Étienne Brouard

Étienne Brouard, né le [1] à Vire (Calvados), mort le à Paris, est un général français de la Révolution et de l’Empire.

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Étienne Brouard

Naissance
Vire
Décès  69 ans)
Paris
Origine France
Allégeance  Royaume de France
 République française
Empire français
 Royaume de France
 Empire français (Cent-Jours)
Arme Infanterie
Grade Général de division
Années de service 1791
Conflits Guerres révolutionnaires
Guerres napoléoniennes
Distinctions Baron de l'Empire
Officier de la Légion d'honneur
Chevalier de Saint-Louis
Autres fonctions Député des Cent-Jours
Sépulture du général Étienne BROUARD - Cimetière Montmartre

Biographie

Il est avocat en 1789, et il plaide déjà avec une certaine distinction lorsque la Révolution éclate. Les événements politiques le forcent à abandonner l'étude des lois.

Officier de l'Armée révolutionnaire française

En 1791, il abandonne la carrière du barreau pour s'enrôler dans les volontaires nationaux que l'on organise alors. Le de la même année, il est fait capitaine dans le 2e bataillon de volontaires du Calvados, et fait la campagne de 1792 à l'armée du Nord. Il est nommé le , par le général Dampierre, capitaine adjoint à l'état-major général de cette armée, et adjudant-général chef de bataillon le suivant.

S'étant prononcé hautement contre les atrocités qui se commettent par les Terroristes en 1793, il est mis en état d'arrestation et jeté dans les cachots, où il reste plus de 6 mois. Il ne doit la conservation de la vie qu'à la députation entière du Calvados, qui parvient à empêcher qu'on ne le traduise au tribunal révolutionnaire. Au moment de son arrestation, le comité de salut public vient de lui expédier le brevet de général de brigade, qu'il ne reçoit pas.

Rendu à la liberté et à ses fonctions militaires qu'après la chute de Robespierre, il fait avec l'armée du Nord la campagne de l'an II. Adjudant-général chef de brigade le 25 prairial an III (), il sert aux armées des côtes de Cherbourg et de l'Ouest jusqu'en l'an IV (1796).

Envoyé à l'armée d'Italie à la fin de cette dernière année, il est nommé président d'un conseil de guerre de la Lombardie, chargé de juger un avocat de Milan, prévenu d'être espion des Vénitiens, cet accusé est acquitté, et l'adjudant-général Brouard le fait mettre de suite en liberté, quoique le général en chef, trompé sur le compte du prévenu, a déjà fait commander le piquet qui doit fusiller cet accusé. La fermeté des principes de justice que déploie l'adjudant-général Brouard pour faire maintenir le jugement et la mise en liberté du prévenu, a un succès complet et lui vaut les éloges des généraux qui se trouvent à Milan, et ceux des plus notables habitants de cette ville.

À Malte

Il est employé vers la fin de l'an V (1798) dans la 23e division militaire en Corse. Il s'embarque à Ajaccio le 26 floréal an VI () pour faire partie de l'expédition d'Égypte, et se trouve à la prise de Malte le suivant. Le général en chef Bonaparte, qui commande cette expédition le fait chef de l'état-major des troupes, qui sous les ordres du général Belgrand-Vaubois, sont chargées de la conservation et de la défense de Malte.

Après la destruction presque totale de la flotte française à Aboukir, les Maltais à l'instigation des Anglais, se mettent en état d'insurrection générale, massacrent un grand nombre de Français, notamment la garnison de la Cité-Vieille, s'emparent des bourgs de Burmola, de la Victorieuse, et de la Sangle, après avoir égorgé les postes qui en ont la garde et menacent de faire subir le même sort à toute la garnison française de Malte. Dans cette périlleuse circonstance, le chef d'état-major Brouard, ayant reçu carte blanche du général Vaubois, se met à la tête d'un détachement de la 19e demi-brigade, et d'un bataillon de la 80e demi-brigade d'infanterie, marche contre les insurgés et les chasse de tous les postes dont ils se sont emparés.

Il sauve par ce moyen la garnison de l'île gravement compromise par la « faute et l'incurie »[2] du commandant de cette place importante. C'est à cette occasion qu'il fait publier un Mémoire dans lequel il démontre que la dilapidation des vivres amène une disette qui est l'unique cause de la reddition de Malte, imprenable par les armes.

Guidé par son zèle, il se charge souvent pendant le blocus de Malte par les Anglais de diverses opérations militaires ; et c'est ainsi que dans une sortie qu'il commande, il est blessé à la tète d'un coup de fusil, qui lui brise en trois parties la mâchoire inférieure du côté droit. Pendant son séjour à Malte, il a profité du départ d'un bâtiment qui se rend en Égypte pour adresser au général Bonaparte la demande de rejoindre la Grande Armée d'expédition. L'ordre lui en est effectivement expédié ; mais il ne peut lui parvenir, à cause des croisières ennemies qui interceptent toute communication avec Malte. Les suites de la blessure qu'il a reçue, et plus encore la mésintelligence dans laquelle il vie avec le général Vaubois, déterminent le chef d'état-major Brouard à solliciter son retour en France.

En ayant obtenu la permission, il s'embarque en , sur le vaisseau le Guillaume Tell, qui doit transporter en France les malades susceptibles de faire le trajet, et faire connaître au gouvernement la position fâcheuse dans laquelle se trouve à cette époque la garnison française à Malte.

Ce vaisseau, commandé par le contre-amiral Decrès, depuis ministre de la Marine, est à peine sorti du port de Malte, qu'une frégate, un brick et un vaisseau anglais viennent l'attaquer. Dans le combat, qui est des plus terribles, l'adjudant-général Brouard, quoiqu'il ne soit que passager, demande à prendre part à l'action, et on lui donne le commandement de la batterie de 24. Le combat est long et acharné, et Decrès n'amène son pavillon qu'après avoir perdu tous ses mâts et la moitié de son équipage. Brouard reçoit plusieurs blessures légères en faisant servir cette batterie, et le contre-amiral Decrès fait le plus grand éloge de sa bravoure dans le rapport adressé au ministre de la Marine sur le combat et la prise du Guillaume Tell.

Prisonnier, Brouard est conduit en Angleterre, mais échangé, en 1803.

Général d'Empire

L'adjudant-général Brouard étant rentré en France au mois de messidor an VIII, il est employé à l'armée des côtes de l'Océan le 11 nivôse an IX (1803), et a le commandement supérieur de L'Île-d'Yeu, alors en état de siège (18 prairial an XI). L'île fait alors partie de la 12e division militaire.

En 1804, toujours employé dans la 12e division militaire à Nantes, il obtient le 15 pluviôse an XII la croix de membre de la Légion d'honneur, et celle d'officier le 25 prairial suivant.

Il est promu général de brigade le 12 pluviôse an XIII (), et est employé au IIIe corps de la Grande Armée. Il fait en cette qualité la campagne d'Autriche de l'an XIV, et celles de 1806 et 1807 en Prusse et en Pologne.

En 1806, après le passage du Bugon, Napoléon l'ayant chargé de chasser les Russes de plusieurs retranchements qu'ils ont élevés, il s'acquitte avec succès de cette mission à la tête des 17e et 30e régiments de dragons qui composent sa brigade. C'est lors de la prise d'une forte redoute, au milieu de ces charges brillantes, qu'un coup de biscaïen le frappe à la tempe et le prive de l'œil droit.

L'Empereur l'appelle le au commandement du département de la Charente-Inférieure et de l'île d'Aix (12e division militaire), et le crée le 19 du même mois baron de l'Empire. Quand les Anglais veulent incendier la flotte française, mouillée en rade de cette île, au moyen de leurs brûlots, le général Brouard sait rendre inutiles toutes leurs tentatives.

Il continue à avoir un commandement dans la 12e division militaire de 1810 à 1815.

Après la chute de Napoléon, Brouard est nommé par Louis XVIII chevalier de Saint-Louis et maintenu dans son commandement à Nantes (Loire-Inférieure).

Il commande encore le même département lors du retour de Napoléon de l'île d'Elbe. Le , il a été envoyé, par 24 voix[3] contre 11 données à M. Tardiveau, ancien député, à la Chambre des représentants par le collège électoral de Nantes. Il siège dans la majorité dévouée à l'Empereur mais ne s'y fait point remarquer. Un décret impérial du le nomme général de division, mais Louis XVIII ne le confirme pas dans ce grade.

Cette chambre des Cent-Jours est dissoute aussitôt après la seconde Restauration. Il est mis en demi-solde après le licenciement général de l'armée au mois d'août suivant. Il reste en disponibilité jusqu'au , époque de son admission à la retraite. Une ordonnance royale du le place dans le cadre de réserve comme maréchal-de-camp, et une autre du de la même année le confirme dans son grade de lieutenant-général.

Réadmis à la retraite le , il meurt à Paris le .

Il est inhumé dans la 19e division du cimetière de Montmartre dans une sépulture réhabilitée depuis par l'Association pour la conservation des monuments napoléoniens.

Vie familiale

  • Il épouse Félicité Happe, fille d'un architecte de la préfecture de police[4] (divorcés en 1806, Félicité se remarie avec le général Auguste Jubé de La Perelle, puis en 1832 au colonel Benoît de Bony)[4]. De leur union naissent deux filles, Clémentine-Louise-Charlotte Brouard et Céleste-Marguerite-Eugénie Brouard. Après son divorce, le général Brouard se remarie avec Charlotte-Adélaïde-Henriette de Koenig, d'où naissent deux fils, Adolphe Brouard[5], magistrat (né le à Nantes, décédé le à Saint Germain en Laye, époux de Laure Filleau) et Émile Brouard, qui fut médecin.
  • Les dates de naissance et de décès d'Étienne Brouard sont différentes selon les biographies, il n'y a pas d'acte à ce nom le à Vire, mais un acte le , vue 103/626 du registre Notre-Dame et Saint-Thomas (BMS 1760-1768), fils d’Henry-François Brouard de Grammont, marchand, ancien juge consul et de Louise Monlieu, ses parents se marient le , vue 82/627, du registre Notre-Dame et Saint-Thomas (BMS 1751-1760). Sur la tombe figurent les dates : 1765-1835.

État de service

  • Engagé volontaire (1791) ;
  • Capitaine dans le 2e bataillon de volontaires du Calvados () ;
  • Adjudant-général chef de bataillon le ) ;
  • Adjudant-général chef de brigade (25 prairial an III : ) ;
  • Employé dans la 23e division militaire (Corse) (1798) ;
  • Chef d'état-major de la division Vaubois en garnison à Malte (1798 - ) ;
  • Commandant supérieur de l'Île d'Yeu (18 prairial an XI - ) ;
  • Général de brigade (12 pluviôse an XIII : ) ;
  • Affecté à la Grande Armée ( - ) ;
  • Commandant de la 2e brigade de dragons à pied de la division de dragons à pied de la Garde Impériale ( - ) ;
  • Commandant de la 1re brigade de la 1re division du IIIe corps de la Grande Armée ( - ) ;
  • Commandant de la 2e brigade de la 1re division du IIIe corps de la Grande Armée ( - ) ;
  • Gouverneur d'Erfurt ( - ) ;
  • Mis en disponibilité ( - ) ;
  • Commandant du département de la Charente-Inférieure et de l'Île d'Aix, 12e division militaire ( - ) ;
  • Commandant de la 3e brigade de la 1re division du corps de réserve de l'armée d'Allemagne ( - ) ;
  • Commandant du département de la Loire-Inférieure ( - ) ;
  • Commandant de la 3e brigade de la division de réserve des Pyrénées ( - 1812) ;
  • Commandant du département de la Loire-Inférieure (1812 - ) ;
  • Général de division (décret impérial du ) ;
  • Redevient maréchal de camp () ;
  • Mis en non-activité () ;
  • Admis en retraite () ;
  • Placé dans la section de réserve () ;
  • Lieutenant général () ;
  • Réadmis en retraite (, avec effet rétroactif à compter du ).

Campagnes

Faits d'armes

Blessures

  • Atteint d’un coup de feu à la tête qui lui brisa en trois parties la mâchoire inférieure du côté droit, au blocus de Malte par les Anglais, lors d’une opération militaire de sortie.
  • Atteint de plusieurs blessures légères au combat naval entre le vaisseau français le Guillaume Tell commandé par le contre-amiral Decrès et 4 vaisseaux de guerre anglais, en effectuant une sortie du port de Malte à destination de la France.
  • Atteint par un biscaïen qui le frappa à la tempe droite, et le priva de la vue de ce côté, à la prise d’assaut d’une forte redoute, après le passage du Bugon et de la Narew, à Czarnowo, en Pologne.

Décorations

Titres

  • Baron de l'Empire (décret impérial du et lettres patentes du ).

Hommage, Honneurs, Mentions...

  • Sa sépulture, dans la 19e division du cimetière de Montmartre est réhabilité par l'Association pour la conservation des monuments napoléoniens.

Autres fonctions

Armoiries

Figure Blasonnement
Armes du baron Brouard et de l'Empire (décret du , lettres patentes du (Bayonne))

D'azur : à l'œil d'argent en chef à dextre, au quartier des barons militaires à senestre, et à la redoute d'argent maçonnée de sable en pointe, et chargée d'un canon renversé de sable.[6],[7],[8],[9]
Ses armoiries rappellent le biscaïen qui le frappa à la tempe droite, et le priva de la vue de ce côté, à la prise d’assaut d’une forte redoute, après le passage du Bugon et de la Narew, à Czarnowo, en Pologne.

Livrées : gris mélangé, noir, bleu et blanc[9].

Publications

  • Ce général a fait imprimer en 1802, un mémoire de sa conduite à Malte où il s'est trouvé en opposition avec Vaubois.

Bibliographie

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

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