Étienne Le Camus

Étienne Le Camus, né à Paris le et décédé à Grenoble le , est un cardinal français, évêque de Grenoble de 1671 à sa mort.

Étienne Le Camus

Monseigneur Le Camus, bibliothèque de Reims
Biographie
Naissance
Paris (France)
Décès
Grenoble (France)
Cardinal de l’Église catholique
Créé
cardinal
par le
pape Innocent XI
Titre cardinalice Cardinal-prêtre
de S. Maria degli Angeli
Évêque de l’Église catholique
Consécration épiscopale par
Mgr Pierre du Cambout de Coislin
Évêque de Grenoble

(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Repères biographiques

Jeunesse

Grâce à l'influence de son père, Nicolas Le Camus, conseiller d'État, Étienne Le Camus est très tôt attaché à la cour comme aumônier du roi, et jouit de l'amitié de l'évêque Bossuet. La Sorbonne fait de lui un docteur en théologie, alors qu'il n'a que dix-huit ans.

Le fait de côtoyer des hommes comme Benserade, Vivonne et Bussy, attire sur lui la colère de Mazarin et il est pour un temps exilé à Meaux. Rappelé grâce à l'influence de Colbert, il se retire en 1665 à l'abbaye de La Trappe avec l'abbé de Rancé, et passe de sa légèreté première à une ascèse qui le conduit finalement à l’abbaye de Port-Royal des Champs, influencée par le jansénisme.

Évêque

Ordonné contre son gré évêque de Grenoble le en succédant à Pierre Scarron, il fait preuve de zèle dans la réforme des abus dans son diocèse[1]. Après avoir visité pendant dix huit mois de nombreuses paroisses de son diocèse, y compris les plus reculées dans le massif de l'Oisans, Étienne Le Camus décide de chasser plus de soixante curés. Il fonde dans le diocèse de Grenoble deux séminaires et plusieurs institutions de bienfaisance. Préoccupé de la formation des clercs, il érige également le grand séminaire de Grenoble en 1675, et rétablit la discipline dans les monastères qu'il juge insuffisamment stricts, notamment celui de Montfleury, près de Grenoble, où les dominicains mènent une vie fort mondaine[2].

Considérant les visites pastorales comme particulièrement importantes dans son ministère, il se rend environ onze fois dans les trois-cents paroisses qui le concernent, en 36 ans d'épiscopat[3].

Dans l'affaire de la régale en 1682, il agit comme intermédiaire entre Rome et Versailles, et fait preuve de courage devant la toute-puissance de Louis XIV.

Cardinal

Sa défense de la papauté attire l'attention du pape Innocent XI, qui le crée cardinal lors du consistoire du au lieu de François Harlay de Champvallon, archevêque de Paris et présenté par le roi. Ce dernier lui interdit jusqu'en 1689 de se rendre à Rome pour y recevoir les insignes de sa dignité. Son épiscopat est marqué par la révocation de l'Édit de Nantes, il manifeste ouvertement sa désapprobation, mais gère son application sans violences ni contraintes s'opposant notamment à la pratique des dragonnades[4]. En outre, le cardinal Le Camus s'oppose au quiétisme de Madame Guyon (plutôt protégée par Madame de Maintenon) contre laquelle il mène une campagne de calomnies[5]. Il préface dans le sens de condamnation des écrits de Molinos l'ouvrage du général des chartreux, Dom Innocent Le Masson, (publié anonymement), Sujets de méditations sur le Cantique des cantique...[6].

Outre un « Recueil d'ordonnances synodales », il a laissé une « défense de la Virginité perpétuelle de la Mère de Dieu » (Paris, 1680), et de nombreuses lettres[7] publiées par le père Ingold. La publication de ses lettres personnelles par le père Ingold montre que, pour le cardinal Le Camus, le jansénisme est plus une question de sympathie personnelle et de discipline spirituelle que de principes doctrinaux.

Notes et références

  1. Jean de Viguerie, Le catholicisme des Français dans l'ancienne France, , 330 p. (ISBN 978-2-7233-0375-0, lire en ligne) p. 59
  2. Paul Dreyfus, Histoire du Dauphiné, page 172.
  3. Paul-Louis Rousset (Ouvrage publié sous le patronage de la Société d'études des Hautes-Alpes), Au Pays de la Meije, Éditions Didier & Richard, , 410 p. (ISBN 2-901193-01-3) p. 230-240.
  4. John A. Lynn, Les guerres de Louis XIV - 1667-1714, Perrin 2010, p.186
  5. Françoise Mallet-Joris, Jeanne Guyon, Paris, Flammarion, 1978
  6. Revue Littératures classiques, 2013, p. 191
  7. archives.isere.fr, Fonds de la collection Chaper du château d'Eybens (J), XIIe-XIXe s.

Annexes

Bibliographie

  • Mgr Bellet, Histoire du cardinal Le Camus, évêque et prince de Grenoble, Picard, Paris, 1886.
  • Bernard Bligny, Histoire des diocèses de France : Grenoble, vol. 12, Paris, Éditions Beauchesne, , 350 p. (ISSN 0336-0539, lire en ligne). .
  • Paul Dreyfus, Histoire du Dauphiné, Éditions Hachette, 1976, (ISBN 2-01-001329-8).
  • Claude Faure, Lettres inédites du cardinal Le Camus, Allier, Grenoble, 1932.
  • Abbé Jean Godel (dir.), Le cardinal des montagnes : Etienne Le Camus, Presses Universitaires de Grenoble, 1971.
  • R.P. Ingold, Lettres du cardinal Le Camus, Picard, Paris, 1892.

Liens externes

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