Élections à l'Assemblée d'Estrémadure de 1991

Les élections à l'Assemblée d'Estrémadure de 1991 (en espagnol : Elecciones a la Asamblea de Extremadura de 1991) se sont tenues le dimanche , afin d'élire les soixante-cinq députés de la troisième législature de l'Assemblée d'Estrémadure.

Élections à l'Assemblée d'Estrémadure de 1991
65 sièges de l'Assemblée
(Majorité absolue : 33 sièges)
le
Type d’élection Élection parlementaire
Corps électoral et résultats
Inscrits 821 191
Votants 583 172
71,02%  3,38

Votes exprimés 574 618
Votes blancs 4 608
Votes nuls 3 946
PSOE-Ex  Juan Carlos Rodríguez Ibarra
Voix 313 649
54,58%
 5
Sièges obtenus 39  5
PP-E  Vicente Sánchez Cuadrado
Voix 155 028
26,98%
 2,6
Sièges obtenus 19  2
IUEx  Manuel Pareja
Voix 41 278
7,18%
 1,7
Sièges obtenus 4  2
CDS  Tomás Martín Tamayo
Voix 33 313
5,80%
 6,7
Sièges obtenus 3  5
IIIe législature de l'Assemblée
Président de la Junte
Sortant Élu
J. C. Rodríguez Ibarra
PSOE-Ex
J. C. Rodríguez Ibarra
PSOE-Ex

Le scrutin voit la victoire du Parti socialiste ouvrier espagnol d'Estrémadure (PSOE-Ex), qui remporte la majorité absolue des sièges avec la majorité relative en voix.

Contexte

Depuis la mort de Francisco Franco et l'avènement de la transition démocratique, l'Estrémadure s'affirme comme une terre dominée par le PSOE.

Ainsi, au cours des élections à l'Assemblée d'Estrémadure du 10 juin 1987, le Parti socialiste ouvrier espagnol d'Estrémadure du président de la Junte Juan Carlos Rodríguez Ibarra s'impose avec 49,8 % des suffrages exprimés et 34 députés sur 65. Il devance largement l'Alliance populaire d'Estrémadure (AP Extremadura), que mène le chef de l'opposition régionale Adolfo Díaz-Ambrona et qui doit alors se contenter de 24,4 % des voix, soit 17 mandats. Nouveau venu sur la scène politique régionale, le Centre démocratique et social (CDS), conduit dans la communauté autonome par l'écrivain Tomás Martín Tamayo, parvient à totaliser 12,5 % des suffrages et 8 parlementaires. Ainsi, les régionalistes de l'Estrémadure unie sont relégués en quatrième position avec leurs 5,9 % et 4 sièges. Enfin, la Gauche unie Estrémadure, construite autour du Parti communiste d'Espagne, est la dernière force politique à entrée à l'Assemblée avec 5,5 % et les 2 élus restants à pourvoir.

Organisées le même jour, les élections municipales confirment ce panorama politique. Les socialistes sont ainsi premiers avec 47,5 % des voix, devant les conservateurs qui cumulent 23,6 %. Troisièmes, les centristes atteignent le résultat de 13,4 %, devant les écosocialistes qui remportent 7,4 %. Les listes indépendantes suivent avec 3,4 %, devant les régionalistes et leurs 3,1 %. En conséquence, le PSOE se maintient au pouvoir dans six des sept villes de plus de 25 000 habitants de la communauté autonome, dont Badajoz, Cáceres et Mérida, avec la majorité absolue des sièges dans quatre d'entre elles. Le CDS parvient lui à emporter la mairie de Plasencia grâce au maire sortant, précédemment élu sous l'étiquette UCD puis indépendant. En outre, les socialistes confirment leur emprise sur les deux députations provinciales, où ils maintiennent leurs majorités absolues.

Enfin, toujours le se tiennent les premières premières élections au Parlement européen en Espagne. En Estrémadure, le résultat se conforme à la situation politique enregistrée lors des deux autres scrutins qui se tiennent le même jour. La liste du PSOE vire en tête avec 50,3 %, loin devant celle de l'AP qui doit se contenter de 26,4 %. Le CDS perce à 10,9 %, devant IU qui – avec 4,7 % – progresse d'une place au détriment de EU, dont la liste réalise à peine 3,5 %. Aux élections européennes du 15 juin 1989, la participation atteint son plus bas niveau depuis 1976 avec à peine 60 % d'inscrits se rendant aux urnes. Les socialistes établissent leur record avec 55,2 %, laissant derrière le nouveau Parti populaire (PP) – successeur de l'AP – et ses 22 %. Les centristes se réaffirment troisième mais avec 8,7 %, devant les écosocialistes qui se maintiennent à 4,9 %. Quant à EU, elle participe à une liste régionaliste qui ne compte que 2,4 % des exprimés, derrière la liste indépendante de l'entrepreneur José María Ruiz-Mateos.

Quatre mois et demi plus tard, ce sont les élections générales anticipées du 29 octobre qui sont convoquées. Avec 54,2 % des voix et 7 sièges sur les 11 à pourvoir au Congrès des députés, le PSOE finit une fois encore premier, devant le PP qui compte alors 25,1 % et remporte les 4 élus restants. Le CDS s'ancre sur la scène politique d'Estrémadure en totalisant 9,6 %, alors qu'IU confirme sa quatrième position avec un cumul de 6,9 %. EU poursuit elle sa descente avec tout juste 1,8 %. Au Sénat, les socialistes obtiennent 3 mandats dans chaque province, le dernier de chacune revenant chaque fois aux conservateurs.

Mode de scrutin

Salle des séances de l'Assemblée.

L'Assemblée d'Estrémadure (en espagnol : Asamblea de Extremadura) se compose de 65 députés, élus pour un mandat de quatre ans au suffrage universel direct, suivant le scrutin proportionnel à la plus forte moyenne d'Hondt.

Chaque province constitue une circonscription, à raison de 35 sièges pour Badajoz et 30 sièges pour Cáceres. Seules les forces politiques – partis, coalitions, indépendants – ayant remporté au moins 5 % des suffrages exprimés au niveau du territoire provincial ou au niveau de la communauté autonome participent à la répartition des sièges.

Campagne

Partis et chefs de file

Force politique Chef de file Idéologie Résultats de 1987
Parti socialiste ouvrier espagnol d'Estrémadure
Partido Socialista Obrero Español de Extremadura
Juan Carlos Rodríguez Ibarra Centre gauche
Social-démocratie, progressisme
49,6 % des voix
34 députés
Parti populaire d'Estrémadure
Partido Popular de Extremadura
Vicente Sánchez Cuadrado Centre droit
Conservatisme, démocratie chrétienne
24,4 % des voix
17 députés
Centre démocratique et social
Centro Democrático y Social
Tomás Martín Tamayo Centre
Social-libéralisme, réformisme
12,5 % des voix
8 députés
Estrémadure unie
Extremadura Unida
Pedro Cañada Centre droit
Régionalisme
5,9 % des voix
4 députés
Gauche unie Estrémadure
Izquierda Unida Extremadura
Manuel Pareja Gauche
Écosocialisme, communisme, républicanisme
5,5 % des voix
2 députés

Résultats

Voix et sièges

Élections à l'Assemblée d'Estrémadure de 1991
Inscrits 821 191
Abstentions 238 019 28,98 %
Votants 583 172 71,02 %
Bulletins enregistrés 583 172
Bulletins blancs ou nuls 8 554 1,47 %
Suffrages exprimés 574 618 98,53 % 65 sièges à pourvoir
Liste Tête de liste Suffrages PourcentageSièges acquisVar.
Parti socialiste ouvrier espagnol d'Estrémadure (PSOE-Ex) Juan Carlos Rodríguez Ibarra 313 649 54,58 %
39 / 65
5
Parti populaire d'Estrémadure (PP-E) Vicente Sánchez Cuadrado 155 028 26,98 %
19 / 65
2
Gauche unie Estrémadure (IUEx) Manuel Pareja 41 278 7,18 %
4 / 65
2
Centre démocratique et social (CDS) Tomás Martín Tamayo 33 313 5,8 %
3 / 65
5
Estrémadure unie (EU) Pedro Cañada 14 452 2,52 %
0 / 65
4

0

Analyse

Si 12 500 citoyens supplémentaires s'inscrivent sur les listes électorales en quatre ans, ce sont 18 500 inscrits supplémentaires qui font le choix de l'abstention par rapport à 1987. La participation retombe donc autour de 71 %, mais se maintient pour la troisième fois consécutive au-dessus de 70 % du corps électoral.

Le Parti socialiste ouvrier espagnol d'Estrémadure est le grand gagnant de ces troisièmes élections régionales depuis 1983. Avec 20 700 bulletins favorables en plus, il dépasse pour la première fois dans ce type de scrutin la barre des 300 000 suffrages, atteignant ainsi un résultat inédit de plus de 54 % des exprimés et la majorité des trois cinquièmes à l'Assemblée. Il progresse dans les deux provinces et franchit, pour la première fois en douze ans, la majorité absolue des voix dans la province de Cáceres. Il y remporte donc plus de la moitié des sièges avec 3 mandats supplémentaires.

L'amélioration se révèle deux fois moindre pour le nouveau Parti populaire d'Estrémadure, qui engrange seulement 10 900 voix nouvelles, ce qui amène son retard sur les socialistes à 158 600 votes. Il reste donc cantonné pour la seconde fois sous le seuil des 30 % et réalise comme quatre ans plus tôt un résultat inférieur à la moitié de celui qu'enregistre le PSOE. C'est aussi dans Cáceres qu'il améliore son résultat avec 4,5 points et 2 députés de mieux que l'Alliance populaire en 1987.

La Gauche unie Estrémadure progresse légèrement, gagnant tout juste 6 600 voix et 2 députés en quatre ans, mais cela lui permet tout de même d'atteindre pour la première fois depuis la création de la communauté autonome la place de troisième force politique. En effet, le Centre démocratique et social perd un total de 32 500 voix, ce qui le fait rétrograder en quatrième position et perdre 5 de ses 8 députés. C'est dans la circonscription de Cáceres que sa chute est la plus forte avec un recul de l'ordre de 7 points et 3 députés. Quant à l'Estrémadure unie, son incapacité à franchir le seuil des 5 % – du fait d'un très fort recul de 17 800 voix – fait disparaître pour la première fois depuis 1983 toute force régionaliste de l'Assemblée.

Conséquences

Le , à l'issue d'une journée de débats, le socialiste Juan Carlos Rodríguez Ibarra est investi président de la Junte d'Estrémadure pour un troisième mandat par 39 voix pour, 23 contre et aucune abstention. Il est officiellement nommé le .

Voir aussi

Articles connexes

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