Commune de Sillamäe

Sillamäe est une ville située dans le Virumaa oriental, dans le Nord de l'Estonie. Elle forme la Commune urbaine de Sillamäe et compte 14 487 habitants[1](01/01/2012). Elle s'étend sur 10,54 km2[2]. Sillamäe est à l’embouchure de la rivière Sõtke.

Commune de Sillamäe (rouge)
dans le Virumaa oriental (jaune).

Commune de Sillamäe

Héraldique

Drapeau

Hôtel de ville de Sillamäe.
Administration
Pays Estonie
Comté Virumaa oriental
Démographie
Population 14 487 hab. (1er janvier 2012[1])
Densité 1 374 hab./km2
Géographie
Coordonnées 59° 23′ 35″ nord, 27° 46′ 27″ est
Superficie 1 054 ha = 10,54 km2
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Estonie
Commune de Sillamäe
Géolocalisation sur la carte : Estonie
Commune de Sillamäe
Liens
Site web Site de la Commune de Sillamäe

    Histoire

    La localité de Sillamäggi est mentionnée en 1502, quand la zone est sous le contrôle de l'Ordre de Livonie[3]. En 1700, il est fait mention du pont sur la rivière Sõtke (et) et d'un moulin à Sillamäggi[4].

    Ivan Pavlov et Nicolay Dubouskoï à Sillamäe dans les années 1900.

    Au XIXe siècle, Sillamäe devient un village de villégiature permettant un séjour plus tranquille que dans la ville touristique proche de Hungerburg. Le physiologiste Ivan Pavlov possède une datcha à Sillamäggi, où il passe ses vacances d'été de 1891 à 1917. Parmi les autres vacanciers célèbres de Sillamäe on peut citer le poète Constantin Balmont (1905), le peintre Albert Benois (1898 et 1899), le physicien Paul Ehrenfest (1908–1912), le botaniste Andreï Famintsyne (années 1890), l'historien Mikhail Gershenzon (en) (1911–1914), l'inventeur Boris Rosing (1902–1911) et le compositeur Pyotr Ilyich Tchaikovsky (1868)[5].

    Dans les années 1920 et 1930, Sillamäe et ses environs ont vu l’essor de l'industrie minière des schistes bitumineux. En 1927–1929, la société suédoise Estländska Oljeskifferkonsortiet a construit une usine d'extraction du pétrole de schiste et une centrale électrique sur les terrains du Manoir de Türsamäe, dans la partie occidentale de Sillamäe. Cette usine a atteint une capacité de 500 tonnes par jour au milieu des années 1930. Un petit port construit à Sillamäe pour l'usine sera détruit pendant la Seconde Guerre mondiale.

    Pendant l'occupation nazie plusieurs camps de concentration sont mis en place à proximité de Sillamäe pour employer des travailleurs-esclaves dans les mines locales. À leur retrait en 1944 les forces nazies sabotent l'usine de traitement du schiste bitumeux. Les positions défensives des Allemands sur les collines de Sinimäed (en) à l'est de Sillamäe ont formé la ligne Tannenberg (en) pendant la bataille de Narva (1944).

    En 1946–1948, les soviétiques reconstruisent l'ancienne usine de traitement de Sillamäe afin d'extraire de l'oxyde d'uranium du minerai d'argilite à Dictyonema (une sorte de schiste bitumineux )[6],[7],[8]. À cette époque de nombreux prisonniers de guerre sont employés dans les opérations de construction et les travaux miniers à Sillamäe. Le processus d'extraction de l'uranium de l'usine de Sillamäe est développé en collaboration avec l'usine pilote de Narva[9]. L'extraction minière continue jusqu'en 1952. Les années suivantes, l'usine de Sillamäe est fournie en minerais plus riches en uranium importés d'Asie centrale et des pays de l'est, principalement des mines de Tchécoslovaquie, RDA, Hongrie, Pologne et Roumanie[10].

    En 1970, l'usine commence à traiter du minerai de loparite extrait dans la péninsule de Kola et elle produit du tantale et du niobium. Par la suite elle commence à traiter des terres rares. En 1982, l'usine débute la production d'uranium enrichi (2–4,4 % 235U) sous forme de UO2. La production d'uranium de Sillamäe continue à fournir des matériaux nucléaires pour les centrales nucléaires et les armes nucléaires soviétiques jusqu'en 1989. Durant la période 1950–1989, l'usine a produit environ 98 681 tonnes d'uranium (principalement du U3O8) et 1 354,7 tonnes d'uranium enrichi[11].

    Pendant sa période d'activité, l'usine de Sillamäe a déversé ses déchets de traitement dans un bassin de résidus, situé dans la partie nord-ouest de Sillamäe, près du rivage de la mer Baltique. Dans les années 1990, cet étang a présenté un grave danger écologique dû à la lixiviation des déchets radioactifs et autres particules nocives et des matières dissoutes dans la mer Baltique. Dans les années 2000, des mesures ont été prises pour assurer le confinement des déchets à Sillamäe[12].

    Pendant la période soviétique, Sillamäe était une ville fermée, en raison de la présence de cette usine chimique produisant ces produits destinés aux centrales nucléaires et aux usines d'armement.

    Démographie

    Évolution

    La démographie est relativement stable[13]:

    • 01 janvier 2009 15 861
    • 01 janvier 2010 15 684
    • 01 janvier 2011 15 458

    Composition ethnique

    la composition ethnique est au 1er mars 2011[13]:

    • Russes 12 697
    • Ukrainiens 432
    • Biélorusses 417
    • Estoniens 472
    • Finlandais 106
    • Tatars 67
    • Caréliens 41
    • Allemands 29
    • Mordves 29
    • Lituaniens 25
    • autres ethnies 1129

    Jumelages

    Jumelages et partenariats de Sillamäe.
    VillePays
    Brovary[14]Ukraine
    Bützow[14]Allemagne
    Havre de Grace[14]États-Unis
    Iaroslavl[14]Russie
    Kingissepp[14]Russie
    Kotka[14]Finlande
    Mstsislaw[14]Biélorussie
    Nokia[14]Finlande

    Galerie

    Références

    1. (ekk) « Omavalitsusüksuste võrdlus », Portail de l'office statistique régional (Statistikaameti piirkondlik portaal), (consulté le )
    2. (en) « Population figure and composition », Statistiques de l'Estonie (consulté le )
    3. (de) Liv- est- und kurländisches Urkundenbuch, vol. 2, Riga, Leonid Arbusow, coll. « 2 », (lire en ligne), p. 170
    4. (de) Baltisches historisches Ortslexikon. Teil 1. Estland, Cologne, Böhlau, , 702 p. (ISBN 3-412-07183-8, lire en ligne), p. 549
    5. (ru) « Les gens célèbres qui ont visité Sillamäe (Известные люди, посещавшие Силламяэ) », Bibliothèque publique de Sillamäe y
    6. (en) John R. Dyni, Geology and resources of some world oil-shale deposits. Scientific Investigations Report 2005–5294, U.S. Department of the Interior. U.S. Geological Survey, (lire en ligne)
    7. (en) E. Lippmaa, E. Maremäe, Uranium production from the local Dictyonema shale in North-East Estonia, vol. 17, Estonian Academy Publishers, , 387–394 p. (ISSN 0208-189X)
    8. (en) E. Maremäe, Extraction of uranium from local Dictyonema shale at Sillamäe in 1948–1952, vol. 18, Estonian Academy Publishers, , 259–271 p. (ISSN 0208-189X)
    9. (ekk) E. Lippmaa et E. Maremäe, The beginnings of uranium production in Estonia, vol. 20, Estonian Academy Publishers, , 167–174 p. (ISSN 0208-189X)
    10. (en) Peter Diehl, « Uranium production in Europe », WISE (consulté le )
    11. (en) A. Lippmaa, E. Maremäe, Proceedings of the NATO Advanced Research Workshop on Turning a Problem into a Resource: Remediation and Waste Management at the Sillamäe Site, Estonia, « Uranium Processing at Sillamäe and Decommissioning of the Tailings »
    12. (en) « Remediation of Sillamäe’s radioactive tailings pond completed », Ministère estonien de l'environnement,
    13. (ekk) « Statistiques », Ville de Sillamäe (consulté le )
    14. « Sõpruslinnad », Sillamäe (consulté le )

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

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