Tout va bien

Tout va bien est un film français écrit et réalisé par Jean-Luc Godard et Jean-Pierre Gorin, sorti en 1972, racontant une grève dans une usine, avec piquet de grève et séquestration du patron, dans la France de l'après Mai 68.

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Tout va bien
Réalisation Jean-Luc Godard
Jean-Pierre Gorin
Scénario Jean-Luc Godard
Jean-Pierre Gorin
Acteurs principaux
Pays d’origine France et Italie
Genre Drame


Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Historique

Le film s'inscrit dans deux contextes spécifiques : d'une part, concernant la société française, la fin d'une période en France avec l'après-mai 68 et la démission du fondateur de la Cinquième République, les soubresauts des années 1970, et d'autre part, pour les films de Jean-Luc Godard, la fin du collectif militant et maoïste Dziga Vertov. Ce film marque le retour à une fiction plus traditionnelle, avec deux vedettes dans les premiers rôles, Yves Montand et Jane Fonda, même si le synopsis est marqué par une longue séquence de grève dans une usine avec séquestration de dirigeant[1],[2],[3].

Synopsis

Le film s'ouvre sur une série de chèques signés pour faire un film (acteurs, techniciens, laboratoire...). La voix off explique que pour faire un film, il faut de l'argent et que pour avoir de l'argent, il faut des stars. Le film nous montre alors Yves Montand (lui) et Jane Fonda (elle, Suzanne) et explique que ces deux personnages sont en couple.

Le couple se rend dans une usine de charcuterie industrielle, sans savoir qu'elle est occupée par ses ouvriers. Ils se retrouvent séquestrés avec le patron. Suzanne est journaliste pour une radio américaine, elle devait interviewer le patron[3],[4]. Celui-ci lui explique qu'alors qu'un « petit débrayage » était prévu par la CGT, des ouvriers extérieurs à ce syndicat ont pris le pouvoir et bloqué totalement l'usine. Par la suite, Suzanne interroge ces ouvriers qui expliquent combien les conditions de travail et les rapports de classe sont durs dans l'usine.

Une fois sortis de l'usine, Suzanne essaye de faire un sujet sur cette occupation mais n'y arrive pas. Elle explique, face caméra, qu'elle était journaliste culturelle avant Mai 68, mais qu'elle est passée à des sujets plus sociaux après les événements, ce qui lui convient mieux. Mais ce qui est difficile pour elle, c'est que dans la radio pour laquelle elle travaille, tous les articles ont l'air d'être dits de la même voix, et que cette voix ne convient pas pour raconter ce qu'elle a vu dans l'usine.

Lui reprend son travail aussi, il réalise une publicité pour les collants Dim. Il explique qu'il était cinéaste, mais, après mai 68, il s'est rendu compte qu'on ne pouvait plus faire de films comme avant, c'est-à-dire comme si Mai 68 n'avait pas existé. Confronté à cette impossibilité de continuer à faire des films, il a décidé pour gagner sa vie de devenir réalisateur de films publicitaires.

Fiche technique

Distribution

Sélection

Le film est sélectionné à la Mostra de Venise 1972 mais il en est retiré par ses réalisateurs qui choisissent de le faire projeter au « contre-festival » organisé par deux associations d'auteurs italiens, l'ANAC et l'ANCI, promu notamment par Pier Paolo Pasolini[5].

Notes et références

  1. Raphaël Jaudon, « Godard et Gorin, marxistes “tendance Groucho” », Mise au point, no 9, (DOI 10.4000/map.2323, lire en ligne)
  2. Luc Chessel, « Restons palme. Marxiste blues », Libération, (lire en ligne)
  3. Jean François Rauger, « Six films pour fêter (ou pas) le travail. “Tout va bien” (1972) : le travail commence quand le travail s’arrête », Le Monde, (lire en ligne)
  4. « Le gauchisme, Jean-Luc Godard, Jean-Pierre Gorin », Le Monde, (lire en ligne)
  5. « L'autre "Mostra" de Venise », Le Monde, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi

Article connexe

Bibliographie

  • (en) Thomas Kavanagh, « Godard-Gorin's Tout va bien », Diacritics, vol. 4, no 1, , p. 42-48 (lire en ligne, consulté le )

Liens externes


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