Edgard Tupët-Thomé

Edgard Tupët-Thomé, né Tupët le à Bourg-la-Reine et mort le dans le 7e arrondissement de Paris, est un militaire français, compagnon de la Libération.

Pour les articles homonymes, voir Thomé.

Biographie

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Avant guerre

Après avoir obtenu son baccalauréat, Edgard Alphonse Tupët entre à l’École supérieure de théologie catholique de Reims. Mais n’ayant que peu la vocation, il décide de s’engager dans l’armée. En octobre 1938, il devance l’appel et il est incorporé au 8e régiment de zouaves à Mourmelon.

Seconde Guerre mondiale

Promu sergent, Edgard Tupët-Thomé est des attaques en Lorraine en septembre 1939 et en Belgique l’année suivante.

Il participe avec son unité à la protection de l’évacuation de Dunkerque du corps expéditionnaire anglais du au . Il est fait prisonnier le et s’évade pendant son transfert en Allemagne le . Il est démobilisé en septembre de la même année.

Résistance et Libération

Voulant continuer le combat, Edgard Tupët-Thomé tente sans succès de quitter la France, trouve un travail à Clermont-Ferrand, et les circonstances lui font faire la connaissance de Roger Warin, responsable du réseau « Ronald », dont il deviendra, avec Stanislas Mangin, l'un des adjoints. C’est à lui qu’incombe la responsabilité de trouver des terrains d’atterrissage clandestins.

Pierre Fourcaud, chargé de missions du général de Gaulle entre en contact en mars 1941 avec Roger Warin. Tupët, avec Stanislas Mangin, Roger Warin, Gaston Tavian, et Maurice Andlauer, est le premier engagé militaire secret dans les Forces françaises libres.

Parachuté le dans la région de Châteauroux sur un terrain qu’il a choisi, il est accompagné du chargé de radio Joseph Piet. Blessé à la tête lors de l’atterrissage, il est chargé de mission, responsable des opérations aériennes et de la branche « Action » du réseau « Ali-Tir » dont Stanislas Mangin dirige la branche « Renseignements ». Adjoint immédiat de Mangin, dont il organise le départ par Lysander en février 1942, il prend le pseudonyme d'Edgard Thomé et travaille comme agent de 1re classe. En avril 1942 il fait partir Gaston Tavian dans les mêmes circonstances que Mangin. En raison des blessures reçues six mois plus tôt, il doit quitter la France pour pouvoir se soigner. Le , à l’occasion du retour de Tavian par une opération Lysander, Tupët-Thomé, accompagné de Philippe Roques, s’envole pour l’Angleterre.

Promu lieutenant, il bénéficie d’une convalescence puis, à son retour à Londres, demande son affectation dans une unité combattante. En novembre 1942, il quitte l’Angleterre pour le détachement d’instructeurs commando de Saint-Pierre-et-Miquelon, sous les ordres de Stanislas Mangin. En février 1943, toujours avec Mangin, il est affecté au détachement (puis bataillon) des Antilles dont il crée et commande la 2e compagnie qu’il entraîne jusqu’en juillet 1943. En août 1943, le lieutenant Tupët-Thomé rejoint à sa demande le 4e bataillon d’infanterie de l’air (BIA) - futur 2e RCP à Camberley, qui fait partie de la Brigade SAS. Il est breveté parachutiste le mois suivant. En janvier 1944, il est muté comme commandant en second de la 2e compagnie du 3e BIA, qui devient en juillet 1944 le 3e RCP.

Avec le 3e RCP, il remplit, début août 1944, une première mission parachutée dans la région de Daoulas dans le Finistère (opération Derry). Avec sa seule section (12 hommes) il attaque une Kommandantur forte de 60 hommes, tue 12 Allemands, fait 40 prisonniers, repousse une attaque ennemie et libère Daoulas. Il attaque ensuite la garnison allemande de Landerneau, lui inflige des pertes et libère la ville. Il rejoint alors la 6e division blindée américaine pour laquelle il exécute plusieurs missions de reconnaissance.

Edgard Tupët-Thomé est parachuté une deuxième fois le dans le Jura ; il attaque et prend Clerval en Franche-Comté, qu’il défend avec 50 hommes contre 27 chars et voitures blindées ennemis. Il tue une trentaine d’Allemands et détruit un char. Il rejoint ensuite la 7e armée américaine et, affecté à un groupe de reconnaissance divisionnaire, se distingue notamment à Arches lors du passage de la Moselle. Le , il ramène sous des feux de mortiers un soldat américain blessé dans ses lignes.

Parachuté une troisième fois en Hollande le , il effectue avec sa section forte de 15 hommes de nombreuses attaques sur les voies de communication infligeant à l’ennemi des pertes en hommes et matériel.

Après-guerre

En 1945, Edgard Tupët-Thomé démissionne de l’armée. Admis à l’École coloniale d’administration, il est nommé administrateur des Colonies en janvier 1946 en Tunisie et deviendra plus tard directeur de la coopérative viticole de Takelsa. Il quitte la Tunisie en 1950 à destination du Canada et gère une propriété agricole dont il a fait l’acquisition. En 1955, il rentre en France, reprend des études et devient ingénieur en organisation scientifique du travail et entre chez Singer au bureau des études techniques, puis dans un laboratoire pharmaceutique à Neuilly-sur-Seine.

Edgard Tupët-Thomé est attiré par le régime de Moïse Tshombé, président de l'État du Katanga sécessioniste dans le cadre du désengagement des Katangais avec la Belgique. Il y part en juin 1961 pour servir comme conseiller du ministre de la défense Joseph Yav, mais quitte le territoire 25 juillet 1961[1].

De 1961 à 1965, il est ingénieur chez Panhard. Enfin, il est chef des agences d’une société de tourisme.

Retraite

Retraité, Edgard Tupët-Thomé vit à Binic dans les Côtes-d'Armor, où il participe aux cérémonies de commémoration[2]. Il est enfin admis à l'Institution nationale des Invalides (INI) à Paris, où il réside en tant que pensionnaire[3].

Élevé à la dignité de grand-croix de l'ordre national de la Légion d'honneur par décret du [4], sa décoration lui est remise par un autre compagnon de la Libération, Hubert Germain, également pensionnaire des Invalides[5],[6].

Lors des commémorations des 80 ans de l'appel du 18 Juin, le Premier ministre britannique Boris Johnson annonce que les quatre derniers compagnons de la Libération, Daniel Cordier, Pierre Simonet, Hubert Germain et Edgard Tupët-Thomé, sont nommés membres honoraires de l'ordre de l'Empire britannique[7]. La décoration est remise par Ed Llewellyn, ambassadeur du Royaume-Uni à Paris, aux Invalides, le [8],[9].

Mort et hommages

Edgard Tupët-Thomé meurt à l'Institution nationale des Invalides le [10],[11].

Le président de la République Emmanuel Macron évoque dans un communiqué « ce résistant de la première heure, qui fut jusqu'à son dernier souffle un homme engagé, prêt à opposer aux mauvais vents de l'histoire le souffle de l'idéal »[12]. La ministre des Armées, Florence Parly, et la ministre de la Mémoire et des Anciens combattants, Geneviève Darrieussecq, lui rendent hommage en déclarant que « chaque moment clé de la Seconde Guerre mondiale en France se retrouve dans l’épopée du jeune Edgard Tupët » et que « à l’instar de ses 1038 frères d’armes, il personnifia l’honneur de la France et la participation de notre pays à la Victoire »[13].

Les honneurs militaires lui sont rendus le lors d'une cérémonie présidée par le Premier ministre Jean Castex dans la cour d'honneur de l'Hôtel des Invalides, en présence de nombreuses autorités civiles et militaires[14]. Le cercueil est porté par les élèves officiers de la promotion Compagnons de la Libération de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr[15].

Il est inhumé le dans le cimetière de Binic[16].

Distinctions

Décorations françaises

Décorations étrangères

Ouvrage

  • Spécial Air Service : 1940-1945, l’épopée d’un parachutiste en zone occupée, Paris, Grasset, (réimpr. 2011), 346 p. (ISBN 978-2-912671-35-6)

Références

  1. Maurin Picard, Ils ont tué Monsieur H. Congo, 1961. Le complot des mercenaires français contre l'ONU, Seuil, 2019, p. 317, 319, et 328.
  2. Marie-Claudine Chaupitre, « Binic. Edgar Tupët-Thomé nommé Grand-Croix de la Légion d’honneur », Ouest-France, (lire en ligne, consulté le ).
  3. PMG, « Un des quatre derniers Compagnons de la Libération, centenaire ce dimanche », L'Essor de la Gendarmerie nationale, (lire en ligne, consulté le ).
  4. Décret du 31 décembre 2019 portant élévation aux dignités de grand'croix et de grand officier dans l'ordre national de la Légion d'honneur.
  5. « Élévation à la dignité de grand croix de la Légion d'honneur d'Edgard Tüpet-Thomé, compagnon de la Libération », sur le site de l'ordre de la Libération, (consulté le ).
  6. « L’Ardennais Edgard Tupët-Thomé élevé à la dignité de grand-croix de la légion d’honneur », L'Ardennais, (lire en ligne, consulté le ).
  7. « Londres va décorer les quatre derniers compagnons de la Libération », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le ).
  8. « Cérémonie de remise de l'Ordre de l'Empire Britannique », sur Ordre de la Libération, (consulté le ).
  9. « Tweet d'Ed Llewellyn », (consulté le ).
  10. Philippe Chapleau, « Guerre 39-45. Le Compagnon de la Libération Edgar Tupët-Thomé est décédé », Ouest-France, (lire en ligne, consulté le ).
  11. Pierre-Marie Giraud, « Décès d’un des quatre derniers Compagnons de la Libération », L'Essor de la Gendarmerie nationale, (lire en ligne, consulté le ).
  12. « Edgard Tupët-Thomé, l'un des quatre derniers compagnons de la Libération, est mort à l'âge de 100 ans », sur France info, (consulté le ).
  13. « Décès de monsieur Edgard Tupët-Thomé, compagnon de la Libération. », sur ministère des Armées, (consulté le ).
  14. « L'hommage de Jean Castex à Edgard Tupët-Thomé, compagnon de la Libération », Le Point, (lire en ligne, consulté le ).
  15. « Hommage au Compagnon de la Libération Edgard Tupët-Thomé », sur https://www.gouvernement.fr/, (consulté le ).
  16. Cédric Roger-Vasselin, « Dernier adieu à Edgar Tupët-Thomé, Compagnon de la Libération », Ouest-France, (lire en ligne, consulté le ).
  17. « Décret du 13 juillet 2016 portant promotion à titre exceptionnel », sur legiondhonneur.fr.
  18. Décret du 17 novembre 1945.

Liens externes

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