Église Notre-Dame-de-Grâce de Passy

L'église Notre-Dame-de-Grâce de Passy est située 10 rue de l'Annonciation dans le 16e arrondissement de Paris. C'est une église catholique romaine ; son clocher est cité dans la Ballade à la Lune d'Alfred de Musset.

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Église Notre-Dame-de-Grâce
de Passy
Présentation
Culte Catholique romain
Type Église paroissiale
Rattachement Archidiocèse de Paris
Géographie
Pays France
Région Île-de-France
Département Paris
Ville Paris
Coordonnées 48° 51′ 23″ nord, 2° 16′ 48″ est
Géolocalisation sur la carte : Paris

Son curé est en 2018 l'abbé William-Jean De Vandière.

L'ancienne église

Construction de l'ancienne église

En 1666, Claude Chahu, seigneur de Passy, fit construire à ses frais la première chapelle, qui lui coûta dix-neuf mille huit cents livres. En 1672, après son décès, sa veuve, née Christine de Heurles, obtint l'érection en paroisse de la chapelle de Passy qui dépendait jusque-là de Notre-Dame d'Auteuil. Elle donna huit mille livres pour la construction du presbytère et dota l'école d'une rente. Elle mourut le . Son portrait en costume de veuve se trouve dans la sacristie de l'église. L'église, d'abord appelée Notre-Dame de l'Annonciation, devint Notre-Dame de Grâce de Passy.

En 1672, le financier François Berthelot, propriétaire d'un hôtel particulier situé dans les environs, obtient un droit de sépulture dans l'église de Passy, droit qui se transmettra aux propriétaires de l'hôtel particulier jusqu'à la Révolution[1].

À l'extérieur, l'église est pourvue d'un porche à colonnes dont le tympan est décoré d'un bas-relief de pierre du XIXe signé Gumery en 1859 : L'Annonciation de Gumery et au-dessus d'une statue en pierre du XVIIe siècle représentant la Vierge et l'Enfant.

De 1846 à 1875, l'église fut agrandie par l'architecte Eugène Debressenne : de l'église primitive, il ne conserva guère que les piliers de la nef. Un petit clocher, construit en 1846, abrite la cloche qui date de 1763. Cette cloche fut bénie par l'évêque de Noyon, La Cropte de Bourzac et le cardinal Potier de Gesvres. Cette cloche provient de l'abbaye d'Ourscamp du diocèse de Noyon. La veuve Chahu entretenait en effet des relations étroites avec cette abbaye fondée au XIIIe siècle. La sacristie fut également agrandie en 1872. Depuis ces travaux, l'église peut accueillir 600 personnes. De 1856 à 1859, Debressenne construisit également les chapelles du Sacré-Cœur et de la Sainte-Vierge.

L'ancienne église, dont l'état se dégradait progressivement, a fait plus récemment l'objet de travaux de rénovation. Rouverte pour Noël 1996, elle a été inaugurée le par le cardinal Lustiger, archevêque de Paris[2].

La chapelle du Sacré-Cœur

Chapelle du Sacré-Cœur

Au-dessus de la porte ouvrant sur la rue Jean Bologne se trouve un grand vitrail représentant le couronnement de la Vierge. Des peintures murales décrivent la consécration de la paroisse au Sacré-Cœur Eucharistique de Jésus en 1897. Surplombant l'autel de marbre se trouve la croix de bronze doré de l'ancien maître-autel. Le centre de la chapelle est occupé par le nouveau baptistère, composé d'une vasque et de sculptures en bronze, œuvre de Colette Bosquet.

La chapelle de la Sainte-Vierge

Cette chapelle contient plusieurs peintures intéressantes.

  • L'Annonciation de Nicolas Delobel (1693-1763) : au catalogue du salon de 1748, on trouve mention d'un tableau cintré en hauteur de 9 pieds sur 8 de large représentant l'Annonciation pour l'église royale et paroissiale de Passy de Delobel. Commande du Roi et de Madame de Pompadour, qui séjournaient souvent au château de la Muette et assistaient à la messe à Passy. Ce tableau orna le maître-autel jusqu'en 1847 avant d'être placé dans la chapelle de la Sainte-Vierge.
  • Le couronnement d'épines de Luca Giordano : il figura à l'exposition des chefs-d'œuvre des églises de Paris en 1946.
  • Une copie de La mise au tombeau du Titien (1488-1576), dont l'original se trouve au musée du Louvre, est placée dans la chapelle en 1864.
  • Une copie du Ravissement de saint Paul de Nicolas Poussin (1594-1665), dont l'original se trouve au musée du Louvre, est placée dans la chapelle en 1876.
  • Une copie de L'apothéose de saint Augustin de Giovanni Francesco Barbieri, dit Le Guerchin, peintre de l'école de Bologne, est placée dans la chapelle en 1875.

Intérieur de l'église

L'intérieur de l'église est composé de trois nefs, dont les deux latérales se prolongent autour du chœur pour se réunir au chevet devant une chapelle absidiale. Il n'y a pas de voûte mais un simple plafond. Le décor du chœur fut confié à Gabriel Bouret, et peint à l'huile sur le mur entre 1847 et 1850. Il est contemporain des peintures de Camille Corot à Saint-Nicolas-du-Chardonnet et de Paul Flandrin à Saint-Séverin. Camille Corot est passé plusieurs fois dans la paroisse. L'iconographie assez complexe du programme fut conçue par l'abbé Corbière, curé de la paroisse entre 1846 et 1852. Se trouvent représentés de gauche à droite face et au-dessus du chœur :

  • La prophétie d'Isaïe ;
  • Adam et Ève chassés du paradis ;
  • L'Annonciation ;
  • Le sacrifice d'Isaac ;
  • La sortie de l'Arche (le prophète Daniel dans la vision du sacrifice du soir).

Au sommet de chacune de ces scènes, dans le cadre décoratif, s'inscrivent les symboles de la Virginité de la Vierge : la rose mystique, la tour d'ivoire (image du trône de Salomon, l'arche d'alliance, la tour de David, la verge d'Aaron. Ces scènes et symboles sont insérés dans de larges bordures décoratives, où sur des harmonies de fonds roses, rouges ou bruns, se développent rinceaux, palmettes, lettres rehaussées d'or et figures d'anges porteurs de cartouche à inscription.

Dans le chœur se trouvent l'autel de marbre datant de Charles X et une statue de Notre-Dame de Grâce de Passy. Le pupitre de bois sculpté appartenait à l'origine à la chaire.

Autour du chœur, on peut voir les statues de Notre-Dame de Lourdes, du Curé d'Ars, de sainte Thérèse de Lisieux, de saint Antoine de Padoue et de saint Vincent de Paul (en bois de mélèze). Un tableau, où sont inscrits les noms et les dates de tous les curés de Passy, se trouve à la droite du chœur.

Le grand orgue

L'orgue de tribune.

Il a été construit par les ateliers Merklin en 1905. Il est placé sur la tribune à l'ouest de l'église. Il fut relevé et modernisé à plusieurs reprises, notamment en 1923, par la maison Abbey, qui effectue un premier relevage et, en 1930, par la société Convers-Pleyel qui électrifie les commandes de notes. Quant au buffet, en bois peint, il est construit en deux parties symétriques de part et d'autre de la verrière. Chacune est ajourée et comporte une plate-face centrale en plein-cintre de 5 tuyaux écussonnés en sabot encadrée de deux plates-faces de 9 tuyaux écussonnés en ogive. La partie supérieure est également en bois découpé. Le titulaire est Marc Pinardel.

La nouvelle église

Place du Père-Marcellin-Champagnat et, derrière, la nouvelle église.

Elle a été bâtie de 1956 à 1961, selon les plans des architectes Hulot et Alipée, à droite de l'ancienne église, que l'on rejoint par la sacristie. Le cardinal Feltin la consacra en 1959. Les lieux peuvent accueillir 1200 paroissiens[2]. La vaste nef d'une seule portée est de 50 mètres sur 19 mètres et peut contenir 1200 fidèles. Le chœur est surmonté d'un grand vitrail et abrite le maître-autel de marbre noir, encadré par les statues des douze apôtres. Un monobloc d'ardoise noire excavé présente un Christ filiforme, constituant le T du mot S.I.T.I.O. (« j'ai soif »). En bas du chœur se trouve une statue de la Vierge. Le chœur est bordé de chaque côté par les grandes orgues. Au fond de l'église, une grande fresque par monsieur Joos représente le jugement dernier.

À la place de la nouvelle église s'étendait autrefois un jardin de fleurs et de fruits dans lequel se déroulaient les processions. Il en reste une petite partie où se situent les bâtiments du presbytère du XVIIe siècle et la chapelle Notre-Dame de Bon-Secours du XIXe siècle.

Personnes inhumées à Notre-Dame-de-Grâce-de-Passy

Parmi les personnes inhumées à Notre-Dame-de-Grâce-de-Passy figurent le fils du Maréchal d'Estrades, ambassadeur à Venise et Turin, décédé à Passy en 1715, et l'abbé Le Ragois, inventeur des sources minérales de Passy décédé en 1730.

Évènement marquant

Notes et références

  1. Gérard de Josnière, « L'hôtel de Lamballe : de Jean de Paci à l'ambassade de Turquie », Le journal de la paroisse Notre-Dame de Grâce de Passy n°512, décembre 2011, pages 16-17.
  2. http://www.ndgrace-passy.com/Histoire.htm Paroisse Notre-Dame-de-Grâce-de-Passy, « Histoire », consulté le 24 février 2012.
  3. « Laurent Fabius », in webeconomie.com.
  4. Éric Neuhoff, « Brigitte Bardot et Roger Vadim - Le loup et la biche », in Le Figaro, lundi 12 août 2013, page 18.

Annexes

Bibliographie

  • Jean Arvengas, Histoire de l'église Notre-Dame de Grâce de Passy, Paris, Société historique d'Auteuil et de Passy, , 75 p. (ISBN 2-9503369-0-6, notice BnF no FRBNF36148765, SUDOC 001389351).

Article connexe

Lien externe

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