Église universelle du royaume de Dieu

L’Église universelle du royaume de Dieu aussi appelé Centre d'Accueil Universel ou Centre d'aide spirituelle (EURD, en portugais : Igreja Universal do Reino de Deus) est une dénomination chrétienne évangélique charismatique. Son siège est basé à São Paulo, au Brésil. Son dirigeant est Edir Macedo Bezerra.

Ne doit pas être confondu avec Église universelle de Dieu.

Église universelle du royaume de Dieu
Mouvement Évangélisme
Courant Mouvement charismatique évangélique
Siège São Paulo, Brésil
Territoire 105 pays
Dirigeant Edir Macedo Bezerra
Fondateur Edir Macedo Bezerra
Fondation 1977
Membres 7 millions (Brésil), et 1,2 million (Monde)
Églises membres 7,157 (Brésil), et 2,663 (Monde)
Site web universal.org

Histoire

Le Kiosque de Square Garden de Meier, où l'EURD a commencé.
Plaque commémorative sur le kiosque de Square Garden de Meier

Après avoir tenu des réunions dans un kiosque du Square Garden de Meier, Edir Macedo Bezerra et Romildo Ribeiro Soares fondent l'Église en 1977[1].

Le , après avoir réuni quinze pasteurs, Soares et Macedo différaient sur leur intérêt et leur façon de penser, ce qui les a conduits à des chemins différents[2]. Alors que Macedo gérait et a tenté l'expansion de l'église aux États-Unis, Soares, visant l'expansion au Brésil, a embauché des pasteurs d'autres dénominations. Cette attitude a irrité Macedo, qui a toujours été contre cette intégration, parce que son but était de créer une dénomination sans se mélanger avec les églises pentecôtistes traditionnelles. À la suite d'une divergence de vision, Soares quitte l'église et fonde l'Église internationale de la Grâce de Dieu [2].

L'expansion nationale

Culte à la Catedral Mundial da Fé, à Rio de Janeiro.

En 1985, après huit ans d'existence, l'Universelle avait 195 temples (églises) dans quinze états fédéraux [3]. En 1987, l'EURD avait 356 temples dans 18 états fédéraux[3]. En 1989, l'année que Macedo a commencé à négocier l'achat de Rede Record, l'église avait 571 temples, soit une augmentation de 2600 % dans les années 1980. Dans les premières années, leur répartition géographique se concentrait dans les régions métropolitaines de Rio de Janeiro, Sao Paulo et Salvador. Plus tard, cela s'est élargi pour les grandes et moyennes villes. À São Paulo, la première EURD a été créée en sur l'avenue Doutor Gentil de Moura. À Salvador, dans la rue de la Tijolo.

En 1989, Edir Macedo Bezerra et l’Église universelle du royaume de Dieu, par une filiale, devient propriétaire de RecordTV après un achat de 45 millions de dollars[4].

En 1990, l'EURD est parvenue à être présente dans tous les états brésiliens[5].

L'expansion internationale

Église universelle à New York, aux États-Unis

Dans les années 1990, l'EURD commence une expansion internationale[6]. Cela a commencé par les États-Unis, avec l'ouverture d'une première église en 1986 à Mont Vermont, dans l'état de New York, sous le nom "Église Universelle", qui s'est étendue à d'autres quartiers new-yorkais comme Manhattan et Brooklyn[7].

En 1988, l'EURD avait plus de trois mille temples répartis dans plus de cinquante pays notamment le Portugal, le Mozambique, l'Angola, l'Argentine et l'Afrique du Sud, pays dans lesquels l'église a connu une croissance importante[8].

Église universelle à Maputo, au Mozambique.
Église universelle à Lisbonne, au Portugal.

En Europe, l'EURD s'est d'abord installée au Portugal, en 1989, et la première église universelle se situait sur la route de la Lumière, 28 C, à Lisbonne. Les réunions étaient dirigées par l'évêque Paulo Roberto Guimarães, qui, à cette époque, avait un petit temple loué avec une capacité de seulement 200 personnes. Actuellement, l'EURD a plus d'une centaine de temples et plus de trente mille membres au Portugal. En Suisse, l’église est appelée Centre d'Accueil Universel depuis 2005[9].

Le Japon fut le pays choisi par l'EURD pour commencer ses activités en Asie[10]. En 1996, dans la ville de Hamamatsu, dans la province de Shizuoka, une région où vit aujourd'hui l'une des plus grandes concentrations de résidents brésiliens du Japon, on a ouvert le premier temple de l'EURD. En Inde, l'EURD est présente depuis la seconde moitié des années quatre-vingt-dix[11].

Au Mozambique, l’église a commencé à offrir des programmes de radio quotidiens et de télévision à travers la Record Moçambique[12], avec une diffusion dans toutes les capitales provinciales, et aussi des programmes à travers la télévision STV et la Radio FM Miramar (Record Mozambique) - affilié au réseau de communication Miramar - avec des programmes locaux à Maputo et Beira sur "Radio 99 FM, Radio FM super", Radio Green Earth et Top Radio FM, EURD Mozambique (portail Web), la Feuille Universelle Mozambique (journal imprimé), qui sont distribués dans tout le pays.

Selon Paul Freston, auteur de Dynamiques religieuses en Lusophonie Contemporaine, l'expansion mondiale de l'Universelle faisait partie de l'une des principales transformations religieuses de la fin du XXe siècle, comme la croissance pentecôtiste à l'échelle mondiale, elle s'est étendue dans diverses régions de la planète[13]. Après les États-Unis, les nations de langue espagnole étaient les premières où l'EURD a marqué sa présence. Le premier temple a été ouvert en 1989 dans la ville de Concordia en Argentine et plus tard elle s'est répandue en Amérique latine, où elle porte parfois le nom de Centre d'aide spirituelle [14].

En 1999, la Cathédrale mondiale de la foi est inaugurée avec 11,000 places assises à Rio de Janeiro[15].

En 2005, l'EURD suscite la création du Parti républicain brésilien par le vice-président José Alencar Gomes da Silva.

En , le Temple de Salomon avec 10 000 places assises est inauguré dans le quartier de Brás, à São Paulo [16].

En 2016, l'église de Rio de Janeiro, est une megachurch de 20 000 personnes[17].

L'EURD s'est implantée en France en 1992[18]. Après sa mention dans le rapport parlementaires sur les sectes de 1995, elle a changé de nom en 2004 pour devenir le Centre d'accueil universel. En 2000, elle a acquis l'ex-cinéma pornographique La Scala, dans le dixième arrondissement de Paris, avant de le revendre en 2009 sous la pression de la mairie. Elle générait en 2017 un chiffre d'affaires de 9,9 millions d'euros, contre 8,5 millions d'euros l'année précédente. Entre 2015 et 2020, la Miviludes a été saisie quarante fois sur son cas pour des soupçons de dérives sectaires. Elle recommande à l'égard de cette église « la plus grande prudence ».

Statistiques

Selon les données du recensement brésilien de 2010, mené par l'IBGE, l'EURD comptait 1,8 million de fidèles au Brésil[19].

Selon un recensement de la dénomination, elle aurait en 2015, 7 157 temples et cathédrales au Brésil et 2 663 églises à l'étranger[20]. Elle compterait 112 évêques et 11 504 pasteurs au Brésil, en plus de 48 évêques et 3 953 pasteurs dans le monde. Selon ses calculs, elle compterait 7 millions de membres au Brésil et plus de 1,2 million dans 105 pays.

Croyances

La dénomination a une confession de foi charismatique [21],[22]. Elle est accusée de prêcher l'évangile de la prospérité[18].

Implication sociale

L'Église est impliquée dans des programmes sociaux humanitaires dans plusieurs parties du Brésil et du monde, dans des domaines comme l’alphabétisation[23]. Elle organise aussi dans ses différents temples des œuvres de charité pour aider les victimes de catastrophes naturelles, comme les inondations de Santa Catarina en 2008 et dans les glissements de terre à Rio de Janeiro en 2011.

Selon le magazine brésilien de gauche antilibérale Brasil de Fato, repris dans un blog brésilien en langue anglaise le , l'EURD annonçait que ses pasteurs comptaient « distribuer des préservatifs à tous leurs fidèles » lors de la venue du pape Benoît XVI au Brésil en mai 2007[24].

Médias

La Rede Aleluia, qui appartient à l'Église, compte 30 stations de radio [25]. Dans les médias imprimés elle possède le journal Folha Universal et les magazines Plenitude, Obreiro de Fé et Mão Amiga[26]. Dans le domaine musicale, l'Église a le label Line Records, spécialisé dans le gospel [27]. Elle possède également une maison d’édition Universal Produções [27]. La RecordTV, bien qu'elle n’appartienne pas directement à l'Église Universelle, mais à une filiale et à Edir Macedo, est dirigée par des pasteurs et évêques de l'église[4],[28].

Controverses

Le , Edir Macedo Bezerra, le leader de l'EURD a été arrêté après un culte réalisé dans un ancien temple de l'église, accusé d'être un charlatan, un escroc et un guérisseur [29]. Onze jours après, Macedo fut relâché et les accusations ont été classées par absence de preuves.

Dans une interview pour le magazine Carta Capital, le sociologue Eduardo Guilherme de Moura Paegle a déclaré que la croissance de l'EURD est la "McDonaldisation" de la foi, une comparaison avec la stratégie de la restauration rapide du réseau nord-américain[30]. « Le McDonald's est présent dans 125 pays et l'Église Universelle dans 190. Soit, elle est présente là où le McDonald n'arrive pas » a déclaré Eduardo dans le programme en direct TV Universelle.

En 1992, l'EURD est exclue de l’Alliance évangélique portugaise[31].

En 2009, l'EURD est accusée de blanchiment d'argent par le Ministère des Affaires Publiques brésilien, d'après Radio Vatican du 25/08/2009. Ces accusations n'ont jamais été prouvées[32],[33].

Dans le contexte d'épidémie de Covid-19 en 2020, Edir Macedo Bezerra appelle ses ouailles à « ne pas se préoccuper du coronavirus », la pandémie serait une « tactique » orchestrée par une alliance entre Satan, les médias et « les intérêts économiques » pour semer la « terreur »[34].

Voir aussi

Liens externes

Notes et références

  1. Patrice de Plunkett, Les évangéliques à la conquête du monde, Éditions Perrin, France, 2009, page 110
  2. André Corten, Jean-Pierre Dozon et Ari Pedro Oro, Les nouveaux conquérants de la foi-L'Église universelle du royaume de Dieu (Brésil), France, Karthala, , p.46.
  3. Corten, Dozon et Oro 2003, p. 49.
  4. André Corten, Le pentecôtisme au Brésil, KARTHALA Editions , France, 1995, p. 91
  5. Corten, Dozon et Oro 2003, p. 49
  6. Corten, Dozon et Oro 2003, p. 41.
  7. Corten, Dozon et Oro 2003, p. 127.
  8. Corten, Dozon et Oro 2003, p. 168.
  9. FANCELLO Sandra et MARY André, Chrétiens africains en Europe, KARTHALA Editions, France, 2011, p. 387
  10. Corten, Dozon et Oro 2003, p. 168.
  11. Corten, Dozon et Oro 2003, p. 184
  12. Corten, Dozon et Oro 2003, p. 214.
  13. Vinson Synan, J. Kwabena Asamoah-Gyadu, Amos Yong, Global Renewal Christianity: Spirit-Empowered Movements: Past, Present and Future, Charisma Media, USA, 2016, p. 254
  14. Mark Juergensmeyer, Wade Clark Roof, Encyclopedia of Global Religion, Volume 1, SAGE, USA, 2012, p. 543
  15. Renato Cavallera, Catedral Mundial da Fé: Sede mundial da Igreja Universal completa 12 anos de existência, noticias.gospelmais.com.br, Brésil, 17 août 2011
  16. Simon Romero, Temple in Brazil Appeals to a Surge in Evangelicals, nytimes.com, USA, 24 juillet 2014
  17. Warren Bird, World Megachurches, Site web du Leadership Network, États-Unis, consulté le 27 aout 2016
  18. Timothée de Rauglaudre, « Les habits religieux de l'ultralibéralisme », Revue du Crieur, no 17, , p. 14-29 (lire en ligne)
  19. Hanrrikson de Andrade, Censo 2010 aponta migração de fiéis da Universal do Reino de Deus para outras igrejas evangélicas, noticias.uol.com.br, Brésil, 29 juin 2012
  20. Domingos Siqueira, Artigo: 105 bandeiras para 8 milhões, correiodopovo.com.br, Brésil, 07 novembre 2015
  21. Igreja Universal do Reino de Deus, Em que Cremos, universal.org, Brésil, consulté le 15 février 2020
  22. FANCELLO Sandra et MARY André, Chrétiens africains en Europe, KARTHALA Editions, France, 2011, p. 383
  23. Corten, Dozon et Oro 2003, p. 246-249.
  24. (en) The Real Reason Behind Pope's Visit to Brazil: to Squash Liberation Theology, Marcelo Netto Rodrigues, brazzil.com, 10 mai 2007
  25. Michel Bertrand, Rodolfo Ramón de Roux, De l'un au multiple: dynamiques identitaires en Amérique latine, Presses Univ. du Mirail, France, 2008, page 174
  26. Ari Pedro Oro, « La transnationalisation du pentecôtisme brésilien : le cas de l’Eglise Universelle du Royaume de Dieu », Civilisations, no 51, , §12 (lire en ligne).
  27. Ari Pedro Oro, « La transnationalisation du pentecôtisme brésilien : le cas de l’Eglise Universelle du Royaume de Dieu », Civilisations, no 51, , §18 (lire en ligne).
  28. Anne Vigna, « Ainsi soit la deuxième télévision brésilienne », sur Le Monde diplomatique,
  29. Toni Nascimento, Quem é Edir Macedo? Conheça a história do fundador da Igreja Universal, r7.com, Brésil, 13 mars 2019
  30. Gospelprime, Sociólogo compara Igreja Universal com rede de fast-food, gospelprime.com.br, Brésil, 23 juillet 2012
  31. Paul Preston, A lgreja universal do reino de Deus na Europa, Lusotopie, Volume 31, n°6, France, 1999, p. 393
  32. (en) IURD Cables, wikileaks, 10/11/2009
  33. (pt) Igreja também procurou Dilma para manter pacto inalterado, Estado de São Paulo, 25/02/2013
  34. « Au Brésil, des évangéliques nient la dangerosité du coronavirus », Le Monde.fr, (lire en ligne)


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