Salles-Curan

Salles-Curan est une commune française située dans le département de l'Aveyron, en région Occitanie.

Pour les articles homonymes, voir Salles.

Salles-Curan

Le bourg de Salles-Curan.

Blason
Administration
Pays France
Région Occitanie
Département Aveyron
Arrondissement Millau
Intercommunalité Communauté de communes de Lévézou Pareloup
(siège)
Maire
Mandat
Maurice Combettes
2020-2026
Code postal 12410
Code commune 12253
Démographie
Gentilé Salles-Curanais
Population
municipale
1 023 hab. (2018 )
Densité 11 hab./km2
Géographie
Coordonnées 44° 11′ 00″ nord, 2° 47′ 16″ est
Altitude Min. 547 m
Max. 1 084 m
Superficie 93,90 km2
Élections
Départementales Canton de Raspes et Lévezou
Législatives Troisième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Occitanie
Salles-Curan
Géolocalisation sur la carte : Aveyron
Salles-Curan
Géolocalisation sur la carte : France
Salles-Curan
Géolocalisation sur la carte : France
Salles-Curan
Liens
Site web salles-curan.fr

    Géographie

    Généralités

    Le ruisseau de Connes au pont de la RD 199.

    Dans le centre du département de l'Aveyron, la commune de Salles-Curan, située sur le haut plateau du Lévézou, dans le sud du Massif central, s'étend sur 93,90 km2. Elle est arrosée par le Vioulou et par son affluent le ruisseau de Connes, qui alimentent le lac de Pareloup, de plus de 12 km2, dont près de la moitié sur le territoire communal de Salles-Curan.

    L'altitude minimale, 547 mètres, se trouve localisée à l'extrême sud, près du lieu-dit le Puech de Coudols, là où le ruisseau d'Ourtiguet  sous-affluent du Tarn  quitte la commune et sert de limite entre celles d'Ayssènes et de Viala-du-Tarn. L'altitude maximale avec 1 084 mètres se situe à l'est du lieu-dit Bouloc, en limite de la commune de Castelnau-Pégayrols.

    À l'intersection des routes départementales (RD) 199 et 993, le bourg de Salles-Curan est situé, en distances orthodromiques, 25 kilomètres au sud-est de Rodez et autant au nord-ouest de Millau.

    La commune est également desservie par les RD 44, 73, 95, 244, 577 et 659. Entre Canet-de-Salars et Castelnau-Pégayrols, le sentier de grande randonnée GR 62 traverse le territoire communal sur dix-huit kilomètres, passant par le bourg de Salles-Curan et le village de Bouloc.

    Communes limitrophes

    Carte de Salles-Curan et des communes avoisinantes.

    Salles-Curan est limitrophe de dix autres communes.

    Villages

    Outre le bourg de Salles-Curan proprement-dit, les principaux villages sont Bouloc, les Canabières, Saint-Martin des Faux (partagé avec la commune d'Arvieu) et les Vernhes.

    Toponymie

    Panneau en français et occitan.

    En occitan, la commune se nomme Las Salas (de Curanh).

    Histoire

    Salles-Curan occupe une position stratégique assurant le contrôle de la région du Lévézou. Le site est doté de défenses dès l'époque carolingienne.

    Salles-Curan est d'abord une possession des comtes de Rodez. Le château va avoir plusieurs co-seigneurs à la suite de partages. En 1227, Jean, fils du comte de Rodez Hugues II, donne à ses frères ses parts dans Salles-Curan. L'évêque de Rodez achète les parts possédées par les seigneurs de Sévérac et du Lévézou. En 1237, l'évêque est devenu le seul seigneur de Salles-Curan. Le premier évêque de Rodez qui se dit seigneur de Salles-Curan est Vivian (1247-1274). L'évêque peut alors nommer bayle, juge et autres agents lui permettant d'administrer, assurer la sécurité du village et rendre la haute et moyenne justice. En 1429 se produit un affrontement entre deux évêques de Rodez. Le premier, Guillaume de La Tour d'Oliergues a été choisi par le pape Martin V le , le second, Pierre d'Estaing, a été élu par le chapitre de la cathédrale vers la fin de 1428. Ce conflit va durer jusqu'en 1432. Guillaume de La Tour a, pendant cette période, choisi de s'installer à Salles-Curan. Bien que confirmée par le pape, la nomination de Guillaume de La Tour à l'épiscopat de Rodez est restée contestée par une partie du chapitre. Celui-ci va alors faire de Salles-Curan un des sièges de son administration, ce qui va entraîner le développement du village. En 1441, Guillaume de La Tour est de retour du concile de Bâle auquel il participait depuis 1433. Il décide de faire construire un château à Salles-Curan. Le contrat de construction est passé le avec le maître maçon de Saint-Beauzély Pierre Combettes. Il s'engage à bâtir un château à trois portes et trois tours avec fenêtres, portes et lucarnes.

    La ville s'est dotée d'une nouvelle enceinte à la fin de la guerre de Cent Ans. En 1452, Guillaume de La Tour décide de faire reconstruire l'église Saint-Géraud. L'ancienne église qui datait de l'an 900 était située hors les murs et avait subi de nombreux dégâts dus aux Routiers. Le délai de construction est fixé à trois ans à partir de Noël 1452. L'église est édifiée par un entrepreneur de Saint-Beauzély, Déodat Alaux. Dès 1455, l'évêque veut créer un chapitre de chanoines pour la nouvelle église. Une charte conservée porte la date du , mais d'autres documents plus tardifs citent la date du 7 ou du . Bertrand de Chalençon est sacré évêque de Rodez dans la collégiale le . C'est lui qui a fait construire, après sa mort en 1501, la chapelle Notre-Dame, appelée actuellement chapelle du Scapulaire.

    La commune de Salles-Curan est connue pour son église (ancienne collégiale des évêques de Rodez) et les stalles sculptées qui s'y trouvent. Sous l'Ancien Régime, le bourg fut la résidence d'été des évêques de Rodez.

    En 1834, les communes de Calmejeanne, Les Canabières et Curan fusionnent avec Salles-Curan[1]. Curan reprend son indépendance en 1952.

    Politique et administration

    Liste des maires

    La mairie en 2012.
    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    1792   Grailhe    
             
    1811 1820 Jean Calvet    
    1820 1835 Antoine Molinier    
    1835 1848 Jean-François Teysseyre   Notaire
    1848 1851 Jean-Paul Blanchy   Notaire
    1851 1864 Frédéric Matet   Médecin
    1864 1865 Casimir Bru   Notaire et propriétaire
    1865 1867 Prosper Gaubert    
    1867 1868 Jean Antoine Protais Dufieu   Propriétaire foncier, buraliste
    1868 1878 Jean Baptiste Aimé Julié   Propriétaire
    1878 1882 A. Baumelou    
    1882 1884 Prosper Gaubert    
    1884 1896 Désiré Baumelou    
    1896 1900 Joseph Baumelou Républicain Docteur en médecine
    1900 1904 Étienne Jeanjean    
    1904 1908 Joseph Baumelou Républicain Docteur en médecine
    1908 1911 Augustin Costecalde    
    1911 1919 Paul Joseph Decup   Pharmacien
    1919 1919 Joseph Boudes    
    1919 1924 Édouard Molinier   Notaire
    1924 1931 Eugène de Vedelly Conservateur  
    1931 1944 Blaise Gaben    
    1944 1944 Séverin Malaterre    
    1944 1945 Yves Pélissier    
    1945 1953 Louis Bousquet DVD  
    1953 1955 Zéphirin Bru DVD  
    1955 1959 Albert Calvet    
    1959 1973 Louis-Alexis Delmas UDR Inspecteur des impôts, député
    1973 1983 Damien Vaysse Centriste Mécanicien
    1983 2001 David Bouviala   Restaurateur
    mars 2001 2008 Maurice Combettes DVD Chef d'entreprise
    mars 2008 2014 Henri Malaval SE Agriculteur
    mars 2014 En cours Maurice Combettes DVD Chef d'entreprise

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[2]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[3].

    En 2018, la commune comptait 1 023 habitants[Note 1], en diminution de 3,85 % par rapport à 2013 (Aveyron : +0,55 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    1 0331 1642 4162 5312 3752 3672 4892 6282 768
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    2 6302 4952 5692 6022 5812 6862 7282 7162 546
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    2 5032 5662 5372 2092 2852 3412 3042 3161 692
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012
    1 6331 5381 4911 4191 2771 0881 0661 0631 068
    2017 2018 - - - - - - -
    1 0431 023-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[1] puis Insee à partir de 2006[4].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Économie

    Les fermes et leurs productions agricoles sont au nombre de 91 sur la commune. Son économie est caractérisée par une agriculture traditionnelle axée sur l'élevage pour la production laitière bovine et/ou pour la production de veaux et agneaux destinés à l'engraissement. Une diversification existe tournée vers le tourisme rural.

    Les loisirs influent également sur l'économie communale : locations saisonnières de meublés, camping, canotage, pêche de parcours 1re et 2e catégories. La chasse, indispensable à l'agriculture et à la flore, essaie de contenir les populations de grand gibier.

    Le , EDF Énergies Nouvelles a mis en service le « plus grand parc éolien de France » d'une capacité de 87 mégawatts (MW)[5].

    Culture locale et patrimoine

    Édifices civils

    Le château de l'Évêque, ancienne résidence d'été des évêques de Rodez, est partiellement classé au titre des monuments historiques depuis 1928 pour l'ensemble composé de sa « porte avec sa herse ainsi que l'écusson et l'oculus qui la surmontent »[6]. Sur cet écusson, surmonté d'une rose, sont sculptées les armes de la famille de la Tour d'Oliergues.

    Le château de Larguiès du XVIe siècle est inscrit au titre des monuments historiques depuis 1981 pour ses façades et toitures[7].

    Le grenier-des-Évêques est une maison du XVe siècle, ancienne grange aux dîmes, inscrite depuis 1928[8].

    Le bourg a conservé plusieurs portes médiévales,

    ainsi qu'une porte plus récente.

    Édifices religieux

    L'église Saint-Géraud de Salles-Curan (ou Saint-Loup-et-Saint-Géraud[9]) est érigée en 1466 en collégiale, et son chapitre se composait de six chanoines. Elle est inscrite depuis 1927[10]

    Trois autres églises sont situées sur le territoire communal :

    • Église Saint-Jean de Bouloc[11] qui dépendait de la commanderie des Canabières[12] ;
    • Église Sainte-Marie des Canabières[13]. C' est une ancienne commanderie de l'ordre Hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem[12] ;
    • Église Saint-Martin de Saint-Martin des Faux[14]. Le village de Saint-Martin des Faux est partagé entre Salles-Curan et Arvieu par la route départementale 577. L'église se situe à dix mètres du territoire d'Arvieu. Cette église qui date du XIVe siècle a été fortement remaniée au XVIIIe siècle, avant la Révolution : agrandissement du clocher, ajout d'une tour pour y accéder, élargissement de la chapelle sud, modification de la tribune, implantation d'une rosace et rénovation de la sacristie[15].

    La statue de « Notre-Dame-des-Lacs » (ou de la « Vierge des Lacs »), au sommet du Puech Montgrand, domine le lac de Pareloup ; elle a été sculptée par Jean-Pierre Duroux en 1956 et érigée à cet endroit par l'État, quelques années après le remplissage du lac[16].

    Patrimoine naturel

    • Le lac de Pareloup, retenue du barrage de Pareloup, est le 5e lac artificiel de France par sa superficie[17]. Salles-Curan serait désignée comme la commune du Lévézou (avec les Vernhes) où l'affluence d'estivants est la plus massive[réf. nécessaire].
    • Plateau du Lévézou, avec les crêtes et le mont Seigne, 1 128 m, point culminant de la chaîne, sur le versant oriental du plateau.

    Personnalités liées à la commune

    La statue d'Eugène Viala.

    Héraldique

    Les armes de Salles-Curan se blasonnent ainsi :
    De sable à la crosse épiscopale d'or.

    Voir aussi

    Bibliographie

    • (oc + fr) Christian-Pierre Bedel (préf. Pierre Raynal), Las Salas : Alrança, Curanh, Vilafranca / Christian-Pierre Bedel e los estatjants del canton de Las Salas, Rodez, Mission départementale de la culture, coll. « Al canton », , 239 p., ill., couv. ill. ; 28 cm (ISBN 2-907279-35-1, ISSN 1151-8375, notice BnF no FRBNF36989269)

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    2. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    3. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    4. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    5. Le Figaro.fr, Plus grand parc éolien en Aveyron.
    6. « Notice n°PA00094169 », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture, consultée le 26 juillet 2019.
    7. « Notice n°PA00094170 », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture, consultée le 25 juillet 2019.
    8. « Notice n°PA00094172 », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture, consultée le 25 juillet 2019.
    9. Collégiale Saint-Loup et Saint-Géraud, Clochers de France, consulté le 25 juillet 2019.
    10. « Notice n°PA00094171 », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture, consultée le 25 juillet 2019.
    11. Église Saint-Jean (Bouloc), Clochers de France, consulté le 25 juillet 2019.
    12. Yoan Mattalia et Damien Carra (dir.), « Les maisons de l’Hôpital de Saint-Jean de Jérusalem en Rouergue aux XIIe et XIIIe siècles. Éléments d’enquête sur la mise en place d’un réseau », dans Les établissements hospitaliers dans Le massif central et ses périphéries au Moyen Âge : des territoires aux réseaux, Presses universitaires Blaise Pascal (ISBN 978-2-8451-6668-4, lire en ligne), p. 48-50,61
    13. Église Sainte-Marie (les Canabières), Clochers de France, consulté le 25 juillet 2019.
    14. Église Saint-Martin (Saint-Martin des Faux), Clochers de France, consulté le 25 juillet 2019.
    15. Bienvenue en l'église de Saint-Martin-des-Faux, notice à l'intérieur de l'église, vue le 4 juillet 2019.
    16. « Notice n°IM12000251 », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture, consultée le 25 juillet 2019.
    17. [PDF] Présentation de l'aménagement hydroélectrique du Pouget et du barrage de Pareloup (Aveyron), p. 7, Hydroécologie, 1994.
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