Zecca

La zecca est un terme italien qui désigne l'« hôtel de la Monnaie » ou de manière plus générique, la Monnaie, l'institut d'émission qui produit la monnaie d'un territoire politique.

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On écrit una zecca, mais on trouve aussi les formes ceca, cecha ou ceccha : ce mot vient du mot arabe sikka, le coin. De fait, c'est le lieu où un État fait frapper ses pièces[réf. nécessaire].

La Zecca de la République de Venise

Quart de ducat ou un demi sequin vénitien.

La Zecca du duché de Castro

La Zecca de Castro, qui rappelle en partie celle construite à Rome en 1507 (muraille de travertin) fut entre les premiers édifices à être réalisé en date du . Le cardinal Guido Ascanio Sforza, confirmait à son oncle Pier Luigi Farnese, premier duc de Castro, la pleine faculté de frapper des monnaies de n'importe quelle forme et valeur et l'autorisait à importer, libre de tout droit, dans son État, la quantité voulue d'or, d'argent et autre métal monétaire.

À ce point tout est prêt pour l'entrée en fonction de la Zecca, en ce qui concerne les petites monnaies (Baiochetto et Denaro (Denier)) ; pour l'imagerie : les armes Farnèse au droit et le Saint patron (San Savino) au verso, avec les écrits sur le contour : "Pierluigi Farnese Duca di Castro" au droit et "Sain Savino" au verso. On commence à battre la petite monnaie vers 1538-1540.

Le est une date importante pour l'avenir de la Zecca de Castro : après d’exténuantes tentatives diplomatiques et rencontres, le pape Paul III réussit à obtenir de l'empereur Charles Quint pour son fils Pierre-Louis, l'autorisation d’inféoder le Duché de Parme et de Plaisance, et de donner le Duché de Castro et Comté de Ronciglione à son fils Octave Farnèse. Puis arrive la "punzoneria grande" (gros poinçon) et on commence à battre la grosse monnaie : écu d'or (scudo), Paolo d'argent, Gros et Demi-gros en argent.

Le nouveau chaos : le meurtre à Plaisance du duc Pierre-Louis, œuvre de conjurés impériaux (dont le comte Anguissola) ; le duc Octave Farnèse se hâte de sauvegarder son "nouveau" duché de Plaisance (il y réussira seulement en 1550) et de Parme (en 1556), en laissant Castro à son frère cadet Horace Farnèse (en pratique, de 1546 jusqu'à sa mort en 1583, c'est leur frère aîné, le cardinal Alexandre Farnèse, qui l'administrera).

Vraisemblablement, on continua à battre à Castro les vieilles monnaies de Pierre-Louis jusqu’à la fermeture définitive, en 1548 ou au-delà de, mais de toute façon avant 1564, comme le montre la découverte d'une maçonnerie en travertin au-dessus du portail, avec la date incrustée dans le tuf. Ensuite (jusqu’à la fin en 1649 avec la destruction commandée par Innocent X) circula pour le Duché de Castro ; la "grosse" et "petite" monnaies de Pierre-louis (frappée respectivement dans les périodes 1546-1548 et 1540-548) et celles de la Zecca de Rome ou de État Ecclésiastique (preuves de la circulation de la monnaie de Castro de Pierre-Louis jusqu’à la fin du XVIe siècle).

Les monnaies frappées par la Zecca de Castro appartiennent à deux groupes :

  • Grosse monnaie : ecu d'or, paolo d'argent, gros en argent, moyen gros en argent
  • Petite monnaie : baiocchetto en argent, denaro (Denier)

La Zecca du duché de Parme

Lors de la création du duché, le duc Pierre-Louis obtient du pape Paul III de pouvoir frapper monnaie[1], renouvelant ainsi un droit ancestral. En effet, l’histoire de la monnaie, à Parme et à Plaisance, débute probablement sous le règne du roi Didier de Lombardie mais c’est Charlemagne qui, au cours d’un de ses séjours à Parme (781 ou 787), aurait donné le droit de battre monnaie, comme en témoignent deux pièces avec les lettres PARM. Un « Hôtel des monnaies », la zecca en italien, aurait donc été fondé à m'époque du premier duc, dans les deux villes[2].

L'émission de monnaie se poursuit durant toute la durée du duché, d’abord sous les Farnèse, depuis Alexandre, avec un des premiers thalers de 80 sous frappé dans la péninsule italienne, jusqu'à Ranuce II. Suivant les périodes, les monnaies portent le nom de sou, ducatone ou lire[2].

Ferdinand de Bourbon rénove l’Hôtel des monnaies sous l’impulsion de Du Tillot. En raison de son éloignement de la cour, ce n’est qu'en 1783 que l'Hôtel des monnaies produit des pièces, une demi-lire, une doppia da otto et une doppia da tre. Ferdinand Ier, apprenant que des pièces étrangères identiques à celles émises mais d’une valeur inférieure circulent dans le duché, rappelle toutes les pièces nationales pour les marquer et les différencier des pièces étrangères. Il ordonne aussi que le cours des monnaies des villes de Plaisance et Parme soit uniformisé et, en 1799, l’Hôtel des Monnaies de Plaisance est fermé[2].

Sous l’occupation napoléonienne, l’Hôtel des monnaies est mis en sommeil et Moreau de Saint-Méry conserve le système monétaire des Bourbons. Un décret impérial de établit le rapport entre la monnaie parmesane et le franc, 4 lires et 1 sous pour 1 franc avant d’évoluer à 4 lires, 4 sous et un denier en 1809[2].

Sous Marie-Louise, le matériel de l’Hôtel des Monnaies de Parme est jugé inutilisable et c’est l’Hôtel des monnaies de Milan, alors capitale du royaume lombardo-vénitien, un état satellite de l’empire d’Autriche, qui est sollicité. Au cours de cette période, le système monétaire s’avère fluctuant : les monnaies étrangères sont en libre circulation et sont équivalentes à la monnaie nationale, ce qui a un effet néfaste sur le commerce. Pour mettre fin à ce désordre, un décret du prévoit la mise en circulation de pièces d’or et d’argent, des lires, qui sont frappées à Milan. Ce n’est que dix ans plus tard qu'un taux de change est mis en place pour les monnaies étrangères[2].

Après le retour des Bourbons au pouvoir, Charles III envisage de rouvrir l’Hôtel des monnaies. Il confie cette tâche à Donnino Bentelli qui réalise une pièce de cinq lires qui n'est jamais mis en circulation en raison de l’assassinat du duc. En 1859, avec l’annexion du duché par le royaume de Sardaigne, l’Hôtel des monnaies disparaît définitivement[2].

Autres Zecca

Notes et références

Notes

    Références

    1. Parente, p. 378.
    2. (it) Michele Lopez, « Aggiunte alla zecca e moneta parmigiana del Padre Ireneo Affo » (consulté le )

    Bibliographie

     : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

    • (it) Maria Parente, Archivio di Stato di Parma (lire en ligne). 
      Archives d'État de Parme

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

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