Viktor Vekselberg

Viktor Feliksovitch Vekselberg[1] (en russe : Виктор Феликсович Вексельберг), né le près de Lviv en Ukraine occidentale, est un entrepreneur russe. Il est propriétaire et président du conglomérat russe Renova Group. Selon Forbes, en , sa fortune est estimée à 11,4 milliards de dollars, ce qui le place à la 119e place sur la liste des personnes les plus riches du monde[2].

Vekselberg est proche du Kremlin[3], supervisant les projets de modernisation de l'économie russe[4]. En , les États-Unis ont imposé des sanctions contre lui et 23 autres citoyens russes.

Vekselberg après une présentation à l'Institut des sciences et technologie de Skolkovo.

Biographie

Viktor Vekselberg est né en 1957 d'un père juif ukrainien et d'une mère chrétienne russe[5],[6] à Drohobych, en République socialiste soviétique d'Ukraine (bien que certains rapports indiquent qu'il est né à Lviv)[7].

Éducation

Doué pour les mathématiques, il effectue des études universitaires en ingénierie des systèmes.

En 1979, il est diplômé d'un doctorat en mathématiques de la faculté d'automatisation et de génie informatique de l'Institut des chemins de fer de Moscou (MIIT)[7]. Par la suite, il a travaillé comme ingénieur et directeur de recherche chez un fabricant de pompes appartenant à l'État[7],[8].

Il poursuit ses études au Centre de Calcul de l'Académie des sciences de l'URSS et fait un peu de recherche dans un institut à Moscou.

Carrière

En 1988, il crée avec quelques amis mathématiciens une société baptisée KomVek (pour Kompanie Vekselberg) qui crée des logiciels et importe des ordinateurs usagés. Il revend en Allemagne avec de gros profits des fils de cuivre récupérés en Russie[9].

Il profite de la vague de privatisation pour acquérir des bons de participation aux privatisations de sites siberiens de production d'aluminium et crée Rusal qui devient un géant de l'industrie de l'aluminium (second dans son pays)[9].

En 1996, il cofonde le groupe minier et métallurgique Sibérian-Urals Aluminium Company (SUAL) et s'intéresse aussi au pétrole en achetant via une société d'investissement Renova cette même année assez de parts pour devenir actionnaire majoritaire du groupe pétrolier Tyumen Oil Company (dit TNK). En 1997, il entre dans son conseil d'administration et devient (en 2002) président de TNK qu'il fusionne un an après (en 2003) à la branche russe de British Petroleum créant le second groupe privé du marché pétrolier (derrière Lukoil)[9].

Dans le même temps, il entre en 2003 au conseil d'administration de SUAL-Holding. Trois ans après, il se rapproche de son principal concurrent RusAl (ou Roussal) dirigé et détenu par Oleg Deripaska. Les deux entreprises fusionnent en en une nouvelle société détenue à 75% par Deripaska et à 25% par Viktor Vekselberg. Ils acquièrent ainsi ensemble un quasi-monopole sur le marché russe de l'aluminium, disposant d'une capacité de production de plus de 4 millions de tonnes par an. Deux mois plus tard, la nouvelle entité SUAL-RusAl fusionne avec la branche Aluminium de Glencore[9].

Viktor Vekselberg continue à étendre son empire. Récemment, l'oligarque propriétaire de 13,7 % du groupe zurichois OC Oerlikon, a annoncé vouloir investir 300 millions de dollars pour lancer une grande chaîne d'hôtels en Russie [9]. Parallèlement, il investit plusieurs milliards dans des projets miniers en Afrique du Sud. Son fonds d'investissement Renova participe à un consortium pour la prospection de manganèse dans le Kalahari. Par ailleurs, Viktor Vekselberg, via IES-Holding, est actif dans l'énergie, la distribution de gaz et l'immobilier.

En , il démissionne de son mandat de président de Rusal, déclarant « que le groupe russe était confronté à une « crise profonde » et qu'il croulait sous les dettes »[10] alors que le groupe, contrôlé par un autre milliardaire oligarque russe, Oleg Deripaska (qui est aussi directeur général du groupe) l'accuse « ne pas avoir été à la hauteur de ses fonctions de président »[10].

En , le président russe Dmitri Medvedev lui demande de superviser la « Silicon Valley » russe qui doit naître près de Moscou autour de 5 pôles (énergie, information, télécommunications, nucléaire et biomédical)[9], pour notamment rendre l'économie russe moins dépendante du secteur pétro-gazier. Il le fait via une « fondation Skolkovo » qui a obtenu le soutien du groupe aéronautique européen EADS représenté par Jean Botti, directeur technique qui a promis d'y installer un centre de R&D pour ses filiales Airbus, Eurocopter, Cassidian et Astrium pour améliorer les systèmes de communication, la motorisation et la consommation d’énergie des avions et engins spatiaux[11]. Il a confié la conception architecturale du projet à la division ingénierie de la SNCF.

En , Viktor Vekselberg annonce vouloir produire des modules photovoltaïques via sa société Hevel Solar, qui selon le journal La Tribune, pourrait recevoir de l'oligarque 500 millions de dollars pour créer un centre de recherche près de Moscou et attaquer le marché[12].

Patrimoine

Sa fortune a été estimée par le magazine Forbes à 10 milliards de dollars, puis en 2009 à 14 milliards de dollars[13] et 13 milliards en 2011[9].

En avril 2007, Vekselberg, collectionneur passionné d'œufs de Fabergé[14],[9] devient le premier actionnaire du fonds d'investissement Pallinghurst Resources de Bryan Gilbertson (l'un de ses collaborateurs) qui a cette année-là racheté (38 millions de dollars) la marque Fabergé au conglomérat Unilever. Il serait le plus important collectionneur d'objets de Fabergé et détient une collection qui a été montrée au Kremlin et à Dubrovnik (en 2007)[9],[15].

Charité

En 2013, il fait don de 4.5 millions de dollars pour la construction du Musée juif et centre de tolérance de Moscou[16]. Il finance également la construction et la restauration de plusieurs synagogues en Russie, parmi lesquelles la "Choral Synagogue" de Saratov en 2015[17].

Vie privée

Il est marié à Marina et a deux enfants, une fille, Irina, et un fils, Sasha[18].

Notes et références

  1. Du nom Wechselberg, en yiddish-allemand. Son père était juif et sa mère, ukrainienne.
  2. (en) « Viktor Vekselberg », sur Forbes (consulté le )
  3. (en-GB) Stephen Smith, « Why You've Never Heard Of Russia's Richest Man », sur Esquire, (consulté le )
  4. (en) « Russian 'Silicon Valley' to be self-sufficient in 5-7 years - Vekselberg », sur sputniknews.com (consulté le )
  5. « DER SPIEGEL 10/2006 - Im Westen wartet keiner auf mich », sur archive.is, (consulté le )
  6. (en-GB) Luke Harding, « The richer they come ... », The Guardian, (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  7. (en) Stephen M. Norris, Blockbuster History in the New Russia : Movies, Memory, and Patriotism, Bloomington, Indiana University Press, , 385 p. (ISBN 978-0-253-00679-0, lire en ligne)
  8. (en-US) Britta Heinemann says, « With $7.5 billion in his pocket, Viktor Vekselberg to increase his shareholdings in Switzerland. », sur Jewish Business News, (consulté le )
  9. Les Barons de la Bourse - Viktor Vekselberg - Biographie, Zonebourse.com, consulté 2011-03-29
  10. Anne Marie Roantree, Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Natalie Huet (2012), Le président de Rusal, no 1 mondial de l'aluminium, démissionne, Zone Bourse, Thomson Reuters 2012-03-13
  11. Les Barons de la Bourse Viktor Vekselberg reçoit le soutien d’EADS pour son projet de « Silicon Valley » russe, Zonebourse, 2011
  12. Les Barons de la Bourse (2011) Viktor Vekselberg investit le marché du photovoltaïque, zonebourse, 2011-04-14
  13. (en) The World's Billionaires 2009, Forbes, 2009
  14. (en) Russian Tycoon Buys Forbes Faberge Eggs, Forbes, le 2 avril 2004
  15. Les Barons de la Bourse (2011) Vekselberg-Gilbertson : Crime et châtiment pour le rachat de Fabergé publié 13/06/2011, consulté 2013-08-06
  16. « Интерфакс-Религия: Вексельберг возглавил попечительский совет Еврейского музея и Центра толерантности », sur interfax-religion.ru (ru) (consulté le )
  17. (ru) « Вексельберг построит синагогу в Саратове », sur izrus.co.il (consulté le )
  18. (en-US) Linda Hales et Linda Hales, « Good Egg: Russian Bought Back Bit of History », The Washington Post, (ISSN 0190-8286, lire en ligne, consulté le )

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