah Saleh |
– Intérim (3 mois et 19 jours) |
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Premier ministre | Hassan al-Lawzi (intérim) |
Prédécesseur | Ali Abdallah Saleh |
Successeur | Ali Abdallah Saleh |
Vice-président de la République du Yémen | |
– (17 ans, 4 mois et 22 jours) |
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Président | Ali Abdallah Saleh |
Prédécesseur | Abdel Aziz Abdel Ghani (vice-président du Conseil présidentiel) |
Successeur | Khaled Bahah (indirectement) |
Ministre yéménite de la Défense | |
– (4 mois et 24 jours) |
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Chef de l'État | Ali Abdallah Saleh (président du Conseil présidentiel) |
Premier ministre | Mohammed Saïd al-Attar (intérim) |
Prédécesseur | Haider Aboubaker al-Attas |
Successeur | Abdel Malik al-Sayani |
Biographie | |
Nom de naissance | Abdrabbo Mansour Hadi |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Thoukaïn, Abyan (Protectorat d'Aden) |
Nationalité | Sud-yéménite (1945-1986) Nord-yéménite (1986-1990) Yéménite (depuis 1990) |
Parti politique | Congrès général du peuple |
Profession | Militaire |
Religion | Islam sunnite |
Résidence | Palais de la République, Sanaa (2012-2015) Palais présidentiel al-Maachiq, Aden (depuis 2015) |
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Vice-présidents de la République du Yémen Présidents de la République du Yémen |
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Abdrabbo Mansour Hadi عبدربه منصور هادي | ||
Allégeance | Fédération d'Arabie du Sud (1964-1967) Yémen du Sud (1967-1986) Yémen du Nord (1986-1990) Yémen (1990-1994) |
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Grade | Maréchal[1] | |
Années de service | 1964 – 1994 | |
Conflits | Guerre civile yéménite de 1994 | |
Autres fonctions | Président de la République du Yémen Vice-président de la République du Yémen Ministre de la Défense du Yémen |
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Biographie
Abdrabbo Mansour Hadi naît en à Thoukaïn, village situé dans le gouvernorat d'Abyan[3].
Il est diplômé dans une académie militaire yéménite après avoir obtenu une bourse pour pouvoir étudier au Royaume-Uni. Il parle couramment l'anglais.
Puis il obtient une autre bourse pour pouvoir étudier en Égypte pendant six ans. Abd Rab Mansour Hadi a ensuite passé quatre ans dans une académie militaire en Union soviétique.
De retour au Yémen du Sud, il occupa plusieurs postes clés dans l'armée jusqu'en 1986 lorsqu'il fuit au Yémen du Nord, précisément à Sanaa avec le président Ali Nasser Mohamed.
En , il est nommé ministre de la Défense par le Conseil présidentiel[4].
Vice-présidence
Il devint vice-président le [3] après la démission du vice-président Ali Salem al-Beidh qui démissionna en devenant le chef des séparatistes du sud. Le , il quitte son poste, étant devenu président à la suite de la Révolution yéménite de 2011.
Présidence
Révolution et transition
Vice-président de la République du Yémen du [5],[6] au , Hadi est nommé président par intérim le dans le cadre de la Révolution yéménite[7], après qu'Ali Abdallah Saleh a été blessé dans une attaque contre la mosquée al-Nahdin du palais présidentiel. Saleh demeure néanmoins le président de la République en titre[8] et reprend ses activités le . Cependant, Hadi ne se rend pas au palais présidentiel, qui est alors occupé par le propre fils du président, Ahmed Ali Abdallah Saleh, tandis que le clan Saleh continue de contrôler de facto le gouvernement[9].
Pour mettre fin aux troubles, des négociations sont menées sous la direction du Conseil de coopération du Golfe. Elles aboutissent le à la signature d'un accord, en Arabie saoudite. Le plan de Riyad prévoit le départ du président Saleh au profit de Hadi, en échange de l'immunité complète pour le chef d'État sortant et tous ses proches. Au terme de trois mois de partage de pouvoir, le maréchal Hadi doit être élu pour une période de transition de deux ans, jusqu'à des élections générales planifiées pour 2014. Saleh devient donc président honoraire, et Hadi président par intérim, jusqu'à l'élection de 2012[10]. Il est alors considéré comme un « homme de consensus »[11],[12],[13].
Le , seul candidat lors de la première élection présidentielle au suffrage universel de l'histoire du pays, Hadi est élu président de la République avec 99,8 % des voix et une participation de 65 % de la population pour un mandat transitoire de deux ans[14]. Le , il prête serment devant le Parlement[15] et la passation de pouvoir avec Ali Abdallah Saleh a lieu le 27 du même mois[16].
Le , il décide de limoger plusieurs hauts responsables des services de sécurité considérés comme loyaux à l'ancien chef de l'État Ali Abdallah Saleh[17],[18].
En , son mandat est prorogé jusqu'en [19].
Guerre civile
Le , au début de la guerre civile, les rebelles Houthis prennent le palais présidentiel[20]. Le lendemain, il signe un accord avec les Houthis sur l'amendement du projet de Constitution qui devait être présenté et sur la représentation des Houthis et des autres factions dans le gouvernement. Le conseiller du président, Ahmed Awad ben Moubarak, doit également être libéré[21].
Le , il présente sa démission[22] après que les Houthis eurent réclamé qu'un de leurs membres soit nommé comme vice-président[23]. Sa démission est rejetée par le président du Parlement, Yahya Ali al-Raie[24]. Les Houthis proposent alors de mettre en place un Conseil présidentiel composé de l'armée, des forces de sécurité, des comités populaires et des « composantes révolutionnaires et politiques »[25].
Sa démission devait être confirmée par un vote du Parlement initialement prévu pour le [26] puis reporté[27].
Le , alors qu'il a été placé en résidence surveillée par les Houthis, il annonce refuser de renoncer à sa démission « sous la menace des armes »[28].
Le après que la démission a été refusée par le Parlement et alors qu'il était en résidence surveillée à Sanaa, il prend la fuite vers Aden, ville du sud du pays[29] et devenue par la suite capitale de facto[30]. Il déclare qu'il demeure le président en exercice, après avoir renoncé à démissionner, et déclare que les actions des Houthis étaient « nulles et non avenues »[31],[32]. Le jour-même, il déclare vouloir déplacer le dialogue à Aden[33]. Le lendemain 22 février, il rencontre des dirigeants politiques et militaires du sud du pays[34].
Le , dans une lettre adressée au Parlement, il renonce officiellement à démissionner[35]. Le jour-même, il demande aux membres du gouvernement démissionnaire de le rejoindre à Aden[35]. En réaction, les Houthis le qualifient de « fugitif » et promettent de le juger[36]. Cette décision est rejetée par les Houthis, alors qu'elle fait l'objet de nombreuses interprétations juridiques[37].
Le , il annonce avoir fui Sanaa en passant par un tunnel situé dans sa résidence[38]. Au même moment, les Houthis promettent 93 000 dollars pour sa capture[39]. Le , son entourage annonce qu'il a quitté Aden, où les Houthis progressent, sans indiquer où il a trouvé refuge[40]. Il se rend finalement en Arabie saoudite, sous l'escorte des Forces armées saoudiennes[41].
Le , il participe au sommet annuel de la Ligue arabe à Charm el-Cheikh en Égypte[42] puis retourne en Arabie saoudite.
Le , il retourne à Aden[43].
Après les attentats du 6 octobre 2015 à Aden, perpétrés par l'État islamique au Yémen, il retourne, peu après Khaled Bahah et de son gouvernement, à Aden et alors qu'il était auparavant en exil à Riyad[44] jusqu'en novembre 2015[45].
Le , réunie à Riyad, une partie du bureau politique du CGP, dont le vice-président ben Dagher qui venait de faire défection et avait rejoint le gouvernement yéménite en exil, limoge Ali Abdallah Saleh de son poste de président et nomme Hadi à sa place[46].
Le à Sanaa, une enquête est lancée par un juge pro-Houthis à l'encontre de cadres du gouvernement yéménite, dont le président Hadi, son conseiller Ahmed Awad ben Moubarak et l'ancien ministre des Affaires étrangères Riad Yassine, pour « corruption » et « conspiration contre le peuple »[47],[48]. Le , il est « condamné à mort » par un tribunal contrôlé par les Houthis pour « haute trahison » pour avoir « usurpé le titre de président à l'issue de son mandat, participé à l'agression du Yémen et avoir porté atteinte à l'intégrité territoriale de la République yéménite »[49]. En , des milliers de personnes se sont rassemblés à Aden, pour protester contre le président Abdrabbo Mansour Hadi[50].
En , en conflit avec les Émirats arabes unis, il aurait été mis en résidence surveillée par l'Arabie saoudite, qui l'empêcherait de revenir à Aden[51].
Le , le Conseil de transition du Sud adresse un ultimatum de sept jours au président Hadi pour limoger le gouvernement d'Ahmed ben Dagher, qu'ils accusent de « corruption »[52], et le remplacer par un gouvernement de technocrates, sans quoi il nommerait son propre gouvernement[53].
Le , peu après l'expiration de l'ultimatum, les séparatistes prennent le contrôle du siège du gouvernement[54]. Le 30 janvier, les forces fidèles au STC contrôlent la quasi-totalité de la ville[55]. En fin de journée, les combats cessent, après une médiation de la coalition[56]. À l'issue de ces négociations, les séparatistes rendent trois bases militaires à l'armée, et lèvent le siège du palais présidentiel al-Maachiq[57].
Le , une faction du Congrès général du peuple l'a confirmé dans ses fonctions à la tête de celui-ci[58].
À partir de 2015, dans le contexte de la guerre civile yéménite, les Émirats arabes unis commencent à administrer de fait l'île de Socotra, construisant de nouvelles infrastructures, des réseaux de télécommunication, demandant aux habitants de signer des contrats de travail avec eux, font leurs propres recensement des populations locales, puis, en 2018, se déploient militairement sur l'île, ce que condamne le gouvernement yéménite, au nom de sa souveraineté sur l'île[59]. Le , des troupes saoudiennes débarquent à leur tour, à la demande du gouvernement yéménite pour former ses troupes[60], puis les deux forces se retirent au profit de l'armée gouvernementale dès le lendemain [61].
Notes et références
Notes
- Par intérim du au .
- Démissionnaire du au . En concurrence avec Mohammed Ali al-Houthi du au , avec Saleh Ali al-Sammad du au , puis avec Mehdi Hussein al-Machat depuis le . À partir du , il dispute aussi le pouvoir à Aïdarous al-Zoubaïdi. En exil du au en Arabie saoudite, il demeure reconnu comme président légitime par la communauté internationale. Son gouvernement est actuellement installé à Aden.
Références
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Liens externes
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