Isabelle Huppert

Isabelle Huppert est une actrice française née le à Paris.

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Collaboratrice fidèle de Claude Chabrol, Benoît Jacquot et Michael Haneke, Isabelle Huppert alterne indistinctement scène et écran, cinéma d'auteur et films grand public. Elle a été révélée au grand public par le cinéaste suisse Claude Goretta en 1977 dans le film La Dentellière.

C'est l'une des actrices les plus prolifiques de l'Hexagone (deux ou trois films par an en moyenne) et l'une des rares interprètes françaises dont la filmographie est véritablement internationale : sa carrière exigeante et reconnue l'amène en effet à tourner aux États-Unis (sous la direction de Michael Cimino, Hal Hartley, Curtis Hanson, David O. Russell ou encore Otto Preminger), en Italie (avec les frères Taviani, Mauro Bolognini, Marco Ferreri et Marco Bellocchio), en Russie (avec Igor Minaiev), en Europe centrale (avec l'Autrichien Michael Haneke, l'Allemand Werner Schroeter, le Polonais Andrzej Wajda, la Suissesse Ursula Meier, la Hongroise Márta Mészáros ou le Serbe Aleksandar Petrović), et même sur le continent asiatique (avec le Coréen Hong Sang-soo, le Philippin Brillante Mendoza ou le Franco-Cambodgien Rithy Panh).

Son parcours théâtral l'amène également à travailler sous la direction de metteurs en scène renommés comme Bob Wilson, Claude Régy, Krzysztof Warlikowski, Jacques Lassalle ou Luc Bondy et à interpréter des auteurs contemporains comme Yasmina Reza ou Florian Zeller.

Elle a reçu de très nombreux prix internationaux : deux Prix d'interprétation féminine au Festival de Cannes, deux Coupes Volpi de la meilleure interprétation féminine à la Mostra de Venise, un Ours d'argent de la meilleure contribution artistique à la Berlinale, deux Prix du cinéma européen de la meilleure actrice, ainsi qu'un Lola en Allemagne, un BAFTA au Royaume-Uni et un David di Donatello en Italie.

En France, elle est la comédienne la plus nommée aux Césars avec seize nominations. Elle remporte à deux reprises le César de la meilleure actrice, en 1996 pour La Cérémonie de Claude Chabrol, et en 2017 pour Elle de Paul Verhoeven, qui lui vaut par ailleurs le Golden Globe de la meilleure actrice dans un film dramatique et une nomination à l'Oscar de la meilleure actrice.

Le 25 novembre 2020, le New York Times la classe deuxième meilleure actrice (derrière Denzel Washington) du XXIe siècle[1].

Biographie

Jeunesse et formation

Née dans le 16e arrondissement de Paris au sein d'une famille aisée et nombreuse, Isabelle Huppert est la fille de Raymond Huppert (1914–2003), industriel dirigeant une entreprise fabriquant des coffres-forts, et d'Annick Beau (1914–1990), professeure d'anglais et férue de piano. Elle passe sa jeunesse à Ville-d'Avray où elle reçoit une solide éducation dans le domaine des arts et de la culture. Elle est élevée dans le catholicisme, la religion de sa mère, alors que son père est d'origine juive[2]. Elle a trois sœurs et un frère, également orientés vers la culture : Rémi (né en 1946) est devenu écrivain tout en étant consultant en management et développement international, Élisabeth (née en 1948), énarque, qui s'est dirigée vers l'écriture, la peinture, la comédie et la réalisation ; Caroline (née en 1950) aussi réalisatrice. Jacqueline (née en 1944), quant à elle, est sociologue et professeur d'économie à HEC, spécialisée dans les ressources humaines et la répartition du genre en entreprise[3],[4].

Après des études secondaires au lycée Florent-Schmitt de Saint-Cloud, Isabelle Huppert passe tout d'abord par le conservatoire de Versailles tout en étudiant le russe et d'autres langues slaves à l'INALCO[4], sans pour autant y préparer un diplôme[5]. En parallèle, elle suit les cours d’art dramatique de l’École de la rue Blanche puis ceux du Conservatoire national supérieur d’art dramatique (promotion 1975)[6] , où elle a notamment pour professeurs Jean-Laurent Cochet et Antoine Vitez[7].

Sa connaissance de l'anglais, de l'italien et du russe lui ont permis de jouer :

Débuts et révélation (années 1970)

Isabelle Huppert commence sa carrière au début des années 1970, tant au cinéma qu'à la télévision et au théâtre. Elle accumule de nombreux petits rôles, certains très discrets (Faustine et le Bel Été de Nina Companeez, Glissements progressifs du plaisir d'Alain Robbe-Grillet), d'autres qui frappent davantage le public, en particulier ses rôles de jeune campeuse violée et assassinée par Jean Carmet dans Dupont Lajoie d'Yves Boisset, d'artiste brute dans Aloïse de Liliane de Kermadec et surtout celui, culte, de jeune fille rebelle en quête d'émancipation dans Les valseuses de Bertrand Blier. Repérée en particulier par la grande directrice de casting Margot Capelier, elle obtient progressivement des rôles plus importants : elle reçoit sa première nomination au césar grâce à Aloïse en 1976, Otto Preminger la choisit pour Rosebud, Bertrand Tavernier lui offre un rôle secondaire important aux côtés de Philippe Noiret dans Le Juge et l'Assassin. La plupart de ces films rencontrent un grand succès.

Sa carrière prend véritablement son envol avec l'adaptation du roman de Pascal Lainé La Dentellière par le Suisse Claude Goretta. Ce succès public lui vaut plusieurs distinctions internationales (BAFTA anglais et David di Donatello italien, équivalents des César). Isabelle Huppert tient le rôle d’une apprentie shampouineuse introvertie, victime d’une déception amoureuse qui fait basculer son existence. Cette image de victime et de fragilité maladive la poursuit dans plusieurs de ses films des débuts, au risque de l’enfermer dans des compositions quelque peu répétitives (Les Indiens sont encore loin de Patricia Moraz, Retour à la bien-aimée de Jean-François Adam, La Dame aux camélias de Mauro Bolognini, Les Ailes de la colombe de Benoît Jacquot). En même temps, elle contredit cette esquisse en donnant corps, devant la caméra de Claude Chabrol, au personnage-titre de Violette Nozière, célèbre parricide des années 1930[8]. C’est son premier « rôle-limite » qui la consacre star nationale et lui vaut le prix d'interprétation féminine au festival de Cannes 1978. Ce registre, auquel elle vouera une redoutable fidélité, lui permet de rendre crédible la folie et les pulsions morbides de ses personnages sans verser dans l'hystérie.

Avec Aloïse et La Dentellière, elle donne à voir un jeu distancié, dépouillé, rigoureux, qui se caractérise par des gammes nuancées et retenues[9] : une partition singulière qui la distingue des autres étoiles montantes de l’époque, Miou-Miou, Nathalie Baye et Isabelle Adjani. La presse lui prêtera d'ailleurs par la suite une image d'actrice intellectuelle qu'elle réfute en partie[10]. Elle garde ce style de jeu jusqu'au début des années 1980, et joue beaucoup sur l’ambiguïté de ses personnages : un physique de petite fille mais un attrait certain pour la sexualité.

Confirmation (années 1980)

A la suite du prix d'interprétation féminine au Festival de Cannes 1978, Isabelle Huppert est demandée par une série de grands cinéastes : Maurice Pialat pour Loulou, Jean-Luc Godard pour Sauve qui peut (la vie) et Passion, Michael Cimino pour Heaven's Gate (gros échec au box office sans conséquences sur la carrière de Huppert). Se dessine alors une tendance qui sera la sienne tout au long de sa carrière : une vraie rigueur dans le choix de ses films, parfois peu consensuels, avec des cinéastes exigeants, souvent apparentés au cinéma d'auteur, et une envie de travailler aussi bien avec des réalisateurs français qu'étrangers, ainsi qu'avec des femmes (Patricia Moraz, Liliane de Kermadec, Márta Mészáros, Diane Kurys, Christine Pascal, Josiane Balasko). Elle partage à cette époque la vie de Daniel Toscan du Plantier, producteur à la Gaumont, qui lui monte des projets sur mesure avec des cinéastes reconnus comme Joseph Losey (La Truite), Mauro Bolognini (La Dame aux camélias), Pialat (Loulou), Márta Mészáros (Les Héritières), André Téchiné (Les Sœurs Brontë) et Michel Deville (Eaux profondes).

En 1981 Bertrand Tavernier lui offre, avec Coup de torchon, un rôle aux antipodes de ce qu'elle avait alors l'habitude de jouer : Isabelle Huppert y affirme alors un style de jeu plus extraverti, dynamique et comique, qu'elle gardera pour plusieurs films qu'elle tournera dans les années suivantes : La Femme de mon pote de Bertrand Blier (1983), Sac de nœuds de Josiane Balasko (1985) et Signé Charlotte de Caroline Huppert (1985). Les films de Tavernier et de Blier, ainsi que Coup de foudre de Diane Kurys sont des succès publics qui renforcent sa position dans le cinéma français.

Elle ne fait plus de théâtre durant les années 1978-1985.

Entre 1985 et 1988 elle connaît une relative traversée du désert en France où elle ne tourne aucun film. Elle part alors à l'étranger et tourne Cactus de Paul Cox en Australie et Faux Témoin de Curtis Hanson aux États-Unis.

La période 1988-89 est un moment important, d'abord parce qu'elle retrouve Claude Chabrol avec Une affaire de femmes, dix ans après Violette Nozière. Le film est un succès et ouvre une ère de riche collaboration entre Huppert et Chabrol qui se retrouvent alors tous les deux ou trois ans pour un film[8]. Leur duo devient une sorte de marque de fabrique et explore une série large de genres cinématographiques d'où pointe une évidente admiration mutuelle : la comédie (Rien ne va plus), le drame social (La Cérémonie) et historique (Une affaire de femmes), le film noir (Merci pour le chocolat) ou encore l'adaptation littéraire (Madame Bovary). Les films sont tous des succès (sauf peut être Rien ne va plus) et permettent à Huppert de recevoir deux Coupes Volpi à Venise en 1988 (Une affaire de femmes) et 1995 (La Cérémonie), et son premier César de la meilleure actrice en 1996 (également pour La Cérémonie).

En 1989 elle retourne au théâtre pour la pièce Un mois à la campagne de Tourgueniev dans une mise en scène de Bernard Murat. Cette pièce inaugure un nouveau rythme dans la carrière de Huppert, qui va maintenant revenir régulièrement sur les planches. Elle s'attaque à partir des années 1990 aux grands rôles (Jeanne d'Arc, Orlando, Marie Stuart, Médée, Hedda Gabler, Madame de Merteuil, Blanche DuBois, Araminte, Solange dans Les Bonnes, Phèdre) chez les grands auteurs tant classiques (Shakespeare, Schiller, Woolf, Euripide, Ibsen, Marivaux, Claudel, Tourgueniev) que modernes et contemporains (Sarah Kane, Yasmina Reza, Heiner Müller, Genet, Tennessee Williams) mis en scène par de grandes figures du théâtre français et étranger (de Robert Wilson à Claude Régy, de Peter Zadek à Howard Davies, en passant par Luc Bondy, Jacques Lassalle et Krzysztof Warlikowski). Elle joue souvent au théâtre de l'Odéon et n'hésite pas à participer aux tournées françaises et internationales des pièces.

Consécration (années 1990)

Isabelle Huppert, invitée de CINEMANIA en 1998.

Les années 1990 l'imposent définitivement comme l'une des grandes actrices du cinéma et du théâtre français : ses prestations théâtrales sont de grands succès et sont très remarquées, en particulier Orlando, d'après le roman de Virginia Woolf, que Robert Wilson vient mettre en scène en France, après l'avoir fait en Allemagne (avec Jutta Lampe) et avant de le faire en Angleterre (avec Miranda Richardson).

Au cinéma, outre ses films avec Chabrol, Isabelle Huppert commence une relation artistique avec Werner Schroeter (Malina en 1991, Deux en 2002), retrouve Benoît Jacquot à la fin des années 1990 pour entamer une riche collaboration (L'École de la chair, Pas de scandale, La Fausse Suivante), tourne avec des cinéastes confirmés (Jacques Doillon, Diane Kurys, Claude Pinoteau, Raoul Ruiz) comme avec des nouveaux réalisateurs (Christian Vincent, Laurence Ferreira Barbosa, Patricia Mazuy, Olivier Assayas) tout en s'autorisant des escapades à l'étranger (Malina, Amateur de Hal Hartley, L'Inondation d'Igor Minaev).

En 1994, elle préside la Commission d'avances sur recettes du CNC et devient rédactrice en chef des Cahiers du cinéma le temps d'un numéro, où elle discute notamment avec Jean Baudrillard, Nathalie Sarraute, Brian De Palma, Pedro Almodóvar et Antoinette Fouque (cf bibliographie). En 1995, sa performance dans La Cérémonie, de Claude Chabrol lui vaut le César de la meilleure actrice, après six nominations depuis les années 1980. En 1999, elle est présidente de la cérémonie des Césars.

Cette filmographie, qu'elle s'attache à développer patiemment, au gré des opportunités et des envies, lui vaut un grand respect. Déjà Jérôme Garcin écrivait en 1995 : « D'une juvénile curiosité, moins occupée à travailler sa légende que ses personnages successifs, ignorée par les paparazzi, oubliée des Césars, Isabelle la rousse se contente d'être comédienne. La meilleure au monde. La plus audacieuse. La plus obstinée. La moins prévisible. Une croisée moderne de Leopoldo Fregoli, prince italien de la métamorphose, et de la chétive Mlle Rachel, dont Alfred de Musset disait : « Sa voix est pénétrante. Elle ne déclame point, elle parle »[11].

Tête d'affiche (années 2000)

Isabelle Huppert au Festival de Cannes 2000 pour la présentation de La Pianiste.
Isabelle Huppert en représentation de la pièce Quartett au Théâtre de l'Odéon en 2006.

Les années 2000 confirment l'ensemble de ces tendances. En 2001, Isabelle Huppert connaît un grand succès au théâtre avec Médée et trouve l'un de ses plus grands rôles au cinéma avec La Pianiste, adapté d'Elfriede Jelinek, qui ouvre le début de sa fructueuse collaboration avec Michael Haneke. Pour ce film dans lequel elle incarne une professeur de musique frustrée, enfermée dans une relation quasi incestueuse avec sa mère et bloquée sur l'attente d'une relation sado-masochiste, elle remporte pour la seconde fois de sa carrière le prix d'interprétation féminine au Festival de Cannes, en 2001. Bien que pressentie, elle n'est toutefois pas nommée à l'Oscar de la meilleure actrice nonobstant l'excellent accueil critique du film outre-Atlantique[12]. En réalité, le distributeur américain oublie de remplir le document nécessaire à son éligibilité[12],[13]. Encore aujourd'hui, il s'agit pourtant de la prestation dont on lui parle le plus aux États-Unis[12].

Son compagnon, le metteur en scène Ronald Chammah, a fondé la société Les Films du Camélia. Cette société lui a permis de financer certains films dont elle tient le haut de l'affiche comme La Vie moderne de Laurence Ferreira-Barbosa, Comédie de l'innocence de Raoul Ruiz ou encore Ma mère de Christophe Honoré et même d'acheter les droits d'exploitation de Wanda de Barbara Loden, actrice et cinéaste qui fut l'une des épouses d'Elia Kazan, disparue prématurément d'un cancer en 1980. Grâce à son acharnement, cet unique film d'une artiste d'exception put ressortir en salles en 2003.

L'année suivante, Isabelle Huppert fait partie de la distribution prestigieuse de Huit femmes de François Ozon. Ce retour à la comédie ne doit pas faire oublier qu'elle n'a pas tourné que des films dits « dramatiques » mais aussi occasionnellement des comédies (Sac de nœuds, Les Sœurs fâchées d'Alexandra Leclère, Mon pire cauchemar d'Anne Fontaine, Copacabana de Marc Fitoussi, Tip Top de Serge Bozon). Dans ses incursions comiques, elle prend plaisir à jouer des femmes antipathiques, frustrées et aigries au risque de n'être identifiée qu'à ce registre. Mais elle évite l'interprétation uniforme et rigide, soumettant chacune de ses compositions à une couleur singulière. Sa volonté de passer par différentes palettes d'émotions est palpable. Elle fait en effet appel à un répertoire de mimiques, de postures ou d'intonations contradictoires : d'une manifestation outrancière et tonitruante (l'hystérique et hypocondriaque tante Augustine des Huit femmes où elle se livre à un numéro de transformation, à la fois physique et scénique, resté dans les mémoires) à une forme expressive plus distanciée et intérieure à l'instar des Sœurs fâchées où elle campe une bourgeoise délaissée par son mari, malheureuse, frigide et envieuse du succès de sa sœur.

Le public l'identifie de plus en plus avec des personnages de bourgeoise citadine, pas forcément très sympathiques, qu'elle interprète beaucoup depuis sa réunion avec Benoît Jacquot et L'École de la chair (1998) et depuis La Pianiste (2001). Elle cherche pourtant à casser cette image à travers des films comme Copacabana, La Ritournelle, Tip Top, La Vie promise ou White Material.

Isabelle Huppert n'hésite pas à prendre des risques en tournant de plus en plus dans des premiers ou seconds films : Ma mère de Christophe Honoré (2004), Les Sœurs fâchées d'Alexandra Leclère (2004), Nue Propriété de Joachim Lafosse (2006), Home d'Ursula Meier (2008), My Little Princess d'Eva Ionesco (2011), Souvenir de Bavo Defurne (2016) ; ou en participant à des productions à très petit budget, telles que Médée Miracle de Tonino De Bernardi ou In Another Country de Hong Sang-soo. Elle donne des interprétations remarquées dans Gabrielle de Patrice Chéreau, L'Ivresse du pouvoir de Claude Chabrol, Amour de Michael Haneke, Valley of Love de Guillaume Nicloux ou encore Elle de Paul Verhoeven.

Fait intéressant, dans la seconde moitié de la décennie 2000, elle tourne coup sur coup une série de films très proches les uns des autres : Nue Propriété de Lafosse (2006), Home d'Ursula Meier (2008), Un barrage contre le Pacifique de Rithy Panh (2009) et White Material de Claire Denis (2009). Ils évoquent tous l'histoire d'une femme, mère, liée par un sentiment d'appartenance très fort à l'endroit où elle vit (une maison au bord d'une autoroute, une propriété en Afrique ou en Indochine) et l'influence que l'extérieur va avoir sur cette relation particulière.

Isabelle Huppert à l'ouverture du Festival de Cannes 2009 dont elle est la présidente du jury.
Isabelle Huppert à Paris en , en promotion pour la sortie vidéo de Copacabana.

En 2005, une exposition, « La Femme aux portraits », montrée d'abord à New York, puis à Paris (prolongée jusqu'en février 2006 au Couvent des Cordeliers) et en Europe, a révélé sa passion pour la photographie qui l'a poussée, depuis une trentaine d'années, à solliciter des portraits auprès des plus grands photographes (de Boubat et Cartier-Bresson à Hiroshi Sugimoto et Ange Leccia, en passant par Jacques Henri Lartigue, Richard Avedon, Robert Doisneau, Helmut Newton ou Nan Goldin…). Un livre a été publié à cette occasion (cf bibliographie). Le Moma à New York lui consacre une large rétrospective, saluant son apport à l'art contemporain en général et à l'art dramatique en particulier. Pour l’événement, elle donne une représentation exceptionnelle de la pièce de Sarah Kane, 4.48 Psychose, interprétée trois ans plus tôt sous la direction de Claude Régy aux Bouffes du Nord. Au début 2006, c'est au tour de la Cinémathèque française, fraîchement rouverte à Bercy, de la mettre à l'honneur.

Avec Christine Pascal et Isabelle Adjani, Isabelle Huppert formait un trio complice. Elles ont été colocataires, un temps, dans leur jeunesse[14],[15],[16]. Plus tard, Isabelle Huppert tiendra d'ailleurs le rôle-titre de La Garce, réalisé par Christine Pascal, après avoir donné la réplique, quelques années plus tôt, à Isabelle Adjani dans Les Sœurs Brontë d'André Téchiné. D'après le livre d'Erwan Chuberre (La Légende Adjani), une rivalité amoureuse entre Adjani et Huppert, survenue sur le tournage des Sœurs Brontë au sujet de Bruno Nuytten, serait à l'origine de leur inimitié. Adjani explique, quant à elle, avoir mal vécu le fait d'être mise à l'écart de certains projets, au début des années 1980, en raison du producteur Daniel Toscan du Plantier, directeur de la Gaumont, qui aurait tenté d'imposer Isabelle Huppert, sa compagne d'alors, comme nouvelle grande vedette du cinéma français[17]. Depuis leurs ascensions fulgurantes, lors des années 1970, la presse a souvent commenté leur rivalité[18]. André Téchiné a reconnu que la relation très tendue entre les deux comédiennes a compliqué son travail sur le tournage des Sœurs Brontë[19].

Interrogée sur cette comparaison en 2009, Adjani a affirmé se placer, en tant que comédienne, dans une attitude d'empathie pour ses personnages, plus que ne le fait Huppert, en retrait et à distance[20]. Néanmoins, cette dernière a répondu que le regard d'un film ne dépendait que du metteur en scène et qu'il lui semblait dangereux qu'un acteur idéalisât son rôle[21]. On notera que Claude Chabrol désirait réaliser un film sur la vie de Camille Claudel et souhaitait offrir le rôle-titre à Isabelle Huppert, ce qui lui fut refusé par les héritiers de l'artiste[22]. Finalement, ce fut Isabelle Adjani qui obtint l'autorisation de la famille Claudel pour jouer la sculptrice dans un film dont elle était coproductrice et qui fut réalisé par Bruno Nuytten, son ancien compagnon[22]. À l'inverse, Adjani avait exprimé, dès 1980, le désir d'interpréter au cinéma Marguerite Gautier, l'héroïne du roman La Dame aux camélias d'Alexandre Dumas fils[22]. Le projet ne vit jamais le jour, mais Isabelle Huppert fut choisie par le réalisateur italien Mauro Bolognini pour incarner ce rôle à l'écran[22]. Adjani prêta finalement ses traits au personnage, dans une pièce de théâtre, mise en scène, en 2000, par Alfredo Arias[22]. Huppert fut nommée au Molière de la meilleure comédienne en même temps qu'Adjani pour son interprétation de Médée dans la tragédie éponyme d'Euripide, mise en scène par Jacques Lassalle[22]. Bien que les pronostics annonçaient une bataille entre les deux vedettes, Corinne Jaber remporta le trophée pour la pièce Une bête sur la lune[22]. Les deux actrices, à quelques années d'intervalle, ont également interprété Marie Stuart sur les planches et ont toutes deux marqué la rentrée théâtrale de 2006[22].

Elle a inspiré le personnage d'Isa Fovix dans le roman Parades de Bernard Souviraa publié en 2008.

En 2009, elle est promue au rang d'officier de la légion d'honneur et le festival de Cannes annonce qu'elle succède à Sean Penn à la présidence du jury[23]. Après avoir été membre du jury en 1984 sous la présidence de Dirk Bogarde, puis maîtresse de cérémonie en 1998, elle est présidente du jury de la 62e édition qui s'est déroulé du 12 au . Elle y était entourée de 8 personnalités du cinéma et du monde des arts à savoir Asia Argento, Nuri Bilge Ceylan, Robin Wright, Hanif Kureishi, Shu Qi, Lee Chang-dong, James Gray et Sharmila Tagore[23]. Son jury a attribué la Palme d'or au Ruban blanc[24] de Michael Haneke, l'un de ses réalisateurs favoris. Au Festival de Cannes, Isabelle Huppert a présenté 20 films en sélection officielle (record absolu)[25],[26].

Reconnaissance internationale (années 2010)

Isabelle Huppert pour la présentation de Valley of Love au Festival de Cannes 2015.
Isabelle Huppert aux Césars 2018 dont elle est la tête d'affiche.

Depuis 2010, Isabelle Huppert tourne de plus en plus de films, souvent remarqués, aussi bien comme premier rôle que comme rôle secondaire, parfois même comme simple participation (Au bonheur des ogres, Les Lignes de Wellington, Dead Man Down).

Nicole Kidman, en 2012, a dit qu'elle « aimait sa manière de se mettre constamment en danger » et qu'elle représentait, pour elle, un modèle à suivre pour ses choix futurs[27]. Elle réitère ses propos admiratifs cinq ans plus tard, déclarant qu'Huppert avait « joué le rôle le plus époustouflant qu'elle connaisse » dans Elle et parlant d'elle comme de « quelqu'un d'extraordinaire qui a donné sa vie à son métier » et qui a « montré le chemin » aux autres comédiennes[28]. À l'instar de Kidman, Jessica Chastain déclare qu'elle est, de très loin, son actrice préférée et qu'elle est même pour elle une « idole absolue »[29],[30]. De son côté, Julianne Moore parle d'elle comme d'une « actrice fabuleuse », qu'elle « admire profondément »[31].

Isabelle Huppert est en effet fréquemment citée en exemple, à l'international, pour son audace, son impressionnante filmographie et ses prises de risque : Naomi Watts avoue avoir vu La Pianiste uniquement pour elle et a ainsi pu découvrir le travail de Michael Haneke qui la dirige en 2008, au côté de Tim Roth, dans Funny Games U.S.[32]. Abbas Kiarostami affirme avoir longtemps été hanté par son interprétation dans La Dentellière[33]. Volker Schlöndorff dit d'elle qu'elle est « une artiste qui n'a peur de rien »[34]. Sean Penn lui fait part de son admiration lors d'une rencontre organisée par le magazine Première en 2009[35]. James Gray dit être fasciné par les puissantes émotions que dégage son jeu[36]. Natalie Portman confesse, quant à elle, s'être largement inspirée de sa prestation dans La Pianiste et de celle de Catherine Deneuve dans Répulsion pour préparer son rôle oscarisé de danseuse étoile sombrant dans la folie dans Black Swan de Darren Aronofsky[37]. Alicia Vikander explique par ailleurs avoir voulu devenir actrice quand elle l'a vue dans La Pianiste[38].

En 2014, elle succède au réalisateur américain Martin Scorsese à la présidence[39] du jury des longs métrages au 14e festival international du film de Marrakech, qui se déroule du 5 au .

En 2016, son interprétation de femme violée qui se lance à la poursuite de son agresseur dans Elle de Paul Verhoeven obtient des critiques massivement laudatives en Europe et aux États-Unis[40]. Pressentie pour une récompense au Festival de Cannes 2017, le producteur Saïd Ben Saïd l'entoure de deux conseillers en image en vue des Oscars. Elle débute une longue tournée promotionnelle aux Etats-Unis. Elle reçoit, pour sa prestation, de nombreux prix décernés par les associations de la critique cinématographique américaine puis un Golden Globe, un second César, un Independant Spirit Award et une première nomination à l'Oscar de la meilleure actrice. Ce film, tout comme La Pianiste, peut être vu comme la quintessence du jeu d'actrice d'Isabelle Huppert : une interprétation qui joue beaucoup sur le retrait, la réduction des expressions à d'infimes détails, les sous-entendus, un contour psychologique trouble ou indéfinissable, la subtilité d'un regard et d'un geste esquissé capables de rendre en un même mouvement des émotions contraires ou encore une certaine distance entre le personnage et les événements auxquels il est confronté.

Elle a atteint une stature unique dans le cinéma français contemporain, de monstre non sacré, c’est-à-dire de personnalité unanimement respectée par ses pairs, institutionnalisée aux yeux du public mais éloignée des suffrages populaires et exemptée des contraintes du vedettariat. Jean-Michel Frodon, dans les Cahiers du cinéma, dit d'elle : « Isabelle Huppert est une excellente actrice, elle a joué remarquablement dans plus de grands films qu’aucune autre actrice européenne »[41].

Vie personnelle et familiale

Isabelle Huppert est la mère de trois enfants[5] issus de son union avec le réalisateur et distributeur Ronald Chammah qui l'a dirigée dans Milan noir en 1988 : l'actrice Lolita Chammah (née en 1983), Lorenzo (né en 1988) et Angelo[4] (né en 1997).

Activités entrepreneuriales

Ariel Chammah, mari d'Isabelle Huppert, mieux connu sous son nom de Ronald Chammah[42], assure la gérance de deux sociétés dédiées au cinéma dont Isabelle Huppert est la figure de proue. Les SARL Les Films du Camélia et Camélia Cinémas sont respectivement consacrées à la production de films et à la distribution de films[43],[44],[45].

Filmographie

Années 1970

Années 1980

Années 1990

Années 2000

Années 2010

Années 2020

Télévision


Production de films

Participations

Théâtre

AnnéeTitreAuteurRôleMetteur en scèneLieu(x) des représentations
1971-1972Les Précieuses ridiculesMolièreJean-Louis ThaminComédie-Française
1972Champion de la faimFranz Kafkaune panthère dans une cageDaniel BenoinThéâtre Daniel-Sorano (Vincennes) et Festival des arts de Chiraz-Persépolis (Iran)
1973La Véritable Histoire de Jack l'éventreurÉlisabeth HuppertCaroline HuppertCafé-théâtre Le Sélénite (Paris)
1973L'AvareMolièreMarianneGeorges Werlertournée dans les universités aux États-Unis
1973Viendra-t-il un autre été ?Jean-Jacques VaroujeanJacques SpiesserPetit Odéon
1974Pour qui sonne le glasErnest HemingwayRobert HosseinReims (Comédie de Reims)
1975Voyage autour de ma marmiteEugène LabicheCaroline HuppertThéâtre Essaïon
1977On ne badine pas avec l'amourAlfred de MussetCamilleCaroline HuppertThéâtre des Bouffes du Nord et captation théâtrale réalisée par Caroline Huppert pour la télévision
1989Un mois à la campagneIvan TourguenievNatalia PetrovnaBernard MuratThéâtre Édouard VII
1991Mesure pour mesureWilliam ShakespeareIsabellaPeter ZadekOdéon-Théâtre de l'Europe, tournée Clermont-Ferrand (Opéra municipal de Clermont-Ferrand), Lausanne (Théâtre Vidy-Lausanne), TNP-Villeurbanne, Chambéry (Maison de la Culture), Nîmes (Théâtre de Nîmes), Le Havre (Maison de la Culture)
1992Jeanne au bûcherPaul Claudel et Arthur HoneggerJeanne d'ArcClaude RégyOpéra Bastille
1993-1995OrlandoVirginia WoolfOrlandoBob WilsonThéâtre Vidy-Lausanne, Odéon-Théâtre de l'Europe
1996Mary StuartFriedrich SchillerMary StuartHoward DaviesRoyal National Theatre à Londres
2000-2001MédéeEuripideMédéeJacques LassalleFestival d’Avignon, Odéon-Théâtre de l'Europe, tournée La Rochelle, Toulouse, et captation théâtrale réalisée par Don Kent au Festival d'Avignon
2002-20034.48 PsychoseSarah KaneElleClaude RégyThéâtre des Bouffes du Nord, tournée Caen, Genève (Comédie de Genève), Lorient, Lisbonne, Villeurbanne, Rennes, São Paulo
2003Jeanne au bûcherPaul Claudel et Arthur HoneggerJeanne d'ArcLuís Miguel CintraSao Carlos National Theater Lisbonne
2005Hedda GablerHenrik IbsenHedda GablerÉric LacascadeOdéon-Théâtre de l'Europe Ateliers Berthier, tournée Caen (Centre dramatique national de Normandie - Comédie de Caen), Genève (Comédie de Genève), Barcelone (Théâtre Lliure), Festival de la Rhur (Allemagne), Herouville-Saint-Clair (Square du Théâtre)
20054.48 PsychoseSarah KaneElleClaude Régytournée Montpellier (Théâtre des 13 vents), Los Angeles (UCLA), New York (Brooklyn Academy of Music), Montréal (Usine C), Berlin, Milan
2006-2007QuartettHeiner MüllerMadame de MerteuilBob WilsonOdéon-Théâtre de l'Europe, puis tournée à Milan (Piccolo Teatro), Berlin (Berliner Festpiele), Marseille (Théâtre du Gymnase), Genève (Comédie de Genève)
2008Le Dieu du carnageYasmina RezaVéronique HouilléYasmina RezaThéâtre Antoine
2009QuartettHeiner MüllerMadame de MerteuilBob Wilsontournée São Paulo, Porto Alegre et New York (Brooklyn Academy of Music)
2010-2012Un tramway d'après Un tramway nommé DésirTennessee WilliamsBlanche DuBoisKrzysztof WarlikowskiOdéon-Théâtre de l'Europe, tournée à Berlin (Berliner Festpiele), Grenoble (MC2 Grand Théâtre), Luxembourg (Grand Théâtre), Varsovie (Teatr Polski), Athènes, tournée Genève (Comédie de Genève), Amsterdam, La Haye, Festival d'Adelaïde
2013Les BonnesJean GenetSolangeBenedict Andrews (en)Sydney, avec la Sydney Theatre Company, dont Cate Blanchett
2014-2015Les Fausses ConfidencesMarivauxAraminte Luc BondyThéâtre de l'Odéon et tournée dans toute la France (TNB notamment)
2016 Phèdre(s) Wajdi Mouawad, Sarah Kane (L'Amour de Phèdre), J.M. Coetzee Phèdre Krzysztof Warlikowski Théâtre de l'Odéon et tournée Clermont-Ferrand (Comédie de Clermont-Ferrand), Londres (Barbican Theatre), New York (BAM), Luxembourg (Théâtre de la Ville), Liège (Théâtre de Liège), Athènes (Onassis Cultural Center).
2019 The Mother Florian Zeller Anne Trip Cullman Atlantic Theatre, New York.
2019 Mary Said What She Said Darryl Pinckney Mary Stuart Bob Wilson Théâtre de la Ville - Espace Cardin, Paris et tournée Vienne (Festival de Vienne), Lisbonne (Centre culturel Belém), Barcelone (Teatre Lliure), Hambourg (Théâtre Thalia).
2020 La Ménagerie de verre Tennessee Williams Amanda Wingfield Ivo Van Hove Théâtre de l'Odéon, Paris
2021 La Cerisaie Anton Tchekhov Lioubov Andréievna Ranevskaïa Tiago Rodrigues Festival d'Avignon

Lectures publiques

DateTitre des textesAuteurLieuCirconstances
à 17h30Selection de textes Maurice Blanchot et Françoise SaganCinémathèque françaisedans le cadre de la rétrospective dédiée
à Isabelle Huppert à la Cinémathèque Française
Just KidsPatti SmithThéâtre de l'Odéonlecture avec Patti Smith
à 20hUne tribu, voilà ce que je suis
Je suis une erreur
Another sleepy dusty delta day
Jan FabreThéâtre de Gennevilliersdans le cadre de Jan Fabre 4 solos
à 20h Juliette et Justine, le vice et la vertu Donatien Alphonse François de Sade Salle Pleyel
2017/ 2018 L'Amant Marguerite Duras Shanghai Culture Square / Opéra de Canton / Beijing Tianqiao Performing Arts Center / Teatro di San Carlo / Thalia Hall

Discographie

Distinctions

Isabelle Huppert lors de la 42e cérémonie des César en 2017.

César

Année Récompense Film Reçue ?
1976 Meilleure actrice dans un second rôle Aloïse  Non
1978 Meilleure actrice La Dentellière  Non
1979 Violette Nozière  Non
1981 Loulou  Non
1982 Coup de torchon  Non
1989 Une affaire de femmes  Non
1995 La Séparation  Non
1996 La Cérémonie  Oui
1999 L'École de la chair  Non
2001 Saint-Cyr  Non
2002 La Pianiste  Non
2003 Huit Femmes  Non
2006 Gabrielle  Non
2013 Meilleure actrice dans un second rôle Amour  Non
2016 Meilleure actrice Valley of Love  Non
2017 Elle  Oui

Oscars

Année Récompense Film Reçue ?
2017 Meilleure actrice Elle  Non

Golden Globes

Année Récompense Film Reçue ?
2017 Meilleure actrice dans un film dramatique Elle  Oui

Independent Spirit Awards

Année Récompense Film Reçue ?
2017 Meilleure actrice Elle  Oui

BAFTA

Année Récompense Film Reçue ?
1978 Meilleur espoir féminin La Dentellière  Oui

David di Donatello

Année Récompense Film Reçue ?
1980 Meilleure actrice étrangère La Dentellière  Oui
1989 Meilleure actrice étrangère Une affaire de femmes  Non
2003 prix spécial  Oui

Festival de Cannes

Année Récompense Film Reçue ?
1978 Prix d'interprétation féminine Violette Nozière  Oui
2001 La Pianiste  Oui

Mostra de Venise

Année Récompense Film Reçue ?
1988 Meilleure actrice Une affaire de femmes  Oui
1995 La Cérémonie  Oui
2005 Lion d'or spécial Gabrielle et l'ensemble de sa carrière  Oui

Berlinale

Année Récompense Film Reçue ?
2002 Meilleure contribution artistique Huit Femmes  Oui[46]

Festival international du film de Moscou

Année Récompense Film Reçue ?
1991 Meilleure actrice Madame Bovary  Oui
2008 Prix Stanislavski  Oui

Festival des films du monde de Montréal

Année Récompense Film Reçue ?
2000 Meilleure actrice Merci pour le chocolat  Oui
2008 Grand Prix Spécial des Amériques  Oui

Prix du cinéma allemand

Année Récompense Film Reçue ?
1991 Meilleure actrice Malina  Oui

Lumières de la presse internationale

Année Récompense Film Reçue ?
1996 Meilleure actrice La Cérémonie  Oui
2001 Merci pour le chocolat  Oui
2006 Gabrielle  Oui
2007 L'Ivresse du pouvoir  Non
2016 Valley of Love  Non
Lumière d'honneur  Oui
2017 Meilleure actrice Elle  Oui

Étoiles d'or du cinéma français

Année Récompense Film Reçue ?
2003 Meilleure actrice Huit Femmes  Oui

Globes de cristal

Année Récompense Film Reçue ?
2017 Meilleure actrice Elle  Oui

Prix du cinéma européen

Isabelle Huppert, récompensée pour sa carrière au Karlovy Vary International Film Festival en 2009.
Année Récompense Film Reçue ?
2001 Meilleure actrice La Pianiste  Oui
2002 Huit Femmes  Oui
Prix du public de la meilleure actrice
2004 Ma mère  Non
2009 European Award d'honneur-Contribution européenne au cinéma mondial  Oui
2016 Meilleure actrice Elle  Non

Festival international du film de Locarno

Année Récompense Film Reçue ?
2017 Léopard de la meilleure interprétation féminine Madame Hyde  Oui

Prix spéciaux reçus dans divers festivals

Année Festival Prix Reçue ?
1986 Festival de Telluride Médaillon d'argent  Oui
2001 NaturVision European Actors Award  Oui
2002 Festival du film de Taormine Taormina Arte Award  Oui
2003 Festival du film de Hambourg Prix Douglas-Sirk  Oui
Festival international du film de Saint-Sébastien Prix Donostia d'honneur  Oui
2007 Art Film Fest (en) Actor's Mission Award  Oui
2008 Camerimage Prix Krzysztof-Kieślowski  Oui
2009 Festival de Karlovy Vary Globe de cristal de la contribution exceptionnelle au cinéma mondial  Oui
Festival de Shanghai Prix spécial de la contribution artistique  Oui
2011 Festival de Locarno Prix de l'excellence Moët&Chandon  Oui
Festival international du film de Stockholm Cheval de bronze d'honneur  Oui
Festival international du film de Flandre-Gand Prix d'honneur Joseph Plateau  Oui
Festival d'Istanbul Prix d'honneur  Oui
2012 Festival de Marrakech Prix d'honneur du Festival  Oui
2013 Festival international du film des frères Manaki Caméra d'or 300 d'honneur  Oui
2014 Festival du film de Munich Cinemerit Award  Oui
2017 Festival international du film d'Odessa Du d'or pour l'ensemble de la carrière  Oui

Molière

Année Récompense Pièce Reçue ?
1989 Molière de la comédienne Un mois à la campagne  Non
1994 Orlando  Non
1995  Non
2001 Médée  Non
2005 Hedda Gabler  Non
2014 Molière de la comédienne dans un spectacle de théâtre public Les Fausses Confidences  Non
2016 Phèdre(s)  Non
2017 Molière d'honneur  Oui

Prix Beaumarchais du Figaro

Année Récompense Pièce Reçue ?
2014 Meilleure comédienne - choix des internautes Les fausses confidences  Oui

Prix du Syndicat de la critique

Année Récompense Pièce Reçue ?
1993-1994 Meilleure comédienne Orlando  Oui

Globes de cristal

Année Récompense Pièce Reçue ?
2017 Meilleure comédienne Phèdre(s)  Non

Décorations


Notes et références

  1. Marjane Satrapi, « Isabelle Huppert, deuxième meilleure actrice du XXIe siècle », sur France Info,
  2. Dominique Attal et Dominique Baron, « Entretien avec Caroline Huppert », sur groupe25images.fr (consulté le ).
  3. Le travail du genre par Jacqueline Huppert-Laufer, consulté le 14 janvier 2013.
  4. Marie-France Etchegoin, « L’indomptable », Vanity Fair no 65, février 2019, p. 58-67.
  5. Who's Who in France, édition 1998, page 1154.
  6. Régis Evennou, « Utilisateur » (consulté le )
  7. Voir sur huppert.free.fr.
  8. « Claude Chabrol dissèque le réel. “Épisode 3 : Isabelle Huppert : 'Chabrol m’a donné l’occasion de creuser un territoire intime à l’intérieur du sien propre'” », France Culture, Les chemins de la philosophie par Adèle Van Reeth, le .
  9. Selon l'encyclopédie Larousse (article consacré à Isabelle Huppert).
  10. Le Journal du dimanche « Isabelle Huppert : Attention, fragile », consulté le 20 décembre 2012.
  11. « Huppert gagne », Jérôme Garcin, L'Express du 27 avril 1995.
  12. Nicolas Schaller, « Les coulisses de la course aux Oscars », TéléObs, (lire en ligne).
  13. Olivier Bonnard, « L'Oscar et Elle ? », Studio Ciné Live, n° 85, , p. 24.
  14. Cf. Catherine Breillat, Corps amoureux, 2006.
  15. Biographie en anglais d'Isabelle Huppert sur IMDB
  16. Libération, « Isabelle Huppert, songe d’un jour d'été », consulté le 22 septembre 2012.
  17. Les Inrockuptibles (article du 6 novembre 2009, mis en ligne sur le blog d'Isabelle Adjani) « Isabelle Adjani : une relation gémellaire (avec Hervé Guibert) », consulté le 22 septembre 2012.
  18. Le Nouvel Obs, « Huppert-Adjani : la querelle des Isabelle », consulté le 22 septembre 2012
  19. Allociné, « Isabelle Adjani, Isabelle Huppert : interview d'André Téchiné », consulté le 22 septembre 2012.
  20. Télérama « Isabelle Adjani : “J’aime passionnément ce métier, mais je passe mon temps à y échapper” », consulté le 22 septembre 2012
  21. L'Express « Isabelle Huppert: "Le cinéma est une très agréable dépendance" », consulté le 22 septembre 2012.
  22. Marie-Élisabeth Rouchy « Adjani et Huppert, la guerre des Isabelle », article du Nouvel Obs publié sur le forum AlloCiné, consulté le 07 avril 2013.
  23. Jury 2009 sur le site du Festival de Cannes, consulté le 19 juin 2009.
  24. Palmarès 2009 sur le site du Festival de Cannes, consulté le 19 juin 2009
  25. Fiche d'Isabelle Huppert sur le site du Festival de Cannes, consulté le 19 juin 2009.
  26. Alain Lorfèvre, « Cannes: Isabelle Huppert signe son 20e film en compétition », La Libre Belgique, (lire en ligne, consulté le ).
  27. (en) A Thing for Lamé and Condemned Men dans The New York Times du 6 septembre 2012.
  28. Alix Fourcade, « Nicole Kidman déclare sa flamme à Isabelle Huppert : "Nous vous adorons!" », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le ).
  29. Madame Figaro, « Jessica Chastain : “La routine est mon ennemie” », consultée le 03 novembre 2012.
  30. (en) The Telegraph, « Jessica Chastain interview », consultée le 03 novembre 2012.
  31. Serge Kaganski, « Julianne Moore : Maps to the Stars exagère un peu la réalité, mais pas tant que ça », Les Inrocks, (lire en ligne, consulté le ).
  32. L'Express, « Interview de Naomi Watts : "Tourner Funny Gammes US a été la décision la plus difficile de ma carrière" », consultée le 03 novembre 2012.
  33. Les Inrocks, « Isabelle Huppert et Abbas Kiarostami, conversation sur le “pays du cinéma” », consultée le 03 novembre 2012.
  34. (en) Alt Film Guide, « European Film Awards 2009 : Tahar Rahim, Kate Winslet, Ken Loach, Isabelle Huppert », consultée le 03 novembre 2012.
  35. Première, « Rencontre entre Sean Penn et Isabelle Huppert, deux présidents de jury d'exception », consultée le 03 novembre 2012.
  36. [vidéo] France 5, « James Gray évoque Isabelle Huppert au Festival de Marrakech », consultée le 20 décembre 2012.
  37. Les Inrocks, « Natalie Portman: “Mon rôle dans ‘Black Swan’ était presque nocif” », consultée le 3 novembre 2012.
  38. Clémentine Gallot, « Alicia Vikander tisse son étoile », Libération, (lire en ligne).
  39. Voir sur allocine.fr.
  40. « Isabelle Huppert : Elle est de plus en plus proche de l'Oscar », LCI, (lire en ligne, consulté le ).
  41. « Le Grand arbre de la réduction », Jean-Michel Frodon, Les Cahiers du cinéma, avril 2009.
  42. « Ronald Chammah - IMDb », sur IMDb (consulté le ).
  43. « With Les Films du Camélia (Sorted by Popularity Ascending) - IMDb », sur IMDb (consulté le ).
  44. Voir sur societe.com.
  45. Voir sur societe.com.
  46. Prix collectif pour l'ensemble de la distribution du film.
  47. Décret du 15 mai 2015 portant promotion et nomination
  48. Décret du 31 décembre 2008 portant promotion et nomination.
  49. Décret du 31 décembre 1998 portant promotion et nomination.

Annexes

Ouvrages

  • Jean-Luc Douin, Comédiennes d'aujourd'hui, Paris, Lherminier, 1980
  • Steven Bach, Final cut : dreams and disaster in the making of Heaven's gate, New York, W. Morrow, 1985
  • Marc Ruscart, Isabelle vue par..., Quimper, Calligrammes, 1989
  • (de) Elfriede Jelinek, Isabelle Huppert in Malina: ein Filmbuch, Francfort, Suhrkamp, 1991
  • Isabelle Huppert, autoportrait(s), Paris, Cahiers du cinéma, 1994
  • Elfriede Jelinek, Patrice Chéreau, Susan Sontag, Isabelle Huppert, la femme aux portraits, Paris, Seuil, 2005
  • Murielle Joudet, Isabelle Huppert : vivre ne nous regarde pas, Nantes, Capricci, 2018
  • Richard Millet, Huppert et moi, Paris, Pierre-Guillaume de Roux, 2019

Articles

  • Hervé Aubron, « Rencontre avec Isabelle Huppert : Je ne souhaite pas un monde sans ambiguïté », Le Nouveau magazine littéraire, no 3, , p. 76-79
  • Sophie Diaz, « Isabelle Huppert ou le charme de la folie », Le Courrier picard, no 23852, , p. 40

Documentaires

Article connexe

Liens externes

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