Rue de Bassano

La rue de Bassano est une voie des 8e et 16e arrondissements de Paris.

8e, 16e arrts
Rue de Bassano

Façade du 42, rue de Bassano.
Situation
Arrondissements 8e
16e
Quartiers Chaillot
Champs-Élysées
Début 58, avenue d'Iéna
Fin 101, avenue des Champs-Élysées
Historique
Création 1777
Dénomination 1867
Ancien nom Promenoir de Chaillot
Rue du Château-des-Fleurs
Géocodification
Ville de Paris 0687
DGI 0703
Géolocalisation sur la carte : Paris
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Situation et accès

Elle commence au 58, avenue d'Iéna et se termine au 101, avenue des Champs-Élysées.

Origine du nom

La voie a reçu son nom en mémoire d'Hugues-Bernard Maret (1763-1839), duc de Bassano, homme politique et diplomate français, ministre des Affaires étrangères de 1811 à 1813, pair de France, membre de l'Académie française et de l'Académie des sciences morales et politiques.

Historique

Une partie de la rue existait déjà en 1730 sous le nom de « ruelle des Jardins ».

La partie entre la rue Vernet et l'avenue des Champs-Élysées s'appelait « rue du Château-des-Fleurs » et servait de limite orientale au promenoir de Chaillot, créé en 1777. La rue menait alors à l'entrée du Château des Fleurs, établissement de plaisirs rival du bal Mabille, détruit pour permettre le prolongement de la rue de Bassano à travers les terrains de l'hospice Sainte-Périne.

La voie prend sa dénomination actuelle par un décret du .

Le 5 août 1918, durant la première Guerre mondiale, un obus lancé par la Grosse Bertha explose aux nos 50-52 rue Bassano[1].

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

Façade de l'hôtel Cahen d'Anvers donnant rue de Bassano.
  • No 8 : à cette adresse mourut la demi-mondaine du Second Empire, Cora Pearl, le .
  • No 14 : les locaux du quotidien français L'Opinion, fondé le par Jean-Dominique Merchet s'y trouvent[2].
  • No 40 : hôtel de Mlle Texeira-Leite (en 1910)[3]. Seule la façade du rez-de-chaussée a été conservée et surmontée d'un immeuble moderne de cinq étages.
  • No 42 : un des anciens sièges de la Gestapo ; une plaque honore les résistants qui y furent torturés.
  • No 52 : ancien hôtel particulier du prince et de la princesse Ténicheff née Maria Tenicheva ; il fut le commissaire général pour la section russe de l'Exposition universelle de 1900.

Camp d'internement sous l'Occupation

Bâtiments détruits

  • No 31 (angle de la rue Euler) : hôtel de Jean Hennessy (1874-1944)[7], homme politique et riche héritier de la grande famille de producteurs de cognac. Dans cette luxueuse demeure, il recevait ses visiteurs, selon un témoignage de l’époque, dans un cabinet de travail décoré de « magnifiques tapisseries » et de « tableaux de maîtres resplendiss[ants] de l’éclat émouvant des chefs-d’œuvre[8] ».
  • No 48 (angle de la rue Magellan) :

Habitants célèbres

Notes et références

Notes

  1. La Dienststelle Westen est créée en mai 1942 à l’initiative d’Alfred Rosenberg ; dirigée par Kurt von Behr, elle met en œuvre le pillage des appartements des Juifs déportés.
  2. Le camp faisait partie d'un réseau de camps d'internement annexe à celui de Drancy. Les lieux servirent à la Dienststelle Westen de l’Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg (ERR) d'entrepôt pour les objets d'ameublement saisis dans le cadre de l’Aktion M (Aktion Möbel, en français « opération » ou « action meubles ») dans les appartements abandonnés de Juifs déportés, expatriés ou entrés en clandestinité. Des prisonniers étaient réquisitionnés pour, note le conservateur de la BNF Olivier Jacquot, « trier, classer, réparer et emballer les objets pillés dans les appartements des juifs déportés ». Les meubles étaient ensuite donnés aux victimes allemandes des bombardements. À Paris, les principaux camps furent : le camp d'Austerlitz, 43 quai de la Gare, le camp Lévitan, situé 85-87 rue du Faubourg-Saint-Martin, le camp Bassano, situé 2 rue de Bassano, le palais de Tokyo, le musée du Louvre, le 60 rue Claude-Bernard. Un dépôt se trouvait aussi à Aubervilliers.

Références

  1. [bpt6k4605797h/f6.item lire en ligne] sur Gallica
  2. « L'Opinion : mentions légales », www.lopinion.fr.
  3. Rochegude, op. cit., p. 88.
  4. Olivier Jacquot, « La BnF à l'emplacement d'un ancien camp nazi ? », sur bnf.fr, (consulté le ).
  5. « Camp Bassano durant la Seconde Guerre mondiale (WWII) », sur Anonymes, Justes et persécutés durant la période nazie (AJPN), (consulté le ).
  6. Jean-Marc Dreyfus et Sarah Gensburger, Des camps dans Paris, Austerlitz, Levitan, Bassano, 1943-1945, Fayard, , 323 p. (ISBN 978-2-213-61707-7).
  7. Rochegude, op. cit., p. 88 ; Becq de Fouquières, op. cit., p. 114.
  8. R. Duthil, « Avant les élections du 1er mai, chez M. Jean Hennessy, ambassadeur de France », Le Quotidien, avril 1932.
  9. Becq de Fouquières, op. cit., p. 115.

Bibliographie

  • André Becq de Fouquières, Mon Paris et ses Parisiens, Paris, Pierre Horay, 1953, vol. 1.
  • Félix de Rochegude, Promenades dans toutes les rues de Paris. VIIIe arrondissement, Paris, Hachette, 1910.
  • Jean-Marc Dreyfus et Sarah Gensburger, Des camps dans Paris : Austerlitz, Lévitan, Bassano, -, Fayard, 2003.

Articles connexes

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