Virginie Efira

Virginie Efira, née le à Schaerbeek (Région de Bruxelles-Capitale), est une actrice belgo-française. Elle a débuté en tant qu'animatrice à la télévision belge.

Virginie Efira
Virginie Efira lors du Festival de Cannes 2021.
Naissance
Schaerbeek, Belgique
Nationalité Belge
Française (depuis 2016)
Profession
Films notables 20 ans d'écart
Le Goût des merveilles
Elle
Victoria
Le Grand Bain
Adieu les cons
Benedetta

Animatrice de télévision de 1998 à 2008, elle commence sa carrière de comédienne en 2004. Au cinéma, elle est surtout connue comme tête d'affiche de comédies romantiques : L'amour, c'est mieux à deux (2010), La Chance de ma vie (2011), 20 ans d'écart (2013), Le Goût des merveilles (2015) et Un homme à la hauteur (2016).

Elle opère ensuite un virage dramatique en tenant le rôle-titre du film indépendant Victoria (2016), réalisé par Justine Triet, qui lui vaut une nomination au César de la meilleure actrice. Elle confirme sous la direction de Catherine Corsini avec Un amour impossible (2018), d'Anne Fontaine avec Police (2020), d'Albert Dupontel avec Adieu les cons (2020) et de Paul Verhoeven avec Benedetta (2021).

Biographie

Enfance et formation

Fille du professeur André Efira, médecin oncologue, et de Carine Verelst, esthéticienne, artiste puis restauratrice dans le Luberon (France), Virginie Efira a une sœur joueuse de football américain, un frère peintre et un second qui construit des cabanes dans les arbres en Amérique du Sud[1].

Elle a des origines juives, mais a reçu une éducation athée[2]. Ses parents ont divorcé quand elle avait 9 ans[3].

Elle étudie le latin, les mathématiques, la psychologie et les sciences sociales, et entre ensuite à l'Institut national supérieur des arts du spectacle puis au conservatoire pour faire du théâtre[4], études qu'elle ne termine pas[5].

Présentatrice de télévision (1998-2008)

La carrière d'animatrice de télévision de Virginie Efira débute en 1998 sur la chaîne belge Club RTL quand Marc Nivesse, producteur de Mégamix, émission pour adolescents, la choisit pour animer l'émission avec Lidia Gervasi[6]. En 2000, Virginie participe, aux côtés de Patrick Ridremont, son futur époux, à l'émission Night Shop dans une courte séquence humoristique pour la chaîne Canal+ Belgique[7]. En septembre 2002, RTL-TVi lui propose l'animation des quotidiennes et des émissions en première partie de soirée (avec Frédéric Herbays) de Star Academy en Belgique puis de À la Recherche de la Nouvelle Star, toujours en Belgique[7].

Repérée par la chaîne de télévision française M6 en 2003, à l'occasion d'un casting pour l'émission de météo, elle devient rapidement la figure du divertissement de la chaîne[8]. En 2003, elle co-anime la finale d'Opération séduction ; puis présente, entre autres, Le Grand Zap, La Saga des…, Follement Gay, Absolument 80/90, Le Grand Piège ou encore Drôles d'équipes[9],[10],[11],[12]. Toujours sur M6, elle présente Classé Confidentiel, en 2005, puis remplace, en 2006, Benjamin Castaldi parti à TF1, pour présenter la Nouvelle Star[13],[14]. Virginie Efira continue également de présenter des émissions ponctuelles en Belgique, sur RTL-TVi. Elle signe avec Canal+ en juin 2008, abandonnant ainsi la présentation de Nouvelle Star sur M6. Elle anime sur Canal+ une émission de divertissement, Canal Presque, avec Ahmed Hamidi, un ex-auteur des Guignols, et avec comme invités pour la première Omar et Fred[15].

En 2010, elle déclare dans Paris Match qu'elle ne refera plus d'animation télé « à moins d'avoir cinq enfants qui n'ont plus rien à manger »[16] et se concentre dorénavant sur sa carrière de comédienne et d'actrice qui elle l'espère sera variée dans les propositions entre cinéma d'auteur et comédie populaire[17]. La même année, elle participe à l'émission de Frédéric Lopez Rendez-vous en terre inconnue, où elle rencontre une minorité mongole, les Tsaatan. L'émission, diffusée sur France 2, fait un record d'audience avec 8,1 millions de téléspectateurs[18]. En 2013, elle est à nouveau invitée par Frédéric Lopez dans l'émission La Parenthèse inattendue, aux côtés de Philippe Gildas et Tony Estanguet[19].

Doublage et comédienne de télévision (2004-2008)

Sa carrière de comédienne commence avec le doublage du personnage de Liz Wilson, jouée par Jennifer Love Hewitt, dans Garfield le film, en 2004, et Garfield 2 en 2006. Elle tourne ensuite dans le court métrage Africains poids moyens, film belgo-congolais de Daniel Cattier présenté l'année suivante au 20e Festival international du film francophone de Namur.

En 2005, Virginie Efira est la voix française du personnage de Piper dans le film d'animation Robots. Elle joue ensuite dans une pièce de théâtre en Belgique, Pour ses beaux yeux de René de Obaldia, au théâtre de la Valette. En 2006, Virginie Efira tourne une fiction de cinquante-deux minutes pour la chaîne et le téléfilm Un amour de fantôme aux côtés de Bruno Putzulu et d'Amanda Lear[20]. Elle interprète également l'épouse de Bohort dans la série française Kaamelott, le temps de deux épisodes.

En 2007, elle joue son propre rôle dans Off Prime, avec Alban Lenoir et Simon Astier, série humoristique réalisée par Bruno Solo, Simon Astier et Stéphane Kopecky dont deux saisons seront tournées, et programmées par la chaîne M6 jusqu'en avril 2008[21],[22]. L'année suivante, Virginie Efira joue le rôle d'une prostituée dans la pièce sulfureuse Nathalie de Philippe Blasband, où elle reprend le rôle tenu au cinéma par Emmanuelle Béart quelques années plus tôt[23].

Actrice de comédies (2010-2015)

Virginie Efira en 2012, lors de la présentation de Dead Man Talking au Festival international du film francophone de Namur.

En 2010, Philippe Lefebvre dans Le Siffleur lui offre son premier rôle important dans un long métrage avec Thierry Lhermitte et François Berléand. Mais c'est dans un registre romantique qu'elle s'impose : elle obtient son premier succès au cinéma avec L'amour c'est mieux à deux, avec notamment Manu Payet et Clovis Cornillac. Elle poursuit avec une autre comédie romantique, sortie en 2011, La Chance de ma vie, face à François-Xavier Demaison. La même année, elle évolue dans la satire franco-belge Mon pire cauchemar, sous la direction d'Anne Fontaine, et aux côtés d'Isabelle Huppert, Benoît Poelvoorde et André Dussollier. En 2012, elle est la voix française de Mavis (la fille de Dracula) dans le film d'animation Hôtel Transylvanie.

L'année 2013 est marquée par la sortie de cinq films. Elle partage l'affiche de la comédie dramatique Cookie, avec Alice Taglioni, et devant la caméra de Léa Fazer ; tient le premier rôle féminin de la comédie franco-belge Dead Man Talking, réalisée par son ex-mari Patrick Ridremont ; fait partie de la comédie chorale Les Invincibles, aux côtés de Gérard Depardieu, Atmen Kelif, Édouard Baer et Daniel Prévost ; s'essaye au drame en donnant la réplique à François Cluzet pour le drame En solitaire, réalisé par Christophe Offenstein ; mais finalement confirme de nouveau dans un registre romantique : son interprétation d'une rédactrice en chef d’un magazine de mode dans le long-métrage de David Moreau, 20 ans d'écart, est saluée, face au jeune premier Pierre Niney, pensionnaire de la Comédie-Française. Pour Le Monde, cette comédie « pétillante et enlevée, portée par un charmant duo très en phase, sans prétention ni légèreté maladive, est un divertissement de choix »[24]. Le film est un succès et permet à Virginie Efira de faire un premier pas vers la reconnaissance critique :

« En sortant de la télévision, j’avais bien conscience que ça n’était pas le cinéma d’auteur qui allait venir à moi, mais plutôt la comédie populaire. Je trouvais ça noble, mais c’est un genre qui ne me touche pas particulièrement en tant que spectatrice. J’ai essayé d’en faire quelque chose, je pense y avoir déjà réussi dans 20 ans d’écart. Ici, je suis vraiment fière du film[25]. »

L'actrice est élue femme de l'année 2013 par le magazine GQ[26].

En 2015, elle défend trois films. Elle tient le rôle d'une mère de famille dans la comédie de Jean-Pierre Améris, Une famille à louer[27]. Se fait diriger par Emmanuel Mouret pour la comédie de mœurs Caprice ; et partage l'affiche de la comédie dramatique Le Goût des merveilles, écrite et réalisée par Éric Besnard, avec un autre pensionnaire de la Comédie-Française, Benjamin Lavernhe. La même année, elle fait partie du jury du 26e Festival du film britannique de Dinard, présidé par Jean Rochefort.

Ces différents films passant inaperçus, elle tente de s'aventurer vers des rôles plus dramatiques et sombres, comme elle l'explique en 2018 : « J’évite les films qui ne reposent que sur des recettes. Je n’aime pas le formatage. L’idée de s’adresser au plus grand nombre est la plus noble qui soit, mais elle ne doit pas interdire l’exigence et l’originalité. Peu de cinéastes parviennent à cet équilibre. Parfois, les gens me soupçonnent de ne plus aimer jouer dans des comédies. Ils se trompent : j’adore ça ! Simplement, je refuse les projets prévisibles pour privilégier les partitions plus singulières »[28].

Virage dramatique (2016-2018)

Virginie Efira en 2016.

L'année 2016 marque un tournant dans sa carrière. Dans la comédie dramatique Victoria, écrite et réalisée par Justine Triet, elle interprète une avocate divorcée, mère de deux enfants, en passe de s’effondrer nerveusement : « En lisant le scénario, j’ai vu la qualité de nuances du personnage, la largesse de ce qu’il charrie. J’ai senti que le film serait vaste, joyeux, dense... À ce moment-là, je ne me suis pas dit pour autant que je passais un cap. J’étais juste enthousiaste et heureuse ! »[29] Le film fait sensation lors de sa présentation au Festival de Cannes où il est comparé aux comédies d'Howard Hawks, de Billy Wilder ou encore de Blake Edwards[30]. La performance de Virginie Efira est unanimement saluée par la critique, qui y voit « assurément son rôle le plus accompli – le plus dense, parce qu’il est à la fois le plus léger et le plus grave »[5]. Pour Le Parisien, l'actrice « prouve qu'elle est une très grande actrice » tandis que Les Inrockuptibles estime qu'elle est « ici génialissime, en état de grâce, se prêtant à un comique à la fois verbal et burlesque qui culmine lors d’une exquise plaidoirie (sous chimie) »[31],[32]. Sa prestation lui vaut de recevoir le Magritte de la meilleure actrice et d'être nommée au César dans la même catégorie.

La même année, elle fait partie du casting international réuni par le cinéaste néerlandais Paul Verhoeven pour le thriller psychologique Elle, mené par Isabelle Huppert ; et partage l'affiche de la comédie romantique Un homme à la hauteur avec Jean Dujardin, sixième réalisation de Laurent Tirard. Si le premier obtient un succès critique et public considérable – il remporte le César du meilleur film en 2017, le second connaît un succès limité au box-office, inférieur aux scores des comédies romantiques précédentes des deux acteurs principaux[33],[34]. Toujours en 2016, Virginie Efira assure la co-présidence du Festival du film francophone d'Angoulême aux côtés de Gilles Jacob. L'année suivante, elle apparaît dans la série Dix pour cent, le temps d'un épisode de la seconde saison, dans lequel elle joue son propre rôle[35] ; puis prête sa voix respectivement aux personnages de Maggie et de Kitty Pattes de velours dans les films d'animations Croc-Blanc et Le Chat potté 2.

Alors qu'elle ne s'y était jamais autorisée jusqu'ici, le succès de Victoria encourage l'actrice à solliciter les réalisateurs avec qui elle souhaite travailler. C'est ainsi qu'elle obtient le rôle principal du drame Un amour impossible, après avoir démarché personnellement auprès de la réalisatrice Catherine Corsini[36]. Adaptation du roman autobiographique de Christine Angot, le film narre l'histoire de Rachel, une employée de bureau tombant sous le charme d'un jeune bourgeois qui la met enceinte mais ne veut pas l'épouser; une femme amoureuse, empêtrée dans un complexe de classe ; une mère qui refuse que cet homme charismatique exerce son emprise sur leur fille unique. Le HuffPost estime que « ce film devrait (enfin) ouvrir les yeux à ceux qui doutent encore des multiples talents d'actrice de l'ancienne animatrice télé »[37]. Télérama juge qu'il s'agit de son « plus beau rôle à ce jour » tandis que Le Bleu du Miroir la trouve « à nouveau formidable de subtilité et de justesse »[38],[39]. Pour sa prestation, Virginie Efira est nommée pour un César, un Globe de Cristal et un Prix Lumière de la meilleure actrice. L'actrice estime alors avoir une « chance inouïe » de se voir proposer des « rôles fascinants » :

« Quelque chose a bougé. Comme si j’étais davantage en adéquation avec mon désir d’actrice, ma compréhension des choses s’élargit, l’autorisation que je me donne de les oser, aussi. J’ai toujours tourné mes films avec énormément de bonheur et de croyance, mais je m’inscris désormais dans des choses moins « mignonnes ». Le mouvement a été progressif, très peu « bousculant ». Je regrette seulement d’avoir débuté si tard[36]. »

Virginie Efira au dîner des Révélations des Césars 2017, pour Victoria.

La même année, l'actrice est proposée pour un second César, dans la catégorie meilleure actrice dans un second rôle, pour la comédie chorale de Gilles Lellouche, Le Grand Bain, où elle incarne une ex-championne de natation synchronisée coachant une bande d'hommes désabusés. Le film est ovationné lors de sa présentation au Festival de Cannes 2018 et connaît un grand succès critique et commercial avec près de 4,3 millions d'entrées[40]. Pour Studio Magazine, Virginie Efira joue « à merveille une partition entre rire et larmes ». Toujours en 2018, elle est à l'affiche du drame Continuer, adaptation du roman du même titre de Laurent Mauvignier et réalisée par Joachim Lafosse. L'histoire est celle d'une mère qui entraîne son fils, un jeune adolescent joué par Kacey Mottet-Klein, dans un long périple à travers le Kirghizistan pour tenter de le sortir de son profond mal-être. Le film reçoit des critiques partagées lors de sa sortie et Virginie Efira elle-même reconnaît sa déception quant au résultat final[41].

Reconnaissance critique et publique (depuis 2019)

En 2019, elle joue dans la comédie dramatique Sibyl, sa seconde collaboration avec Justine Triet après Victoria, le rôle d'une romancière reconvertie en psychanalyste qui va retrouver l'inspiration au contact d’une jeune comédienne qui vient s’asseoir sur son divan. Au cours du tournage, la réalisatrice multiplie les prises et essaie différents registres, le personnage de Sibyl passant par plusieurs états différents, de l'amour maternel à la passion amoureuse ou encore les névroses. À ce propos, Virginie Efira déclare : « Il fallait que j'aille puiser dans son passé, via les scènes de flash-back, pour trouver quelque chose d'intime. Ça passait aussi beaucoup par un langage corporel, une manière de regarder, des choses assez subtiles. Avec Justine, la réalisatrice on cherchait ensemble, on pouvait tourner jusqu'à 25 prises, j'essayais des choses différentes. Et puis, surtout, nous sommes devenues très proches, très intimes, on a beaucoup parlé du rôle et du film en nous demandant comment utiliser cette intimité. Moi je suis très heureuse de la connaître, elle a changé ma vie, je la regardais durant les prises, pour prendre une dose d'amour qui pouvait m'aider »[42]. Le film, qui l'oppose à Adèle Exarchopoulos et lui permet aussi de retrouver Niels Schneider, est chaleureusement accueilli au Festival de Cannes, où il est présenté en compétition. Pour Première, il s'agit d'une « comédie éruptive et jubilatoire qui déborde de partout, portée par une Virginie Efira souveraine »[43]. Les Inrockuptibles saluent une performance « extraordinaire », estimant que l'actrice y trouve ici « le rôle de sa vie » : « elle n’est pas seulement Sibyl, le personnage principal, elle est Sibyl, le film, son point de départ et son point d’arrivée, son alpha et son oméga. Comme Gena Rowlands, à laquelle on pense parfois, Virginie Efira est à l’aise dans tous les registres : de l’hébétude à l’ivresse, de l’intello à la fille paumée, du rire aux larmes »[44].

Virginie Efira lors de la Berlinale 2020, pour Police.

L'année suivante, l'actrice tient aux côtés d'Omar Sy et Grégory Gadebois l'un des rôles principaux du drame Police qui lui permet de retrouver la réalisatrice Anne Fontaine près de dix ans après Mon pire cauchemar. Adaptation du roman éponyme écrit par Hugo Boris, le film suit la trajectoire de trois policiers confrontés à leur propres vérité au cours d'une mission pour laquelle ils n'ont pas été formés. Séduite par l'adaptation qu'en a faite Anne Fontaine, Virginie Efira estime que le scénario possède une « absence totale de clichés, que ce soit sur le métier de policier ou le genre, féminin-masculin. La construction de l’histoire me plaisait également. Le personnage, avec son apparence de force et de solidité, a derrière une fragilité dont elle ne fait pas cas. Le fait qu’il y ait peu de communication verbale claire, mais que les choses soient dites entre les phrases m’intéressait. Ce qui est dit sur les sans-papiers était important autant que la position courageuse de cette femme policière. Dans ce film, les choses ne sont jamais compartimentées »[45]. Présenté à la Berlinale, le film est globalement bien accueilli par la presse[46]. Le Figaro y voit une « mission réussie » pour sa réalisatrice, et estime que cette dernière « offre un mélange de Rashomon et de La Dernière Corvée ». Selon le quotidien, « il y a du Simenon. On frôle les abîmes de l'être humain »[47]. La prestation de Virginie Efira est également saluée par le journal qui juge que l'actrice « surpasse ses rivales d'une bonne tête. Dans ses yeux se lisent mille regrets, une existence en miettes, de la honte, toute la tristesse du monde - et cette écharde de lumière qui la transforme en Gena Rowlands française »[47].

Toujours en 2020, Virginie Efira tourne sous la direction d'Albert Dupontel dans la comédie dramatique Adieu les cons. Elle y joue le rôle de Suze Trappet, une coiffeuse atteinte d'une maladie incurable, qui décide de partir à la recherche de son enfant né sous X, aidée dans sa quête par un fonctionnaire dépressif ayant raté son suicide et un archiviste aveugle. L'actrice se montre intéressée par le projet sans même lire le scénario[48] et accepte de se prêter à des essais où elle est finalement retenue par le réalisateur qui la trouve « épatante, ce qu’a confirmé la caméra. Un mélange populaire, sexy, émouvant. L’incarnation du personnage de Suze lui appartient. Je n’ai eu qu’à surfer sur ses larmes. De surcroît, elle dégage à l’image une tendresse et une humanité que j’ai accueillies avec ravissement »[49]. Pour Virginie Efira, le film a une « ambition extrême, forte et rare de cinéma. Pour un acteur, c’est passionnant de s’élever un peu au-dessus de nous »[50]. Le film reçoit le plébiscite de la critique, qui salue de nouveau le travail de l'actrice, à l'instar du magazine Première qui estime qu'elle « déploie ici toute une palette d’émotions contradictoires avec une aisance et un grain de folie jamais pris en défaut »[51]. L'Obs juge qu'elle est « l'irréprochable vecteur émotionnel du film »[52] tandis que, pour Rolling Stone, elle « témoigne de ses impressionnantes capacités d’actrice, détourne le cynisme par l’ironie, la tragédie par l’absurde »[53]. Malgré une sortie en deux temps, en raison de la pandémie de Covid-19, le film rencontre un grand succès au box-office, totalisant près de deux millions d'entrées en France[54], et se voit récompensé par sept César sur treize nominations, dont une pour Virginie Efira, la quatrième de sa carrière[55]. L'actrice apparaît ensuite dans le clip illustrant la chanson Kiki du chanteur Julien Doré[56].

L'année 2021 est marquée par la sortie de Benedetta de Paul Verhoeven, adaptation de l'histoire vraie de Benedetta Carlini, une religieuse italienne atteinte de visions mystiques et qui, sur le point d'être béatifiée, fut arrêtée et jugée pour saphisme[57]. Impressionné par la performance de Virginie Efira en tant qu’épouse du violeur dans son précédent film Elle, le réalisateur lui offre le rôle-titre de Benedetta sans même lui faire passer d'essai[58],[59]. L'actrice est d'emblée attirée par les différents niveaux de lecture que propose le scénario, qu'elle définit comme « une œuvre épique et lyrique, une histoire d’amour, un regard sur l’Histoire, un trajet intérieur »[58]. Le réalisateur souhaite filmer l’ambiguïté du personnage de Benedetta, dont on ne sait s'il s'agit d'une prophétesse ou d'une affabulatrice, mais ne donne aucune indication de jeu à Virginie Efira : « Quand je demandais à Paul ce qu’il fallait préparer pour le rôle, il me répondait que je devais savoir moi-même ce que je devais faire. C’est quand même le signe de la confiance ultime en son actrice. Ça m’a responsabilisée et je savais qu’avec ma proposition, Paul filmerait quelque chose d’intéressant. J’ai joué Benedetta poursuivant une quête, sans définir la nature de cette quête. Je pense que cette quête est multiple, elle ne se réduit pas à un endroit spécifique tel que la croyance la plus absolue ou la grande manigance la plus mensongère. Les deux se nourrissent mutuellement. Benedetta croit puissamment en Jésus, et elle recherche aussi un certain pouvoir. Elle n’est pas que bonté et altruisme »[58].

Benedetta permet également à Paul Verhoeven d'explorer l'interdit des relations homosexuelles dans les églises[60]. Pour illustrer le conflit entre l'ordre religieux et le désir physique, le réalisateur tourne de nombreuses scènes de sexe iconoclastes, explicites et détaillées, avec la confiance de Virginie Efira : « Paul Verhoeven m’a parlé immédiatement de tous les aspects, y compris des scènes d’amour, et parce que c’est lui, je ne me suis jamais sentie mal à l’aise, même pour la scène où le sacré est bousculé »[61]. Tourné à l'été 2018 entre la Toscane, en Italie, et le sud de la France[5], le film voit sa sortie repoussée de deux ans, notamment en raison de la pandémie de Covid-19[62]. Précédé d'une réputation sulfureuse, il suscite la controverse au Festival de Cannes 2021, où il est présenté en compétition, et divise, malgré une presse majoritairement positive[63],[64]. Si certains y voit un grand film, à la fois politique, audacieux et décalé[65],[66],[67], d'autres lui reprochent ses excès et son côté outrancier, assumés par le cinéaste[67],[68]. Virginie Efira reçoit néanmoins les louanges de la critique pour son incarnation de Benedetta, à l'instar de Positif qui estime « exceptionnelle » ce qu'il définit comme la « composition la plus complexe de sa carrière »[69], ou encore Le Monde qui considère le film comme « un portrait de comédienne (ce qu’y fait Virginie Efira est époustouflant) et, plus largement, avec son féminisme de combat, un portrait de l’artiste en démiurge »[65].

Elle est membre du Collectif 50/50 qui a pour but de promouvoir l’égalité des femmes et des hommes et la diversité dans le cinéma et l’audiovisuel[70],[71].

En septembre 2021, elle intègre le jury du très prestigieux festival cinématographique de la Mostra de Venise[72].

Poker

Virginie Efira a été une joueuse de poker assidue pendant plusieurs années. En 2007, elle participe au Défi des As et devient ambassadrice du site Poker770. Elle a également participé à de grands tournois comme l'European Poker Tour à Deauville[73]. Virginie Efira n'a jamais atteint les places payées en tournoi officiel[74]. Elle arrête le poker en 2015[75].

Vie privée

À partir de 2000, elle fréquente le comédien et producteur Patrick Ridremont, déjà père de trois enfants. Ils se marient en 2002 et se séparent en 2005 sans toutefois divorcer[76]. En février 2009, pendant l'émission Panique dans l'oreillette, l'acteur lui fait signer les papiers du divorce sur le ton de l'humour[77].

Elle se fiance au réalisateur Mabrouk El Mechri ; ensemble, ils ont une fille, prénommée Ali, nom choisi en hommage à Ali MacGraw, héroïne du film Love Story, et au boxeur Mohamed Ali[78], née le 24 mai 2013 à Paris[79]. Ils décident de ne plus habiter sous le même toit un an plus tard[80].

En septembre 2016, sur le plateau de l'émission Quotidien de Yann Barthès, elle annonce avoir obtenu la double nationalité, à savoir la nationalité belge par sa naissance et la nationalité française par naturalisation[81].

Depuis 2018, elle est la compagne de l'acteur Niels Schneider, rencontré sur le tournage d'Un amour impossible[82].

Filmographie

Virginie Efira en 2012.

Cinéma

Séries télévisées

Téléfilms

Clips vidéo

Émissions de télévision

Doublage

Cinéma

Série audio

Théâtre

La comédienne au théâtre Marigny pour la pièce Nathalie.

Distinctions

Récompenses

Nominations

Notes et références

  1. Anne-Cécile Beaudoin, « Virginie Efira ne touche plus terre », sur Paris Match, (consulté le ).
  2. « Virginie Efira : "Je découvre le plaisir d'être moi-même" », sur Psychologies Magazine, (consulté le ), p. 3.
  3. « Virginie Efira : "Je découvre le plaisir d'être moi-même" », sur Psychologies Magazine, (consulté le ), p. 1.
  4. Nathalie Simon, « Virginie Efira, la Jennifer Aniston belge », Le Figaro, encart « Le Figaro et vous », vendredi 18 / dimanche 19 avril 2015, page 36.
  5. Toma Clarac, « Virginie Efira : « Le vrai danger, c'est l'immobilité » », sur Vanity Fair, (consulté le ).
  6. Hélène Pagesy, « Virginie Efira, des plateaux de télévision au Festival de Cannes », sur Le Figaro, (consulté le ).
  7. « Virginie Efira », sur Première (consulté le ).
  8. Thierry Chèze, « Virginie Efira, du prime time de M6 au grand écran », sur L'Express, (consulté le ).
  9. « Virginie Efira : "La mélancolie, c'est le voyage des vies qu'on n'a pas eues" », sur France Inter, (consulté le ).
  10. « « Follement gay » a réussi son coup », sur Le Parisien, (consulté le ).
  11. « Drôles d'équipes », sur TV Magazine, (consulté le ).
  12. «Le grand piège», sur TV Magazine, (consulté le ).
  13. « Virginie Efira reprend «Classé Confidentiel» », sur TV Magazine, (consulté le ).
  14. « Virginie Efira : "La Nouvelle Star, je m'en foutais" », sur La Dépêche, (consulté le ).
  15. « Virginie Efira sur Canal Presque : "On a fait franchement de la merde !" (VIDEO) », sur Télé Loisirs, (consulté le ).
  16. Émilie Blachère, « Virginie Efira, la nouvelle star », sur Paris Match, (consulté le ).
  17. « Virginie Efira: «On évolue quand on assume ce que l’on est» », sur Le Soir, (consulté le ).
  18. Marie Desnos, « Virginie Efira nous emmène en Mongolie », sur Paris Match, (consulté le ).
  19. [vidéo] La parenthèse inattendue Virginie Efira, Philippe Gildas, Tony Estanguet #LPI sur YouTube.
  20. « Virginie Efira actrice au Portugal », sur TV Magazine, (consulté le ).
  21. Nathalie Chuc, « Virginie Efira s'autoparodie dans "Off Prime" », sur TV Magazine, (consulté le ).
  22. Thomas Destouches, « "Off Prime" annulée ! », sur Allociné, (consulté le ).
  23. « Les débuts sulfureux de Virginie Efira », sur Le Parisien, (consulté le ).
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  27. Virginie Efira mère poule sur Purepeople.com consulté le 15 août 2015.
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  31. Pierre Vavasseur, « Le prochain César est pour Virginie Efira », sur Le Parisien, (consulté le ).
  32. Jacky Goldberg, « Virginie Efira à tomber dans "Victoria", la comédie de l'année », sur Les Inrockuptibles, (consulté le ).
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  40. « À Cannes, Gilles Lellouche s'offre un succès unanime pour Le Grand Bain », sur Le Figaro, (consulté le ).
  41. [vidéo] Interview de Virginie Efira par Augustin sur YouTube.
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