Éternoz

Éternoz est une commune française située dans le département du Doubs, en région Bourgogne-Franche-Comté. Elle a étė créée en 1973 par association des anciennes communes d'Alaise, Coulans-sur-Lizon, Doulaize, Eternoz et Refranche[1].

Éternoz

Vue d'Éternoz, Doubs.
Administration
Pays France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Doubs
Arrondissement Besançon
Intercommunalité Communauté de communes Loue-Lison
Maire
Mandat
Christophe Garnier
2020-2026
Code postal 25330
Code commune 25223
Démographie
Population
municipale
333 hab. (2018 )
Densité 11 hab./km2
Géographie
Coordonnées 47° 00′ 28″ nord, 6° 01′ 49″ est
Altitude Min. 315 m
Max. 670 m
Superficie 29,26 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Besançon
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton d'Ornans
Législatives Cinquième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
Éternoz
Géolocalisation sur la carte : Doubs
Éternoz
Géolocalisation sur la carte : France
Éternoz
Géolocalisation sur la carte : France
Éternoz

    Géographie

    Toponymie

    Esternoz en 1262 ; Esternos en 1275 ; Esternoch en 1280 ; Esternoz dessoz Monmaour en 1294 ; Sternol au XIVe siècle[2]. Le toponyme semble germanique : « vallée de hêtres »[3].

    Construit dans un environnement rocheux, Éternoz est traversé par le ruisseau de la Vau qui sort du village par une cascade de 40 mètres pour rejoindre ensuite les gorges du Lison, avec de nombreux belvédères.

    La commune est constituée, depuis 1973, par l'association de cinq communes[2] :

    • Alaise (38 hab.) : Alasia au XIIe siècle ; Elaise en 1278 ; Alaise depuis 1290[4]. Le patrimoine archéologique est composé de tumuli des âges du fer[réf. nécessaire] et de vestiges gallo-romains[réf. nécessaire]. L'église est du XIVe siècle. Divers points de vue sont fréquentés :
    • Coulans-sur-Lizon (12 hab.) : Colens en 1090 ; Colans en 1256 ; Colons en 1262 ; Colens en 1278 ; Collans au XVe siècle ; Coulans-sur-Lison par décret du 24 janvier 1922. Avec son église gothique au portail flamboyant.
    • Doulaize (19 hab.) : Dolaize en 1196 ; Doulayse en 1446 ; Doulaise en 1464 ; Dolaize en 1625. On y trouve des vestiges du paléolithique.
    • Refranche (42 hab.) : Refrainge en 1262 ; Refrainche en 1265 ; Reffranche en 1352 ; Refranches en 1363 ; Refrange en 1490, avec ses tumulus (âge du bronze et du fer).
    • Éternoz (191 hab.), avec son église au clocher à dôme rond (très rare dans la région) et ses deux fontaines.

    Communes limitrophes

    Urbanisme

    Typologie

    Éternoz est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[5],[6],[7].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Besançon, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 312 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[8],[9].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (59,7 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (59,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (59,7 %), prairies (20,6 %), zones agricoles hétérogènes (13,8 %), terres arables (4,8 %), zones urbanisées (1,1 %)[10].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[11].

    Histoire

    Une Alésia séquane ?

    En 1855, l'architecte Alphonse Delacroix a soutenu devant la Société d'Émulation du Doubs l'identification d'Alésia au site d'Alaise, en territoire séquane. Cette thèse comtoise a été soutenue par Jules Quicherat[12] et Ernest Desjardins[13] (lequel s'est rétracté par la suite[14]), puis elle a été reprise par Georges Colomb. Cette thèse, largement soutenue au XIXe siècle et dans la première moitié du XXe, permettrait d'expliquer de nombreux détails du récit de César, et de comprendre pourquoi César parle de « l'oppidum des Mandubiens » (Man Dubis = hommes du Doubs, selon une étymologie discutée). Dans cette thèse « Alaise = Alésia », la bataille décisive opposant César à l'armée de secours commandée par Vercassivellaunos aurait eu lieu sur le plateau de Doulaize, commune également associėe avec Éternoz.

    Toutefois, les fouilles pratiquées dans les années 1952 à 1954 n'ont pas permis de trouver des traces probantes d'un siège romain, ni d'un oppidum gaulois[15].

    Selon Albert Dauzat et Charles Rostaing, le nom d'Alaise serait une variante, avec un autre suffixe, du toponyme gaulois Alesia ou Alisia « falaise », qui a donné Alise en Côte-d'Or[16]. Mais Ernest Nègre l'interprète comme Alatea villa, d'un nom d'homme germanique Alateus : « le domaine d'Alateus »[4].

    Une nouvelle thèse soutenue par Daniel Munier situe Alésia sur la rive opposée du Lison, sur l'éperon barré d'Éternoz[17].

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    mars 1953 mars 1971 Joseph Cœurdevey    
    mars 1971 mars 1989 Roland Garnier    
    mars 1989 mars 2001 Bernard Cœurdevey    
    mars 2001 mars 2007 Jean Bourgeois    
    mars 2007 mars 2008 Paul Vieille    
    mars 2008 mai 2020 Bernard Saulnier[18] MoDem Agriculteur
    mai 2020 En cours Christophe Garnier [19] DVG Ingénieur territorial
    Les données manquantes sont à compléter.

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[20]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[21].

    En 2018, la commune comptait 333 habitants[Note 3], en diminution de 3,48 % par rapport à 2013 (Doubs : +1,53 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    442389447474418480481497527
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    482449461445459457476416380
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    352368368356355311308289286
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2010 2015
    281219333324295288324341337
    2018 - - - - - - - -
    333--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[22] puis Insee à partir de 2006[23].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Lieux et monuments

    • L'église d'Éternoz, sous le vocable de saint Laurent, date de 1804. Elle est composée d'une nef unique et d'un clocher à dôme rond.
    • L'église de la Nativité-de-Saint-Jean-Baptiste d'Alaise.
    • L’église de Coulans-sur-Lison[24] dont le chœur est du XIVe siècle mais la nef à 2 travées a été reconstruite de 1776 à 1780.
    • Le réservoir de Doulaize, à toit de lauzes ("laves")
    • Les gorges du Haut Lison à visiter grâce au chemin de randonnée qui les longe (variante du GR 590)
    • Les nombreux belvédères sur la vallée du Lison (voir liste)

    Personnalités liées à la commune

    • Alfred Jean Clément Billot (1925-1965), dit frère Jacques, prêtre (ordonné le 25 mars 1950 à Grenoble en Isère), participe à la construction de la première chapelle de Chamrousse, pour la construction ou reconstruction de bâtiments annexes du séminaire. Missionnaire au Cameroun à partir de décembre 1950 (Melong, Yabassi…), vicaire à la cathédrale de Nkongsamba, il y fonde une église (800 places) et la maison des Pères des écoles (600 élèves). Le 9 avril 1950, jour de la fête de Pâques, le père Billot a célébré la messe en l’église d'Eternoz.
    • Jean-Pierre Casimir Cuinet, curé d'Amancey, qui l'un des premiers attira l'attention sur le riche patrimoine local.
    • Alphonse Delacroix (1807-1878), le premier à soutenir la thèse Alaise = Alésia contre Napoléon III (voir son buste à Alaise).
    • Édouard Clerc, historien.
    • Auguste Castan.
    • Jules Quicherat (1814-1882), professeur à l' École des chartes, soutien de l'Alésia séquane.
    • Georges Colomb (1856-1945), soutien de la thèse Alaise = Alésia (voir son buste à Myon).
    • Sœur Marie Léone Bordy (1921-1992) religieuse de la congrégation des Filles de Notre-Dame du Sacré-cœur d'Issoudun, assassinée à Djoum au Cameroun.
    • Emmanuelle Garnier (née en 1964) : professeure des Universités et actuelle Présidente de l'université Jean Jaurès à Toulouse (Haute-Garonne), est originaire de Doulaize
    • Pierre-Michel Duffieux (1891/1976), physicien français, à l'origine de l'optique de Fourier, résida à Coulans sur Lison. Enseignant-chercheur à l'Université de Franche-Comté, il fut cité pour le prix Nobel, et donna son nom au laboratoire d'optique.
    • Docteur Jean Mennerat (1917/2007), résistant (1941) puis Français libre (1943, matricule 34096), résida à Coulans Sur Lison. Il devint le plus grand collectionneur mondial d'ouvrages sur les échecs (27 500 volumes), collection exceptionnelle dont il fit don à la Ville de Belfort.
    • Pierre Lorius (1925-2014), joueur de football professionnel (gardien de but) au FC Sochaux de 1948 à 1953.

    Voir aussi

    Artisans et gîtes d'étapes existent sur la commune, ainsi que 14 exploitations agricoles, un presseur de pommes, une fabrique de râteaux en bois et une usine d'injection plastique Cot'Inject. Il est possible de louer un âne bâté pour réaliser des randonnées le long du Lison et des environs ou de passer une nuit sous tipi dans la forêt d'Alaise.

    Articles connexes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. « Alaise, Doulaize, Refranche, Coulans-sur-Lison : ces villages du Doubs qui ont (presque) disparu de la carte », sur France Bleu, .
    2. Jean Courtieu, Dictionnaire des communes du département du Doubs, t. 2, Besançon, Cêtre, .
    3. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Librairie Guénégaud, 2e éd., 1978, p. 276..
    4. Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, Genève, Droz, , p. 869 (tome II)..
    5. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    6. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    7. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    8. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    9. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    10. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    11. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    12. Gustave Servois, « Conclusion pour Alaise dans la question d'Alesia, par Jules Quicherat. », Bibliothèque de l'École des chartes, vol. 19, no 1, , p. 304–305. (lire en ligne).
    13. Ernest Desjardins, Alésia : 7e campagne de Jules César, Didier, (lire en ligne).
    14. Camille Jullian, « Histoire de la Gaule (III, 13) », sur www.mediterranee-antique.fr (consulté le ).
    15. Joël Le Gall, Alésia. Archéologie et histoire, Fayard, 1963 (rééd. 1976), p. 47-48..
    16. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Op. cit., p. 8..
    17. Daniel Munier, Alésia. Le brouillard se lève, Arbois, D. Munier, , 80 p. (ISBN 2-9514451-0-5).
    18. [PDF] Site officiel de la préfecture du Doubs - liste des maires
    19. « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
    20. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    21. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    22. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    23. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2017 et 2018.
    24. http://www.journees-du-patrimoine.com/SITE/eglise-coulans-refranche-situee-a--151681.htm

    Liens externes

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