Clitoris

Le clitoris (du grec κλειτορίς, kleitorís, dérivé de κλειτύς, kleitús, pente, flanc de coteau) est un organe du sexe féminin.

Clitoris
Schéma du clitoris (en rose) et structures adjacentes.
Données
Système Appareil génital
MeSH A05.360.319.887.436

Sa partie visible se situe au sommet des petites lèvres, où il forme une proéminence de 7 à 10 millimètres de diamètre. Il se prolonge en profondeur par deux racines de dix centimètres qui entourent le vagin et l’urètre, qui se rejoignent ainsi pour former la partie visible.

Cet organe joue un rôle important dans l’excitation sexuelle et le comportement de reproduction, participant en particulier au désir sexuel et à l'orgasme[1].

Anatomie

Extrémité visible du clitoris
1 : prépuce - 2 : gland

Le clitoris possède une vascularisation abondante qui le rend érectile. C’est également l’organe le plus sensible qu’on puisse trouver chez la femme. Lorsqu’il est stimulé, il déclenche une ouverture et une lubrification du vagin.

Selon certaines études[2], les « bulbes du vestibule » — structures symétriques autour du vagin et de l’urètre — appartiennent également au clitoris. De même origine embryonnaire que le pénis, le clitoris présente une structure identique : le corps caverneuxcorpus cavernosum – correspondant aux piliers du clitoris (en) (désignés aussi sous le terme de Clitoris crus ou Crus clitoridis et qui ont dix centimètres de longueur), convergeant en avant vers la symphyse pubienne pour former le corps du clitoris (constitué du coude – appelé aussi genou – et de la hampe) ; corps spongieux correspondant aux bulbes vestibulaires qui mesurent en moyenne de trois à cinq centimètres de longueur ; gland du clitoris, recouvert par un prépuce (appelé aussi capuchon, il est formé par la partie antérieure des petites lèvres, tandis que la partie postérieure forme le frein). Le corps et le gland, seuls éléments visibles extérieurement du clitoris, ont une longueur d'environ deux centimètres et un diamètre d'un centimètre[3],[4].

La similitude avec le pénis est particulièrement visible chez la hyène tachetée, chez qui le clitoris prend les proportions et la forme d’un pénis, est complété par des grandes lèvres gonflées par deux boules graisseuses, et constitue un ensemble ressemblant alors tout à fait au sexe du mâle, rendant ainsi la distinction très difficile entre les sexes de cette espèce[5].

Chez certaines espèces de mammifères, le clitoris de la femelle renferme un os clitoridien, équivalent à l'os pénien mâle.

Représentation anatomique

En 2016, la chercheuse française en sociologie des sciences et vulgarisation scientifique Odile Fillod crée une représentation en trois dimensions de l'organe bulbo-clitoridien. S'appuyant sur la littérature scientifique disponible, elle réalise un premier modèle avec l'aide du fab lab Carrefour numérique de la Cité des sciences [6]. L'objet est d'abord destiné à apparaître dans une vidéo de la plateforme pédagogique Matilda[7] au sein d'un cours de Sciences et Vie de la Terre.

Par la suite, Odile Fillod met à disposition le fichier permettant la reproduction du modèle par imprimante 3D. Son intention est de favoriser une représentation égalitaire des corps et des sexualités[8].

Représentation 3D créée à partir du modèle d'Odile Fillod

En 2017 est édité le premier manuel scolaire présentant un schéma anatomique correct du clitoris[9]. C'est la maison d'édition Magnard, dans le manuel de Sciences et Vie de la Terre s'adressant aux classes de 4e qui propose pour la première fois une représentation complète de l'organe.

Isabelle Magnard, la directrice adjointe de la maison d'édition explique que le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes avait attiré son attention sur cette lacune, en 2014[10]. Avant 2017, le clitoris était soit absent des schémas, soit représenté uniquement par son gland. Le collectif SVT égalité, composé de professionnels de l'éducation luttant contre les représentations discriminatoires salue l'initiative[9]. De son côté, la maison d'édition Magnard assure que ce choix n'est pas militant[10].

Physiologie

La physiologie détaillée du clitoris est actuellement mal connue[11]. Les réactions physiologiques du clitoris dépendent du système nerveux autonome, qui est activé par les stimuli sexuels. Le système nerveux sympathique entraîne une constriction des vaisseaux sanguins du clitoris, tandis que le système nerveux parasympathique entraîne la dilatation de ces vaisseaux. L'engorgement sanguin durant l'excitation sexuelle provoque la dilatation des parties internes et externes du clitoris[12]. Durant l'intumescence, le clitoris est plus sensible aux stimuli érotiques[13].

Chez les mammifères (y compris ceux à œstrus), la période d’excitation de la femelle en relation avec son ovulation s’accompagne d’une émission de phéromones rendant la région génitale attirante. L’attrait de ces phéromones ayant rapproché le mâle (parfois de très loin), celui-ci y porte sa langue pour récupérer les informations phéromonales. Léchant la région génitale, il lèche le clitoris[14] et l’effet provoqué favorise, par intumescence des bulbes du vestibule, l’ouverture du vagin que le mâle pourra alors pénétrer.

Clitoris et comportement sexuel

Chez les mammifères, le clitoris (et le pénis) ont une fonction importante dans le comportement de reproduction. Les récepteurs sensoriels clitoridiens (et péniens) transmettent les sensations de la copulation vers le système de récompense[15] (flèches bleues, schéma ci-dessous), ce qui favorise le développement de la motivation sexuelle[1].

Schéma simplifié des circuits neurobiologiques qui contrôlent le comportement de reproduction chez les mammifères femelles non-primates[16]. En simplifiant, les hormones contrôlent l'activité de ces circuits innés. Elles activent la sécrétion des phéromones et désinhibent le réflexe de lordose[17]. Les phéromones du mâle (1) sont détectées et traitées par les circuits olfactifs (2 - flèches rouges). Elles déclenchent l'excitation sexuelle chez la femelle et, via l'hypothalamus, la facilitation du réflexe de lordose[18]. La monte du mâle stimule la croupe de la femelle (3) ce qui déclenche le réflexe de lordose (4 - flèches orange)[17]. La courbure du dos induit la présentation du vagin au mâle (5). Puis les sensations clitoridiennes lors de la pénétration (6) activent le système de récompense (7 - flèches bleues), induisant l'apprentissage de motivations sexuelles[15] et à rester à proximité du partenaire de copulation (attachement)[19].
Articles détaillés : Comportement de reproduction et Lordose.
Évolution des principaux facteurs neurobiologiques qui contrôlent le comportement sexuel des mammifères.

Chez les hominidés, au cours de l’évolution, la sexualité s'est progressivement dissociée des cycles hormonaux[20],[21], 90 % des gènes des récepteurs aux phéromones ont été altérés[22],[23] et le réflexe sexuel de la lordose n'est plus fonctionnel. En raison de ces modifications et altérations du système nerveux, le circuit du système de récompense relié au clitoris (ou au pénis) est le seul circuit qui reste complètement fonctionnel, d'où les informations sensorielles clitoridiennes (et péniennes) deviennent plus importantes[16]. Pour ces raisons, on observe que les activités sexuelles des hominidés changent : elles ne sont plus limitées à la copulation[24],[25], mais se développent autour de la stimulation des régions externes ou internes[26],[27] du clitoris (ou du pénis). Le comportement de reproduction a évolué vers un comportement érotique où le clitoris (ou le pénis chez l'homme) joue un rôle majeur[16],[note 1].

Chez l'être humain, les chercheurs Masters et Johnson ont observé et mesuré avec des appareils spécialisés plus de 10 000 réponses sexuelles auprès de 694 femmes et hommes. Ils ont montré que le clitoris de la femme (et le pénis de l'homme) étaient les principales régions à l'origine du plaisir sexuel, et les principales à procurer l'orgasme[28]. Le clitoris (et le pénis) sont également les principales régions du corps à l'origine des apprentissages du comportement sexuel. C'est pour ces raisons que le clitoris est la région du corps la plus stimulée au cours des activités sexuelles[29].

Les activités sexuelles stimulant le clitoris font partie des activités préférées des femmes fréquemment citées.[réf. nécessaire] (cunnilingus, pénétration vaginale, masturbation…), et qui procurent un maximum de stimulations intenses (tactiles, pression, chaleur) sur l'ensemble du clitoris (partie externe (gland du clitoris) et parties internes[30]). Ces activités sexuelles procureraient le maximum de plaisir érotique[31].

Article détaillé : Comportement érotique.

Cette préférence pour les activités érotiques génitales, tant chez les femmes que chez les hommes, favorise les activités qui permettent la fécondation et la reproduction[31].

De plus, l’orgasme féminin, induit par la stimulation externe ou interne du clitoris, provoque des contractions utérines qui faciliteraient la « remontée » des spermatozoïdes vers l’ovule, ce qui faciliterait la fonction reproductrice. [réf. nécessaire]

Pathologies

Certaines femmes seraient atteintes d’une maladie rare connue sous le nom de « syndrome d’excitation génitale persistante » (SEGP) ou PSAS pour « Persistent Sexual Arousal Syndrome ». Ce syndrome fait que ces femmes éprouvent régulièrement des excitations à point de départ génital de façon inopinée, et nécessitant parfois plusieurs orgasmes pour être soulagées[32].

Interventions non médicales

Piercing

Certaines femmes se font percer le capuchon recouvrant le clitoris ou encore le clitoris lui-même.

Excision

Article détaillé : Excision.

L’excision ou ablation du clitoris est une mutilation pratiquée de nos jours sur 100 à 140 millions de femmes dans une grande partie du continent africain. Elle se pratique par cautérisation du gland clitoridien. D’une partie du clitoris à l’ablation totale de celui-ci et des petites lèvres jusqu’à d’autres pratiques avec sutures et pose d’un anneau. L'excision est défendue principalement au nom de l’amélioration du plaisir sexuel masculin et la protection contre le désir féminin, afin que la femme ne ressente plus aucun plaisir sexuel, cela afin qu’elle n’aille pas chercher le plaisir sexuel avec d’autres hommes. L'excision est illégale dans la plupart des pays du monde[33].

Historique

Un livre, La fabuleuse histoire du clitoris[34], a été consacré à son histoire.

Vers -300, Hippocrate l’appelle « le serviteur qui invite les hôtes »[réf. nécessaire] et pensait qu’il était l’organe du plaisir féminin. Mais il pense aussi que les femmes ont une « semence » : la cyprine, et qu’elles doivent jouir pour être enceintes[35]. Ainsi au Moyen Âge, selon cette doctrine et malgré la profonde « méfiance » de l’Église vis-à-vis du plaisir charnel, les médecins préconisent des traitements pour assurer une bonne fertilité : enduire d’huile parfumée un doigt et frotter le bouton d’amour dans un mouvement circulaire.[réf. nécessaire]

C’est au XVIe siècle que la littérature médicale reconnaît l’existence du clitoris pour la première fois. En 1545 Charles Estienne identifie le clitoris auquel il attribue des fonctions urinaires[36]. Il donne lieu à des querelles : Realdo Colombo[37], qui enseigne la chirurgie à l’université de Padoue en Italie, publie en 1559 un ouvrage intitulé De re anatomica dans lequel il décrit le « siège du plaisir féminin », « un organe si joli et tellement utile ». Son successeur à Padoue, Gabriele Falloppio (qui donnera son nom aux trompes de Fallope) affirme qu’il était le premier à découvrir le clitoris en 1561[38]. À la même époque, le réputé Vesalius (prédécesseur de Colombo et de Falloppio) décrit les organes reproducteurs des femmes, mais est opposé à la normalité du clitoris, qu'il attribue à une déformation hermaphrodite[39]. En 1573, Jacques Daléchamps, médecin français justifie la clitoridectomie par une malformation hermaphrodite, à laquelle il faut ajouter sa lecture d'Aétios d'Amida et la confusion entre les mots : nymphe, nymphotomia et clitoris[40]. Le mot cleitoris apparaît en 1575 dans la langue française sous la plume d'Ambroise Paré dans la première édition de ses Œuvres[41]. Il sera ensuite supprimé dans la réédition de 1585[42].

Au XVIIe siècle, un anatomiste danois (Bartholin ?) réfute les deux déclarations de découverte du clitoris, en avançant que celui-ci était déjà bien connu par la médecine depuis le IIe siècle. En 1668, Regnier de Graaf, médecin anatomiste de Delft croit être le premier à se pencher sur la chose. Il décrit la prostate féminine et les bulbes clitoridiens du vestibule[43],[44]. À partir de Regnier de Graaf, le mot « clitoris » s'impose pour désigner cet organe[43],[45],[46],[47].

Caspar Bartholin le Jeune (1655-1738), médecin anatomiste de l'université de Copenhague détaille les glandes de Bartholin appelées maintenant glandes vestibulaires[48].

En 1751, Julien Offray de La Mettrie, médecin philosophe français, écrit L'Art de jouir, une apologie de la volupté, évoquant le bouton de rose. En 1760, Samuel Tissot, médecin suisse, dénonce vigoureusement la masturbation clitoridienne dans L'Onanisme. Dissertation sur les maladies produites par la masturbation.

Robert Bourguignon, chirurgien assistant de Dominique-Jean Larrey, lui-même chirurgien de Napoléon, exécute plusieurs ablations de clitoris le considérant comme une excroissance tumorale bénigne.[réf. nécessaire]

En 1828, le docteur Doussin-Dubreuil publie Des égaremens secrets ou de l’onanisme chez les personnes du sexe[49], dans lequel il réprouve la masturbation féminine.

À partir de 1830 jusqu'aux années 1960, environ, notamment dans les pays protestants (Allemagne, Royaume-Uni, États-Unis…), inspirés par une prohibition morale (justifiée par des travaux tels ceux de Samuel Tissot), certains médecins pratiquent l'excision pour soigner les glands du clitoris trop proéminents ou des pratiques masturbatoires (jugées déviantes à l'époque), mais également pour lutter contre la lascivité, la nymphomanie ou l'hystérie. Parallèlement, d'autres médecins se contentent de prodiguer la masturbation clitoridienne pour soulager ces trois derniers maux[50]. En France, par exemple, les médecins Thésée Pouillet (1849-1923), Pierre Garnier (1819–1901) ou Paul Broca (1824-1880) préconisent l'excision pour lutter contre l'onanisme[51].

En 1840, le médecin Charles Négrier publie ses Recherches anatomiques et physiologiques sur les ovaires dans l'espèce humaine. Il dissocie l'orgasme féminin de l'ovulation et de la procréation en décrivant le cycle menstruel.

Clitoris disséqué par Kobelt en 1844.

En 1844, le Dr Georg Ludwig Kobelt (en), professeur d'anatomie à l'université de Fribourg, publie De l'appareil du sens génital des deux sexes dans l'espèce humaine et dans quelques mammifères[52], où il décrit avec précision les deux sexes, dont le clitoris, y compris ses ligaments suspenseurs[53].

En 1865, Isaac Baker Brown (en), médecin gynécologue anglais, président de la Medical Society of London (en), préconise la clitoridectomie (excision) comme traitement de l'épilepsie, de la catalepsie et de l’hystérie, sans le consentement ou la compréhension de la patiente ou de sa famille[54],[55]. En 1875, Edouard Van Beneden, embryologiste, professeur de zoologie à l'université de Liège, met au jour le mécanisme de la fécondation de l'ovule par les spermatozoïdes. Le clitoris est déclaré « organe inutile ». En 1876, Oskar Hertwig, professeur de zoologie à l'université d'Iéna, publie Das Werden der Organismen, eine Widerlegung der Darwinschen Zufallslehre (L'Évolution des organismes, réfutation des Voyages aléatoires de Darwin), où il décrit la rencontre de l'ovule et du spermatozoïde engendrant le fœtus. Le courant « ovuliste » bannit, quasiment, le clitoris des manuels d’anatomie jusqu'en 1998, et la masturbation clitoridienne, de la bienséance jusqu'à 1968.

En 1880, Alexander Skene, médecin professeur de maladies de la femme au Long Island College Hospital (en), détaille les glandes de Skene[56].

En 1905, Sigmund Freud, médecin neurologue de Vienne, publie ses Trois essais sur la théorie sexuelle. Il y infantilise une sexualité clitoridienne non organisée. Selon lui, seul un orgasme vaginal serait digne d'une sexualité adulte et structurée.

En 1941, Orson Welles réalise Citizen Kane, insistant sur le « bouton de rose », mais il semble que nombre de ses contemporains n'en aient pas compris l'allusion.

En 1946, Marie Bonaparte, freudienne passionnée, se fait déplacer chirurgicalement le clitoris afin qu’il soit plus facilement excité lors du coït, qui, selon Freud, était le seul acte valable de plaisir : elle n’en a cependant jamais été pleinement satisfaite. Elle écrit d’ailleurs, sous le pseudonyme de A.E. Narjani, un article intitulé « Considérations sur les causes anatomiques de la frigidité chez la femme », dans lequel elle explique la frigidité féminine par une fixation clitoridienne induite par une distance trop grande entre le clitoris et le vagin. Elle appuie sa thèse par la mesure de la distance du clitoris et du méat urétral sur une population de 200 femmes, prises au hasard. Au sujet du clitoris, elle écrit :

« Les hommes se sentent menacés par ce qui aurait une apparence phallique chez la femme, c’est pourquoi ils insistent pour que le clitoris soit enlevé[57]. »

En 1976, Shere Hite, sexologue américaine puis allemande, publie son Rapport Hite, dans lequel elle place le clitoris en bonne place (« Un choix qui va lui valoir de quitter le territoire, et de renoncer à sa nationalité américaine ! » aurait-on dit).

En 1998, Helen O’Connell, urologue au Royal Melbourne Hospital (en), publia un article : Anatomical relationship between uretha and clitoris[2] où elle redécouvre et approfondit[36] les travaux oubliés du Dr Georg Ludwig Kobelt (en). En effet, au cours d'une opération de la prostate, ses pairs lui avaient bien montré le nerf érecteur chez l'homme. Mais, elle n'avait pas trouvé de représentation de tels nerfs, chez la femme, dans les manuels d'anatomie à sa disposition[58],[59],[60] (notamment le Gray's Anatomy, édition 1948).

En 2009, Odile Buisson gynécologue et Pierre Foldes, urologue à l’hôpital de Saint-Germain-en-Laye, utilisent la sonographie pour explorer le clitoris et l'orgasme féminin[26]. « The G-spot could be explained by the richly innervated clitoris », le point G peut être expliqué par la riche innervation du clitoris […] et ses relations anatomiques avec la paroi antérieure du vagin. Ils montrent également la turgescence des bulbes (clitoridiens) du vestibule (entourant l'entrée du vagin).

Cette nouvelle notion anatomique que l’on doit au Dr Helen O’Connell (Royal Melbourne Hospital – Australie) en 1997 remet en cause la classification fort décriée entre « clitoridienne » et « vaginale » car la stimulation vaginale entraînerait automatiquement une stimulation des bras profonds du clitoris.


En 2017 en France, le clitoris est enfin correctement représenté dans un manuel scolaire des Editions Magnard[61].

Voir aussi

Arts plastiques

En 2012, l’artiste conceptuel et photographe américaine Sophia Wallace lance sont projet d’exposition virale nommé CLITERACY : 100 NATURAL LAWS, contraction de « Clitoris » et « Litteracy » ou « alphabétisation »[62]. Ce programme artistique pluridisciplinaire vise à une meilleure connaissance du corps féminin et plus particulièrement du clitoris. Les installations comprennent notamment la première sculpture anatomiquement correcte du clitoris. Sophia Wallas souhaite ainsi briser les tabous associés aux organes génitaux féminins et féminisés[63]. En 2016, elle se positionne à nouveau contre l'obscurantisme entourant la sexualité féminine avec le projet Over and Over and Over[64].

Bibliographie

  • La Caresse de Vénus : les rêves secrets du clitoris, Gérard Leleu, Paris, Éditions France loisirs, 237p, 2005, ISBN 274418862X
  • La Revanche du clitoris, Maïa Mazaurette, Docteur Damien Mascret, La Musardine, coll. L'attrape-corps, 189p, 2008, ISBN 2842717678
  • Un petit bout de bonheur : petit manuel de clitologie, Rosemonde Pujol, Préface d'Édouard Launet, Paris, Jean-Claude Gawsewitch Éditeur, coll. Coup de gueule, 189p, 2007, ISBN 2350131009
  • La Fabuleuse Histoire du clitoris, Jean-Claude Piquard, Préface de Julie Muret, H&O, Coll. Au féminin,188p, 2013, ISBN 284547265X
  • L'origine du monde, Liv Strömquist, traduction de Kirsi Kinnunen, Rackham, 2016, ISBN 2878271971
  • Les joies d'en bas : Tout sur le sexe féminin, Tegnehanne, Nina Brochmann, avec la contribution d'Ellen Stokken Dahl, traduction de Céline Romand-Monnier, Actes Sud, coll. Questions de santé, 448p, 2018, ISBN 2330090536
  • Entre mes lèvres, mon clitoris, Confidences d'un organe mystérieux, Alexandra Hubin, Caroline Miche, Eyrolles, coll. Maîtriser l’Énergie, 160p, 2018, ISBN 2212568770

Filmographie

  • Michèle Dominici, Variety Moszinski et Stephen Firmin, Le Clitoris, ce cher inconnu , documentaire franco-britannique, 2004 (voir le site du film)
  • Le Clitoris, court métrage d'animation de Lori-Malépart Traversy inspiré de l'oeuvre de Jean-Claude Piquard “La Fabuleuse Histoire du Clitoris”, 2016. (voir le film en ligne)[65]

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. Les distinctions entre “comportement sexuel”, “comportement de reproduction” et “comportement érotique” sont expliquées dans les articles Comportement érotique et Comportement de reproduction. Ces expressions ont été proposées par les auteurs Martin H. Johnson et Barry J. Everitt dans leur ouvrage Reproduction, 5e edition, publié chez De Boeck Université en 2001, car les différences neurobiologiques, cognitives et comportementales entre les espèces modifient la dynamique du comportement sexuel. L'ouvrage qui présente le plus de vérifications expérimentales de ces distinctions est Functional and dysfunctional sexual behavior du neurobiologiste Anders Agmo.

Références

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  6. « Clitoris au Carrefour numérique », sur http://carrefour-numerique.cite-sciences.fr, (consulté le 28 mai 2018)
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  8. « Un clitoris en 3D pour expliquer le plaisir aux élèves », sur http://www.liberation.fr, (consulté le 28 mai 2018)
  9. « Pour la première fois le clitoris apparaît dans un manuel scolaire », sur Leparisien.fr, (consulté le 13 juin 2018)
  10. « Le clitoris représenté pour la première fois dans un manuel scolaire », sur Francetvinfo.fr, (consulté le 13 juin 2018)
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