éteindre

Français

Étymologie

(XIIe siècle) Du latin populaire *extingĕre, altération du latin classique exstinguere.

Verbe

éteindre \e.tɛ̃dʁ\ transitif 3e groupe (voir la conjugaison) (pronominal : s’éteindre)

  1. Cesser l’ignition d’une chose.
    • Si donc, dans ces conditions, on veut mécher le tonneau, celui-ci ne contenant plus assez d’oxygène dans l'air qu'il renferme, ne pourra entretenir la combustion du soufre, et la mèche s’éteindra dès qu'elle sera introduite.  (Claude Ladrey, L'art de faire le vin, 1863, p.217)
    • Vers trois heures, un adjudant passe pour faire éteindre les feux inutiles. A Paris l'on éteint en ce moment un bec de gaz sur deux, mais nous n'obéissons pas; ….  (Jean Giraudoux, Retour d'Alsace - Août 1914, 1916)
    • Vers 1 heure du matin, je remarque que mon feu rouge de babord est éteint. Je descends le fanal dans le poste pour le rallumer, […].  (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
  2. (Par analogie) Faire cesser une chose qui rappelle le feu ou ses attributs.
    • Éteindre la lumière.
    • N’oubliez pas d’éteindre l’électricité quand vous sortirez.
  3. (Par extension) Amortir, tempérer, voire étouffer, faire cesser.
    • Éteindre de la chaux.
    • Éteindre l’ardeur de la fièvre.
    • L’âge éteint le feu des passions.
    • Une ardeur qui s’éteint.
    • Il parvint à éteindre une guerre qui menaçait d’embraser toute l’Europe.
    • On comprend alors combien une large interprétation de la loi donnerait au pouvoir de moyens pour éteindre toute opposition.  (Gérard de Nerval, Les Filles du feu, Angélique, 1854)
    • La sédition va s’éteindre d’elle-même.
    • Éteindre le feu de l’ennemi, faire cesser le tir de l’ennemi par un tir supérieur.
  4. (Figuré) Faire oublier complètement, abolir.
    • Rien ne semblait capable d’éteindre son ressentiment.
    • On veut en éteindre la mémoire.
    • (Droit) Éteindre et abolir un crime.
    • (Droit) Éteindre une rente, la faire cesser par le remboursement du principal.
    • Éteindre une dette.
  5. Adoucir, affaiblir, atténuer.
    • Éteindre des couleurs trop éclatantes dans un tableau.
    • Des couleurs éteintes.
    • Éteindre son style.
    • La souffrance, la tristesse avait éteint l’éclat de ses yeux, la vivacité de ses regards.
    • Un homme éteint.
    • Un génie éteint.
  6. (Pronominal) S’affaiblir très sensiblement ; toucher à sa fin ; se mourir lentement et presque sans s’en apercevoir.
    • La Belote figure parmi les jeux les plus populaires de notre temps. […]. Elle inspira même chansonniers et revuistes, et l'extraordinaire faveur dont elle jouit ne paraît guère prête de s’éteindre.  (Frans Gerver, Le guide Marabout de Tous les Jeux de Cartes, Verviers : Gérard & C°, 1966, p.51)
  7. (Pronominal) Se finir faute d’héritiers.
    • Cette maison, cette famille est près de s’éteindre.
    • Cette pairie s’éteignit par la mort du dernier titulaire.
    • Une famille éteinte.

Synonymes

Antonymes

Dérivés

Apparentés étymologiques

Traductions

Prononciation

Paronymes

Anagrammes

Références

  • Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (éteindre), mais l’article a pu être modifié depuis.
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