Années 1350 av. J.-C.

Évènements

  • 1361-1352 av. J.-C.[1] : date présumée du règne de Toutânkhamon[2],[3].
    • situation confuse à la mort d’Akhénaton. Smenkhkarê, d’origine incertaine (peut-être le frère aîné de Toutânkhamon, ou Zannanza, fils du roi hittite Suppiluliuma Ier, époux de Mérytaton, la fille aînée d’Akhénaton, qui aurait régné après lui sous le nom d’Ânkh-Khéperourê)[4], est choisi comme roi par le clergé thébain tandis que son frère Toutânkhamon est proclamé à Amarna par Néfertiti et ses fidèles. Toutânkhamon réside à Amarna pendant trois ans, puis se rend à Thèbes, peut être à la mort de Smenkhkarê, et paraît avoir abjurer la foi d’Aton. Il prend le nom de Toutânkhamon. En l’an 4 de son règne, il restaure tous les cultes. Il meurt à l’âge de 18 ans, après un règne de neuf ans[5].
    • Le culte d’Amon est rétabli en Égypte sous l’influence du général Aÿ, chef de la cavalerie d’Akhénaton, vrai maître de l’empire. Le retour à la tradition prend en compte une part des apports nouveaux, aboutissant à une codification subtile du rapport entre le dieu démiurge et ce qui procède de lui (Hymne à Amon de Leyde) dans un grand effort de synthèse intellectuelle[6].
    • Houy, vice-roi de Nubie pendant le règne de Toutânkhamon. Il construit un temple et crée une colonie fortifiée à Faras[7].
Les Hittites interviennent au Mitanni. Le roi d’Amourrou Azirou, successeur d’Abdi-Ashirta mène une politique de balance entre l’Égypte et le Hatti. Il assassine le gouverneur égyptien résidant à Simyra (Phénicie), puis s’assure la mainmise de la côte méditerranéenne, entre Byblos et Ougarit. Le désordre gagne Canaan, où les princes de Sichem et Gezer cherchent à accroître leurs possessions aux dépens de leurs voisins. Le roi de Byblos Rib-Addi est expulsé de la ville par son frère et le parti d’Azirou, puis livré aux Sidoniens. Le Pharaon n’intervient toujours pas. L’Égypte perd la Syrie du nord au profit du Hatti qui fixe la frontière à l’Oronte. Akhénaton renouvelle l’alliance avec Suppiluliuma, puis cherche l’appui de l’Assyrie, ce qui provoque la colère du roi de Babylone, Burnaburiash II, qui considère les assyriens comme ses sujets. Akhénaton donne alors une princesse égyptienne à un fils de Burnaburiash. Ce dernier finit par se rapprocher des Assyriens pour réprimer les incursions des nomades pillards Sutéens qui paralysaient le trafic commercial. La fille d’Ashur-ubalit épouse le fils de Burnaburiash[6].
  • 1360 av. J.-C.[1] : campagne de Suppiluliuma Ier contre le Mitanni[8]. Contrant l’attente des coalisés qui l’attendent en Syrie, il attaque d’abord l’Ishuwa puis pille Washshukanni, la capitale d’où Dushratta s’est enfui, puis poursuit son offensive en Syrie pour aider Ougarit, reprend Alep et les villes coalisées (sauf Damas). Le Mitanni ne conserve que Karkemish sur l’Euphrate. Suppiluliuma passe une série d’accords avec les princes syriens du nord qui reconnaissent son autorité en échange d’une assistance militaire (Alalakh, Alep, Karkemish, Ougarit). L’Égypte n’intervient pas militairement et négocie avec les Hittites. Un traité est conclu, qui maintient avec les Hittites la frontière établie jadis entre le Mitanni et l’Égypte (Ougarit, Kadesh et l’Amourrou restent à l’Égypte).
  • 1354 av. J.-C.[1] : une armée égyptienne s’empare de Qadesh, clé de la Syrie tandis que les Mitanniens tentent de délivrer Karkemish. Suppiluliuma Ier intervient, envoie une armée commandée par son fils Télépinu pacifier la région de Karkemish sans prendre la ville. Dans un second temps, une autre armée dirigée par Suppiluliuma assiège Karkemish qui tombe en huit jours. Suppiluliuma punit les rebelles, reprend Qadesh et confie Karkemish à son fils Piyassilis et met son autre fils Télépinu sur le trône d’Alep. C’est peut être à ce moment-là que la décision de reconstruire la ville d’Emar a été prise[9]. Suppiluliuma fait de Karkemish la seconde ville de l’Empire hittite, où réside le vice-roi chargé de contrôler les vassaux syriens. Piyassili, premier vice-roi, prend un nom Hourrite (Sarri-Kusuh), au moment de son intronisation. La province est une marche chargée de surveiller l’Euphrate d’où peuvent venir des actions militaires assyriennes ou babyloniennes : le rôle du général hittite y est prépondérant. À Emar on a laissé en place un roi, qui ne traite que des affaires d’intérêt local[10]. Des agents du pouvoir hittite et le Grand des Chars (général en chef hittite) sont présents, puisque l’on a retrouvé des actes scellés de son sceau.
Portrait présumé d'Aÿ.
  • 1352 av. J.-C. : mort du pharaon d'Égypte Toutânkhamon. Sa veuve, Ânkhésenamon, écrit à Suppiluliuma Ier pour lui demander en mariage l’un de ses fils (ou Mérytaton, la fille aînée d’Akhénaton[4]). Celui-ci était alors occupé au siège de Karkemish, dernière tête de pont du Mitanni, sur l’Euphrate. C’était offrir le trône de Pharaon au Hatti. Suppiluliuma, craignant un piège, hésite, et envoie un ambassadeur en Égypte pendant qu’il s’empare de Karkemish, puis, après le retour de son ambassadeur, envoie son fils Zannanza à la reine, mais celui-ci est assassiné, peut être sur ordre d’Aÿ, ou d’Horemheb. La Syrie soumise, Suppiluliuma rentre en Anatolie. Le prince Arnuwandas marche sur l’Oronte pour venger la mort de son frère tandis que Canaan se révolte.
  • 1352-1348 av. J.-C. : règne d’Aÿ[2],[11]. Il semble qu’Ankhesenamon épouse finalement Aÿ et lui confère ses droits au trône d’Égypte[12]. Le général Horemheb sauve l’Égypte : il reconquiert Canaan révolté et stoppe l’avance des Hittites sur l’Oronte.

Notes et références

  1. Selon la chronologie moyenne qui place le règne d'Hammurabi entre 1792 et 1750
  2. Georges Roux, La Mésopotamie : essai d'histoire politique, économique et culturelle, Seuil, , 473 p. (ISBN 978-2-02-008632-5, présentation en ligne)
  3. Vers 1336/1335 à 1327 av. J.-C., selon le British Museum, Malek, I. Shaw, N. Grimal. Autres avis de spécialistes : -1355 à -1346 (D. B. Redford), -1348 à -1339 (R. A. Parker), -1348 à -1338 (D. Arnold), -1347 à -1339/ -1338 (A. H. Gardiner, E. Hornung), -1343 à -1333 (A. D. Dodson), -1340 à -1331 (C. Aldred,K. A. Kitchen), -1335 à -1325 (J. von Beckerath), -1334 à -1324 (E. F. Wente), -1333 à -1323 (R. Krauss), -1319 à -1309 (H. W. Helck).
  4. Marc Gabolde, Toutankhamon, Pygmalion, 688 p. (ISBN 978-2-7564-1789-9, présentation en ligne)
  5. Corinne Julien, Histoire de l'humanité : 3000 à 700 av. J.-C, UNESCO, , 1402 p. (ISBN 978-92-3-202811-2, présentation en ligne)
  6. Jean-Claude Margueron, Le Proche-Orient et l'Égypte antiques, Hachette Éducation Technique, , 416 p. (ISBN 978-2-01-140096-3, présentation en ligne)
  7. G. Mokhtar, Histoire générale de l'Afrique : Afrique ancienne, vol. 2, UNESCO, , 560 p. (ISBN 978-92-3-202434-3, présentation en ligne)
  8. Georges Roux, op. cit, p. 300.
  9. Georges Roux, op. cit, p. 302.
  10. (en) Trevor Bryce, The Kingdom of the Hittites, Oxford, Oxford University Press, coll. « Clarendon Paperbacks », , 464 p. (ISBN 978-0-19-924010-4, présentation en ligne)
  11. 1327 av. J.-C. Selon Malek, Shaw, le British Museum et Grimal
    Autres avis de spécialistes : -1346 à -1343 (Redford), -1339 à -1335 (Parker), -1338 à -1335 (Arnold), -1338 à -1334 (Hornung), -1333 à -1328 (Dodson), -1331 à -1327/-1326 (Kitchen, Aldred), -1325 à -1321 (von Beckerath), -1324 à -1321 (Wente), -1323 à -1319 (Krauss), -1322 à -1319 (Murnane), -1309 à -1305 (Helck).
  12. Nicolas Grimal, Histoire de l’Égypte ancienne, Fayard, , 602 p. (ISBN 978-2-213-64001-3, présentation en ligne)
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