soin

Français

Étymologie

(1580) Fait soign en ancien français (1080). L’étymologie est incertaine, peut-être double [1] :
  1. L’existence du substantif féminin soigne (« souci, peine » ca. 1180) et le verbe soigner rappellent besoin, besogne, besogner clairement vieux-francique. L’étymon serait alors le germanique *sunni (féminin *sunnia, « souci » et le verbe *sun(n)jôn, « s'occuper de, se soucier de »). Cette hypothèse pose quelques problèmes, phonétiques et sémantiques.
  2. Le latin somniare a pu donner songer et soigner, à côté de songe, soin prend le sens de « action de songer à quelqu’un, attention, soin ».

Nom commun

SingulierPluriel
soin soins
\swɛ̃\

soin \swɛ̃\ masculin

  1. Application d’esprit à faire quelque chose ; attention à veiller au bon état de quelque chose, au bien de quelqu’un.
    • De là, on le renvoya aider à l’emmagasinage des bombes dans les soutes du Zeppelin — besogne qui exigeait un soin minutieux.  (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, p. 305 de l’éd. de 1921)
    • L’Angélus sonne, dans un village où notre armée n’est pas encore, car notre premier soin, dans chaque clocher, est de couper les cordes.  (Jean Giraudoux, Retour d’Alsace - Août 1914, 1916)
    • Il choisit avec un soin méticuleux son plus beau caillou, qu’il plaça dans le cuir du lance-pierres.  (Louis Pergaud, Un sauvetage, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Malgré les soins culturaux, le cortège floristique des cultures sarclées diffère assez peu de celui de nos moissons siliceuses.  (Gustave Malcuit, Contributions à l’étude phytosociologique des Vosges méridionales saônoises, les associations végétales de la vallée de La Lanterne, thèse de doctorat, Société d’édition du Nord, 1929, p. 37)
    • Mais quand l’Église, profitant de l’effondrement de la puissance romaine et du désarroi provoqué à travers les Gaules par les invasions barbares, s’installa dans le pays sans que nul n’y prît garde, son premier soin fut de s’assurer de la possession des terres.  (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
  2. Charge, fonction, devoir de prendre soin de quelque chose, d’y veiller.
    • M. Tom Smallways était fruitier de son état et jardinier par vocation, et Jessica, sa modeste épouse, vaquait aux soins de la boutique.  (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, p. 6 de l’éd. de 1921)
    • Mon père, répondit Giselle, je me suis juré de n’épouser qu’un homme capable de nous venger de Concini !
      — Ce soin me regarde ! fit d’Angoulême les dents serrées.
       (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, coll. « Le Livre populaire » no 31, 1907)
    • Je vous confie le soin de veiller sur mes affaires.
    • Il laisse au temps le soin de venger sa mémoire.
  3. (En particulier) Les détails du ménage, de la conduite d’une maison, d’une ferme, etc. et l’attention qu’ils demandent.
    • Un ranch pratiquant le naissage aura besoin d'un homme à temps plein pour 400-500 têtes en raison des soins à donner aux veaux à la naissance.  (Doris Sayago, Jean-François Tourrand, Marcel Bursztyn & José Augusto Drummond, L’Amazonie, un demi-siècle après la colonisation, 2010, page 213)
  4. (Sens_médical) (Surtout au pluriel) Traitement qu’on fait à un malade, les remèdes qu’on lui donne, des attentions qu’on a pour le soulager.
    • Privé de ce casuel, il ne nous serait plus possible d’indemniser notre médecin. Conséquence : plus de soins gratuits aux indigents.  (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • Cette maladie réclame des soins nombreux et compliqués. — Ce malheureux est mort faute de soins.
  5. (Au pluriel) Attentions qu’on a pour quelqu’un, les services qu’on lui rend, les peines qu’on lui épargne.
    • […] elle était en smoking. Son amie, plus bourgeoise, se prodiguait pour elle en mille soins touchants, au grand scandale de Trique.  (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
  6. (Vieilli) Inquiétude, peine d’esprit, souci.
    • L’ambition cause bien des soins.
    • Libre de soin, de soins.

Dérivés

Traductions

Prononciation

  • France : écouter « soin [swɛ̃] »
  • France (Muntzenheim) : écouter « soin »

Anagrammes

Voir aussi

Références

  • Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (soin), mais l’article a pu être modifié depuis.
  • [1] « soin », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971-1994 → consulter cet ouvrage

Cimbre

Étymologie

Étymologie manquante ou incomplète. Si vous la connaissez, vous pouvez l’ajouter en cliquant ici.

Verbe

soin \Prononciation ?\

  1. Être.
Notes

Forme et orthographe du dialecte de Luserne, dans le Trentin.

Références

Cet article est issu de Wiktionary. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.