XXIVe dynastie égyptienne

Ladite XXIVe dynastie pharaonique est généralement classée comme la quatrième dynastie de la Troisième Période intermédiaire de l'Égypte antique. Cette dynastie, contrairement à ce qui a longtemps été cru, ne descend pas d'une lignée de chefs des tribus Mâchaouach et Libou, mais d'une famille de prêtres de Saïs d'origine inconnue[1].

Histoire

La XXIVe dynastie est une courte et donc éphémère dynastie de pharaons qui ont leur capitale à Saïs, dans le delta occidental du Nil.

Tefnakht

Tefnakht forme une alliance des roitelets dudit Delta, avec l'appui desquels il tente de conquérir la Haute-Égypte ; sa campagne attire l'attention du roi de Nubie, Piye, qui note sa propre conquête, et la sujétion de Tefnakht de Saïs et de ses pairs, dans une inscription bien connue. Tefnakht est toujours appelé le « Grand Chef de l'Ouest », sur la stèle de la victoire de Piye, et sur deux stèles datant des années 36 et 38 du règne de Sheshonq V.

On ne sait pas s'il a jamais adopté un titre royal officiel. Cependant, Olivier Perdu[2] soutient qu'un certain Shepsesre Tefnakht de Saïs n'était pas, en fait, la célèbre Némésis de Piye. Olivier Perdu a mis en avant une stèle de donation récemment découverte, provenant d'une collection privée ; le document est daté de l'an 2 de Nékao Ier de Saïs, et est semblable dans le style, l'épigraphie et le texte, à la stèle de donation de Shepsesre. Cependant, les arguments d'Olivier Perdu ne sont pas acceptés par la plupart des égyptologues, qui croient que la stèle de Shepsesre Tefnakht, d'Athènes et de l'an 8, était très probablement de Tefnakht.

Ce serait en tout cas à Tefnakht, voire à Osorkon IV de Tanis, dernier pharaon de la XXIIe dynastie elle-même finissante, parfois considéré comme un pharaon de la XXIIIe dynastie (ou même au successeur de Tefnakht infra, Bakenranef ?), plutôt qu'à Piânkhy a priori, l'initiateur de la XXVe dynastie en tant que pharaon, et à ce titre le successeur d'au moins ledit Osorkon, que, selon le second Livre des rois de la Bible hébraïque, c'est-à-dire de l'ancien testament chrétien pour l'essentiel, leur contemporain le roi d'Israël Osée aurait envoyé des messagers, à So (Saïs), vers -725 ou 724, pour tenter d'affranchir son propre pays du tribut payé à l'Assyrie, au mécontentement du nouveau roi assyrien Salmanazar V[3]. À moins que Piânkhy ait été lui-même considéré par la Bible comme roi de Saïs, en tant que suzerain, sinon souverain direct (?), voire donc par l'intermédiaire de l'un de ses rivaux pour le titre de pharaon, dont Tefnakht (vassalisé(s) ?).

Le futur roi Tefnakht II, s'il a existé, aurait été un proche prédécesseur de Nékao Ier. Tefnakht II et Nékao Ier ont régné comme des rois saïtiens locaux, de -695 à 688 pour le premier (non mentionnés dans le tableau infra), soit pendant l'ère dynastique nubienne et en partie sous Taharqa, mais précurseurs de la future XXVIe dynastie pharaonique (cf. les tableau et arbre généalogique(s) de celle-ci).

Bakenranef

Le successeur de Tefnakht, Bakenranef, prend définitivement le trône de Saïs, et le nom royal de Ouahkarê. Son autorité est reconnue dans une grande partie du Delta, y compris à Memphis, où plusieurs stèles de Sérapeum de l'an 5 et de l'an 6 de son règne ont été trouvées. Cette dynastie aurait soudainement pris fin lorsque Chabaka, le deuxième roi de la XXVe dynastie, attaque Saïs, capture Bakenranef, et le fait brûler vif. Bien que les traditions manéthonienne et classiques maintiennent que c'est l'invasion de Chabaka qui fait rentrer l'Égypte sous domination kouchite, ce roi brûlant son opposant Bakenranef (ou Bocchoris) vivant, il n'y a aucune preuve directe que Chabaka ait lui-même tué, sinon destitué, Bakenranef, et bien que les savants anciens acceptent la tradition, elle a été récemment traitée avec plus de scepticisme[4].

Pharaons de la XXIVe dynastie

 Pharaon Règne[5]  Capitale  Tombe Momie
Tefnakht -727 à -716 Saïs Nécropole royale de Saïs?  ?
Bakenranef -716 à -712 Saïs Nécropole royale de Saïs?  ?

Notes et références

  1. (it) P. R. Del Francia, Di una statuette dedicate ad Amon-Ra dal grande capo dei Ma Tefnakht nel Museo Egizio di Firenze : atti del V Convegno Nazionale di Egittologia e Papirologia, Florence, S. Russo, , p. 94
    « Tefnakht n'était pas d'ethnie Libou. Si nous appliquons ce même critère au moment de la première confrontation de Tefnakht contre Osorkon (vers -740), sachant que même dans ce cas le vainqueur a, pour ainsi dire, hérité de tous les titres détenus par les vaincus, dans un sens plus large, le sacerdoce, en même temps que le titre de grand chef Mâ, il ne peut y avoir aucun doute que Tefnakht n'avait, en tant qu'origine familiale, aucun lien avec l'ethnie Mâchaouach, contrairement à ce que Yoyotte avait supposé. »
  2. Olivier Perdu, « La Chefferie de Sébennytos, de Piankhy à Psammétique Ier », Revue d'Égyptologie 55 (2004), p. 95-111.
  3. Bible, 2R 17 , 4 (2è Livre des rois, chapitre 17, verset 4).
  4. (en) Steffen Wenig, Studien Zum Antiken Sudan : akten Der 7. Internationalen Tagung Für Meroitische Forschungen Vom 14. Bis 19. September 1992 in Gosen/bei Berlin, Otto Harrassowitz Verlag, , 725 p. (ISBN 978-3-447-04139-3, lire en ligne), p. 203.
  5. Plusieurs dates peuvent exister ; voir le détail à la page de chaque pharaon.

Bibliographie

  • Damien Agut et Juan Carlos Morena-Garcia, L'Égypte des pharaons : de Narmer à Dioclétien, Paris, Belin, coll. « Mondes anciens », , 847 p. (ISBN 978-2-7011-6491-5 et 2-7011-6491-5).

Liens externes

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