pitoyable

Français

Étymologie

En ancien français piteable, dérivé de pitié avec le suffixe -able. La forme pitoyable est analogique de l’évolution de apitier en apitoyer. Elle a supplanté l’ancien et moyen français pitable « enclin à la pitié » (xiiie-xive siècles), dérivé de piteux.

Adjectif

SingulierPluriel
Masculin
et féminin
pitoyable pitoyables
\pi.twa.jabl\

pitoyable \pi.twa.jabl\ masculin et féminin identiques

  1. (Vieilli) Qui est naturellement enclin à la pitié.
    • […] je dis que tout prince doit désirer d’être tenu pour pitoyable et non pour cruel : cependant il doit prendre garde de ne point mal user de cette pitié.  (Nicolas Machiavel, Le Prince, traduction d’Yves Lévy)
    • […], Jacques examina ses malades, pitoyable devant toute cette misère, toute cette souffrance qu’il devait adoucir.  (Isabelle Eberhardt, Le Major, 1903)
    • Ces gens là, quelque pitoyables que nous nous montrions pour eux, nous garderont jusqu’au bout la même haine inexpiable ; […].  (Charles Le Goffic, Bourguignottes et pompons rouges, 1916, p. 59)
  2. (Plus courant) Qui excite la pitié.
    • Je ne sais pas de situation plus pitoyable que d’être bloqué par un brouillard humide sous le 66e degré de latitude nord; […].  (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 61)
    • Elle pleurait simplement, sans aucun sanglot, mais n'en paraissait que plus pitoyable.  (Pierre Louÿs, Trois filles de leur mère, René Bonnel, Paris, 1926, chapitre IV)
    • Rien entre nous, que des souvenirs assez pitoyables, le tas lugubre des dèches quotidiennes, des privations et des désespérances.  (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 177)
  3. (Péjoratif) Qui inspire une pitié méprisante, qui est mauvais dans son genre, qui est digne de mépris.
    • Oui, sans doute, il est pitoyable que des personnes aisées occupent indûment des lits dans les hôpitaux.  (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • […] : les prétendus beaux-esprits qui se trouvent parmi eux ne sont que de pitoyables bavards que le plus petit philosophe crotté; qui court les rues de Paris , mettrait à quia.  (Les Belges au tribunal de l'Europe; faisant suite à La ville rebelle, […], par Mysochlocrate, Imprimerie de H.P. de Swart, 1831, p. 237)

Dérivés

Traductions

Prononciation

Références

  • Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (pitoyable), mais l’article a pu être modifié depuis.
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