Étienne Manac'h

Étienne Manac'h (Étienne Manoël Manac'h), né le à Plouigneau (Bretagne) et mort le à Concarneau, est un diplomate de carrière et écrivain français.

Étienne Manac'h
Naissance
Plouigneau (Finistère)
Décès
Concarneau (Finistère)
Nationalité  Française
Diplôme
Profession
diplomate
Activité principale
écrivain
Autres activités
résistant, espion
Formation
Lettres (Sorbonne)
Distinctions

Biographie

Scolarité et formation universitaire

Étienne Manac'h est scolarisé à Morlaix de 1922 à 1925, puis après le déménagement de sa famille à Paris au lycée Buffon, où il obtient son baccalauréat en 1929. Après une classe préparatoire au lycée Louis-le-Grand, il fait ses études à la Sorbonne (licence ès lettres en 1931, diplôme d'études supérieures de philosophie en 1934). Pendant ses études, il milite à l'Union fédérale des étudiants. Après avoir enseigné en France et effectué son service militaire, il est détaché au lycée de Galatasaray d'Istanbul où il enseigne la philosophie et les lettres de 1938 à 1942.

Résistance et diplomatie

À partir de 1941, il se rallie à la France libre en Turquie, puis, est radié de l'Éducation nationale en . En 1943, il devient délégué de la France Libre en ce même pays en remplacement de Géraud Jouve. il est chargé par le comité français de Libération nationale de développer des contacts clandestins avec les membres de la Résistance qui travaillent dans les ambassades de Vichy dans les États des Balkans. Après la guerre, il est affecté en Tchécoslovaquie, d'abord comme secrétaire d'ambassade à Prague, puis comme consul général à Bratislava. Avec d'autres diplomates occidentaux, il est expulsé du pays en 1951, prétendument pour espionnage et soutien aux « éléments hostiles au régime »[1]. Entre 1951 et 1969, il occupe divers postes, notamment directeur de cabinet de Guy Mollet (1958-1959) et directeur d'Asie-Océanie à l'administration centrale du ministère des Affaires étrangères (Quai d'Orsay) de 1960 à 1969, où il joue un rôle influent dans le déroulement des négociations entre Washington et Hanoï pendant la guerre du Vietnam[2]. De 1969 à 1975, Étienne Manac'h est ambassadeur de France en République populaire de Chine.

Étienne Manac'h est élevé à la dignité d'ambassadeur de France en 1974.

Il se retire près de Pont-Aven, dans une maison où Paul Gauguin avait son atelier. Il écrit des mémoires et garde des engagements politiques et sociaux : il accepte ainsi la présidence d'honneur de l'Association démocratique des Français de l'étranger créée en 1980.

Contacts avec le KGB

Étienne Manac'h est proche du parti communiste dans sa jeunesse avant de rejoindre la SFIO.

L'ouvrage de l'historien Christopher Andrew (en) écrit en collaboration avec Vassili Mitrokhine, ancien archiviste du KGB passé à l'Ouest, fait état de son dossier au KGB où il était considéré comme un « contact confidentiel » plutôt que comme un agent, qui fournissait des renseignements de temps à autre pour des raisons idéologiques. Son premier contact avec le renseignement soviétique, qui lui avait assigné le nom de code Taksim, remontait son séjour en Turquie en 1942, et son dernier à 1971.

Ses renseignements étaient considérés comme importants par le KGB, qui lui affecta six officiers traitants successifs au cours de ses vingt-neuf années de contact, le dernier étant M. S. Tsimbal, chef du 5e département de la première direction générale du KGB[3].

Accueil critique

Le sinologue Simon Leys considère la lecture de l'ouvrage Mémoires d’Extrême-Asie comme « très reposante ». « Banalités et lieux communs se bousculent, en effet, au fil de ces pages immortelles, sur lesquelles souffle un esprit très… diplomatique »[4].

Distinctions honorifiques

Bibliographie

  • Mémoires d'Extrême Asie, Fayard, 1977-1983
  • Emilio : récit à voix basse, avec la collaboration de son épouse Nella Masutti, Plon, 1990 (ISBN 978-2-259-02242-2)
  • Journal intime  : Paris, Berlin, Moscou, Istanbul [1926-1939] ; texte établi, présenté et annoté par Bérénice Manac'h ; préface de Jean-Jacques Becker ; postface d'Edmond Hervé, Morlaix, Skol Vreizh, 2008 (ISBN 978-2-915623-46-8)
  • Journal intime 2 : de la France libre à la Guerre froide ; Texte établi, présenté et annoté par Bérénice Manac'h, Morlaix, Skol Vreizh, 2010[6] (ISBN 978-2-915623-72-7)
sous le nom d'Hervé Kerven

Notes et références

  1. Étienne Manac’h, un diplomate français dans la Tchécoslovaquie d’après-guerre sur Radio Prague le 28-10-2011
  2. Vernant, Jacques, « Etienne M. Manac'h. Mémoires d'Extrême-Asie. La face cachée du monde », Politique étrangère, Persée - Portail des revues scientifiques en SHS, vol. 43, no 1, , p. 117–120 (lire en ligne , consulté le ).
  3. (en) Christopher Andrew et Vassili Mitrokhine, The Sword and the Shield : The Mitrokhin Archive and the Secret History of the KGB, New York, Basic Books, (1re éd. 1999) (ISBN 0-465-00312-5), p. 152 (édition française : Christopher Andrew et Vassili Mitrokhine, Le KGB contre l'Ouest 1917-1991 : Les archives Mitrokhine, Paris, Fayard, , 983 p. (ISBN 2-213-60744-3)
  4. Philippe Paquet (journaliste, sinologue) Le Grand tisonnier 2008
  5. http://www.smlh29n.fr/memorial/legionnaires/14746_manach_etienne
  6. Étienne Manac’h : journal intime d’un diplomate français à Bratislava dans les années 1946-1951 sur le site de l'Ambassade de France à Bratislava publié le 17 octobre 2011
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