Naval Group

Naval Group est un groupe industriel français spécialisé dans la construction navale de défense. Le groupe emploie près de 15 792 personnes en 2020 à travers dix-huit pays. Société de droit privé détenue principalement à hauteur de 62,49 % par l’État français et de 35 % par Thales, Naval Group est, depuis 2017, l’héritière des arsenaux français et de la Direction des constructions et armes navales (DCAN), devenue la Direction des constructions navales (DCN) en 1991 et DCNS en 2007 (le « S » ajouté pour la notion de système et de service)[4]. Depuis 2021, le groupe se recentre sur ses activités navales.

Naval Group

Création 1631 : naissance des premiers arsenaux
Dates clés 2003 : DCN devient une société anonyme
2007 : acquisition des activités navales de Thales et entrée de Thales dans le capital de DCN : DCN devient DCNS
2017 : DCNS devient Naval Group
Fondateurs Armand Jean du Plessis de Richelieu
Forme juridique Société anonyme
Slogan « Power at Sea »
Siège social Paris
 France
Direction Pierre Éric Pommellet
Actionnaires État français : 62,49 %
Thales : 35 %
Collaborateurs : 1,69 %
DCNS Autocontrôle : 0,82 %
Activité Construction de navires de combat

(Conception, construction et entretien de navires militaires de surface, de sous-marins, de systèmes et d’équipements, fourniture de services aux marines)

Produits Frégates, sous-marins nucléaires ou classiques, porte-avions, systèmes d'armes embarqués, systèmes propulsifs, services aux forces navales)...
Filiales Naval Energies, Sirehna, Kership, etc.
Effectif 15 792 en 2020 (effectif moyen annuel)
SIREN 441133808[1]
TVA européenne FR75441133808[2]
Site web https://www.naval-group.com

Chiffre d'affaires 3 712 000 000 € en 2019
Résultat net 188 200 000 € en 2019[3]
+ 6 %

Histoire

Naissance des arsenaux

En 1624, le cardinal de Richelieu, alors premier ministre de Louis XIII, définit une politique navale qui prévoit de développer les arsenaux afin de donner à la France une puissance maritime capable de rivaliser avec celle de la Grande-Bretagne. Cette politique mise en pratique à partir de 1631 avec la création des marines du Ponant côté Atlantique et du Levant côté Méditerranée ; la fondation de l’arsenal de Brest[5] ; l'extension de l'arsenal de Toulon, créé sous Henri IV[6].

Cette volonté sera prolongée par Colbert, ministre de la Marine de Louis XIV, qui développe plusieurs arsenaux névralgiques : extension de l'arsenal de Toulon, creusement des bassins de l'arsenal de Brest, fondation de l'arsenal de Rochefort. Il est imité par son fils Seignelay qui lui succède en 1683[7].

Au XVIIIe siècle, le réseau d’arsenaux de la Marine royale s’étoffe encore. En 1750, le marquis de Montalembert convertit une ancienne papeterie en forge à canon à Ruelle-sur-Touvre[8]. En 1777, Antoine de Sartine, ministre de la Marine de Louis XVI, crée une fonderie de canon près du chantier de construction navale d’Indret. La même année commencent les travaux d’aménagement du port de Cherbourg, achevé en 1813. En 1778, l’arsenal de Lorient succède à la Compagnie des Indes du port de Lorient. En 1781 sont acquises les forges royales de Guérigny.

L'arsenal de Rochefort est fermé en 1926. En 1937, l’établissement de Gassin est créé, en reprenant les installations de la société Schneider, spécialisée dans le domaine des torpilles. La plupart des implantations françaises de Naval Group sont dès lors créées[7].

Industrialisation et innovations techniques

Le XIXe siècle voit se développer ces grandes infrastructures qui accompagnent la mutation de la marine à voile vers la motorisation. Les arsenaux se transforment donc en industrie mécanisée où le bois est de plus en plus remplacé par l'acier et les vergues par les lignes d'arbre.

Au XIXe siècle, les arsenaux se transforment pour accompagner la mutation de la marine à voile vers la motorisation. Les sites s’industrialisent et se spécialisent peu à peu. En 1865, l’arsenal de Brest devient exclusivement militaire avec la fermeture du port de la Penfeld aux navires commerciaux. En 1898, l’arsenal de Cherbourg, après s’être spécialisé dans la construction de navires à hélice et non plus à voile, se voit chargé exclusivement de la construction de sous-marins. En 1927, un décret fixe définitivement les assignations des différents arsenaux[9] : Brest et Lorient sont chargés de la construction des grands navires ; Cherbourg de celle des sous-marins ; Toulon, Bizerte et Saïgon ont pour mission l’entretien de la flotte.

Cette rationalisation du rôle des arsenaux s’accompagne d’une innovation technique et militaire, et d’une production de navires accélérée dans un contexte historique de course à l’armement et de colonisation. Ainsi, en 1858, la Gloire, le premier navire cuirassé de haute mer au monde sort des chantiers navals de Toulon. Les années 1860 voient l’apparition des premiers torpilleurs et sous-marins à visée militaire : en 1863, le Plongeur est mis à flot. Premier sous-marin à moteur, ses problèmes techniques en font un prototype plus qu’un bâtiment de guerre opérationnel ; il ouvre cependant la voie à la création du Gymnote en 1886 et du Narval en 1899, les premiers sous-marins torpilleurs opérationnels de l’histoire.

La production de bâtiments de surface lourds prend également de l’importance dans les années 1910. De nombreux cuirassés sont construits avant le début de la Première Guerre mondiale, et en 1939, le Richelieu, bâtiment de 35 000 tonnes, vient compléter la flotte.

Réunification des activités

En 1946, un état des lieux des arsenaux français vient compléter le décret de 1927 concernant les attributions des différents sites : Brest est chargé de la construction et réparation des gros bâtiments ; Lorient de la construction de bâtiments moyens ; Cherbourg des sous-marins ; Toulon de la réparation et de l’entretien de la flotte. En ce qui concerne les sites non-côtiers, Indret est chargé des activités de propulsion des navires ; Ruelle de la construction de canons, de pièces de grande taille, de l’électronique ; Gassin de la production de torpilles ; Guérigny des chaînes et ancres de marine. Cinq sites sont situés outre-mer : Mers el-Kébir, Bizerte, Dakar, Diego-Suarez, Papeete[10].

En 1958, le lancement officiel par le général de Gaulle du programme nucléaire militaire français et de la politique de la dissuasion amorce une restructuration de la base industrielle et technologique de défense.

Le projet Cœlacanthe[11] réunit ainsi l'état-major de la marine, la DCCAN et le CEA, et aboutira à la mise en service en 1971 du Redoutable, premier sous-marin nucléaire lanceur d'engins français.

Jusqu'en 1961, la Marine nationale assure elle-même l’entretien et la réparation de sa flotte par l’intermédiaire de la Direction centrale des constructions et armes navales (DCCAN) et ses Directions des constructions et armes navales (DCAN) des différents arsenaux[12]. Les DCAN sont dirigées par des ingénieurs militaires du corps des ingénieurs du génie maritime. À cette date, les arsenaux sont détachés de la responsabilité unique de la Marine (Direction centrale des Constructions et Armes navales - DCCAN) pour passer sous celle de la délégation ministérielle pour l’Armement (DMA), nouvellement instituée par Michel Debré ; ce qui permettra au cours des années 1970 une diversification de leurs activités.

En 1965, nouvelle dénomination, les arsenaux métropolitains et d’outre-mer dépendent désormais d'une direction unique, la direction technique des constructions navales (DTCN), relevant toujours directement de la DMA. En 1977, la DMA devient la Délégation générale pour l’armement (DGA). L’objectif de cette réforme est de centraliser l’ensemble des capacités de conception et de construction des armées au sein d’une délégation interarmées sous l’autorité directe du gouvernement[13].

Transformation en entreprise

Dans les années 1970, le contexte économique international et la décolonisation conduisent la DCAN à se développer sur de nouveaux marchés. À la perte des arsenaux d’outre-mer s’ajoutent des besoins de la Marine française en navires désormais moins importants, et les crédits se font moins faciles à obtenir. Cette dynamique s’accélère encore à la fin de la guerre froide, malgré la diversification des activités de la DCAN, dont l’entretien du réseau électrique et le déminage des littoraux. Certains sites se spécialisent également dans des projets civils : Brest construit des wagons, Guérigny des machines agricoles, Toulon des navires civils (yachts, paquebots).

Mais, au-delà des carnets de commande, c’est en fait le statut étatique de la DCAN qui est peu à peu remis en cause, étant considéré comme une contrainte administrative pour le développement du potentiel des arsenaux français.

La DCAN a remporté ses premiers contrats à l’international dès la fin des années 1960 (Portugal, Afrique du Sud, Pakistan et Espagne) grâce à son sous-marin d'attaque conventionnel de type Daphné. Vendu à quinze exemplaires, le type Daphné était également en service dans la marine française.

Affaire des frégates de Taïwan

En 1989, l'entreprise avec Thomson CSF et Défense conseil international, possédée à majorité absolue par l'état (DCN) laquelle avait utilisé Thomson CSF pour couvrir ses exportations dans l'affaire des frégates de Taïwan et où les trois entreprises étaient impliquées.[14]

Changement de nom et orientation à l'international

Cette évolution se fait en plusieurs étapes. En 1991, la Direction des constructions et armes navales (DCAN) change de nom et devient la Direction des constructions navales (DCN) ; la même année, DCN international est créée. Cette société anonyme a pour vocation de promouvoir à l'international les activités de la DCN et de faciliter l'exportation de ses productions.

Puis, en 1992, les activités étatiques de la DCN sont rattachées au Service des Programmes Navals (SPN), qui a pour mission la maîtrise d'ouvrage des navires destinés à l'Armée française. Désormais, la DCN n’est plus chargée que des seules activités industrielles, tout en restant maintenue au sein de la DGA. Ce changement de statut permet à DCN International, à la fin des années 1990, d'accompagner commercialement et juridiquement la DCN dans le développement de ses offres à l'international.

Cette stratégie de développement portée par DCN International se traduit par la signature de plusieurs contrats majeurs. En 1994, trois sous-marins Agosta sont livrés au Pakistan et, en 1997, deux sous-marins Scorpène sont produits pour le Chili. Un contrat est également remporté en 2000 pour la fourniture de six frégates du type Formidable pour Singapour[15]. En 2002, un contrat pour deux sous-marins Scorpène est signé avec la Malaisie[16].

La DCN gagne également des contrats dans le domaine du forage pétrolier off-shore en 1997, le site de Brest modernise ainsi la plateforme Sedco 707, et construit des plateformes pétrolières de type SFX[17].

En 1999, la DCN devient un service à compétence nationale (SCN), sous le nom de 'DCN' sans référence à la dénomination Direction des constructions navales ; ce SCN est directement rattaché au ministère de la défense[18]. Enfin, en 2001, le gouvernement français décide de transformer la DCN en entreprise anonyme de droit privé, dont l'État posséderait la totalité du capital. En 2003 le changement de statut est effectif : la DCN devient DCN-SA[19],[20].

Développement de DCNS

logo de DCNS.

En 2007, le groupe acquiert la branche activités navales France de Thales, en reprenant les activités de la société Thales Naval France et celles d’Armaris, l’ancienne filiale que DCN et Thales Naval France détenaient à parité, et MOPA2 – la société chargée du projet de second porte-avions. Thales entre au capital du groupe à hauteur de 25 %, et DCN devient DCNS, le S adjoint faisant référence aux Services et à l'expertise dans les Systèmes[21]. En 2011, Thales augmente sa participation et monte à 35 % du capital de DCNS[22].

L’évolution statutaire des années 2000 permet à DCNS de développer librement ses activités civiles démarrées depuis l’après-guerre et de les inscrire dans sa stratégie de croissance. C’est ainsi qu’en 2009, DCNS adopte le projet d’entreprise « championship », dont le but est de positionner le groupe comme un leader mondial du naval de défense et un innovateur dans l’énergie (nucléaire civil et énergies marines renouvelables)[23]. La vision « 2020+ », élaborée en 2012, sous-tend l’ambition exprimée[24].

Afin d’améliorer sa performance pour répondre à ses ambitions de croissance, DCNS se concentre notamment sur : l’innovation, l’internationalisation et le développement responsable. Les frégates multi-missions (FREMM) sont construites à partir de 2007 ; en 2008, l’appontage d’un drone aérien sur une frégate en navigation est une première mondiale[25]. Pour assurer une cohérence à ses activités de recherche et développement, le groupe crée en 2011 DCNS Research[26].

Les contrats passés avec les marines internationales permettent à DCNS de s’implanter dans leurs pays respectifs : la filiale DCNS India est ainsi créée en 2008 un partenariat avec les chantiers publics MDL (Mazagon Dock Ltd) à la suite de deux contrats conclus en 2005 et 2008[27], portant sur la livraison de six sous-marins conventionnels Scorpène. De même, en 2013 est inauguré un site de construction de sous-marins au Brésil dans le cadre d’un contrat prévoyant également la livraison de 4 sous-marins Scorpène et le soutien à la réalisation d’une base navale[28]. Le plus important contrat à l’international remporté par DCNS. En 2013 et 2014, le groupe poursuit son implantation en Malaisie[29] à travers le programme de livraison des corvettes Gowind et signe un contrat majeur de corvette Gowind avec l'Égypte[30].

En 2013, Piriou et DCNS créent une société conjointe : Kership, pour produire les bâtiments multi-missions (B2M) et autres navires de soutien à l'action de l'État en mer.

En , l'Australie annonce que son contrat de construction de douze sous-marins de 4 000 tonnes pour un montant total de 34,3 milliards d'euros est remporté par DCNS, face à ThyssenKrupp Marine Systems et au consortium japonais de Mitsubishi Heavy Industries et de Kawasaki Heavy Industries[31].

En , après négociation, Fincantieri disposera d’environ 48 % du capital des Chantiers de l'Atlantique, l’État français conserve ses 33,3 %, DCNS entre à hauteur de 12 % et une fondation bancaire italienne détiendra le solde[32].

Le , DCNS change de nom et devient Naval Group, pour le 400e anniversaire de l'entreprise[33].

Activités

Les activités de Naval Group sont dédiées principalement à la réalisation de A à Z de navires de combat naval de défense, cœur historique de l’activité (navires, sous-marins, maintien en conditions opérationnelles des forces).

Naval Group conçoit, réalise et maintient en condition opérationnelle des systèmes navals de surface, des sous-marins ainsi que leurs systèmes et infrastructures associés. En tant que maître d’œuvre et intégrateur de navires armés, Naval Group intervient sur l’ensemble de la chaîne de valeur : programmation stratégique, la conception, la construction, le maintien en condition opérationnelle.

Le groupe fournit ainsi la Marine nationale française et les marines étrangères, pour les produits conventionnels, avec autorisation du gouvernement français. Il met également son expertise militaire au service de l’Armée de l’air pour concevoir des systèmes automatisés de navigation et de combat, et rénover des avions[34].

Systèmes navals de surface[35]

Sous-marins et armes sous-marines

Marché d'export

Naval Group capte une part de marché[Lequel ?] de 17%[Quand ?][39], principalement en Amérique du Sud (Brésil 4 classe Scorpène) et en Asie (Inde 6 classe Scorpène, Malaisie 2 classe Scorpène), et il faut signaler le contrat avec l'Australie en 2016 pour 12 type Shortfin Barracuda.

Inde

  • En Inde, Naval Group est partenaire des chantiers publics MDL (Mazagon Dock Ltd).

Brésil

  • Au Brésil, Naval Group a remporté le marché PROSUB en . En partenariat avec le conglomérat Odebrecht

Malaisie

  • En Malaisie, Naval Group et son partenaire local Boustead ont fondé la JV Boustead DCNS Naval Corporation SDN BHD (49/51 %) dédiée à la maintenance et au soutien opérationnel des 2 Scorpènes.

Pologne

  • Naval Group a des partenariats stratégiques avec des chantiers SMW Gdynia en Pologne.

Australie

  • En Australie, où le groupe Naval Group a remporté en 2016[40] un appel d'offres pour la construction de sous-marins. Après dix-huit mois de négociations, un accord de partenariat stratégique entre le gouvernement australien et l’industriel français Naval Group a été signé le pour la construction de douze sous-marins d’attaque Shortfin Barracuda pour un montant de 31 milliards d’euros[41]. À la surprise générale, l'Australie annule cet important contrat le en annonçant un nouvel accord de coopération militaire avec les États-Unis et le Royaume-Uni lui permettant d'acquérir des sous-marins à propulsion nucléaire[42].

Émirats arabes-unis

Argentine

  • En Argentine, en 2018, Naval Group remporte le marché pour 4 patrouilleurs Gowind, pour 319 millions d'euros[44].

Roumanie

  • En Roumanie, Naval Group remporte un contrat de 1,2 milliard d'euros pour la livraison de quatre corvettes Gowind. Le groupe avait présenté fin 2018 la meilleure proposition, mais l'appel d'offres avait été mis en suspens en janvier 2019 après plusieurs tentatives de déstabilisation et des pressions de la part de Liviu Dragnea, président social-démocrate de la Chambre des députés roumain. Elle a finalement été définitivement validée le [45].

Belgique

  • En Belgique, Belgium Naval and Robotics, consortium constitué de Naval Group et ECA Group, s'est vu notifié le contrat de fourniture de 12 chasseurs de mines équipés de leurs systèmes de drones (une centaine de drones au total). Six navires sont destinés à la marine belge, les six autres seront livrés à la marine néerlandaise.

À la fin des années 1980, la marine canadienne avait envisagé d'acquérir 10 ou 12 sous-marins nucléaires d'attaque français de la classe Rubis, mais la fin de la guerre froide et les difficultés budgétaires conduiront à l'abandon de ce projet[46].

Énergies et infrastructures marines

Naval Group se positionne comme un innovateur en proposant une large gamme de solutions dans l'énergie nucléaire civil et les énergies marines renouvelables.

Les connaissances développées par Naval Group dans le domaine de la propulsion de systèmes navals permettent au groupe de développer des solutions dans le nucléaire civil. Il collabore ainsi avec EDF, le CEA et Areva à la construction des centrales EPR et à l’entretien de centrales nucléaires.

Naval Group construit aussi des centrales électriques thermiques et des bases navales. Le groupe conçoit notamment des centrales électriques à Mayotte[47], La Réunion[48] et Saint-Pierre-et-Miquelon[49]. Il assure l’assistance à la réalisation des bases navales à l’international, comme le site industriel de construction de sous-marins de la baie de Sepetiba près d’Itaguaí au Brésil[28].

Naval Group investit enfin en 2013 dans quatre technologies marines renouvelables : les hydroliennes, l’énergie thermique des mers (ETM), les éoliennes flottantes et l’énergie houlomotrice. Sa prise de contrôle de la société irlandaise OpenHydro en 2013 lui permet de passer de la phase de recherche et développement à une phase de production industrielle[50].

En 2016 le groupe crée la filiale Naval Énergies pour porter l'ensemble de ses activités de développement dans les énergies marines renouvelables[51].

Le développement de Naval Group dans ces secteurs de l'énergie s’inscrit dans la stratégie de croissance du groupe qui vise le doublement de son chiffre d’affaires entre 2010 et 2020.

Pour Vincent Groizeleau le potentiel de développement dans les énergies marines renouvelable serait estimé à hauteur de 1,5 fois le chiffre d'affaires de Naval Group en 2008, soit une estimation entre 3 et 4 milliards d'euros par an[52].

Le , Microsoft et Naval Group immergent le premier data center sous-marin au large des Orcades en Écosse dans le cadre du projet Natick[53].

En 2021, Naval Group met fin à ses activités dans le domaine des énergies renouvelables. Naval Energies est racheté par l’italien Saipem.[54]

Implantations

En France

Naval Group dispose de 11 implantations en France, chacune spécialisée dans des métiers distincts.

  • Bagneux : systèmes d’information et de surveillance
  • Bouguenais : Recherche et développement (Technocampus Ocean). Cofondateur du pôle de compétitivité EMC2
  • Brest : services, maintien en condition opérationnelle des navires et sous-marins, maintenance des infrastructures industrielles portuaires de la Marine, énergies marines renouvelables. Le site se situe dans l’arsenal de Brest, sur l’Île Longue et dans la zone d'activité du Froutven et est partie prenante du Pôle Mer Bretagne.
  • Cherbourg : production de sous-marins
  • Lorient : Systèmes navals de surface
  • Nantes-Indret : Sous-marins, propulsion nucléaire.
  • Paris : Siège social du groupe
  • Ruelle-sur-Touvre : Sous-marins, systèmes automatisés, simulateurs, formation
  • Saint-Tropez-Gassin : Armes sous-marines (torpilles)
  • Toulon : Services, entretien des sous-marins et du porte-avions Charles de Gaulle
  • Toulon-Ollioules : systèmes d’informations et de surveillance (Technopole de la mer[55])

Dans le monde

Naval Group possède des bureaux de représentation en Australie, Arabie saoudite, au Chili, aux Émirats arabes unis, en Grèce, en Inde, en Indonésie, en Malaisie, en Norvège et au Pakistan. Le groupe est également présent dans le monde à travers des filiales et joint-ventures, qu’elle possède exclusivement ou en association avec d’autres entreprises[56].

En Europe

En Belgique:

  • Naval Group Belgium est une filiale détenue à 100 % par Naval Group.

En France :

  • Sirehna, filiale à 100 % : hydrodynamique navale, solutions de navigation pour les navires et d’appontage pour les véhicules et drones marins, terrestres ou aériens
  • Défense Environnement Services, filiale à 49 % en partenariat avec Veolia : infrastructures multiservices
  • Kership, filiale à 45 % en partenariat avec Piriou : navires de moyen tonnage pour l’État français
  • Naval Energies, filiale à 55 % en partenariat avec Bpifrance, Technip et BNP Paribas Capital : Énergies marines renouvelables

En Irlande :

  • OpenHydro, filiale à 62 % de Naval Energies : hydroliennes

En Italie :

Au Pays-Bas:

  • Naval Group BV Den Haag est détenue à 100 % par Naval Group

En Asie-Moyen-Orient et Afrique

En Arabie saoudite :

  • Naval Group Arabie Saoudite, filiale à 100 % : assistance à Naval Group pour des missions de maintien en conditions opérationnelles

En Inde :

  • Naval Group India, filiale à 100 % : soutien aux chantiers navals locaux dans leurs activités techniques et de recherche

En Malaisie :

  • Naval Group Malaysia, filiale à 100 % : assistance au groupe Naval Group dans ses activités locales
  • Boustead Naval Group Naval Company, filiale à 40 % en partenariat avec Boustead : maintien en conditions opérationnelles de sous-marins

À Singapour :

  • Naval Group Far East, filiale à 100 % : logistique et maintenance de systèmes navals et aéronavals

En Egypte:

  • Naval Group Alexandria est une filiale détenue à 100 % par Naval Group

En Amérique

Au Brésil :

  • Naval Group Brasil, filiale à 100 % : représentation commerciale du groupe au Brésil
  • Prosin, filiale à 100 % de Naval Group do Brazil : ingénierie de systèmes navals pour le Brésil
  • Itaguai Construçoes Navais, filiale à 41 % en partenariat avec Odebrecht : construction de sous-marins dans le cadre d’un contrat signé par Naval Group avec la Marine brésilienne

Au Canada :

  • Naval Group Technologies Canada Inc, filiale à 100 % : représentation commerciale du groupe au Canada (Ottawa).

En Océanie

En Australie

  • Naval Group Australia, filiale à 100 % : représentation commerciale du groupe en Australie

Données financières

2019 2018 2017 2016 2015 2014 2013 2012
Chiffre d’affaires (en milliards €)[57] 3,70 3,60 3,19 3,193,063,073,362,93
Prises de commandes (en milliards €) 5,30 3,70 4,02 3,523,602,272,53
Carnet de commandes (en milliards €) 15,0 13,8 13,7 11,612,2613,2214,46
Résultat opérationnel courant (en millions €) 166,4208,5
Résultat net (en millions €) 188,2 178,2 93,2 94,368,4-336,1104,1163,7

Organisation

Naval Group est une société anonyme de droit privé dont l’actionnaire principal est l’État français, avec 62,49 % du capital. Le groupe Thales possède 35 % du capital et les salariés détiennent 1,64 % du capital. Naval Group emploie fin 2019, 15 168 personnes, dont plus de la moitié est constituée de salariés de droit privé et l’autre moitié d’ouvriers d’État. Présent dans 18 pays, le groupe a développé plusieurs partenariats à l’étranger par l’intermédiaire de ses filiales et joint-ventures.

Gouvernance

  • Président directeur général : Pierre Éric Pommellet
  • Directeur général adjoint Développement : Alain Guillou
  • Directeur général adjoint Finance et Juridique : Frank Le Rebeller
  • Directrice des ressources humaines : Caroline Chanavas[58]

Liste des dirigeants

01/03/1986 31/08/1991 Henri Cazaban DCN
01/09/1991 31/01/1995 Jacques Grossi DCN
01/02/1995 25/01/1997 Gérald Boisrayon DCN
25/01/1997 12/03/2000 Rodolphe Greif DCN
12/03/2000 24/01/2009 Jean-Marie Poimbœuf DCN - DCNS
25/01/2009 31/07/2014 Patrick Boissier DCNS
31/07/2014 24/03/2020 Hervé Guillou DCNS – Naval Group
24/03/2020 Pierre Éric Pommellet Naval Group

Communication

Le groupe est partenaire du Grand-Prix de l’École navale[59], régate organisée depuis 2002 près de la presqu’île de Crozon. Il est aussi partenaire du Pôle France Voile de Brest depuis 2007, et œuvre à l’insertion professionnelle des sportifs en reconversion. Naval Group a également construit en 2008 le DCNS 1000, monocoque destiné à la course à la voile autour du monde, qui figure en 2013 dans le film En solitaire, de Christophe Offenstein, avec François Cluzet.

Naval Group a par ailleurs partagé son expertise technique en matière de matériaux composites pour coques de navires et de systèmes de navigation lors de la construction du trimaran expérimental L'Hydroptère[60], et a été partenaire de l’équipe Areva Challenge, qui a participé à la Coupe de l'America en 2007.

À travers son site industriel à Toulon-Ollioules, Naval Group est partenaire depuis 2005 du Rugby club toulonnais[61].

Naval Group est partenaire de l'Association Hermione La Fayette dans le cadre de la promotion des métiers du naval et de la transmission des savoir-faire.

En 2019, 118 collaboratrices de Naval Group étaient engagées comme marraines au sein de l'association « Elles Bougent », qui œuvre à la promotion des carrières scientifiques et techniques auprès des jeunes.

Activité de lobbying

Auprès de l'Assemblée nationale

Naval Group est inscrit comme représentant d'intérêts auprès de l'Assemblée nationale. Il déclare à ce titre en 2013 que les coûts annuels liés aux activités directes de représentation d'intérêts auprès du Parlement sont compris entre 40 000 et 50 000 euros[62].

Auprès des institutions de l'Union Européenne

Naval Group est inscrit depuis 2011 au registre de transparence des représentants d'intérêts auprès de la Commission européenne. Il déclare en 2016 pour cette activité 7 collaborateurs à temps plein et des dépenses d'un montant compris entre 100 000 et 200 000 euros[63].

Notes et références

  1. Global LEI index, (base de données web), consulté le
  2. « https://amadeus.bvdinfo.com/version-2019829/ » (consulté le )
  3. https://www.societe.com/societe/naval-group-441133808.html
  4. « DCN s'offre une nouvelle identité avec DCNS », sur Mer et Marine,
  5. Historique de l'Arsenal de Brest sur wiki-brest.net.
  6. « Les grandes dates de l'arsenal de Toulon », sur Mer et Marine (consulté le ).
  7. Rapport no 134 (2004-2005) d'Yves Fréville, fait au nom de la commission des finances, déposé le 21 décembre 2004, « Annexe 1, l’évolution du statut juridique de DCN », sur senat.fr.
  8. « La Forge à canons », sur Ville de Ruelle sur Touvre (consulté le ).
  9. Décret du 22 avril 1927 relatif à l'organisation de la marine militaire, Journal Officiel de la République Française, .
  10. Frédéric Marquie, La reconversion des chantiers et arsenaux de la Marine (1946-1953), Revue historique des armées n° 220, p 112-127.
  11. « La propulsion nucléaire des navires », sur Energethique (consulté le ).
  12. « Le maintien en condition opérationnelle de la flotte », sur senat.fr.
  13. Yves Fréville, « La réorganisation du MCO et la création du service de soutien de la flotte », Rapport d'information du Sénat n° 426, (lire en ligne).
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