Stanislas Mangin

Stanislas Mangin, né le dans le 16e arrondissement de Paris, mort le dans la même ville, est un militaire, résistant et conseiller d'État français. Il est Compagnon de la Libération.

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Biographie

Fils du général d'armée Charles Mangin, fondateur des troupes coloniales, et d'Antoinette Charlotte Cavaignac, fille de Jacques Marie Eugène Godefroy Cavaignac, ministre de la IIIe République et petite-fille du général Cavaignac, Stanislas Mangin intègre Saint-Cyr en 1939 dans la promotion « Amitié franco-britannique ». Nommé sous-lieutenant dans l'infanterie en 1940 et affecté au dépôt d'infanterie de Blois, il est fait prisonnier trois mois plus tard, le 19 juin, lors de la bataille de France, mais s'évade le 1er août suivant de la caserne d'Orléans et rejoint la zone non occupée, où il est affecté à un régiment de l'armée d'armistice.

Mis en congé sur sa demande le , il constitue bientôt un groupe avec le capitaine Maurice Andlauer, le lieutenant Roger Warin, l’adjudant-chef Gaston Tavian et le sergent Edgard Tupët-Thomé.

Nommé chef de cabinet du préfet de Rodez en , il démissionne quand le colonel Groussard, son ancien commandant à l'école de Saint-Cyr, est accusé d'avoir contribué à l'arrestation de Pierre Laval et décide de rejoindre les Forces françaises libres (FFL) par l'Espagne. Toutefois, Groussard leur présente Pierre Fourcaud qui les engage dans le réseau « Ronald » (futur « Ali-Tir »), qu'il vient de créer, pour travailler en France. Si Mangin obtient d'être engagé à titre militaire dans les FFL avec ses camarades en , il accepte en juin un deuxième poste de chef de cabinet de préfet, qui lui permet d'obtenir des renseignements et des moyens, et se fait affecter aux liaisons et aux postes émetteurs de Fourcaud. Après l'arrestation de ce dernier par la police de Vichy, Roger Wybot lui succède, avant de partir pour Londres. Mangin prend alors la tête du réseau « Ali-Tir », avant d'être désigné par Londres comme chef de mission dans les deux zones en .

En , il démissionne à nouveau de ses fonctions de chef de cabinet afin de pouvoir rejoindre la zone occupée, où il crée le réseau « Crolland et Pierre Pigagnol ».

Invité en février à rejoindre le quartier général des FFL afin d'y étudier les conditions de développement du réseau, il s'envole de nuit aux Lagnys, dans l'Indre, à bord d'un Lysander avec Louis Andlauer, Pierre Julitte, « Rémy » et « Saint-Jacques ». À Londres le , il ne peut rentrer en France, à la suite d'une indiscrétion à Carlton Gardens. Affecté au BCRA, il devient l'adjoint de Wybot à la section contre-espionnage[1] et s'engage officiellement dans les Forces françaises libres à la date du sous le nom de « Mojon » : le commandant Passy lui remet son acte d'engagement, établi en son absence par le lieutenant-colonel Billotte.

En , il part pour Saint-Pierre-et-Miquelon, où il prend le commandement du détachement d'instructeurs commando, puis pour les États-Unis, où il s'occupe de l'entraînement du bataillon des Antilles, de janvier à juillet 1943.

En , il rejoint la 1re division française libre en Tunisie. Affecté d'abord au bataillon de marche n°11, il retourne un moment au bataillon des Antilles, avant de prendre le commandement du 2e peloton au 4e escadron du 1er régiment de fusiliers marins en Italie en . Blessé lors des combats qui suivent le débarquement de Provence, il participe à la libération de la France. Il est le premier à entrer à Lyon, à la tête de son peloton, le .

Le 24 novembre, bien que blessé à deux reprises, il réussit à obtenir la reddition d'un armement d'antichar et d'une section ennemie, entrant ainsi le premier de l'armée française de la Libération en Alsace.

Blessé une troisième fois le , il prend le commandement du groupement blindé, son commandant d'escadron ayant été évacué, jusqu'à ce qu'on ait pu le remplacer à son tour.

Nommé capitaine, il prend part, en , à la création de la Surveillance du territoire, dont il devient directeur adjoint.

Maître des requêtes au Conseil d'État en 1951, breveté du Centre de hautes études administratives en 1953, il est rappelé en Algérie en 1956 comme chef de bataillon.

Conseiller technique de l'Institut d'aménagement et d'urbanisme de la région d'Île-de-France de 1960 à 1967, il est rapporteur général de la commission de l'équipement culturel et du patrimoine artistique au Commissariat général du Plan (IVe puis Ve plans) en 1961, devient conseiller d'État en , président de la Commission spéciale de révision de certains titres de Résistance en .

Président, à partir de 1970 de l'Amicale pour l'enseignement aux étrangers, qui publie la revue Vivre en France, il prend en 1977 une retraite anticipée de conseiller d'État. Ayant obtenu la même année une licence en droit, il s'inscrit au barreau de Paris, où il assure la défense judiciaire des immigrés jusqu'en 1981.

Famille et vie privée

Le , il épouse Nicole Pleven, seconde fille de René Pleven, née le dans le 16e arrondissement de Paris. L'aînée, Françoise, née le , s'est mariée le avec Louis Andlauer[2],[3].

Décédé en 1986 à Paris, Stanislas Mangin est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (44e Division).

Son épouse, Nicole Pleven, remariée à Michel Worms de Romilly (divorcé de Jacqueline de Romilly en 1973), est décédée le dans le 6e arrondissement de Paris.

L'historien Pap Ndiaye est le compagnon de Jeanne Lazarus, petite-fille de Stanislas Mangin[4].

Décorations

Publication

  • Travailleurs immigrés : le bilan, C.I.E.M., 1981

Notes et références

Sources

Références

  1. Colonel Passy, Mémoires du chef des services secrets de la France libre, Odile Jacob, 2000, 801 pages, p. 410 (ISBN 9782738108708).
  2. Arlette Schweitz, Les Parlementaires de la Seine sous la Troisième République, tome II : « dictionnaire biographique », Publications de la Sorbonne, 2001, p. 87 (ISBN 9782859444327).
  3. Christian Bougeard, René Pleven : un Français libre en politique, Presses universitaires de Rennes, 1994, 473 pages, p. 167 (ISBN 9782868471291).
  4. Le Monde, 18 juin 2010, p. 25.

Liens externes

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