Élections à l'Assemblée de Madrid de 2021
Les élections à l'Assemblée de Madrid de 2021 (en espagnol : elecciones a la Asamblea de Madrid de 2021) se tiennent le , afin d'élire les 136 députés de la XIIe législature de l'Assemblée, pour un mandat de deux ans.
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Élections à l'Assemblée de Madrid de 2021 | ||||||||||||||
136 députés de l'Assemblée (majorité absolue : 69 députés) | ||||||||||||||
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Type d’élection | Élections législatives de communauté autonome | |||||||||||||
Durée de campagne | du au | |||||||||||||
Corps électoral et résultats | ||||||||||||||
Inscrits | 5 112 813 | |||||||||||||
Votants | 3 667 806 | |||||||||||||
71,74 % 7,47 | ||||||||||||||
Votes exprimés | 3 645 559 | |||||||||||||
Votes nuls | 22 247 | |||||||||||||
PP – Isabel Díaz Ayuso | ||||||||||||||
Voix | 1 631 608 | |||||||||||||
44,76 % | 22,5 | |||||||||||||
Députés élus | 65 | 35 | ||||||||||||
Más Madrid – Mónica García | ||||||||||||||
Voix | 619 215 | |||||||||||||
16,99 % | 2,3 | |||||||||||||
Députés élus | 24 | 4 | ||||||||||||
PSOE – Ángel Gabilondo | ||||||||||||||
Voix | 612 622 | |||||||||||||
16,80 % | 10,5 | |||||||||||||
Députés élus | 24 | 13 | ||||||||||||
Vox – Rocío Monasterio | ||||||||||||||
Voix | 333 403 | |||||||||||||
9,15 % | 0,3 | |||||||||||||
Députés élus | 13 | 1 | ||||||||||||
Unidas Podemos – Pablo Iglesias | ||||||||||||||
Liste
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Voix | 263 871 | |||||||||||||
7,24 % | 1,6 | |||||||||||||
Députés élus | 10 | 3 | ||||||||||||
Parti arrivé en tête par commune | ||||||||||||||
XIIe législature de l'Assemblée | ||||||||||||||
Président de la communauté de Madrid | ||||||||||||||
Sortante | Élue | |||||||||||||
Isabel Díaz Ayuso PP |
Isabel Díaz Ayuso PP | |||||||||||||
resultados2021.comunidad.madrid | ||||||||||||||
Le scrutin est convoqué par la présidente de la communauté de Madrid Isabel Díaz Ayuso après qu'elle a rompu sa coalition minoritaire en dénonçant le risque d'une motion de censure à son encontre.
La journée électorale est marquée par une très forte hausse de la participation électorale et une nette victoire du Parti populaire, qui rate de peu la majorité absolue en absorbant l'intégralité des députés du parti Ciudadanos, éjecté de l'Assemblée. Le Parti socialiste, première force d'opposition depuis , est supplanté en voix par Más Madrid.
Le secrétaire général de Podemos Pablo Iglesias se retire de la vie politique à la suite des élections, tandis que le secrétaire général régional du Parti socialiste José Manuel Franco remet sa démission et que le chef de file socialiste Ángel Gabilondo renonce à siéger dans la future législature.
Contexte
À la suite des élections parlementaires du 25 mai 2019, le Parti populaire (PP) — au pouvoir depuis — d'Isabel Díaz Ayuso conclut le un accord pour former un gouvernement de coalition minoritaire avec le parti libéral Ciudadanos (Cs) d'Ignacio Aguado, prévoyant notamment un exécutif comprenant six membres de Cs — dont Ignacio Aguado comme vice-président —, sept membres du PP et Isabel Díaz Ayuso occupant la présidence de la communauté autonome[1]. Trois semaines plus tard, Ciudadanos accepte verbalement les exigences du parti d'extrême droite Vox de Rocío Monasterio, dont les députés sont indispensables pour disposer de la majorité absolue[2]. Le , Isabel Díaz Ayuso reçoit l'investiture de l'Assemblée de Madrid par 68 voix pour et 64 contre, issues du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), de Más Madrid (MM) et de Podemos[3].
Isabel Díaz Aysuo annonce le qu'elle prononce la dissolution de l'Assemblée et convoque des élections anticipées le suivant. Elle explique avoir pris cette décision en raison de l'accord de coalition dévoilé le matin même entre le Parti socialiste et Ciudadanos dans la région de Murcie — où gouvernait depuis un gouvernement minoritaire PP-Cs avec le soutien sans participation de Vox — et dont elle souhaite éviter la réplique dans la communauté de Madrid[4]. En parallèle, elle relève de leurs fonctions les six membres de son gouvernement issus de Ciudadanos après qu'Ignacio Aguado a dénoncé la convocation des élections[5].
En réaction, le PSOE et Más Madrid annoncent chacun le dépôt d'une motion de censure — postulant comme candidats à la présidence Ángel Gabilondo et Mónica García — dans le but de bloquer la dissolution du parlement territorial, puisque le statut d'autonomie interdit de convoquer des élections anticipées quand une telle motion est à l'étude ; les motions sont accueillies favorablement par le bureau de l'Assemblée dans la journée, grâce au soutien des députés de Ciudadanos[6]. Finalement le , le bureau accepte d'appliquer le décret de dissolution mais dépose un recours pour le contester devant la justice administrative[7]. Le référé suspension déposé par les administrateurs parlementaires est cependant repoussé le par le tribunal supérieur de justice, qui estime que « le pouvoir de dissolution se trouve effectivement exercé dès lors que le décret correspondant est signé, sans préjudice du déploiement de l'efficacité juridique de la convocation du scrutin une fois ledit décret publié au Journal officiel » ; bien qu'il ne se prononcent pas de jure sur le fond, les juges de la chambre du contentieux administratif répondent de facto aux arguments invoqués, laissant peu de doute sur la tenue du scrutin[8].
Enjeux
L'Assemblée de Madrid est la législature décentralisée et monocamérale de la communauté de Madrid, dotée d'un pouvoir législatif en matière régionale tel que défini par la Constitution espagnole et le statut d'autonomie de la communauté de Madrid, ainsi que de la capacité de voter la confiance en un président du gouvernement ou de la retirer. Conformément à l'article 69.5 de la Constitution, l'Assemblée a la faculté de désigner des sénateurs représentant la communauté autonome au Sénat.
Dissolution de l'Assemblée
Le mandat de l'Assemblée de Madrid expire quatre ans après la date de son élection précédente, à moins qu'elle n'ait été dissoute plus tôt. Le président de la communauté de Madrid doit déclencher des élections vingt-cinq jours avant la date d'expiration des pouvoirs de l'Assemblée, le jour des élections ayant lieu le cinquante-quatrième jour suivant celui de la convocation et devant correspondre au quatrième dimanche du mois de mai.
Le président de la communauté de Madrid a néanmoins la possibilité de dissoudre l'Assemblée et de convoquer des élections à tout moment, à condition qu'aucune motion de censure ne soit en cours et que cette dissolution n'intervienne pas avant un an après la précédente, ni lorsqu'il ne reste qu'un an avant l'expiration naturelle de la législature ou qu'un processus électoral national est en cours. La dissolution est également impossible lors de la première session parlementaire ayant lieu après des élections. En cas de dissolution, la nouvelle législature ne dure pas quatre ans mais se trouve limitée au terme initial de la législature dissoute.
Si un processus d'investiture échoue à élire un président régional dans un délai de deux mois à compter du premier tour de scrutin, l'Assemblée est automatiquement dissoute et une nouvelle élection déclenchée.
Mode de scrutin
Conformément à l'article 10 du statut d'autonomie de la communauté de Madrid, l'Assemblée est composée d'un député par tranche de 50 000 habitants ou fraction supérieure à 25 000 habitants selon les données de recensement disponibles les plus récentes[9]. La loi électorale madrilène 11/1986 dispose que les députés (en espagnol : diputados) sont élus pour une législature de quatre ans au suffrage universel direct et suivant le scrutin proportionnel d'Hondt à listes fermées[10] par l'ensemble des personnes résidant dans la communauté autonome où résidant momentanément à l'extérieur de celle-ci, si elles en font la demande.
Conformément à l'article 18 de la loi électorale, la circonscription électorale correspond à l'ensemble du territoire de la communauté autonome[10].
Comme dans toute l'Espagne, le vote blanc est reconnu et comptabilisé comme un vote valide. Il est par conséquent pris en compte pour déterminer si un parti a franchi ou non le seuil électoral. En revanche, conformément à l'article 96.5 de la LOREG, seuls les suffrages exprimés sont pris en compte pour la répartition des sièges à pourvoir[11],[12].
Conditions de candidature
La loi électorale prévoit que les partis, fédérations, coalitions et groupements électoraux sont autorisés à présenter des listes de candidats. Toutefois, les partis, fédérations ou coalitions qui n'ont pas obtenu de mandat aux Cortes lors de l'élection précédente sont tenus d'obtenir au moins la signature de 0,1 % des électeurs inscrits au registre électoral de la circonscription dans laquelle ils cherchent à se faire élire, alors que les regroupements d'électeurs sont tenus d'obtenir la signature d'au moins 0,5 % des électeurs. Il est interdit aux électeurs de signer pour plus d'une liste de candidats. En même temps, les partis et les fédérations qui ont l'intention d'entrer en coalition pour participer conjointement à une élection sont tenus d'informer la commission électorale compétente dans les dix jours suivant le déclenchement de l'élection. Les listes doivent comprendre des candidats des deux sexes dans une proportion non inférieure à 40 % l'un par rapport à l'autre.
Répartition des sièges
Toute candidature qui n'a pas obtenu un minimum de 5 % des voix n'est pas admise à participer à la répartition des sièges. La répartition se déroule de la manière suivante :
- on ordonne les candidatures sur une colonne en allant de la plus votée vers la moins votée ;
- on divise le nombre de voix obtenues par chaque candidature par 1, 2, 3... jusqu'au nombre de sièges à pourvoir dans le but de former un tableau ;
- on attribue les sièges à pourvoir en tenant compte des plus grands quotients selon un ordre décroissant ;
- lorsque deux candidatures obtiennent un même quotient, le siège est attribué à celle qui a le plus grand nombre total de voix ; lorsque deux candidatures ont exactement le même nombre total de voix, l'égalité est résolue par tirage au sort et les suivantes de manière alternative.
Les sièges propres à chaque formation politique sont attribués aux candidats en suivant l'ordre de présentation sur la liste. En cas de décès, incapacité ou démission d'un député, le siège vacant revient au candidat ou, le cas échéant, au suppléant placé immédiatement derrière le dernier candidat élu de la liste.
Campagne
Isabel Diaz Ayuso mène une campagne jugée[Par qui ?] à la lisière de l'extreme droite. Sous le slogan « communisme ou liberté », elle défend en particulier l'ouverture des bars et restaurants dans un contexte de crise sanitaire provoquée par la pandémie de Covid-19, s'opposant aux mesures restrictives souhaitées par le gouvernement[13]. Elle s'engage également à réduire l’imposition des riches[14]. Elle refuse tout cordon sanitaire autour du parti d'extrême droite Vox, n'excluant pas non plus l'hypothèse de faire entrer des membres de ce parti au sein de l’exécutif madrilène si le PP n'obtenait pas à lui seul une majorité[13].
Principaux partis
Parti | Chef de file | Résultat en 2019 | ||
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Parti socialiste ouvrier espagnol Partido Socialista Obrero Español |
PSOE | Ángel Gabilondo | 27,3 % des voix 37 députés | |
Parti populaire Partido popular |
PP | Isabel Díaz Ayuso (Présidente) |
22,2 % des voix 30 députés | |
Ciudadanos Citoyens |
Cs | Edmundo Bal (es) | 19,4 % des voix 26 députés | |
Más Madrid Plus de Madrid |
MM | Mónica García | 14,7 % des voix 20 députés | |
Vox | Rocío Monasterio | 8,9 % des voix 12 député | ||
Unidas Podemos Unies, nous pouvons |
UP | Pablo Iglesias | 5,6 % des voix 7 députés | |
Sondages
Institut | Date | PSOE | PP | Cs | Vox | MM | Pod | Autres |
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Metroscopia/El País | 20-26 avril 2021 | 19,7 | 41,3 | 3,0 | 9,4 | 17,6 | 7,8 | 1,2 |
Sigma Dos/El Mundo | 12-15 avril 2021 | 21,1 | 40,9 | 4,5 | 9,4 | 14,9 | 8,1 | 1,1 |
Celeste-Tel/Onda Cero | 13 avril 2021 | 25,2 | 41,7 | 4,5 | 8,2 | 12,5 | 7,2 | 0,7 |
ElectoPanel/Electomanía | 7 avril 2021 | 25,9 | 41,2 | 3,5 | 8,5 | 10,4 | 8,7 | 1,8 |
NC Report/La Razón | 14-27 mars 2021 | 26,0 | 40,1 | 5,1 | 9,1 | 9,5 | 9,2 | 1,0 |
ElectoPanel/Electomanía | 17 mars 2021 | 26,6 | 41,2 | 2,0 | 9,3 | 9,7 | 9,3 | 1,9 |
Hamalgama Métrica/OKDiario | 16-17 mars 2021 | 27,1 | 39,1 | 5,3 | 10,5 | 10,3 | 7,0 | 0,7 |
DYM/20 minutos | 15-17 mars 2021 | 23,2 | 36,5 | 6,2 | 10,8 | 13,1 | 8,7 | 1,5 |
SocioMétrica/El Español | 16 mars 2021 | 21,8 | 36,2 | 5,5 | 12,3 | 11,3 | 11,0 | 1,9 |
GAD3/Telecinco | 15-16 mars 2021 | 24,8 | 42,1 | 1,9 | 7,9 | 9,2 | 10,9 | 3,2 |
SyM Consulting | 15 mars 2021 | 22,5 | 36,0 | 2,4 | 16,7 | 11,0 | 9,6 | 1,8 |
ElectoPanel/Electomanía | 15 mars 2021 | 23,3 | 45,2 | 1,8 | 7,4 | 20,9 | 1,4 | |
26,7 | 41,1 | 2,7 | 9,2 | 10,8 | 8,0 | 1,5 | ||
NC Report/La Razón | 10-13 mars 2021 | 27,6 | 33,2 | 6,3 | 13,7 | 12,8 | 5,2 | 1,2 |
GAD3/ABC | 10-12 mars 2021 | 27,8 | 39,6 | 3,1 | 10,5 | 11,1 | 5,1 | 2,8 |
Demoscopia y Servicios/ESdiario | 11 mars 2021 | 28,2 | 31,3 | 5,8 | 15,2 | 12,5 | 5,5 | 1,5 |
Metroscopia/El Confidencial | 10-11 mars 2021 | 28,4 | 41,0 | 4,0 | 9,3 | 11,0 | 4,9 | 1,4 |
SyM Consulting | 10 mars 2021 | 25,5 | 28,8 | 5,3 | 21,7 | 11,3 | 5,2 | 2,2 |
ElectoPanel/Electomanía | 10 mars 2021 | 27,2 | 33,2 | 4,4 | 13,7 | 14,6 | 5,3 | 1,6 |
Hamalgama Métrica/OKDiario | 10 mars 2021 | 26,7 | 29,9 | 9,0 | 15,6 | 11,9 | 5,2 | 1,7 |
SocioMétrica/El Español | 15-17 octobre 2020 | 25,9 | 26,8 | 12,3 | 14,8 | 13,1 | 5,2 | 1,9 |
Hamalgama Métrica/OKDiario | 9-12 octobre 2020 | 26,5 | 32,8 | 10,3 | 10,2 | 12,4 | 5,6 | 2,2 |
NC Report/La Razón | 5-10 octobre 2020 | 26,9 | 33,1 | 12,3 | 8,7 | 12,1 | 5,4 | 1,5 |
ElectoPanel/Electomanía | 1-9 octobre 2020 | 28,5 | 33,7 | 9,2 | 9,1 | 12,7 | 5,1 | 1,7 |
DYM/20 minutos | 5-7 octobre 2020 | 28,5 | 24,3 | 13,9 | 12,7 | 14,0 | 5,1 | 1,5 |
SyM Consulting | 2-4 octobre 2020 | 25,0 | 27,7 | 9,1 | 16,2 | 14,2 | 5,8 | 2,0 |
ElectoPanel/Electomanía | 2 octobre 2020 | 28,4 | 33,4 | 10,0 | 9,8 | 10,8 | 6,5 | 1,1 |
NC Report/La Razón | 8-12 septembre 2020 | 27,4 | 28,4 | 14,0 | 9,4 | 13,0 | 5,9 | 1,9 |
ElectoPanel/Electomanía | 31 août 2020 | 28,6 | 30,9 | 11,3 | 10,9 | 9,5 | 7,2 | 1,6 |
Sigma Dos/Telemadrid | 19-22 juin 2020 | 29,5 | 31,9 | 10,8 | 8,4 | 10,3 | 7,8 | 1,3 |
ElectoPanel/Electomanía | 1er avril-15 mai 2020 | 28,5 | 32,3 | 10,2 | 10,2 | 6,5 | 10,5 | 1,8 |
Hamalgama Métrica/OKDiario | 8-11 mai 2020 | 27,4 | 29,9 | 13,9 | 9,8 | 10,8 | 6,6 | 1,6 |
GAD3/ABC | 24-29 avril 2020 | 27,9 | 41,1 | 7,6 | 7,7 | 6,6 | 6,4 | 2,7 |
SyM Consulting | 20-23 avril 2020 | 24,7 | 27,3 | 12,3 | 14,9 | 8,9 | 10,0 | 1,9 |
ElectoPanel/Electomanía | 26-30 mars 2020 | 30,3 | 26,0 | 11,3 | 11,8 | 4,3 | 14,4 | 1,9 |
Celeste-Te | 22-26 jul. 2019 | 28,3 | 23,7 | 20,1 | 7,6 | 14,1 | 4,8 | 1,4 |
NC Report/La Razón | 9-13 jul. 2019 | 27,8 | 26,0 | 17,7 | 7,1 | 14,2 | 5,1 | 2,1 |
Élections régionales de 2019 | 27,3 | 22,2 | 19,4 | 8,9 | 14,7 | 5,6 | 1,9 | |
Résultats
Participation
Taux de participation | En 2019 | En 2021 | Différence |
---|---|---|---|
à 13 heures | 26,18 % | 28,44 % | 2,26 |
à 19 heures | 58,13 % | 69,27 % | 11,14 |
à 20 heures | 64,27 % | 71,74 % | 7,47 |
Voix et sièges
Partis | Voix | % | +/− | Sièges | +/− | |
---|---|---|---|---|---|---|
Parti populaire (PP) | 1 631 608 | 44,76 | 22,53 | 65 | 35 | |
Más Madrid (MM) | 619 215 | 16,99 | 2,3 | 24 | 4 | |
Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) | 612 622 | 16,80 | 10,51 | 24 | 13 | |
Vox | 333 403 | 9,15 | 0,27 | 13 | 1 | |
Unidas Podemos (UP) | 263 871 | 7,24 | 1,64 | 10 | 3 | |
Ciudadanos (Cs) | 130 237 | 3,57 | 15,89 | 0 | 26 | |
Parti animaliste contre la maltraitance animale (PACMA) | 15 692 | 0,43 | 0,33 | 0 | ||
Autres | 19 642 | 0,54 | - | 0 | ||
Votes blancs | 19 269 | 0,53 | 0,07 | |||
Votes valides | 3 645 559 | 99,39 | ||||
Votes nuls | 22 247 | 0,61 | ||||
Total | 3 667 806 | 100 | - | 136 | 4 | |
Abstentions | 1 445 007 | 28,26 | ||||
Inscrits / participation | 5 112 813 | 71,74 | ||||
Analyse
Le scrutin, marqué par une forte hausse de la participation électorale, renforce le virage à droite de la communauté de Madrid grâce à la large victoire du Parti populaire de la présidente sortante Isabel Díaz Ayuso, dont le nombre total de députés double et est désormais supérieur à l'ensemble des sièges remportés par les partis de gauche, notamment grâce à l'effondrement de Ciudadanos dont l'intégralité des sièges revient au Parti populaire. Dans l'ensemble, le bloc de droite compte vingt députés d'avance, cinq fois plus qu'aux élections de 2019. La baisse de l'abstention ne renforce pas l'opposition, le Parti socialiste ouvrier espagnol enregistrant un important recul et le pire résultat de son histoire régionale, deux mois et demi après avoir remporté les élections en Catalogne, tandis que la progression de Más Madrid — qui surpasse le PSOE de 4 000 voix — et d'Unidas Podemos, qui augmentent de deux points chacun, ne compense que partiellement le reflux des socialistes[15].
Au niveau local, le Parti populaire s'impose dans la quasi-totalité de la communauté de Madrid en absorbant l'immense majorité des électeurs de Ciudadanos et en raison d'un déplacement électoral de la gauche vers la droite. Dans la banlieue et les districts sud de la capitale, fiefs de la gauche, le PP l'emporte sur le PSOE, qui perd un tiers de ses voix en deux ans. Dans les quartiers où se concentrent les 20 % des Madrilènes les moins riches, les partis de droite progressent et frôlent les 50 % des suffrages, et dans ceux où vivent les 5 % les plus aisés, le rapport est de un à six en leur faveur. La sensible amélioration de la participation ne profite pas aux partis de gauche, puisque dans le sud de Madrid, la participation monte de dix points et la droite y engrange sept points supplémentaires[16].
Réactions et conséquences
Le scrutin est une victoire pour le Parti populaire de la communauté de Madrid (PPCM) qui double sa représentation à l'Assemblée. Dés le soir du scrutin, sa cheffe de file Isabel Díaz Ayuso, figure montante de la droite, déclare devant une foule rassemblée devant le siège madrilène du parti que la population va « retrouver la fierté [...] l'unité et la liberté dont l'Espagne a besoin » avant d'affirmer que le gouvernement national du socialiste Pedro Sánchez n'en a plus pour longtemps. Le président du Parti populaire Pablo Casado qualifie lui les résultats de « motion de censure démocratique ». Bien que ne disposant pas à lui seul de la majorité absolue, le PPCM bénéficie du soutien du parti Vox, qui l'assure dans la soirée pouvoir compter sur ses voix[17].
Devant la défaite de son parti et de la gauche en général, le secrétaire général de Podemos, Pablo Iglesias, annonce démissionner de toutes ses responsabilités et quitter la vie politique[18]. À la tête du parti depuis 2014, Iglesias avait quitté son poste de vice-président du gouvernement Sánchez II pour s'investir dans la campagne électorale madrilène. Il justifie son départ par le désir de ne pas faire obstacle à la rénovation de la direction de Podemos, dont il se sent devenu un poids en raison de son image de « bouc émissaire » mobilisant l'électorat contre lui et l’empêchant de rassembler[19],[20]. Deux jours après la tenue du scrutin, le secrétaire général régional du Parti socialiste José Manuel Franco renonce à ses fonctions, au profit d'une direction provisoire[21]. Quelques heures plus tard, Ángel Gabilondo fait savoir qu'il renonce à prendre possession de son mandat de parlementaire[22].
Notes et références
- (es) Juan José Mateo, « PP y Ciudadanos firman un pacto en Madrid que Vox califica de “vergonzoso” », El País, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) Juan José Mateo, « Isabel Díaz Ayuso presidirá la Comunidad de Madrid tras aceptar Cs las exigencias rebajadas de Vox », El País, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) Marta R. Domingo et Sara Medialdea, « Isabel Díaz Ayuso, investida presidenta de la Comunidad de Madrid », ABC, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) Juan José Mateo et Manuel Viejo, « Ayuso llama a las urnas en Madrid el 4 de mayo para evitar una moción de censura de PSOE y Cs », El País, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) « Ayuso destituye a Ignacio Aguado y todos los consejeros de Ciudadanos », El Independiente, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) « La Mesa de la Asamblea admite las mociones de censura de PSOE y Más Madrid contra Ayuso », RTVE, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) « La Asamblea de Madrid acepta la disolución, pero la Mesa lo recurrirá ante los tribunales », Europa Press, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) « El TSJ de Madrid avala el adelanto electoral de Ayuso al 4 de mayo », El Independiente, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) Espagne, Communauté de Madrid. « Ley Orgánica 3/1983, de 25 de febrero, de Estatuto de Autonomía de la Comunidad de Madrid. », BOE, art. 10. (version en vigueur : 8 juillet 1998) [lire en ligne (page consultée le 12 mars 2021)]
- (es) Espagne, Communauté de Madrid. « Ley 11/1986, de 16 de diciembre, Electoral de la Comunidad de Madrid. », BOE, art. 18. (version en vigueur : 26 décembre 1986) [lire en ligne (page consultée le 12 mars 2021)]
- (es) Espagne, Communauté de Madrid. « Ley 11/1986, de 16 de diciembre, Electoral de la Comunidad de Madrid. », BOE, art. 2e disposition additionnelle. (version en vigueur : 26 décembre 1986) [lire en ligne (page consultée le 12 mars 2021)]
- (es) Espagne. « Ley Orgánica 5/1985, de 19 de junio, del Régimen Electoral General. », BOE, art. 96. (version en vigueur : 29 janvier 2011) [lire en ligne (page consultée le 12 mars 2021)]
- « L'ultra-conservatrice Isabel Ayuso gagne Madrid », sur www.equinoxmagazine.fr (consulté le )
- « Isabel Diaz Ayuso, l’égérie libérale espagnole », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne)
- (es) Carlos E. Cué, « Ayuso arrasa en Madrid », El País, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) Borja Andrino, Daniele Grasso, Luis Sevillano Pires et Kiko Llaneras, « Los resultados de las elecciones en Madrid, calle a calle: la participación no ayuda a la izquierda y la derecha sube también en los barrios pobres », El País, (lire en ligne, consulté le ).
- « Après le triomphe de la droite à Madrid, Pablo Iglesias, chef de Podemos, jette l'éponge », sur France 24, FRANCE24, (consulté le ).
- (es) Aitor Riveiro, « Pablo Iglesias: "Dejo todos mis cargos, dejo la política" », Eldiario.es, (lire en ligne, consulté le ).
- L'Obs avec AFP, « « Nous avons échoué » : Pablo Iglesias, fondateur de Podemos, se retire de la politique », sur L'Obs, (consulté le ).
- « Espagne : Pablo Iglesias annonce son retrait de la politique après la déroute de la gauche à Madrid », sur Franceinfo, (consulté le ).
- (es) « José Manuel Franco presenta su dimisión como secretario general del PSOE de Madrid », Cadena SER, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) José Marcos, « Gabilondo renuncia al acta y Franco dimite como secretario general del PSOE de Madrid », El País, (lire en ligne, consulté le ).
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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