Élections législatives tchèques de 2006

Les élections législatives tchèques de (en tchèque : Volby do Poslanecké sněmovny Parlamentu České republiky 2006) se tiennent les et , afin d'élire les 200 députés de la 5e législature de la Chambre des députés pour un mandat de quatre ans.

Élections législatives tchèques de 2006
200 sièges de la Chambre des députés
(Majorité absolue : 101 sièges)
et
Type d’élection Élections législatives
Corps électoral et résultats
Inscrits 8 333 305
Votants 5 372 449
64,47%  6,47

Votes exprimés 5 348 976
Votes blancs et nuls 23 473
ODS  Mirek Topolánek
Voix 1 892 475
35,38%
 10,9
Sièges obtenus 81  23
ČSSD  Jiří Paroubek
Voix 1 728 827
32,32%
 2,1
Sièges obtenus 74  4
KSČM  Vojtěch Filip (cs)
Voix 685 328
12,81%
 5,7
Sièges obtenus 26  15
KDU-ČSL  Miroslav Kalousek
Voix 386 706
7,22%
Sièges obtenus 13  10
SZ  Martin Bursík
Voix 336 487
6,29%
 3,9
Sièges obtenus 6  6
Parti vainqueur par circonscription
  • Parti social-démocrate tchèque
  • Parti démocratique civique
Président du gouvernement
Sortant Élu
Jiří Paroubek
ČSSD
Mirek Topolánek
ODS
(en) volby.cz

Le scrutin est marqué par la victoire à la majorité relative du Parti démocratique civique (ODS), dans l'opposition depuis . Mirek Topolánek accède au pouvoir six mois plus tard, après avoir formé une coalition de centre droit et bénéficié de la dissidence de deux députés sociaux-démocrates.

Contexte

Lors des élections législatives des 14 et 15 juin 2002, le Parti social-démocrate tchèque (ČSSD), au pouvoir depuis 1998 et dirigé, depuis 2001, par le ministre du Travail, Vladimír Špidla, était arrivé en tête avec 70 députés et 30,2 % des voix. Le Parti démocratique civique (ODS), du président de la Chambre, Václav Klaus, avait échoué à reprendre le pouvoir en ne remportant que 24,4 % des suffrages exprimés, soit 58 sièges.

Maintenant sa position de refus de gouverner avec le Parti communiste de Bohême et Moravie (KSČM), issu du Parti communiste tchécoslovaque (KSČ), troisième du scrutin avec 18,5 % des voix et 41 élus, le ČSSD avait préféré s'allier avec la coalition électorale regroupant l'Union chrétienne démocrate - Parti populaire tchécoslovaque (KDU-ČSL) et l'Union de la liberté-Union démocratique (US-DEU), dernière force représentée à la Chambre, ayant recueilli 14,2 % des voix et 31 députés, ce qui donnait au gouvernement une majorité de 101 sièges sur 200.

En 2003, bien que minoritaire au Parlement, l'ODS parvient à faire élire son fondateur, Václav Klaus, à la présidence de la République, profitant des dissensions au sein de la coalition gouvernementale. À la suite de la lourde défaite de sa formation aux élections européennes de 2004, Špidla avait remis sa démission au profit du ministre de l'Intérieur, Stanislav Gross, remplacé dès 2005 par Jiří Paroubek, après avoir été mis en cause dans un scandale immobilier.

Mode de scrutin

La Chambre des députés (en tchèque : Poslanecká sněmovna) est la chambre basse du Parlement tchèque.

Elle se compose de 200 députés élus pour un mandat de quatre ans au scrutin proportionnel d'Hondt avec vote préférentiel dans 14 circonscriptions électorales qui correspondent aux 13 régions et à Prague[1].

Un seuil électoral est fixé à l'échelon national : 5 % des suffrages exprimés pour un parti, 10 % pour les coalitions de deux partis, 15 % pour les coalitions de trois partis et 20 % pour les coalitions de quatre partis et plus[1].

Lors du vote, en plus de celui pour la liste de parti de leur choix, les électeurs peuvent aussi indiquer leur préférence pour un maximum de quatre des candidats inscrits sur la liste. Les candidats recueillant plus de 5 % des suffrages préférentiels à l'échelon régional sont placés en haut de la liste de leur parti. Lorsque plusieurs candidats recueillent plus de 5 % des votes préférentiels, ils sont classés par ordre du nombre total de votes préférentiels qu'ils ont recueillis[1].

Le vote n'est pas obligatoire[1].

Campagne

Principales forces politiques

Formation Chef de file Idéologie Résultats en 2002
Parti social-démocrate tchèque
Česká strana sociálně demokratická
Jiří Paroubek
(Président du gouvernement)
Centre gauche
Social-démocratie, keynésianisme
30,2 % des voix
70 députés
Parti démocratique civique
Občanská demokratická strana
Mirek Topolánek Droite
Libéral-conservatisme, euroscepticisme
24,4 % des voix
58 députés
Parti communiste de Bohême et Moravie
Komunistická strana Čech a Moravy
Vojtěch Filip (cs) Gauche
Communisme, marxisme, euroscepticisme
18,5 % des voix
41 députés
Union chrétienne démocrate - Parti populaire tchécoslovaque
Křesťanská a demokratická unie - Československá strana lidová
Miroslav Kalousek Centre droit
Conservatisme, démocratie chrétienne
14,2 % des voix[alpha 1]
23 députés
Union de la liberté-Union démocratique
Unie svobody - Demokratická unie
Pavel Němec (cs)
(Ministre de la Justice)
Centre gauche
Libéralisme, social-libéralisme
14,2 % des voix[alpha 1]
8 députés
Parti vert
Strana zelených
Martin Bursík Centre
Écologie politique
2,36 % des voix
0 député

Résultats

Voix et sièges

Résultats des élections législatives tchèques de 2006[2]
Partis Voix % +/- Sièges +/-
Parti démocratique civique (ODS) 1 892 475 35,38 10,91 81 23
Parti social-démocrate tchèque (ČSSD) 1 728 827 32,32 2,12 74 4
Parti communiste de Bohême et Moravie (KSČM) 685 328 12,81 5,70 26 15
Union chrétienne démocrate - Parti populaire tchécoslovaque (KDU-ČSL) 386 706 7,22 N/a 13 10
Parti vert (SZ) 336 487 6,29 3,93 6 6
Démocrates européens (SNK ED) 111 724 2,08 Nv 0
Démocrates indépendants (ND) 36 708 0,68 Nv 0
Nezávislí (cs) 33 030 0,61 N/a 0
Parti du bon sens (cs) (Rozumní) 24 828 0,46 0,24 0
Bloc de droite (cs) (PB) 20 382 0,38 0,21 0
Union de la liberté-Union démocratique (US-DEU) 16 457 0,30 N/a 0 8
Autres partis 76 024 1,34 - 0
Suffrages exprimés 5 348 976 99,64
Votes blancs et invalides 19 519 0,36
Total 5 368 495 100 - 200
Abstentions 2 964 810 35,53
Inscrits / participation 8 333 305 64,47

Analyse

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Avec un recul global de quatorze sièges, alors que le principal parti d'opposition progresse de vingt-trois députés, la coalition gouvernementale sortante est clairement sanctionnée. Toutefois, cette sanction porte sur les partenaires minoritaires du ČSSD, l'US-DEU étant même exclue de la Chambre avec un score extrêmement faible. Les sociaux-démocrates, même s'ils progressent et retrouvent leur niveau de 1998, perdent leur première place, au profit de l'ODS, qui obtient son meilleur score depuis sa création, et réalise la meilleure performance pour un parti aux élections législatives tchèques. Le recul se révèle également très fort pour le KSČM, qui parvient à se maintenir à la troisième place des forces politiques. Enfin, pour la première fois depuis 1990, le SZ dépasse le seuil des 5 % et accède donc à la Chambre des députés. Toutefois, l'addition des scores des partis de gauche leur accorde 100 députés, tandis que les formations identifiées à droite en réunissent 94.

Conséquences

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Prenant acte de l'arrivée en tête de l'ODS, le président Václav Klaus nomme, le 16 août, deux mois et demi après les élections, Mirek Topolánek président du gouvernement. Il propose, le 4 septembre suivant, un gouvernement formé de membres de l'ODS et d'indépendants. Le 3 octobre, il perd le vote de confiance à la Chambre, avec 99 voix contre et 96 voix pour. Il est toutefois reconduit, le 8 novembre, et entame des négociations avec la KDU-ČSL et le SZ, qui aboutissent le . Il se soumet, dix jours plus tard, à un nouveau vote d'investiture, qu'il remporte par 100 voix pour et 97 voix contre.

Notes et références

Notes

  1. L'Union chrétienne démocrate - Parti populaire tchécoslovaque et l'Union de la liberté-Union démocratique se présentaient en coalition.

Références

  1. « REPUBLIQUE TCHEQUE (Poslanecka Snemovna), Système électoral », sur www.ipu.org (consulté le ).
  2. (en) « Office tchèque des statistiques », sur volby.cz (consulté le ).

Annexes

Articles connexes

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