Élections législatives roumaines de 2016

Les élections législatives roumaines de 2016 se tiennent le afin d'élire la huitième législature du Parlement roumain.

Élections législatives roumaines de 2016
329 sièges de la Chambre des députés
(Majorité absolue : 165 sièges)
136 sièges du Sénat
(Majorité absolue : 69 sièges)
Type d’élection Élections législatives
Participation
39,78%  1,98

PSD  Liviu Dragnea
Voix 3 204 846
45,48%
Députés élus 154
Sénateurs élus 67
PNL  Alina Gorghiu
Voix 1 412 377
20,04%
Députés élus 69
Sénateurs élus 30
USR  Nicușor Dan
Voix 625 154
8,87%
Députés élus 30  30
Sénateurs élus 13  13
UDMR  Hunor Kelemen
Voix 435 969
6,19%
 1,1
Députés élus 21  3
Sénateurs élus 9
ALDE  Călin Popescu-Tăriceanu et Daniel Constantin
Voix 396 386
5,62%
Députés élus 20
Sénateurs élus 9
PMP  Traian Băsescu
Voix 376 891
5,35%
Députés élus 18  18
Sénateurs élus 8  8
Premier ministre
Sortant Élu
Dacian Cioloș
Indépendant
Sorin Grindeanu
PSD

Mode de scrutin

Le mode de scrutin pour l'élection des députés et des sénateurs a été modifié en 2015. La nouvelle loi électorale, promulguée le par le président Klaus Iohannis, accorde un député pour 73 000 habitants et un sénateur pour 168 000 habitants[1]. Par conséquent, 308 députés et 135 sénateurs sont à élire, auxquels s'ajoutent les 18 députés représentant les minorités nationales et les quatre députés et les deux sénateurs représentants la diaspora[2]. Néanmoins en , le représentant de la minorité tatare voit sa candidature rejetée par le Bureau électoral central[3].

La nouvelle loi électorale marque le retour à un scrutin proportionnel plurinominal dans le cadre des județe tant pour le Sénat que pour la Chambre des députés[4].

Les partis doivent dépasser le seuil électoral de 5 % des suffrages exprimés pour obtenir une représentation parlementaire, alors que les alliances électorales doivent atteindre 8 à 10 % de ces suffrages. Pour la première fois, les Roumains vivant à l'étranger peuvent voter par correspondance, afin d'éviter les difficultés d'organisation de vote ayant eu lieu lors de l'élection présidentielle de 2014[4].

Contexte

Victor Ponta, membre du Parti social-démocrate (PSD), devient Premier ministre le . Lors des élections législatives de décembre 2012, l'Union sociale-libérale, qui regroupe le PSD, le Parti national libéral (PNL), l'Union nationale pour le progrès de la Roumanie (UNPR) et le Parti conservateur (PC), remporte une large victoire. Mais, en , le PNL quitte la coalition, ce qui met en minorité le gouvernement Ponta. Celui-ci réussit à reconstituer un gouvernement avec une coalition nommée « Union sociale-démocrate », composée du PSD, du PC, de l'UNPR et soutenue par l'Union démocrate magyare de Roumanie (UDMR).

Les relations de Victor Ponta sont houleuses avec le président Traian Băsescu, mais également avec l'Union européenne, qui lui reproche notamment ses réformes judiciaires, qui menaceraient l'État de droit[5]. Au second tour de l'élection présidentielle de 2014, le candidat du centre-droit, Klaus Iohannis, l'emporte à la surprise générale face à Victor Ponta[6].

Le , la Direction nationale anticorruption lance une procédure pénale contre Victor Ponta, qui est notamment soupçonné de corruption, d'évasion fiscale, de complicité de blanchiment d'argent, de conflit d'intérêts. Le président Klaus Iohannis dit redouter une crise politique et appelle à la démission du Premier ministre[7]. Celui-ci refuse mais démissionne, le , de la présidence du PSD, qu'il occupait depuis 2010. Ponta démissionne finalement de son poste de Premier ministre le , après des manifestations de grande ampleur en réaction à l'incendie d'une discothèque de Bucarest[8].

L'économiste et ancien commissaire européen Dacian Cioloș lui succède et forme un gouvernement technique.

Principaux partis politiques

Partis et coalitions Présidents Sièges en 2012 Remarques
Députés Sénateurs
Parti social-démocrate (PSD) Liviu Dragnea 150 59
Parti national libéral (PNL) Alina Gorghiu
Vasile Blaga
102+52 51+22 A absorbé le PDL en 2014.
Union démocrate magyare de Roumanie (UDMR) Hunor Kelemen 18 9
Alliance des libéraux et démocrates (ALDE) Călin Popescu-Tăriceanu
Daniel Constantin
nouveau Fusion du PC et du PLR (scission du PNL en 2014).
Parti Roumanie unie (PRU) Bogdan Diaconu nouveau
Parti Mouvement populaire (PMP) Traian Băsescu nouveau Scission du PDL en 2013. Il absorbe l'UNPR en 2016.
Union sauvez la Roumanie (USR) Nicușor Dan nouveau

Sondages

Intentions de vote en pourcentage (en vert les partis pouvant entrer au Parlement, en rouge ceux ne le pouvant pas et en gras le parti recevant le plus d'intentions de votes)
Institut Date Échantillon PNL PSD PLR UDMR PRM PMP M10 PNȚCD PPDD Autres
INSCOP1-1 05529,843,55,43,371,22,8
INSCOP-1 05831,542,64,45,83,37,10,83,4
INSCOP-1 07641,738,83,35,11,25,60,62,3
CSOP13-1 04447346332
CSOP-1 03649326232
INSCOP5-1 06544,237,43,351,140,91,4
Avangarde18-900403755433
CSOP3-1 00749317222
CSCI24-1 073393765232
ARP-1 1004434352,52,512
CSCI20-1 090423954131
Avangarde21-9504340541221
INSCOP23-1 08544,739,12,25,222,811
Institut Date Échantillon PNL PSD-UNPR ALDE UDMR PRM PMP M10 PNȚCD PRU Autres
CIADO20-1 05036,638,68,815,8
INSCOP9-1 07544,537,135,12,22,42,31,22,3
CSCI[9] 10- 1 021 41 37+2 3 5 3 5 3 1
INSCOP[10] 10- 1 085 42 35+5,1 2,6 5 1,3 2,5 2 1 1 2,5
CSICI[11] 2- 1 071 35 39+2 5 4 5 5 3 2
INSCOP[12] 21- 1 068 37,2 39,2 5,3 5 1 5,1 2,2 0,4 1,2 1,6
Institut Date Échantillon PNL PSD ALDE UDMR PRM PMP M10 USR PRU Autres
Ciado[13] 1er- 1 357 32,3 35,76 8,2 5,1 7,6 8,1 2,9
Kantar TNS[14] 14- 1 000 25 45 7 5 4 8 3 1
Agenția de Rating Politic[15] 17- 1 170 30 38 5 5 3 4 9 5,5
Kantar TNS[16] 14- 1 000 25 45 7 5 4 10 3 1
Ciado[17] 6- 4 500 29,3 44,6 6,5 5,2 4,9 5,7 2,5 1,3
CCSB[18] 1er- 1 261 27,2 40,2 5,2 5,4 5 11 4,2 1,8
Kantar TNS[19] 11- 1 003 18 40 7 3 7 19 3 3
IRES[20] 6- 1 100 23 44 6 5 6 7 4 5

Résultats

Résultats à la Chambre des députés et au Sénat[21]
Partis et coalitions Chambre Sénat
Voix % Sièges Voix  % Sièges
Parti social-démocrate 3 204 846 45,48 154 3 221 786 45,68 67
Parti national libéral 1 412 377 20,04 69 1 440 193 20,42 30
Union sauvez la Roumanie 625 154 8,87 30 629 375 8,92 13
Union démocrate magyare de Roumanie 435 969 6,19 21 440 409 6,24 9
Alliance des libéraux et démocrates 396 386 5,62 20 423 728 6,01 9
Parti Mouvement populaire 376 891 5,35 18 398 791 5,65 8
Parti Roumanie unie 196 397 2,79 0 207 977 2,95 0
Parti de la Grande Roumanie 73 264 1,04 0 83 568 1,18 0
Parti écologiste roumain 62 414 0,89 0 77 218 1,09 0
Alliance notre Roumanie 61 206 0,87 0 66 774 0,95 0
Parti socialiste roumain 24 580 0,35 0 32 808 0,47 0
Partis des minorités ethniques 94 028 1,33 17
Indépendants 76 782 1,01 0 21 395 0,30 0
Autres 7 090 0,10 0 7 944 0,11 0
Total des voix exprimées 7 047 384 100,00 329 7 052 966 100,00 136
Blancs et nuls 213 916 2,92 205 973 2,81
Total/Participation 7 323 368 39,79 7 323 368 39,79
Inscrits 18 403 944 100 18 403 944 100

Conséquences

Le , le PSD et l'ALDE signent un accord créant le « gouvernement de coalition pour le développement et la démocratie ». Les deux formations s'engagent alors à soutenir le même candidat au poste de Premier ministre et le PSD indique chercher un accord de collaboration avec l'UDMR pour renforcer sa majorité parlementaire[22]. Dès le lendemain, Liviu Dragnea est élu président de la Chambre des députés[23] tandis que Călin Popescu-Tăriceanu est réélu président du Sénat[24]. Le même jour, le PSD et l'ALDE indiquent au président Klaus Iohannis qu'ils proposent le nom de l'ancienne ministre du Développement régional Sevil Shhaideh pour exercer les fonctions de Première ministre ; elle serait alors la première femme et la première personne de confession musulmane à occuper cette responsabilité[25]. Une semaine plus tard Klaus Iohannis refuse de nommer Sevil Shhaideh déclarant avoir « bien analysé les arguments pour et contre et [avoir] décidé de ne pas accepter cette proposition »[26]. Bien que le président de la République n'aie pas justifié son refus, les liens de l'époux de Sevil Shhaideh, ressortissant syrien naturalisé roumain, avec le régime de Bachar el-Assad sont évoqués par la presse, ainsi que le fait que Sevil Shhaideh ne serait que la « femme de paille » de Liviu Dragnea[26]. Le , Klaus Iohannis nomme Sorin Grindeanu, seconde proposition des sociaux-démocrates, au poste de Premier ministre[27]. Le , Liviu Dragnea annonce la composition du nouveau gouvernement, qui remporte le vote de confiance au Parlement le lendemain.

Notes et références

  1. (ro) Paul Filimon, « Legea ALEGERILOR PARLAMENTARE pe LISTE, promulgată de Iohannis », România Liberă, 20 -7-2015.
  2. (ro) Iulia Rosca, « Presedintele Klaus Iohannis a promulgat Legea alegerilor parlamentare », HotNews.ro, .
  3. (ro) « ALDE, braţ la braţ cu tătarii, în campania electorală, vizează un scor de 15% », Observator de Constanta, (lire en ligne, consulté le ).
  4. (en) Mihai Pelin et Ana-Maria Popescu, « New Election Law in Romania », Radio România Internaţional, (lire en ligne, consulté le ).
  5. « La Roumanie tancée par l'Union européenne », sur Lefigaro.fr, (consulté le ).
  6. « Klaus Iohannis, héraut de l'anti-corruption, élu président de Roumanie », sur Lemonde.fr, (consulté le ).
  7. « Le premier ministre roumain visé par une enquête pour corruption », sur Lemonde.fr, (consulté le ).
  8. « Le premier ministre roumain démissionne après l’incendie de la discothèque de Bucarest », Le Monde, (lire en ligne).
  9. (ro) « Un nou sondaj CSCI, institut care lucrează cu PSD, arată câtă încredere au românii în Iohannis. SURPRIZA de la parlamentare », sur Gandul.info, (consulté le ).
  10. (ro) « Barometrul Adevărul despre România » [PDF], .
  11. (ro) « Pe cine ar vota românii la parlamentare? - sondaj », sur Ziare.com, (consulté le ).
  12. (ro) « Situația în sondaje înainte de alegeri: PNL în scădere, PSD și PMP în creștere - Someșeanul.ro », sur Someșeanul.ro, (consulté le ).
  13. (ro) « CIADO, SONDAJ privind alegerile parlamentare. Surpriza momentului », sur dcnews.ro, (consulté le ).
  14. (en) « ROMANIA, September 2016. Kantar TNS poll », sur electograph.com, (consulté le ).
  15. (en) « ROMANIA, September 2016. Agenția de Rating Politic poll », sur electograph.com, (consulté le ).
  16. (ro) « Sondaj alegeri parlamentare 2016: PSD conduce detaşat cu 45% intenţie de vot. Partidul lui Nicuşor Dan are 10% », romaniatv.net, (lire en ligne, consulté le ).
  17. (ro) « Sondaj alegeri parlamentare 2016. Cum stau partidele la intenţia de vot - HUFF », huff.ro, (lire en ligne, consulté le ).
  18. (ro) « Cele mai noi CIFRE: Cum stau PARTIDELE după prima săptămână de campanie / SONDAJ », stiripesurse.ro, (lire en ligne, consulté le ).
  19. (ro) « Alegeri parlamentare/ USR prezinta un sondaj in care se afla pe locul doi la nivel national, dupa PSD/ Ce arata un sondaj la comanda PNL », HotNewsRo, (lire en ligne, consulté le ).
  20. (ro) « SONDAJ IRES. Cum spun alegătorii că vor vota duminică », sur www.digi24.ro, (consulté le ).
  21. (ro) « Rezultate », sur parlamentare2016.bec.ro (consulté le ).
  22. (en) Romania Insider, « Romania’s PSD and ALDE sign coalition protocol », sur romania-insider.com, (consulté le ).
  23. (en) Romania Insider, « Social-Democrat leader Liviu Dragnea voted president of Romania’s Chamber of Deputies », sur romania-insider.com, (consulté le ).
  24. (en) Romania Insider, « Former Romanian PM gets new mandate as Senate president, promises to strengthen Parliament », sur romania-insider.com, (consulté le ).
  25. (en) Romania Insider, « Romania may appoint a Muslim woman Prime Minister », sur romania-insider.com, (consulté le ).
  26. « Roumanie : veto présidentiel sur le choix du premier ministre », Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
  27. « Roumanie : le président nomme le social-démocrate Sorin Grindeanu premier ministre », Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

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