Salaire en France

Le salaire en France est une somme d'argent versée à un employé ou à un salarié qui en échange fournit un travail en France. Le montant du salaire versé dépend du contrat de travail, des augmentations de salaires successives et la règlementation : le Code du travail.

Définitions

Salaire brut et salaire net

Dans la législation française, une partie du salaire est touchée directement par le salarié, une autre partie est consacrée aux systèmes de sécurité sociale, qui sont essentiellement l'épargne retraite, l'assurance chômage et l'assurance maladie.

De façon plus détaillée, il existe aussi des cotisations maternité, veuvage, prévoyance (maladies longues), accidents du travail, etc., destinées à alimenter des caisses (établissements publics, privés, ou mixtes) qui se chargent de redistribuer les indemnités selon les besoins des travailleurs concernés par un accident, une maternité, l'âge de la retraite, etc.

Le salaire brut est le salaire avant soustraction de ces taxes. Le salaire net est le salaire après soustraction. On appelle aussi salaire différé l'ensemble de ces cotisations sociales. On appelle aussi retenues ces cotisations.

Ces cotisations sociales donnent l'illusion d'une répartition des cotisations entre l'employeur et le salarié. En réalité ces cotisations sont toutes salariales (puisqu’elles sont calculées en proportion du salaire et font partie du coût salarial pour l’employeur). L'employeur ne les verse qu'en contrepartie d'un travail.

Ces cotisations sont divisées en parts patronales et parts salariales. Les cotisations salariales sont retenues sur le salaire brut, et le montant des cotisations patronales vient en plus du salaire brut, proportionnellement au salaire. À l'origine, en France, en 1945, ces cotisations étaient appelées « sociales », et destinées à alimenter les caisses de la sécurité sociale.

Cotisations sociales habituelles :

  • Assurance chômage
  • Allocations familiales
  • Assurance maladie, maternité, invalidité, décès
  • Accidents du travail
  • Assurance vieillesse
  • Assurance veuvage
  • APEC (pour les cadres)
  • CSG (Contribution Sociale Généralisée)
  • CRDS (Contribution pour le Remboursement de la Dette Sociale)
  • FNAL (aide au logement)
  • Retraite complémentaire
  • Taxe d'apprentissage et de formation professionnelle

Le salaire net est généralement inférieur de 20 à 30 % par rapport au salaire brut.

Salaire chargé

On parle de salaire chargé pour définir le coût total salarial d'un employé pour son entreprise. Au salaire brut s'ajoutent donc les taxes et cotisations sociales patronales prises en charge par l'employeur...

Le SMIC

En France, environ 15 % des salariés sont payés au salaire minimum, le SMIC, ce qui constitue une proportion supérieure par rapport aux autres pays.

Cotisations sociales volontaires

Certaines cotisations sociales sont obligatoires et fixées par l'État, les organismes sociaux ou les accords collectifs. À ces cotisations sociales obligatoires viennent parfois s'ajouter des cotisations sociales volontaires déterminées par l'employeur ou par des accords. Ces charges volontaires peuvent s'imputer sur la part salariale et/ou patronale.

On peut citer pour exemple :

  • participation patronale à une mutuelle complémentaire au-delà de l'obligation légale ou conventionnelle,
  • avantages en nature,
  • épargne salariale et abondements sur cette épargne,

Il convient donc selon les cas de vérifier, quand on parle de salaire chargé, si celui-ci comprend ou non des cotisations sociales volontaires.

Répartition du salaire
Salaire chargé
salaire brut cotisations sociales employeur
salaire net prélèvements obligatoires cotisations sociales
employeur
volontaires
net à payer cotisations sociales
salariales
volontaires
cotisations sociales
salariales
obligatoires
cotisations sociales
employeur
obligatoires

Revenu salarial

Le revenu salarial, pour l'Insee, correspond à la somme de tous les salaires perçus par un individu au cours d'une année donnée, nets de toutes cotisations sociales, y compris CSG et CRDS[1].

Le revenu salarial intègre une partie du risque lié au non-emploi. Ainsi, la hausse du salaire horaire depuis le début des années 1980 n'a pas été accompagnée d'une hausse du revenu salarial annuel en euros constants en raison du développement du travail à temps partiel et de la diminution du nombre moyen de jours rémunérés dans l’année[2].

Salaires médian et moyen

Le salaire médian est la médiane des salaires, en général calculée pour un équivalent temps plein (EQTP). Le salaire moyen est la moyenne des salaires, en général calculée pour un équivalent temps plein. Ce sont deux indicateurs statistiques.

Le salaire médian, ou plus précisément le revenu médian, sert notamment à définir le seuil de pauvreté relative.

Salaire mensuel médian et moyen en équivalent temps plein
Année Net médian Brut moyen Net moyen
2013[3] 1 772 EUR2 912 EUR2 202 EUR
Salaire net annuel médian et moyen en équivalent temps plein
Année Médian[4] (EUR) Moyen[5] (EUR)
201521 30926 634
201421 14726 327
201321 01726 059
201220 55625 507
201120 27825 126
201019 80624 518
200919 44724 033
200819 04923 718
200718 42023 009
200617 94322 302
200517 64721 900
200417 16221 293
200316 83720 822
200216 47820 392
200116 07119 970
200015 73519 516
199915 51519 115
199815 31918 726
199715 06218 439
199614 78318 109
199514 53317 928

Applications et limites

Paiement du salaire

Le paiement du salaire comme contrepartie d'un travail est une notion importante protégée par le droit français.

Le paiement doit être exclusivement payé en espèces, par chèque ou par virement[6]. Le paiement en espèce n'est possible que pour les salaires inférieurs à un seuil fixé par décret ; cette somme est de 1 500 EUR en 2018[7],[8].

La jurisprudence impose que le salaire soit effectivement payé, et ne puisse pas être transformé en actions ou en parts sociales de la société employeur[9], qui, elles, contrairement à un paiement ferme et définitif, présentent une part aléatoire de risque (par exemple risque de défaillance de la société).

Salaires Hommes Femmes

En 2016 le site d'offres d'emplois Glassdoor établit que à poste égal la différence de salaires entre femmes et hommes est quasiment nulle (0,4 %) lorsque aucun enfant n'est présent dans la cellule familiale. En revanche, les femmes qui ont eu au moins un enfant gagnent 12,4 % de moins que les hommes[10].

En 2012 l'OCDE établit qu'en France la différence de salaires entre femmes et hommes était quasiment nulle lorsque aucun enfant n'était présent dans la famille, et ce pour la tranche d'âge 25-44 ans occupant un temps plein[11]. La différence s'établissait alors à 13 % en défaveur des femmes-mères par rapport au hommes-pères lorsqu'un ou plusieurs enfants étaient présents dans le foyer. Cette différence aurait été de 9,5 % en 2000[réf. souhaitée]

L’Insee publie régulièrement des données confirmant la tendance[réf. souhaitée]. En , la note de l’Insee sur les salaires dans les entreprises notait que l’écart de rémunération entre homme et femme s’établissait en moyenne à 18 % en 2009[12].

En , une étude intitulée « Regards sur la parité » révélait que l’écart atteignait 16 % dans le public et 23 % dans le privé. [réf. souhaitée]

L’Apec et l’Orse apportent aujourd’hui deux nouveaux témoignages sur une situation qui ne s’améliore pas rapidement. Selon l’étude de l’Apec, la moitié des cadres hommes perçoit un salaire annuel brut supérieur à 45 000 euros. [réf. souhaitée]

Le salaire médian des femmes – c’est-à-dire que la moitié des femmes gagne plus et l’autre gagne moins -, se situe bien en dessous à 38 400 euros annuels, soit un écart de 17 %.[réf. souhaitée]

Si le niveau de responsabilité et les interruptions de carrière (congés maternité) peuvent en partie expliquer cette disparité, l’étude démontre qu’à âge, expérience et poste égaux, un homme est toujours rémunéré 7 % de plus qu’une femme. Un écart qui varie selon les secteurs et les fonctions, le fossé se réduit avec la féminisation des métiers.[réf. souhaitée]

Des sanctions en 2010

Les gouvernements successifs se sont pourtant émus de l’inégalité salariale persistante entre les sexes. Sans grands succès pour le moment malgré les textes légaux qui obligent déjà les entreprises à renégocier des accords de rattrapage pour mettre hommes et femmes sur un pied d’égalité. [réf. souhaitée]

Selon l’enquête de l’Orse, en 2006 seuls 401 accords d’entreprise sur 24 000 signés traitaient en partie de la parité salariale. [réf. souhaitée]

Et même si les grands groupes sont globalement plus motivés que les autres entreprises, seules un peu plus de la moitié des sociétés du CAC 40 ont conclu un accord en ce sens. Les lois anterieures ayant montré leurs limites, le gouvernement a décidé à l’issue de la Conférence sur l’égalité professionnelle du de mettre en place un système plus coercitif. Au programme, l’application dès le de sanctions pécuniaires « dissuasives » à toutes les entreprises qui n’auront pas ouvert la discussion sur le rattrapage salarial en faveur des femmes. [réf. souhaitée]

Si aucune précision n’a pour l’instant été donnée sur l’ampleur de la dissuasion envisagée, on peut supposer que ces deux nouvelles études ne manqueront pas de rappeler au gouvernement que même si l’écart tend à se résorber, il est encore considérable.[réf. souhaitée]

Notes et références

  1. Définition du revenu salarial (Insee).
  2. [PDF] Le revenu salarial et ses composantes, évolution et inégalités de 1978 à 2005, Romain Aeberhardt, Julien Pouget et Anne Skalitz (Insee).
  3. « Salaires dans le secteur privé et les entreprises publiques », Insee première, no 1565, (lire en ligne, consulté le )
  4. « Salaire net annuel médian en équivalent temps plein - Ensemble des salariés », sur Insee (consulté le )
  5. « Salaire net annuel moyen en équivalent temps plein - Ensemble des salariés », sur Insee (consulté le )
  6. Article L3241-1 du Code du travail
  7. « Paiement du salaire », sur service-public.fr, (consulté le )
  8. Décret n°85-1073 du 7 octobre 1985 pris pour l'application de l'article 1er (3°) de la loi du 22 octobre 1940 modifiée relative aux règlements par chèques et virements modifié par le Décret n°2001-96 du 2 février 2001 portant adaptation de la valeur en euros de certains montants exprimés en francs (dispositions réglementaires issues de décrets : ministère de l'économie, des finances et de l'industrie)
  9. Cass. soc. n°08-41191 du 16 septembre 2009
  10. H. B., « En France, les femmes sans enfant mieux payées que les mères », 20 minutes, (lire en ligne, consulté le ).
  11. « L'égalité hommes-femmes en matière d'emploi / READ online », sur OECD iLibrary (consulté le ).
  12. Salaires mensuels moyens et répartition des effectifs selon le sexe

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de l’économie
  • Portail du droit
  • Portail de la France
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.