Élaine Greffulhe

Hélène Josèphe Marie Charlotte Greffulhe dite Élaine Greffulhe, née le à Paris (VIIIe arrondissement), morte le à Paris (XVIe arrondissement), est une aristocrate française qui épousa Armand de Gramont, duc de Guiche puis 12e duc de Gramont.

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Généalogie

Élaine Greffulhe est la fille du comte Henry Greffulhe, et de sa femme, née comtesse Élisabeth de Riquet de Caraman-Chimay. Par son père, elle est issue d'une riche famille de financiers et de propriétaires fonciers ayant multiplié leur fortune au XVIIIe siècle, puis après la Révolution française et qui fut anoblie sous la Restauration. Le comte Henry Greffhule, vu comme un tyran domestique, servit de modèle à Marcel Proust pour le personnage du « duc de Guermantes ». Du côté maternel, Élaine descend d'une illustre famille franco-belge, celle des « Riquet, comtes de Caraman » (1670), ayant hérité par mariage du titre des « princes de Chimay ».

Parmi les proches ancêtres d'Élaine Greffhule, on trouve quelques noms parmi les plus prestigieux de la noblesse française :

Élaine Greffulhe jeune fille (photographie de Paul Nadar)

Quelques grands personnages se distinguent dans la prestigieuse ascendance d'Élaine Greffulhe, à l'instar de :

Biographie et postérité

Acte de mariage d'Hélène Greffulhe avec Armand de Gramont, le 12 novembre 1904 à la mairie du 8e arrondissement de Paris. L'orthographe officiel est Hélène, mais la jeune mariée signe Élaine. Source : Archives de Paris.

Son enfance se passe à l'hôtel particulier parisien de ses parents au 8-10 rue d'Astorg, avec des séjours au château de Bois-Boudran et à la villa de Dieppe. Elle est très proche de sa mère, qu'elle accompagne parfois en voyage en Angleterre ou en Suisse, accompagnée de sa gouvernante anglaise, Miss Annie[1]. Mais elle est plus austère avec un sens du devoir et de fortes convictions religieuses héritées de sa grand-mère, la comtesse Charles Greffulhe, née La Rochefoucauld.

Son mariage avec Armand de Gramont, duc de Guiche, est célébré le , en l'église de la Madeleine à Paris[2]. La comtesse Greffulhe, vêtue d'une robe aux reflets d'or, éclipse sa fille par sa beauté[3]. Lors du mariage, un film d'une durée d'une minute et douze secondes fut tourné, et montre les mariés et des invités descendant l'escalier de l'église[4]. Ensuite la réception a lieu à l'hôtel Greffulhe. On admire les cadeaux exposés, comme il était d'usage à l'époque, parmi ceux-ci : un diadème de douze diamants, et d'autres bijoux offerts par la famille de Gramont[5], une agrafe de corsage de rubis offerte par le grand-duc et la grande-duchesse Wladimir, un éventail, peint par Madeleine Lemaire de la part de Robert de Montesquiou avec un poème, un flacon serti de rubis de la part du duc de Chartres[3], sans parler d'un bénitier d'émail offert par l'abbé Mugnier, confesseur d'Élaine et de sa mère. Marcel Proust offre, quant à lui, une paire de pistolets dans un coffret en cuir...

Armand de Gramont (1879-1962) est issu de l'une des plus anciennes familles de la noblesse française. Ce fut un grand scientifique français spécialisé dans l'aérodynamique. Il fonda la société OPL « Optique et Précision de Levallois » et fut élu comme membre de l'Institut de France. Armand de Gramont était encore un excellent joueur de polo et fut l'un des instigateurs du polo de Cannes (avec le baron de Meyronnet Saint-Marc, le prince Ghika et le capitaine Joseph Jaubert) et le polo de Deauville (avec le baron Robert de Rothschild et le capitaine Jaubert).

De leur union naissent cinq enfants :

  • Antoine (1907-1995)
  • Henri (1909-1994)
  • Jean (1909-1984)
  • Charles (1911-1976)
  • Corisande (1920-1980)

Plusieurs portraits de la famille de Gramont ont été réalisés par le talentueux portraitiste mondain Philip Alexius de László, très en vogue à cette époque, dont un représentant la gracieuse jeune duchesse de Guiche, née Élaine Greffhule. Elle se fit également portraiturer par Nadar.

Selon la biographe Anne de Cossé-Brissac, la duchesse de Gramont n'avait pas la beauté de sa mère[6], mais elle était jolie dans sa jeunesse. Elle était de caractère doux et réservé et versifiait, pardonnant les écarts de son mari. Auteur de poèmes charmants dans son enfance, elle vécut dans l'ombre de son brillant époux après avoir passé sa jeunesse dans l'ombre de sa mère[7]. Elle faisait partie de divers comités de patronage de sociétés de musique.

Les archives des Greffulhe, alliés par mariage à la Maison de Gramont sont, entre autres, conservées aux Archives nationales sous les cotes 101AP/I[8] et 101AP/II[9].

Notes et références

  1. Anne de Cossé-Brissac, op. cité, p. 185
  2. Notice sur data.bnf.fr.
  3. Anne de Cossé-Brissac, op. cité, p. 193
  4. Ce film diffusé sur internet en février 2017 a suscité une controverse pour savoir si l'on y voit réellement Marcel Proust — cf. le site lefousdeproust.fr. La revue l'Histoire de janvier 2018 a finalement publié un article "La Madeleine sans Proust" réfutant la thèse de l'apparition de Proust dans ce film.
  5. Le Figaro, 15 novembre 1904
  6. « À dix-sept ans, elle est loin d'être aussi jolie que sa mère: elle tient plus de [son père] dont elle a hérité le solide bon sens et un sommeil de plomb. », in Anne de Cossé-Brissac, op. cité, p. 165
  7. Voir Laure Hillerin, op. cit., p. 293-304
  8. Archives nationales
  9. Archives nationales

Annexes

Bibliographie

  • Anne de Cossé-Brissac, La Comtesse Greffulhe, Paris, éditions Perrin, 1991.
  • (en) Duff Hart-Davis, Philip de László: his life and art[réf. incomplète]
  • Laure Hillerin, La Comtesse Greffulhe, L'ombre des Guermantes, Flammarion, 2014.
  • Éric Mension-Rigau, L'Ami du prince. Journal inédit d'Alfred de Gramont (1892-1915), éditions Perrin, Paris, 2011.
  • (en) Horace A. Laffaye, The Evolution of Polo[réf. incomplète]
  • L'Intermédiaire des chercheurs et curieux, volume 20, 1970.
  • George Painter, Marcel Proust, Paris, Mercure de France, 1966 ; 2e édition 1992.

Liens externes

Voir aussi

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