Émile Taudière

Émile Taudière est un industriel et un homme politique français né le à L'Absie (Deux-Sèvres) et mort le à Verrières (Vienne).

Émile Taudière
Fonctions
Député 1928-1940
Gouvernement Troisième République
Groupe politique Ind. (1928-1936)
RIAS (1936-1940)
Biographie
Date de naissance
Date de décès
Résidence Deux-Sèvres

Biographie

Milieu social et formation

Émile Taudière est le petit-fils et le fils de députés, de la droite catholique, Jacques Taudière et Henry Taudière, et le gendre d'un député, Émile Marot. Formé à l'Institut catholique de Paris - où son père Henry a enseigné le droit -, et à la Conférence Olivaint[1], il est licencié en droit[2]. Il est élu membre du conseil d'administration de l'association des anciens élèves de l'Institut en 1931[3].

L'ancien combattant

Il prépare le concours de l'Inspection des finances lorsqu'il est mobilisé en 1914 comme lieutenant de réserve. Titulaire de la croix de guerre et de la Légion d'honneur, il est après la guerre très actif au sein du mouvement des anciens combattants, à l'Union nationale des combattants (président du groupe départemental des Deux-Sèvres en 1922 et 1923, puis secrétaire général de 1924 à , membre du bureau national à partir de 1929) et à la Fédération interalliée des anciens combattants (FIDAC) où il préside la commission des statuts et finances[4].

L'homme politique

En 1919, il est élu conseiller général des Deux-Sèvres, puis, en 1928, député. Réélu en 1932 et 1936, il siège au groupe des Indépendants puis des Républicains indépendants et d'action sociale. Son activité à la Chambre des députés concerne essentiellement les questions économiques et commerciales ; il défend une politique protectionniste. Il est proche des Jeunesses patriotes[5].

Le , il vote en faveur de la remise des pleins pouvoirs au Maréchal Pétain. Il est désigné en 1943 membre du Conseil départemental (qui remplace le conseil général) des Deux-Sèvres[6]. Il ne retrouve pas de mandat parlementaire après la Seconde Guerre mondiale.

L'industriel

Par son mariage avec Germaine Marot, fille d'Émile Marot[7], il entre dans l'entreprise de son beau-père, les Ets Marot de Niort, qui fabriquent des trieurs de grains, le seconde jusqu'en 1950, puis prend sa suite, jusqu'à son décès, ce qui lui vaut d'être promu officier de la Légion d'honneur en 1951. Il préside la Chambre syndicale des constructeurs français de machines agricoles, de 1936 à 1940, la vieille et protectionniste Association de l'industrie et de l'agriculture françaises, de 1934 à 1945 (il est élu à ce poste en comme rapporteur de la commission des douanes à la Chambre des députés, patron et propriétaire de domaines agricoles dans les Deux-Sèvres), et est désigné vice-président en 1936 de la Confédération générale du patronat français, et réélu en 1938[8].

Durant l'Occupation, il préside le Comité d'organisation du machinisme agricole[9], de à , et le Comité d'organisation des industries de la mécanique, d'avril 1941 à 1942, en remplacement de Pierre Pucheu, appelé au gouvernement du maréchal Pétain[10]. Il est aussi désigné membre du Conseil national (gouvernement de Vichy), en tant que patron, en 1941, et membre en 1942 du Comité consultatif du commerce extérieur[11].

Il préside après la guerre le syndicat général des tracteurs et machines agricoles. Après s'être présenté sans succès en 1931 et 1938, il accède en 1959 à l'Académie d'agriculture[12].

Le défenseur de la « banane française »

Il est le rapporteur, au nom de la commission des douanes de la Chambre, d'un projet de loi qui entend instituer « une taxe spéciale applicable à toute importation de bananes en France et dont le montant sera intégralement affecté à la sauvegarde des plantations bananières ». La loi, votée en , établit une taxe spéciale et des contingentements[13]. Taudière est à partir de 1932 le représentant élu de la Guinée, l'un des deux gros producteurs de bananes avec la Martinique, au Conseil supérieur de la France d'outre-mer[14]- et il est le président-fondateur du Comité interprofessionnel bananier, de 1932 à 1940, qui vise avec succès à « protéger et vendre la banane française »[15]. Il est aussi désigné en 1932 vice-président du Comité central des oléagineux et corps gras des colonies françaises, fondé à l'initiative de l'Institut colonial[16], membre en 1935 du comité d'action colonisatrice et de paysannat indigène, institué par le ministre des colonies Louis Rollin[17], et vice-président de l'Association Colonies-Sciences[18].

Sources

Notes et références

  1. David Colon, la conférence Olivaint et le Parlement de 1875 à nos jours
  2. Docteur en droit selon Jean Philippet, Le temps des ligues : Pierre Taittinger et les Jeunesses patriotes, 1919-1944, Presses universitaires du Septentrion, vol. 5, p. 210
  3. Bulletin de l'Institut catholique de Paris, 25 février 1931
  4. Bulletin de l'Institut catholique de Paris, 1915 (citation à l'ordre de la division),Le Combattant des Deux-Sèvres, juillet 1940, "Vingt années de l'UNC dans les Deux-Sèvres", la Voix du combattant, 26 septembre 1925,Le Mutilé de l'Algérie, mars 1932,La Voix du combattant, 6 octobre 1934
  5. Cf. Jean Philippet, Le temps des ligues : Pierre Taittinger et les Jeunesses patriotes, 1919-1944, Presses universitaires du Septentrion
  6. Informations générales, 8 juin 1943
  7. Bulletin de l'Institut catholique de Paris, 26 juin 1921
  8. La Croix, 10 avril 1938
  9. Les Annuaires des temps nouveaux, 1942-1943
  10. Informations générales, 14 janvier 1941,Ibid., 27 juillet 1943, Ibid., 8/4/1941,Le génie civil, 15 septembre 1942
  11. Informations générales, 28 janvier 1941,Ibid., 20 janvier 1942,Académie d'agriculture, 1943
  12. Académie d'agriculture, 1959
  13. ,La France active, 15 février 1932 André Lassoudière, L'histoire du bananier, Éd. Quae, 2010, p. 298
  14. Bec et ongles, 1er octobre 1932,Le Matin, 26 octobre 1932
  15. Revue des questions coloniales et maritimes, novembre-décembre 1932,Les Annales coloniales, 1er mars 1934,Les Annales coloniales, 6 décembre 1935,Les Annales coloniales, 23 décembre 1936,Le Figaro, 9 avril 1938,Les Annales coloniales, 20 juin 1938,Le Courrier colonial, 30 juin 1939
  16. Le Réveil de la Côte-Ouest, 15 décembre 1932,la Petite Tunisie, novembre 1932
  17. La Dépêche de Madagascar, 23 novembre 1935,Les Annales coloniales, 1er décembre 1935
  18. Le Madécasse, 22 juillet 1936, cf. Christophe Bonneuil, Des savants pour l'Empire : la structuration des recherches scientifiques coloniales au temps de la « mise en valeur des colonies françaises », 1917-1945, Orstom éditions, 1991 (en ligne)

Liens externes


  • Portail de Poitou-Charentes
  • Portail du syndicalisme
  • Portail de la politique française
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.