Saleh Ali al-Sammad

Saleh Ali al-Sammad (en arabe : صالح علي الصماد), né le à Bani Ma'az Sahar dans le gouvernorat de Sa'dah[2] et mort le à Al-Hodeïda dans le gouvernorat d'al-Hodeïda, est un homme d'État yéménite, président du Conseil politique suprême, chef de l'État de facto dans les territoires tenus par les Houthis de 2016 à 2018.

Saleh Ali al-Sammad
صالح علي الصماد
Fonctions
Président du Conseil politique suprême de la République du Yémen
(chef de l'État, gouvernement de Sanaa, de facto)
[N 1]
(1 an, 8 mois et 5 jours)
Élection
Réélection
Vice-président Kassem Labozah
(vice-président du Conseil politique suprême, de facto)
Premier ministre Talal Aklan (intérim, de facto)
Abdel Aziz ben Habtour (de facto)
Prédécesseur Mohammed Ali al-Houthi
(chef de l'État, de facto)
Successeur Mehdi Hussein al-Machat (de facto)
Membre du Conseil politique suprême

(1 an, 8 mois et 5 jours)
Président du Conseil Lui-même
Successeur Mohammed Ali al-Houthi
Biographie
Nom de naissance Saleh Ali Mohammed al-Sammad[1]
Date de naissance
Lieu de naissance Bani Ma'az Sahar, gouvernorat de Sa'dah (Yémen du Nord)
Date de décès (à 39 ans)
Lieu de décès Al-Hodeïda, gouvernorat d'al-Hodeïda (Yémen)
Sépulture Place Sabeen
Nationalité yéménite
Parti politique Ansar Allah
Diplômé de Université de Sanaa (en)
Religion Islam chiite zaïdite

Chefs d'État yéménites

Biographie

En 2009, au cours de la guerre du Saada, alors qu'il est membre des Houthis, sa maison et sa ferme sont détruites[3].

Saleh Ali al-Sammad est, à partir de 2014[3], le chef d'Ansar Allah, branche politique des Houthis[4].

En septembre 2014, après la prise de Sanaa par les Houthis, il est nommé conseiller du président Abdrabbo Mansour Hadi[5].

Le , membre du Conseil politique suprême[6], il est élu à sa tête par ses pairs[7].

Le 14 août, il prête serment[8].

Le 20 août, en marge d'une manifestation pro-Houthis et pro-Saleh à Sanaa, il annonce alors la formation prochaine d'un gouvernement[9]. Celui-ci voit le jour le et est dirigé par Abdel Aziz ben Habtour.

En 2018, il promet une « année des missiles balistiques » à la coalition saoudienne[10].

Il meurt, tué le par une attaque aérienne, victime d'un missile LJ-7, une version du HJ-10 (en) de fabrication chinoise, tiré d'un drone de combat,[11] lors de l'opération Restaurer l'espoir menée par l'Arabie saoudite dans le cadre de la guerre civile yéménite[12]. Pour Franck Mermier, directeur de recherche du CNRS, « Saleh al-Sammad était une vitrine de ce pouvoir rebelle, de cette coalition. [Cependant, il n'était] pas véritablement un dirigeant de premier plan du mouvement houthi »[13]. Sa mort est annoncée trois jours plus tard, le . Pour Adam Baron, chercheur à l'European Council on Foreign Relations, « c'est certainement un revers majeur. C'est le plus grand succès de la coalition jusqu'ici et cela indique que ses capacités de renseignements s'améliorent. Mais les Houthis ont perdu des leaders clés, mais ont réussi à rebondir »[14]. Mehdi Hussein al-Machat lui succède[15].

Vie privée

Marié, il avait quatre enfants, deux fils et deux filles[3]. Il serait un Hafiz, ayant mémorisé le Coran par cœur[3] et serait également écrivain et poète[3].

Funérailles

Ses obsèques sont annoncées pour le . Le , en pleine préparation des funérailles et la veille de celles-ci, un raid aérien de la coalition dirigée par l'Arabie Saoudite tue 38 autres rebelles houthis, dont plusieurs chefs[16] réunis au sein du ministère de l'Intérieur à Sanaa[17] ; il s'agit jusque-là, pour la coalition saoudienne, du plus grand succès obtenu par un raid aérien[16]. Selon les médias saoudiens, le fait de frapper durant la période de préparation des funéraille d'al-Sammad a été choisi volontairement afin de diminuer encore plus le moral des rebelles[17].

Le , les funérailles rassemblent des milliers de partisans houtistes à Sanaa[18]. En représailles de la mort d'al-Sammad et de celles des rebelles de la veille, les houthistes tirent hui missiles sur l'Arabie saoudite, tuant un civil[18].

Notes et références

Notes

  1. En concurrence avec Abdrabbo Mansour Hadi, président de la République. À partir du , il dispute le pouvoir à Aïdarous al-Zoubaïdi, président du Conseil de transition du Sud. Cependant, Hadi est le seul à être reconnu par la communauté internationale.

Références

  1. « Letter dated 27 January 2017 from the Panel of Experts on Yemen addressed to the President of the Security Council » (consulté le )
  2. « Biography of political leader of the Supreme Council, "Saleh Al-samad" - yemenpress » (consulté le )
  3. « Biography of The Martyr President Saleh Al-Sammad », sur Yemen Press (consulté le )
  4. Reuters Editorial, « Houthi-led bloc says to set up body to run Yemen with peace talks stalled », sur Reuters (consulté le )
  5. « Yemen's Houthi group endorse new government: presidential aide » (consulté le )
  6. « Saba Net - Yemen news agency » (consulté le )
  7. « Saba Net - Yemen news agency » (consulté le )
  8. « Saba Net - Yemen news agency » (consulté le )
  9. « Au Yémen, manifestation d'envergure en soutien aux rebelles houthis à Sanaa - France 24 », sur France 24 (consulté le )
  10. « Riyad revendique l'élimination d'un chef rebelle au Yémen », sur L'Orient-Le Jour (consulté le )
  11. https://aerohisto.blogspot.com/2019/04/remains-of-chinese-made-missiles-found.html?m=1
  12. « Yémen : les rebelles annoncent la mort de leur chef politique dans une frappe aérienne », sur Le Monde.fr (consulté le )
  13. « Yémen: le chef politique des rebelles houthis tué par une frappe de la coalition - Moyen-Orient - RFI », sur RFI (consulté le )
  14. « Yémen: après trois ans de succès, les rebelles Houthis sur la défensive », sur LExpress.fr (consulté le )
  15. « Yémen. Le chef politique des rebelles Houthis tué dans une frappe de la coalition », sur Courrier international (consulté le )
  16. « Yémen : des dizaines de rebelles dont des chefs tués dans un raid », sur lemonde.fr, (consulté le )
  17. « Yémen: un nouveau raid frappe de plein fouet la hiérarchie houthie à Sanaa », sur rfi.fr, (consulté le )
  18. « Yémen : la rébellion durement frappée après un raid de la coalition arabe », sur la-croix.com, (consulté le )
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