Vulve

La vulve (du latin volva, puis de vulva, « utérus ») est l'ensemble des organes génitaux externes de la femme et de certaines femelles de mammifères, constitué principalement des grandes et des petites lèvres enserrant l'entrée du vagin, de la partie externe du clitoris et du méat urinaire[1].

Vulve humaine.
Vulve d'éléphante.
Schéma de vulve.

Son développement se fait en plusieurs phases : les périodes fœtale et pubertaire en sont les plus importantes. Véritable porte de la matrice humaine, elle en protège l'ouverture par une flore microbienne normale qui s'écoule de l'intérieur vers l'extérieur. Une hygiène vulvaire simple est suffisante.

L'ensemble de ces organes externes ont une fonction sexuelle liée au plaisir : ils sont richement innervés, spécialement le gland du clitoris et participent à l'acte sexuel lorsqu'ils sont sollicités adéquatement. Depuis toujours, la vulve fait l'objet de représentations artistiques diverses qui représentent le pouvoir que son organe interne a pour « donner la vie », et le plaisir sexuel qu'il procure, « paradis perdu » des hommes et des femmes.

Cet article traite essentiellement de la vulve humaine, le sexe de la femme ; bien que ses structures soient similaires à celles d'autres mammifères.

Étymologie et linguistique

Le mot « vulva » fut emprunté au latin médiéval volva ou vulva « utérus, parties génitales femelles », sens littéral : « enveloppe » (pour « couvrir, envelopper »)[2], probablement du latin volvere pour « tourner, retourner, tordre, rouler ». Semblable à l’ulva « utérus » en sanskrit.

Un terme alternatif en latin, pudendum femininum désigne les organes génitaux femelles externes[3]. Le mot pudendum signifie les parties honteuses en latin, ou ce que la décence interdit de montrer. Beaucoup de cultures ont ainsi décrit la vulve comme quelque chose de honteux à montrer. Cependant, une culture hindou a utilisé le terme sanskrit de « Yoni ( योनि) » qui comprend de nombreuses significations dont la fontaine de vie, le temple sacré, etc.

Anatomie

La vulve a une forme ovoïde qui présente une fente médiane sous un monticule de peau. Elle est située en bas de l'abdomen, et fait suite au pubis.

Vue d'ensemble

Chez l'être humain, le sexe de la femme est composé de plusieurs structures anatomiques majeures (du haut vers le bas) :

  • le mont du pubis, et ses poils pubiens : en bas du ventre ;
  • les grandes lèvres, placées de part et d'autre, grands replis de peau adipeux ;
  • les petites lèvres, replis muqueux, à l'intérieur ;
  • le clitoris, organe érectile et son capuchon ou prépuce clitoridien, au sommet des petites lèvres. Formé de deux corps caverneux, il est placé à l'avant de la vulve, et le gland du clitoris est en partie protégé par le capuchon formé par les petites lèvres. Il est caractérisé par sa sensibilité due à sa grande richesse en terminaisons nerveuses[4] ;
  • le méat urinaire, ouverture de l'urètre par laquelle l'urine est expulsée lors de la miction, en dessous du clitoris ;
  • le vestibule vulvaire, dépression centrale de la vulve, avec au fond de cette dépression le méat urinaire et l'entrée du vagin[4] ;
  • entre les petites lèvres, l'entrée du vagin ou orifice vaginal ;
  • la fourchette vulvaire, en dessous de l'orifice vaginal, qui unit les nymphes, par leur extrémité postérieure pour former le pli commissural de Jayle.

La vulve comporte aussi d'autres structures :

  • le périnée, large ensemble de muscles sous la peau, tout autour de la vulve et pas seulement entre l'anus et les grandes lèvres (voir le schéma dans l'article détaillé), comprenant en particulier le muscle pubo-coccygien dont la tonicité peut être renforcée par un exercice de Kegel et jouer un rôle important dans les relations sexuelles ou simplement pour la rééducation périnéale après un accouchement.
  • des glandes sébacées, sur les grandes lèvres ;
  • les glandes vaginales, moins visibles à l'œil nu :
    • les glandes vestibulaires principales, deux petits orifices situés à gauche et à droite de l'orifice vaginal, dans l'épaisseur des grandes lèvres, qui sécrètent de la cyprine pour la lubrification vaginale. D'une dimension d'environ 15 mm × mm × mm, leurs orifices s'ouvrent dans le sillon sous-hyménéal entre l'hymen et les petites lèvres[4] ;
    • les glandes para-urétrales, deux petits orifices à gauche et à droite du méat urinaire, qui peuvent expulser un fluide proche du liquide séminal masculin à l'approche ou au moment de l'orgasme.

Structures externes

Le mont du pubis (mons pubis) est un renflement mou à l'avant de la vulve est constitué d'un tissu adipeux recouvrant la symphyse pubienne.

Le mont du pubis se sépare en deux replis cutanés, les grandes lèvres (labia majora en latin, « lèvres principales »), allongées sagitalement sur environ huit centimètres, présentent une face interne lisse et une face externe couverte de poils. Leur partie antérieure atteint le mont du pubis couvert de poils pubiens et leur partie postérieure se rejoint en formant la commissure postérieure[4].

Fente vulvaire

La fente antéro-postérieure (d'un axe allant de la partie avant à la partie arrière) entre les deux grandes lèvres s'appelle la « fente vulvaire » ou fente pudendale. Elle contient et protège les autres structures plus sensibles de la vulve. Les grandes lèvres se divisent sous le mont du pubis puis se rejoignent dans un secteur plat entre la fente pudendale et l'anus, appelé périnée ((la) perineum).

Structures internes

Les petites lèvres (labia minorae) sont deux replis mous de peau à l'intérieur des grandes lèvres.

Le clitoris est placé à l'avant de la vulve, où se rejoignent les petites lèvres. La partie évidente du clitoris est le gland du clitoris ((la) glans clitoridis, litt. « gland clitoridien »). Typiquement, le gland du clitoris possède la taille et la forme d'un petit pois, bien qu'il puisse être sensiblement plus grand ou plus petit. Il est extrêmement sensible, et contient autant de terminaisons nerveuses que l'organe analogue chez les mâles, le gland du pénis. Le point où s'attachent les petites lèvres, proche du clitoris, s'appelle le frein du clitoris ((la) frenulum clitoridis). Un prépuce, ou capuchon clitoridien, normalement couvre et protège le clitoris. Toutefois chez les femmes avec un clitoris particulièrement grand ou avec un petit prépuce, le gland du clitoris peut s'exposer partiellement ou complètement à tout moment. Il arrive souvent que seul le capuchon du clitoris soit partiellement caché à l'intérieur de la fente pudendale.

Vestibule

Article détaillé : Vestibule vulvaire.

La région entre les petites lèvres s'appelle le vestibule vulvaire, et il contient les ouvertures vaginales et urétrales. L'hymen marque la limite entre le vestibule et l'entrée du vagin. Le vestibule est limité latéralement par les petites lèvres[4].

Le méat urinaire (du latin meatus, litt. « ouverture urétrale ») est localisé au-dessous du clitoris et au-dessus de l'ouverture vaginale. C'est par le méat que jaillit l'urine de la vessie vers l'extérieur du corps.

L'ouverture (ou orifice ou introît) du vagin est localisée au fond du vestibule vulvaire, vers le périnée. Chez une femme vierge, elle est plus ou moins fermée par une membrane, appelée hymen. Celui-ci se détend ou se rompt lors du premier coït vaginal.

Légèrement au-dessous, à gauche et à droite de l'orifice vaginal sont deux Glande vestibulaire principale qui produisent une substance cireuse, la cyprine qui contient des phéromones, et dont le but n'est pas entièrement connu.

Variabilité

L'aspect de la vulve, la taille de ses diverses parties et leur couleur changent beaucoup d'une femme à une autre[4], et il est commun que les côtés gauche et droit diffèrent dans l'aspect. Il arrive que les « petites » lèvres soient de taille considérable, et saillent extérieurement. Une grande partie des différences entre les vulves est dans la variation significative de la taille, forme et couleur des petites lèvres.

La couleur de la peau extérieure aux grandes lèvres est habituellement proche de la couleur globale de la peau de l'être, bien qu'il y ait des variations considérables. La peau et les muqueuses internes sont souvent de couleur rose ou brunâtre. Après le début de la puberté, le mont du pubis et les lèvres externes deviennent couverts par le poil pubien. Cette pilosité se prolonge parfois aux cuisses et au périnée intérieurs.

Développement

Développement de la vulve et du pénis. A et B : évolution commune - C et E : évolution masculine - D et F : évolution féminine

Homologie sexuelle

La majorité des organes sexuels mâle et femelle proviennent des mêmes tissus du développement d'un fœtus. La vulve n'est pas différente. L'anatomie de la vulve est liée à l'anatomie des organes génitaux masculins par une biologie développementale partagée. De cette façon, les organes qui ont une ascendance développementale commune seraient homologues.

Le gland du clitoris est homologue au gland du pénis chez les mâles, et le corps du clitoris et la hampe du clitoris sont homologues au corps caverneux du pénis. Les grandes et petites lèvres et le capuchon du clitoris sont homologues au scrotum, à la peau de la hampe du pénis, et au prépuce, respectivement. Les bulbes vestibulaires sous la peau des petites lèvres sont homologues au corpus spongiosum penis, le tissu du pénis qui entoure l'urètre. Les glandes vestibulaires principales sont homologues aux glandes de Cowper chez les mâles.

Stade fœtal

Pendant les huit premières semaines après la conception, les fœtus mâles et femelles ont les mêmes organes reproducteurs et sexuels rudimentaires, et les hormones maternelles commandent leur développement. Les organes masculins et femelles commencent à devenir distincts quand le fœtus peut commencer à produire ses propres hormones, bien que la détermination évidente du sexe soit difficile jusqu'à la douzième semaine[5].

Pendant la sixième semaine d'aménorrhée gravidique, le tubercule génital se développe devant la membrane cloaquale. Le tubercule contient une fente nommée la fente uréthrale. Le sinus urogénital[6] (précurseur de la vessie) s'ouvre dans cette fente. De chaque côté de la fente, on trouve les plis urogénitaux. Près du tubercule, il existe une paire d'arêtes appelées les plis labioscrotaux.

À partir du troisième mois de développement fœtal, le tubercule génital devient le clitoris. Les plis urogénitaux deviennent les petites lèvres, et les plis labioscrotaux deviennent les grandes lèvres.

Enfance

Tubercule génital du fœtus à 14 semaines.

À la naissance, la vulve du nouveau-né (et les seins) peuvent être gonflés ou agrandis en raison de l'exposition, par l'intermédiaire du placenta, à des niveaux d'hormone élevés par sa mère. Le clitoris est proportionnellement plus grand qu'il est susceptible d'être, plus tardivement dans la vie. Au cours d'une période courte quand ces hormones s'en iront, la vulve rétrécira en taille.

D'un an jusqu'au début de la puberté, ou période d'enfance, la vulve ne subit aucun changement d'aspect, autre que sa croissance en proportion avec le reste du corps.

Puberté

Le début de la puberté produit un certain nombre de changements. Les structures de la vulve deviennent proportionnellement plus grandes et peuvent devenir plus prononcées. La coloration peut changer et le poil pubien se développe, d'abord sur les petites lèvres, puis s'étend plus tard au mont du pubis, et parfois aux cuisses et au périnée intérieurs.

Chez les filles préadolescentes, la vulve semble être placée plus loin en avant que chez les adultes, montrant un plus grand pourcentage des grandes lèvres et de la fissure pudendale en position debout. Pendant la puberté, le mont du pubis s'élargit, repoussant les grandes lèvres en avant, loin de la symphyse pubienne, et parallèlement au sol (toujours en position debout). Les variations des niveaux de la graisse corporelle affectent l'ampleur avec laquelle ceci se produit.

Grossesse

Certains des changements qui se produisent pendant la grossesse peuvent être permanents.

Post-ménopause

Pendant la ménopause, les niveaux d'hormone diminuent, et avec eux la sensibilité des tissus vulvaires diminue également. Le mons pubis, les lèvres, et le clitoris peuvent réduire en taille, bien qu'habituellement, pas dans les proportions pré-pubertaires.

Physiologie

Fluides et odeurs

Article détaillé : Sécrétion vaginale.

La vulve est le siège de diverses sécrétions (la sueur, l'urine, les sécrétions cutanées ou le sébum, et aussi les sécrétions liées à l'excitation sexuelle). Comme pour toutes les régions du corps, l'hygiène régulière est importante ; elle servira ici à maintenir une bonne santé vulvovaginale. Des odeurs désagréables ou des changements dans la consistance des fluides (purulence, symptômes d'inflammation, de rougeur) peuvent alerter sur des pathologies.

Les « pertes blanches » sont normales lorsqu'elles sont inodores. Elles sont alors émises en quantité réduites (de 1 ml à 4 ml par jour) et ont plusieurs composantes[7].

Sécrétions des glandes endocervicales ou Glaire cervicale

Article détaillé : Glaire cervicale.

L'écoulement associé à l'ovulation s'appelle la glaire cervicale. Elle apparaît dès la puberté. Suivant les périodes, on la trouve plus ou moins fluide, transparente ou blanche (elle est familièrement appelée « blanc d'œuf » à cause de sa consistance lorsqu'elle est épaisse). La période d'ovulation est caractérisée par une glaire importante, cyclique et régulière, ce qui peut être un indice pour la fécondation. Élaborée à l'intérieur du col de l'utérus, elle apparaît 48 heures avant l'ovulation et parvient à son maximum d'abondance et de fluidité au moment même de l'ovulation. Cependant, on peut trouver une abondance de glaire en d'autres périodes, sans que cela ne soit forcément anormal.

La glaire est une composante des pertes blanches (leucorrhées physiologiques), qu'il convient de distinguer des leucorrhées pathologiques[8]. Ces sécrétions entrainent avec elles les résidus de la desquamation vaginale et/ou de l'utérus[7]. Elles peuvent varier de consistance et d'odeurs.

Smegma

Article détaillé : Smegma.

Le smegma est une substance blanche et caséeuse formée d'une combinaison des cellules mortes, de sécrétions cutanées, d'humidité et de bactéries naturelles, qui est produit de manière naturelle chez la plupart des mammifères, mâles et femelles et sert à nettoyer et lubrifier les organes génitaux. Chez les femmes, le smegma se rassemble autour du clitoris et des plis labiaux ; il apparaît au bout de trente-six heures[9].

Sécrétions des glandes vulvaires

Lors de l'excitation sexuelle, l'intérieur des petites lèvres est naturellement lubrifié par les sécrétions des glandes vestibulaires principales afin de faciliter la pénétration[7]. Les glandes para-urétrales participent à l'éjaculation féminine.

Acides aliphatiques

Approximativement un tiers des femmes produisent des acides aliphatiques. Ces acides sont des produits chimiques que d'autres espèces primates produisent en tant que signaux sexuel-olfactifs. Alors que se tient toujours un débat à leur sujet, les chercheurs se réfèrent souvent à eux en tant que phéromones humains. Ces acides sont produits par les bactéries normales résidentes sur la peau. La teneur en acide change avec le cycle menstruel, augmentant le jour d'après la menstruation, et faisant un pic à la moitié du cycle, juste avant l'ovulation.

Menstruations

La période des « règles » (ou période menstruelle) est caractérisée par des flux ou saignements plus ou moins importants qui s'écoulent du vagin par la vulve. Certains dispositifs hygiéniques comme le tampon hygiénique ou la coupe menstruelle recueillent le flux à l'intérieur du corps ; la serviette hygiénique les recueille à la sortie de la vulve. Un changement régulier est important pour une meilleure hygiène.

Cycle de la réponse sexuelle

Article détaillé : Cycle humain de la réponse sexuelle.

Au cours des activités érotiques, l'excitation sexuelle entraîne un certain nombre de modifications physiques dans la vulve. L'excitation peut se décomposer selon les travaux de Masters et Johnson en quatre phases un peu arbitraires : l'excitation, le plateau, l'orgasme et la résolution.

Phase d'excitation

L'excitation sexuelle commence par la lubrification vulvo-vaginale qui agit autant à l'intérieur qu'à l'extérieur du vagin : la cyprine s'écoule des glandes vestibulaires principales pour lubrifier les petites lèvres. À l'intérieur du vagin, une vasocongestion (le sang qui s'accumule) se forme dans les parois vaginales et provoque de l'humidité qui suinte le long des parois. Cette humidité finit par s'amasser en fines gouttelettes qui perlent alors dans un flux qui sort du vagin pour humidifier la vulve. Les grandes lèvres s'aplatissent et s'écartent l'une de l'autre, le clitoris et les petites lèvres augmentent en taille.

Contrairement aux hommes, chez qui l'excitation sexuelle produit des variations manifestes et notamment une turgescence, certaines femmes peuvent ne pas avoir conscience de la lubrification vaginale et de l'engorgement du sang dans la vulve.

Phase en plateau

La vaso-congestion des tissus profonds dans le vagin provoque son gonflement, ce qui fait diminuer de taille l'orifice vaginal d'environ 30 %. L'érection du clitoris est de plus en plus forte, et son gland se déplace vers la symphyse pubienne, restant dissimulé par le prépuce au début de l'excitation mais en deuxième temps, apparaît et disparaît à travers le capuchon en cas d'excitation continue[10].

Les petites lèvres augmentent considérablement, environ 2 à 3 fois en volume : béantes, elles affichent l'ouverture vaginale. Tumescentes, elles changent considérablement de teinte colorée, allant du rose au rouge chez les femmes qui n'ont pas eu la charge d'un enfant (nullipares), ou au rouge (très) vif (couleur vin) chez celles qui ont eu un ou plusieurs enfant(s) (primipares ou multipares).

Les grandes lèvres deviennent plus plates et participent à la contraction musculaire pendant l'excitation et durant l'orgasme chez les femmes nullipares. Chez les femmes multipares qui développent un réseau vasculaire plus étendu, les grandes lèvres peuvent augmenter dans ce cas de 2 à 3 fois de volume sous l'effet de la vaso-congestion.

À ce stade, un rapport vaginal peut se faire dans les meilleures conditions.

Orgasme

Article détaillé : Orgasme.

Immédiatement avant l'orgasme, le clitoris devient exceptionnellement engorgé, ce qui fait disparaître le gland sous le prépuce clitoridien tumescent. La théorie veut que cela soit pour protéger le gland devenu sensible au cours de l'orgasme. Cependant, quelques réserves sont émises sur le fait que cela soit le cas, puisque dans la structure masculine homologue, le pénis, le même engorgement se produit avant l'orgasme, dont la fonction est censée allonger le pénis aussi près que possible vers le col de l'utérus avant l'éjaculation.

Des contractions musculaires rythmiques et involontaires se produisent dans le tiers externe du vagin, ainsi que dans l'utérus et autour de l'anus. Il s'en produit d'abord une environ toutes les 0,8 secondes, puis elles deviennent moins intenses et plus espacées aléatoirement tant que l'orgasme continue. En fonction de son intensité, un orgasme peut avoir aussi peu qu'une contraction ou avoir plus de quinze contractions (dit aussi « orgasmes répétés »). Il peut aussi être accompagné chez 40 % des femmes d'une éjaculation féminine, dont la composition exacte n'est pas encore connue (parfois jusqu'à 100 ml).

Immédiatement après l'orgasme, le clitoris peut être tellement sensible que toute stimulation en est inconfortable.

Phase de résolution

La période réfractaire se caractérise par une intumescence des vaisseaux sanguins au niveau des structures externes et internes : l'afflux de sang commence à se dissiper, bien qu'à un rythme beaucoup plus lent si l'orgasme n'a pas eu lieu.

Les organes génitaux se replient dans leur emplacement initial : le clitoris se rétracte sous son prépuce ; le vagin et l'ouverture vaginale retournent à leur état normal et détendu. Le reste de la vulve, grandes et petites lèvres reviennent en position, couleur et taille normale.

Rupture de l'hymen

L'hymen se rompt théoriquement pendant le premier coït vaginal, et le sang produit par cette rupture est perçu, dans certaines cultures, comme une confirmation de virginité. Cependant, l'hymen peut également se rompre spontanément au cours d'exercices, ou être étiré par des activités normales telles que l'utilisation de tampons hygiéniques, ou être trop petit pour être apparent. Dans quelques rares cas, l'hymen peut complètement recouvrir l'ouverture vaginale, exigeant la séparation chirurgicale.

Accouchement

Pendant l'accouchement, le vagin et la vulve doivent se distendre pour s'adapter à la tête du bébé (approximativement de 9,5 centimètres). Ceci peut avoir comme conséquence un déchirement de la peau à l'ouverture vaginale, des lèvres, du clitoris. Une épisiotomie (l'incision chirurgicale prophylactive du perineum) est parfois exécutée pour limiter une possible déchirure, mais son application systématique en tant que routine chirurgicale est largement discutée actuellement.

Pathologies

Gynécologie en 1822. Position de « compromis » du médecin : à genou, pour examen des « parties honteuses » dans le respect des bonnes mœurs de l'époque.

Une liste descriptive et complète de pathologies peut être trouvée dans le chapitre XIV de la liste de codes CIM-10.

Dans la catégorie des taches et des kystes, plusieurs types d'angiome, malformation bénigne, peuvent apparaître sur la vulve. Les éphélides, qui sont des taches de rousseur, ne constituent pas une menace pour sa santé ; par contre, le kyste épidermique, la lentigine solaire et le nævus mélanocytaire peuvent faire l'objet d'une intervention médicale. La vulve attire des maladies infectieuses nombreuses, dont la blennorragie, infection sexuellement transmissible bactérienne grave si elle n'est pas traitée promptement.

D'autres infections possibles sont : la candidose vaginale, la dermatophytose (une mycose), l'herpès génital (ou « Herpes simplex »), l'hidrosadénite, le molluscum contagiosum, la vaginose bactérienne, les verrues (dues au papillomavirus ou aux condylomes acuminés), le zona (« Herpes zoster »).

Dans le domaine des maladies auto-immunes affectant la peau et les muqueuses de la vulve : l'eczéma (ou dermatite) est une forme d’allergie habituellement non-contagieuse, alors que d'autres formes plus ou moins sévères peuvent avoir des épisodes de courte durée, intermittents ou chroniques, comme le lichen plan, le lichen scléreux (rare) ou le lichen simplex ; le pemphigus profond, la pemphigoïde bulleuse, le psoriasis et la vulvite étant d'autres inflammations.

Des syndromes douloureux peuvent induire des pressions sur l’introït, l’entrée du vagin, par le vaginisme ou la vestibulite vulvaire. La vulvodynie, elle, est une douleur vulvaire diffuse, qui peut être ressentie partout dans la région vulvaire. Le cancer de la vulve est composé de tumeurs malignes : carcinome spinocellulaire (qui est le type le plus courant), le carcinome basocellulaire et le mélanome. Les symptômes du cancer de la vulve incluent des démangeaisons, une grosseur ou une plaie sur la vulve qui ne guérit pas et/ou qui s'agrandit, et cause (parfois) une gêne, une douleur, un renflement dans la région vulvaire. Les traitements peuvent indiquer une vulvectomie, le retrait d'une partie de la vulve.

L'ulcération de la vulve comprend l'ulcère de Lipschätz, le phagédénisme qui induit une destruction des tissus, qu'il soit humide ou sec, l'ulcère aphteux des lèvres vulvaires, et la maladie de Behçet. Des malformations qui sont le plus souvent congénitales sont : le vagin cloisonné, une ouverture vaginale extrêmement proche de l'urètre ou de l'anus, un hymen imperforé, un clitoris agénésique ; différentes étapes de la masculinisation des organes génitaux, y compris par fusion des grandes lèvres, une absence du vagin ou une formation partielle du vagin, l'urètre situé sur le clitoris, l'hermaphrodisme.

D'autres classifications pour des atteintes vulvaires sont : les adhérences labiales, l'épisiotomie, le lymphangiome vulvaire, la maladie de Bowen, la néoplasie intraépithéliale vulvaire, la papulose bowénoïde, la périnéodynie (une douleur périnéale), la vaginite, les varices vulvaires.

Attitudes culturelles

Pudeur

Article détaillé : Pudeur.
L'Expulsion du Jardin d'Éden, fresque de Masaccio avant et après restauration ; peinte en 1425, altérée en 1680 et restaurée en 1980 (Florence, Italie).

Dans le cas d'une fresque comme celle de L'Expulsion d'Adam et Ève du Jardin d'Éden de Masaccio, les feuilles de vigne furent rajoutées trois siècles plus tard, probablement à la demande de Cosme III de Médicis à la fin du XVIIe siècle. Lors de sa restauration dans les années 1980, les feuilles de vigne furent retirées.

Sur la statue en bronze de Diane par Houdon au musée du Louvre la vulve d'origine a été bouchée.

De nombreux sculpteurs et peintres ont choisi de ne pas représenter de vulves dans leurs œuvres, même quand ils représentaient des femmes nues. Elle était ignorée, voire bouchée à posteriori comme c'est le cas avec la statue en bronze de Diane par Houdon exposée au musée du Louvre. Cet acte de vandalisme fut commis par ceux-là même qui avaient la charge d'assurer la bonne conservation de la statue. Comme l'indique Guilhem Scherf dans le livre consacré à cette œuvre publiée par les éditions du musée, les conservateurs du Louvre firent en sorte que « la fente vulvaire fut rebouchée avec une série de six tiges en bronze, probablement filetées, insérées dans des trous forés dans le matériau, puis martelées en surface[11]. » Sur les peintures et sculptures figurant des femmes nues, la région pubienne a aussi souvent été recouverte d'un morceau de tissu ou d'une feuille de vigne.

Affichée ou dévoilée par un modèle féminin nu, la vulve était souvent montrée dépourvue de poils pubiens, indépendamment du fait que ceux-ci auraient bel et bien été visibles dans cette pose. De nos jours, les artistes japonais de l'anime et de la pornographie hentai représentent souvent les personnages féminins sans vulve pour se conformer à la censure. La vue d'une vulve glabre peut être source d'excitation sexuelle (voir acomoclitisme).

Les normes esthétiques de la représentation visuelle de la vulve en Occident ne se sont développées qu'après la vulgarisation de la pornographie visuelle. Actuellement, la désaturation des couleurs est souvent utilisée pour purger les images photographiques d'associations à caractère pornographique[réf. souhaitée].

Modifications

Les altérations les plus communes et anodines de la vulve sont le rasage des poils du pubis et l'épilation « du maillot » (poils de l'intérieur des cuisses). Plus intrusifs sont les piercings cutanés et les tatouages. L'excision et l'infibulation sont quant à elles de graves mutilations.

Épilation

Dans la culture occidentale, l'épilation de la vulve est un phénomène assez récent, surtout aux États-Unis. Cependant, elle était déjà répandue depuis plusieurs siècles (le plus souvent sous la forme d'épilation à la cire) dans de nombreux pays d'Europe de l'Est et régions du Moyen-Orient, parfois au nom de l'hygiène.

Le hadith natf ul-ibit musulman (rapporté entre autres par al-Bukhârî) recommande de se raser ou de s'épiler les poils pubiens (voir la jurisprudence islamique).

Les maillots de bain échancrés à l'aine ont incité leurs porteurs à se raser les côtés du pubis. Le rasage peut être intégral ou non, certains conservant des parties non épilées de chaque côté des lèvres ou alignées avec la fente vulvaire (voir l'article Poil pubien).

Chirurgie esthétique et piercing

Article détaillé : Piercing génital féminin.

La vulve peut être piercée ou tatouée, pour des raisons esthétiques ou autres.

La chirurgie esthétique des organes génitaux féminins comprend une chirurgie laser de resurfaçage des lèvres pour enlever les rides, un repositionnement du clitoris qui peut avoir pour but d'optimiser sa stimulation, une labiaplastie (réduction de la taille des petites lèvres) et un resserrement du vagin.

Mutilations

Article détaillé : Mutilations génitales féminines.

Une mutilation génitale est l'ablation d'une partie des organes génitaux pour des raisons culturelles, religieuses ou autres, à l'exception des raisons médicales. Ce procédé est très controversé, notamment lorsqu'il est effectué sur des mineures.

Ces mutilations prennent principalement deux formes : l'excision (ablation) du clitoris et/ou des petites lèvres, aussi qualifiée de « circoncision féminine », et l'infibulation, c'est-à-dire la suture des petites lèvres de façon à ne laisser passer que les menstruations et l'urine. Ces violences faites aux femmes entraînent une déformation permanente, ou difficilement réversible. Elles sont illégales dans un nombre croissant de pays.

Représentation artistique et symbolique

Article détaillé : Nu (thème artistique).

De tous temps, la vulve fut l'objet d'images et de symboles divers. Bien que diverses cultures aient couramment désigné la vulve comme une chose honteuse qui devait être cachée (ainsi, le terme latin pudendum qui désigne les organes génitaux externes signifie littéralement « chose honteuse »), certaines cultures ont célébré et même vénéré la vulve. Certaines sectes hindoues l'adorent sous le nom de yoni et des textes semblent indiquer une attitude similaire dans certaines anciennes religions du Proche-Orient ancien. Une telle vénération peut faire partie de croyances néopaganiques, comme certains aspects du culte de la Déesse, et peut être indiquée (vue) dans des œuvres d'art paléolithiques.

Bibliographie

  • (en) Dian Hanson, The Little Book of Pussy. A Lilliputian Library of Labial Loveliness, Taschen, 2014.
  • Dian Hanson, « Viens, Minou, Minou ! », dans : The Little Book of Pussy. A Lilliputian Library of Labial Loveliness, Taschen, 2014, p. 19-24.

Notes et références

Traduction

Références

  1. Le Petit Robert.
  2. définition du Littré - XMLLittré.
  3. (en) Sur cancerweb.ncl.ac.uk.
  4. Précis d'anatomie Grégoire et Oberlin, 1962, Baillières et fils, tome III, p. 296 à 298.
  5. « Développement embryonnaire de l'appareil reproducteur » - Gilles Bourbonnais
  6. « Sexe féminin : différenciation des glandes accessoires et différenciation du sinus urogénital ».
  7. J. -M. Bohbot, « Les sécrétions vaginales », Pelvi-périnéologie, Volume 3, Issue 1, pp 19-24, mars 2008, Résumé en ligne
  8. Leucorrhées Encyclopedia Universalis
  9. Le Sexe de la femme de Gérard Zwang.
  10. Réponse sexuelle normale chez la femme - Réseau informations médicales en sexologie.
  11. Guilhem Scherf Houdon, Diane chasseresse, édité par le service culturel du musée du Louvre, Paris 2000.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes


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