Élie Peyron

Élie Scipion Peyron, né le à Nîmes et mort à Crest le , est un homme politique français, avocat à la cour d'appel de Nîmes, conseiller de l'arrondissement de Nîmes et député SFIO suppléant du Gard.

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Biographie

Fondateur de la Revue socialiste et de la fédération socialiste du Gard. Membre de l'Académie des Sciences, Belles-lettres et Arts de Nîmes. Auteur de plusieurs études historiques. Chevalier du Mérite agricole, et Officier d'Académie. Propriétaire du domaine de la Calguérole-Valbournès, à Générac-Bernis (Gard).

Ami d'Alphonse Daudet, Frédéric Mistral, Jules Claretie, Numa Gilly et Benoît Malon avec qui il fonda la Revue socialiste.

Défenseur du Maréchal de France Bazaine, lors de son procès en révision ; ceci à la demande du fils du maréchal, malgré le sentiment anti-bonapartiste d'Élie Peyron qui s'opposa jeune au régime de Napoléon III et malgré son admiration pour l'officier nîmois Louis-Nathaniel Rossel (farouche adversaire de François Bazaine) qui fut ministre de la Guerre de la Commune de Paris et fusillé par les « Versaillais ».

Il fut aussi en 1888, l'avocat de la défense de son ami Numa Gilly, député du Gard et maire de Nimes, dont il avait été suppléant.

Avocat célèbre, il fut l’auteur de plusieurs ouvrages et publications : Essais critiques en 1880, Benoit Malon en 1901, l’Anathème de Gambetta en 1908, M. Thiers en 1871 en 1903 (revue socialiste) et Bazaine fut-il un traître ? en 1904. Homme politique socialiste, dans la lignée de Numa Gilly Il fut conseiller de l'arrondissement de Nîmes pour le canton de Saint-Gilles (1898[1]-1907[2]), député suppléant et sous l'étiquette radical-socialiste candidat malheureux lors des élections législative de 1893 dans la 2e circonscription de Nimes face à Gaston Doumergue. Son frère, Paul Peyron, avait été lui-même conseiller général des Bouches-du-Rhône et maire des Saintes-Maries-de-la-Mer.

En 1937, il cessa toutes fonctions et se retira dans le domaine de la Barbéyère à Crest (Drôme) chez sa fille et son gendre, le pasteur Edmond Ponsoye.

Parents

Fils d'Albin Peyron, né à Caissargues le et mort au mas de la ville (Arles) le . Époux de Amélie Theule dite « Manette » (-).

Albin Peyron fut négociant en vins à Montpellier et juge consulaire au tribunal de commerce de Montpellier, membre de la chambre de commerce. Surnommé « l'Empereur des vins ». Sa maison de négoce possédait des succursales à Nîmes, Béziers, Montpellier, Beaucaire et Tarascon et un bureau à Paris-Charenton (Meyer et Peyron Cie). Propriétaire du château de Badet (où il reçut pour sa nuit de noces, le félibrige et manadier Folco, Marquis de Baroncelli), du mas de la ville, en Camargue, du Château Peyron à Caissargues (sud de Nîmes) et du Mas Peyron à Générac. Viticulteur, il possédait 1 039 hectares, dont 334 de vignobles et son exploitation était citée comme un modèle national. En 1905, il créa la « Société anonyme du vin sans alcool », qui fut louée par Frédéric Mistral. Albin Peyron possédait aussi à Caissargues une propriété appelée le château « le Peyron » avec un grand parc.

Albin était disciple et ami de Léon Noguier, créateur de la Maison de santé protestante de Nîmes, ainsi que d'Almir Franc, « l'oncle Almir », grand bourgeois nîmois qui légua sa fortune aux enfants Peyron. Albin Peyron a fait partie des fondateurs et du premier conseil d’administration de l’Église réformée indépendante de Montpellier (la chapelle de la rue de Brueys) en 1873, avec Alfred Castan, Emile Castelnau-Rabaud, Paul Cazalis de Fondouce, Numa Sauvajol et Alfred Westphal-Castelnau. Albin Peyron fut aussi un grand ami de Philadelphe Delord qui créa la fondation de la chartreuse de Valbonne. Une place d'Arles porte aujourd’hui le nom d’Albin Peyron.

La grande œuvre de la vie d'Albin Peyron fut le développement en France, Belgique et Suisse, de l'Armée du salut à qui il donna une grande partie de sa fortune.

Famille et mariages

Marié en premières noces le à Marie-Hélène Heimpel-Boissier, née à Nîmes en 1861, décédée le à Béziers, fille d’Adrien Dieudonné Heimpel dit Heimpel-Boissier (1837-1908), négociant-filateur à Bischwiller (Alsace) et Béziers puis pasteur à la Bastide de Virac (Gard), chevalier de la Légion d'honneur par décret du pour les services exceptionnels apportés à la défense de la ville de Strasbourg et de Marie Ehrhardt (1838-1887), de Schiltigheim, petite-fille de Jean Heimpel, de Nîmes et de Madeleine Boissier de Boissières d'où une fille Alice Peyron-Heimpel, née le à Nîmes et décédée en 1907, épouse en 1902 au Mas de la Ville près d'Arles (avec la bénédiction du pasteur Charles Babut) Charles Pons, décédé en 1907 (d'où Suzanne Pons née le , officier de l'Armée du salut, et Charles Pons (-1967) marié à Marie-Louise Danvers).

Charles Pons-Peyron était le fils d'un des riches propriétaire-négociants de Nîmes, Émile Pons, propriétaire du domaine du Grand-Saint-Crépin (époux de Lydie Clavel, de la Vaunage, à Codognan-Gard). Émile Pons et Albin Peyron, contribuèrent sur leurs importantes fortunes personnelles à développer l'Armée du salut en France. Une sœur de Charles Pons-Peyron, fut la major Jenny Pons, de l'Armée du salut. La belle-sœur d’Alice Pons-Peyron, Léa Pons fut la deuxième épouse de Paul Reboul, né à Crest en 1864 (veuf de Pauline de Bouilhanne de Lacoste (1862-1908), fille d’Henry et d’Émilie Morin, de Dieulefit), fils d’Ernest Reboul (1839-1917) et Mathilde Scheffer (1845-1926). Ernest Reboul descendait de Marie Arnaud (1675-1755), fille de François Arnaud (+ 1708) et de Lydie Gourbon, et était parent des Reboul de La Julière, descendant des Arnaud par les de Neyrol, de Saillans (Drôme). Paul Reboul et Léa Pons eurent une fille Annette, née à Crest en 1911. Mathilde Scheffer, était la cousine d’Hélène Heimpel-Arnaud, fille de Charles Emile Scheffer (de Linkelsbühl/ Bavière) et d’Angélina Heimpel, fils de Jean Heimpel et Madeleine Boissier de Boissières, de Nîmes.

La famille Heimpel vient de Lindau (Bavière) où Jean Heimpel (1760-1840) fut architecte, constructeur des deux tours de l’hôtel de ville de Lindau. Il avait épousé sa cousine Anne Heimpel. Ils eurent un fils Jean Heimpel, qui fuit de Lindau pour éviter la conscription de Napoléon Ier. En route pour l’Espagne, il s’arrêta à Nîmes, faute d’argent. Il fit connaissance d’un boulanger suisse qui le mit en rapport avec le grand notable nîmois Boissier de Boissières qui l’aida à s’installer comme négociant. Il épousa la fille, Madeleine Boissier de Boissières (décédée en 1849). Leurs enfants furent Angélina Heimpel (1835- ?) épouse de Charles Scheffer, et Adrien Dieudonné Heimpel (1837-1908) qui épouse Marie Ehrhardt (1838-1887). Adrien Heimpel fut le père de Hélène (Mme Elie Peyron) et de Jeanne (1863-1932) qui épouse Jules Weirich (1854-1930), ingénieur-chimiste, chevalier de la Légion d’honneur. Adrien Heimpel était apparenté par Lindau à la famille Kleffler, elle-même originaire de cette ville et qui émigra pour les mêmes raisons que Jean Heimpel. C’est ainsi que Élie Peyron fit la connaissance de sa seconde épouse, Marthe Arnaud, petite-fille Kleffler.

Marié en deuxièmes noces le à Marthe Arnaud (1865-1943), fille du pasteur François-Eugène Arnaud, de Crest (Eugène Arnaud) et de Suzanne Kleffler. D'où deux filles : Odette Peyron (1887-1907) qui épouse le à la Barbéyère-Crest, le pasteur Edmond Ponsoye (1880-1954), d'où les familles Ponsoye et Merle-Bianquis. Puis Gabrielle Peyron (1889-1957), célibataire.

Élie Peyron eut deux frères, Paul Albin Peyron (1863-1946), maire des Saintes Maries de la mer, Président de la Caisse d’Épargne d'Arles, époux d'Henriette Fournat de Brezenaud, héritière des papeteries Johannot (Ardèche) et Albin Octave Peyron (1870-1944), commandeur territorial de l'Armée du salut époux de Blanche Roussel, fille du Pasteur Napoleon Roussel et de Lady Mary Stuart of Annat. Deux sœurs aussi, l'une Berthe Amélie Peyron (1864-1899) fut l'épouse du pasteur missionnaire Paul Minault (1858-1897) mort assassiné à Madagascar et l'autre Antoinette Peyron (1873-1952) épouse de Henri Tzaut, châtelains à Caissargues au château Peyron.

Ouvrages

  • Essais critiques en 1880
  • Impressions et souvenirs de voyage, 1881
  • Quinze jours en Camargue, 1882
  • Benoit Malon en 1901, communication à l'Académie des Sciences, Belles-lettres et Arts de Nimes
  • Un patriote: Rossel, -, Élie Peyron, Conférence faite à la maison du peuple de Nimes le . Nimes, Maison du Peuple, 1900. 65p.
  • M. Thiers en 1871 en 1903 (revue socialiste)
  • Bazaine fut-il un traître ? Paris, Picard 1904.
  • Le cas de Bazaine, Paris, Stock, 1905
  • l’Anathème de Gambetta en 1908
  • Bazaine devant ses juges, Paris, Stock, 1912

Notes et références

Sources et bibliographie

  • « Peyron (Elie) », dans Dictionnaire biographique du Gard, Paris, Flammarion, coll. « Dictionnaires biographiques départementaux » (no 45), (notice BnF no FRBNF35031733), p. 505-506.
  • COMPERE-MOREL Grand Dictionnaire socialiste du mouvement politique et économique national et international, Publications sociales, Paris, 1924, 1057 p., (notice BnFno  FRBNF32964938k).
  • Benoit MALON Le Socialisme réformiste, 1885
  • Archives de l'Académie des Sciences, Belles-lettres et arts de Nimes
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