Abbaye Sainte-Catherine du Mont

L'abbaye Sainte-Catherine-du-Mont, primitivement appelée de la Sainte-Trinité-du-Mont, était un monastère bénédictin situé dans les environs de Rouen dans l'actuel département de la Seine-Maritime.

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Abbaye Sainte-Catherine du Mont

Vues de l'abbaye Sainte-Catherine-du-Mont
Présentation
Culte Catholique romain
Type Abbaye
Rattachement Ordre de Saint-Benoît
Début de la construction 1030
Date de démolition 3 mai 1597 (bulle papale de Clément VIII ordonnant la démolition) - 6 juillet 1601 (début de la démolition)
Protection  Inscrit MH (1993)
Géographie
Pays France
Région Normandie
Département Seine-Maritime
Ville Rouen
Coordonnées 49° 26′ nord, 1° 07′ est
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Seine-Maritime
Géolocalisation sur la carte : Rouen

Fondée au XIe siècle sur le Mont de Rouen (devenu Mont Saint-Catherine)[1], elle fut entièrement détruite sous Henri IV[2] en 1597[3].

Le site fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [4].

A ne pas confondre avec deux autres édifices élevés sur la colline Sainte-Catherine durant la période médiévale: le prieuré de Saint-Michel et le fort de Sainte-Catherine[1].

Histoire

L'abbaye avait été fondée en 1030 par un personnage éminent : Gosselin, vicomte de Rouen, seigneur d'Arques et de Dieppe[5],[6]. Le premier abbé est venu de l'abbaye Saint-Ouen de Rouen.

L'abbaye compta parmi ses bienfaiteurs les plus illustres familles normandes : Robert, duc de Normandie, et Guillaume le Conquérant, son fils ; Robert, comte d'Eu, Raoul de Varenne, les seigneurs de Tancarville (comte de Tancarville), de Cailly et d'Esneval, enfin Enguerrand de Marigny qui, en 1312, fit un escalier de pierre pour monter de Rouen à l'abbaye, laquelle était alors fortifiée comme une citadelle[7]. Dominant la ville, cette importante abbaye bénédictine occupait une position militaire stratégique, disputée à chaque conflit[2].

Le florissant monastère fonda bientôt lui-même plusieurs abbayes : celle de Saint-Pierre sur Dives, en 1043 ; celle du Tréport, en 1030 ; celle de Cormeilles, en 1053[7].

En 1045, son fondateur Goscelin, vicomte d'Arques, y devient moine[8]. Gautier Ier commence la construction d’une nouvelle église par le porche[8]. En 1118, Hugues de Gournay et Étienne d'Aumale, retranchés dans l’abbaye, y construisent un château, pour faire face aux partisans de Guillaume Cliton[9].

En 1130, le corps du fondateur Goscelin est transféré dans la nouvelle église, devant le grand autel[8]. En 1179, le corps de l’évêque Bonitus est translaté dans l’église du Mont, effectué par l'archevêque de Rouen Rotrou[8].

Le roi de France Louis le Hutin y vint en pèlerinage en 1314. La reine Marie, femme de Philippe le Hardi, y était déjà venue pour le même motif, le . Il fut également visité en 1369, 1370 et 1377, par le roi Charles V, qui voulut en être le bienfaiteur[7].

Dépendances
  • La liste des bénéfices de l'abbaye Sainte-Catherine donnés par dom Pommeraie témoigne qu'elle était richement dotée. Ces bénéfices comprenaient, 6 prieurés (parmi lesquels se trouvaient celui de Sainte-Austreberthe de Pavilly et celui de Saint-Nicolas à Caudebec); 25 cures, (parmi lesquelles Bois-Guillaume, de Montville, de Saint-Jacques et Saint-Rémy de Dieppe et de Neufchâtel) du diocèse de Rouen; 2 prieurés dans le diocèse d’Évreux; 2 cures dans celui de Lisieux et 1 prieuré dans celui de Beauvais.
  • Le prieuré de Saint-Aubin des Fresnes, fondation du XIe siècle (territoire contemporain d'Amfreville-la-Campagne).
  • L'église, le moulin et des bois de la paroisse d'Anceaumeville octroyés en 1030 par Robert le magnifique[10],[11],[12].

Liste des abbés

  • Isembert[13]. Il a pour élève Nicolas, futur abbé de Saint-Ouen.
  • Rainier (1054-1078)
  • Gautier Ier[14] (1078-1120), moine chantre à Saint-Wandrille ou moine de la Trinité-du-Mont.
  • Hélie (1120-1139)[15], moine de la Trinité, il en était le prieur avant son abbatiat.
  • Gautier II (1139-1163), moine de la Trinité.
  • Guillaume, moine du Bec, prieur d'Envermeu.
  • Roger (1196-1204)

Notes et références

  1. Louis Prévost, « Historique des anciens monuments de la colline Sainte-Catherine de Rouen », Études Normandes, vol. 89, no 269, , p. 1–16 (DOI 10.3406/etnor.1973.2995, lire en ligne, consulté le )
  2. Yadegar Asisi, Rouen 1431, asisi Edition, , p. 76
  3. Notice no IA00021178, base Mérimée, ministère français de la Culture
  4. « Site archéologique de la Côte Sainte-Catherine (également sur commune de Bonsecours) », notice no PA00125437, base Mérimée, ministère français de la Culture
  5. François Lemoine et Jacques Tanguy, Rouen aux 100 clochers : Dictionnaire des églises et chapelles de Rouen (avant 1789), Editions PTC, (ISBN 2-906258-84-9)
  6. Louis Prévost, « Historique des anciens monuments de la colline Sainte-Catherine de Rouen », Études Normandes, vol. 89, no 269, , p. 1–16 (DOI 10.3406/etnor.1973.2995, lire en ligne, consulté le )
  7. Joseph Bunel et Albert Tougard, Géographie du département de la Seine-Inférieure. Arrondissement de Rouen, E. Cagniard, (ISBN 2-86743-057-7)
  8. Véronique Gazeau, Normannia monastica: Prosopographie des abbés bénédictins (Xe et XIIe siècles), Publications du CRAHM, Caen, 2007, (ISBN 978-2-902685-44-8)
  9. Selon Ordéric Vital.
  10. Jean Adigard des Gautries, « Les noms de lieux de la Seine-Maritime attestés entre 911 et 1066 », Annales de Normandie, vol. 6, no 2, , p. 119–134 (DOI 10.3406/annor.1956.4308, lire en ligne, consulté le )
  11. Auguste Le Prévost, Mémoires et notes pour servir à l'histoire du département de l'Eure: Recueillis et publiés sous les auspices du Conseil Général et de la Société Libre d'Agriculture, Sciences, Arts et Belles-Lettres de l'Eure par M. M. Leopold Delisle et Louis Passy. III, Aug. Hérissey, , 582 p., p. 504
  12. Pierre François Le Coq de Villeray, Abrégé de l'histoire ecclesiastique, civile et politique de la ville de Rouen, F. Oursel, , 599 p., p. 378
  13. Responsable de la Trinité, Il semble ne jamais avoir porté le titre abbatial.
  14. Il est présent au concile de Lillebonne en 1080.
  15. Il meurt le 4 janvier 1139 et il est enterré dans la nef.

Bibliographie

Articles connexes

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