Suffren (S635)

Le Suffren[n 1] (numéro de coque S635) est un sous-marin nucléaire d'attaque (SNA) français. Il est le navire de tête de la classe Suffren du programme Barracuda, deuxième génération de SNA de la Marine nationale. Il a été lancé le à Cherbourg-en-Cotentin (Normandie), et a débuté ses essais en mer le . Livré à la Marine nationale début , son admission au service actif est prévue pour septembre 2021[3].

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Suffren

Le Suffren au Cap Brun au large de Toulon, le 26 juillet 2020
Type Sous-marin nucléaire d'attaque
Classe Suffren
Histoire
A servi dans  Marine nationale
Commanditaire Direction générale de l'Armement (DGA)
Constructeur Naval Group[1]
Chantier naval arsenal de Cherbourg
Fabrication Acier
Quille posée
Lancement
Acquisition
Statut Actif
Équipage
Équipage 65 marins
Caractéristiques techniques
Longueur 99,5 mètres[1]
Maître-bau 8,8 mètres[1]
Tirant d'eau 7,3 mètres
Tirant d'air 8,4 mètres
Déplacement 4 650 t (surface)
5 300 t (plongée)
Propulsion 1 réacteur à eau pressurisée K15 de 150 MW

2 turbo-alternateurs
2 moteurs Diesel de secours SEMT Pielstick de 480 kW
1 pompe hélice (hydroréacteur)

Puissance 150 MW (réacteur) ; 10 MW (turbo-alternateurs)
Vitesse Supérieure à 23 nœuds (46 km/h) en plongée

14 nœuds (26 km/h) en surface

Profondeur Plus de 350m (secret défense)
Caractéristiques militaires
Rayon d'action Illimité, 70 jours de vivres
Carrière
Port d'attache Toulon[1]
Indicatif Q284 (numéro de quille)
S635 (pennant number)

Conception

Le Suffren est destiné à la protection de navires de surface comme le porte-avions Charles de Gaulle, et à l'interdiction de zone envers des bâtiments de surface adverses[4]. Il est aussi adapté au recueil de renseignements par ses nombreux capteurs acoustiques, optroniques et autres. Il n'a pas de périscope optique mais un mât optronique[4].

Le sous-marin peut au moyen d'une valise sèche, déployer des nageurs de combat, qui disposent ainsi d'un mini-sous-marin embarqué[4]. Ce dispositif est testé début [5].

Le Suffren embarque des missiles de croisière navals (MdCN), identiques dans leur partie aérienne à ceux qui équipent les frégates multi-missions (FREMM), mais qui sont tirés en plongée avec changement de milieu. Ces missiles peuvent frapper un objectif terrestre jusqu'à une distance de 1 000 km. Par rapport à une frégate, le sous-marin présente l'avantage de pouvoir se placer à portée de tir d'un objectif terrestre en toute discrétion et de pouvoir s'éclipser immédiatement après le tir[6].

Silencieux, le Suffren est décrit comme ayant une discrétion presque dix fois supérieure à la précédente génération de SNA[4].

Équipage

Le Suffren est servi par un équipage de 63 marins (contre 70 marins sur la classe Rubis), pour un tonnage double de la classe Rubis.

Il est le premier sous-marin français « imaginé dès sa conception pour recevoir un équipage mixte » avec notamment des quartiers réservés aux femmes, du fait d'un habitacle plus large que les bâtiments de la classe Rubis[4].

Histoire

La première tôle du Suffren a été découpée le [7]. Il s'agit du cent huitième sous-marin construit à Cherbourg depuis 1899 dont le 17e à propulsion nucléaire.

Il a été dévoilé au public le à Cherbourg-en-Cotentin, avec trois ans de retard sur le programme intermédiaire, devant le président de la République française Emmanuel Macron et la ministre des Armées Florence Parly[1]. Il a été lancé le [8]. La divergence de son réacteur nucléaire a eu lieu le . Les essais en mer du sous-marin ont débuté le [9],[10]. Il émerge dans la rade de Toulon le [11]. Le , au large de Biscarrosse, il effectue avec succès un tir de MdCN et devient à cette occasion le premier sous-marin français à tirer un missile de croisière[6],[12].

A partir de 2020, son premier arrêt technique programmé a lieu à Toulon[3].

Le Suffren est livré à la Marine nationale le à Toulon en présence de la ministre des Armées[13]. Son admission au service actif est prévue pour 2021[12].

Notes et références

Notes

  1. Prononcé « Suffrin »[2].

Références

  1. « Sous-marin nucléaire de nouvelle génération, le Suffren a mobilisé les sites Naval Group de Lorient et Brest », France Bleu, .
  2. Nicolas Mioque, « Suffren : « Suffrène » ou « Suffrin » ? », sur Trois-Ponts!, (consulté le )
  3. « On vous entraîne dans les entrailles du sous-marin Suffren à Toulon », sur Var-Matin, (consulté le ).
  4. « Macron inaugure le Suffren, premier sous-marin conçu pour embarquer des femmes », sur Le Huffington Post, .
  5. https://www.meretmarine.com/fr/content/le-sna-suffren-teste-son-module-dds-concu-pour-les-nageurs-de-combat
  6. Vincent Groizeleau, « Le SNA Suffren tire son premier missile de croisière », Mer et Marine, (lire en ligne)
  7. Olivier Hertel, « Sous-marin Barracuda : 99 mètres de haute technologie », Sciences et Avenir, (lire en ligne).
  8. Margot Hairon, « Cherbourg. Le sous-marin Suffren a été mis à l’eau », Ouest France, (lire en ligne)
  9. Laurent Lagneau, « Nouveau sous-marin nucléaire d’attaque français, le Suffren entame ses essais en mer », Zone militaire - Opex 360, (consulté le )
  10. Vincent Groizeleau, « Le SNA Suffren paré pour sa première plongée », Mer et Marine, (lire en ligne)
  11. Nathalie Guibert, « Le sous-marin « Suffren » rejoint son port base sans s’annoncer », Le Monde, (lire en ligne)
  12. « La France a effectué son premier tir de missile de croisière depuis un sous-marin français », Le Figaro, (lire en ligne).
  13. « Discours de Florence Parly ministre des Armées pur la cérémonie de réception du sous-marin nucléaire d'attaque Suffren », sur defense.gouv.fr.

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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