chaloir
Français
Étymologie
- (Date à préciser) Du latin calere (« être chaud, désirer »), dans le sens d’avoir de la chaleur « humaine ».
Verbe
chaloir \ʃa.lwaʁ\ intransitif 3e groupe (voir la conjugaison)
- (Impersonnel) (Littéraire) Importer, dans le sens d’être important ; faire attention.
- Ils font tout ce qu’ils veulent ! si un jour ça leur chaut, ils garderont les soldats trois ans à la caserne. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958, p. 81)
Notes
- Il est considéré comme un verbe défectif, impersonnel, qui s’utilise surtout dans : peu me chaut, il ne m’en chaut. On trouve toutefois quelques utilisations aux autres temps & autres modes :
- Les goûts du juge se confondaient avec ceux dʼune élite très étroite : la peinture informelle, la philosophie pour matheux, les livres qui ne consolent pas, le portaient au comble du bonheur. Que pouvait-il lui chaloir la vue dʼun amandier en fleur soulignant la montagne de Lure ? — (Pierre Magnan, Le tombeau dʼHélios. Paris : Gallimard, coll. « Folio policier » n° 198, 1980, réed. 2001, p. 98)
- Vous y pouvez étudier la physique ou, pour mieux dire, les physiques dans toutes leurs branches, et, pour peu qu'il vous en chaille, la métaphysique ou les métaphysiques, […]. — (Anatole France, La révolte des anges, Calmann-Lévy, 1914, p. 12)
- […], j'étais armé autant que Surcouf le Corsaire, dont je venais de quitter la ville, et peu me chalait de voir tomber la nuit sur mon manteau!. — (Jules Barbey d’Aurevilly, L’Ensorcelée, Paris : Librairie Alphonse Lemerre, 1854, p. 7)
- Il vous faut donc du même pain qu’à moi :
J’en suis d'avis ; non pourtant qu’il m'en chaille,
Ni qu'on ne puisse en trouver qui le vaille: […]. — (Jean de La Fontaine, La Gageure des trois Commères, XVIIe siècle) - Or il ne me chaudrait, insensés ou prudents, Qu’ils fissent à leurs frais messieurs les intendants à chaque bout de champ… — (Mathurin Régnier, Satires)
- Il est venu tel qu'il était, on s'en souvient ; et ce que vous pouvez bien penser de cet appareil pas forcément gracieux, il ferait beau voir qu'il s'en chalût : c'est en lui-même qu'est l'aune de son jugement sur lui […]. — (Renaud Camus, Éloge du paraître, POL Éditeur, 2011)
- Néanmoins, nul n’ignorait son aversion pour les mendiants et les larrons et beaucoup soupçonnaient ses belles dents d’hypocrisie. Pour ma part, peu m'en chalut, car il ne m'avait jamais offensé. — (Cyril Sche Sulken, La Chair des Anges, Hystéries éditions, 2017)
Synonymes
Apparentés étymologiques
- achalandage
- achalander
- achaler
- chaland
- chalandise : zone de chalandise
- nonchalance
- nonchalant
- nonchaloir
Prononciation
- France (Lyon) : écouter « chaloir [Prononciation ?] »
- France (Lyon) : écouter « chaloir [Prononciation ?] »
Voir aussi
Références
- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (chaloir), mais l’article a pu être modifié depuis.
Ancien français
Étymologie
- (Date à préciser) Du latin calere (« être chaud, désirer »).
Nom commun
chaloir \Prononciation ?\ masculin
Verbe
chaloir \Prononciation ?\ transitif (voir la conjugaison)
- Chauffer.
- Faire chaloir le dit four.
- (Impersonnel) Chaloir, importer.
- Mors est ne li puet mais chaloir — (Roman d’Eneas, ms. 60 français de la BnF, f. 169v. c.)
- Il est mort, ça ne peut plus l’importer
- Mors est ne li puet mais chaloir — (Roman d’Eneas, ms. 60 français de la BnF, f. 169v. c.)
- (Pronominal) Inquiéter, faire du souci.
- « Ne vous en caut, seignor » ce dist Hervis — (Hervis de Metz, édition de E. Stengel, p. 20, 1200-25. Typographie refaite à la française.)
- « Ne vous en caut, seignor » ce dist Hervis — (Hervis de Metz, édition de E. Stengel, p. 20, 1200-25. Typographie refaite à la française.)
Dérivés
- challon, bois de chauffe
Références
- Frédéric Godefroy, Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, édition de F. Vieweg, Paris, 1881-1902 → consulter cet ouvrage
Moyen français
Étymologie
- De l’ancien français.
Verbe
chaloir \Prononciation ?\
- Importer, dans le sens d’être important ; faire attention.
- Or il ne me chaudrait. Qu’ils fissent à leurs frais messieurs les intendants. — (Mathurin Régnier)
- Si vous ne savez pas mourir, ne vous chaille [qu’importe]… — (Montaigne)
- S’ainsi était, toute peine fatale
Me serait douce et ne me chaudrait pas. — (Ronsard, Je voudrais être Ixion et Tantale) - Prends tout en gré, ne te chaille de ton martyre, tu t’en viendras enfin au royaume de Paradis. — (Message reçu par Jeanne d’Arc de "ses voix célestes".)
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