Quai Léon-Blum

Le quai Léon-Blum est une voie de circulation se trouvant à Suresnes[1].

Quai Léon-Blum
Situation
Coordonnées 48° 51′ 54″ nord, 2° 13′ 37″ est
Pays France
Région Île-de-France
Ville Suresnes
Début Pont de Suresnes, quai Gallieni
Fin Quai Marcel-Dassault
Morphologie
Type Quai
Histoire
Anciens noms Quai du Général-Gallieni
Géolocalisation sur la carte : Île-de-France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Paris et la petite couronne
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-Seine

Situation et accès

Le quai Léon-Blum débute rue Frédéric-Clavel et quai Marcel-Dassault, dont il forme la continuité, et se termine pont de Suresnes et quai Gallieni dans son prolongement. Il suit le parcours de la route départementale D7 et constitue une des voies de la rive gauche de la Seine.

Il est constitué d'une voie routière (quai haut) et d'une voie piétonne près de la Seine (quai bas).

Origine du nom

Le quai porte le nom de Léon Blum, homme d'État français (1872-1950).

Historique

L'usine Coty, vers 1930. À droite, château de la Source, de nos jours détruit, et son parc, partiellement loti.

Il s'agit historiquement du « quai de Suresnes », renommé « quai Gallieni » pendant la Première Guerre mondiale. Cette dernière dénomination a depuis été conservée pour la partie de la voie située au nord du pont de Suresnes. La partie sud a pour sa part était scindée en deux segments : le quai Léon-Blum, du pont au croisement avec la rue Frédéric-Clavel ; le quai Marcel-Dassault, du croisement avec la rue Frédéric-Clavel à celui avec la rue Louis-Blériot (ancien segment de la rue du Val-d'Or)[2].

Le quai se trouve entre la Seine et l'ancienne propriété de la Source, un petit château de l'Ancien Régime. À la fin du XIXe siècle, une maison de santé s'installe dans ses murs puis, dans les années 1900, la partie nord de ses dépendances est lotie pour accueillir la Cité des Parfums, usine de l'entrepreneur François Coty[3],[4].

En effet, au tournant du XXe siècle, dans un contexte d'industrialisation, de nombreuses usines sont érigées le long des berges de la Seine de la banlieue ouest-parisienne[5], jouant de la proximité avec Paris et d'aménités géographiques particulières (transport par voie fluviale).

Dans les années 1980, le château est détruit, le site loti, et son parc ouvert au public. En parallèle, dans un contexte de désindustrialisation, les anciennes usines, ici comme ailleurs, sont détruites ou réaménagées afin d'accueillir des sièges et ou des bureaux de grandes entreprises.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

Parc du Château

Ce parc dépendait de l'ancien château de la Source[6], appelé aussi « château de Bel-Air »[7], détruit en 1986. Ouvert en 1988, le parc borde le quai mais aucun accès ne s'y trouve ; son entrée se fait depuis la place Eugène-Sue[8].

Ses origines remontent au début du XVIIe siècle. Il s'agit au départ d'une maison de vigneron, qui compte un pressoir, une étable et un colombier. Le terrain est acheté en 1638 par André Bourret, trésorier du roi, qui transforme et agrandit le domaine. Le château, acquis en 1788 par l'homme politique Étienne Clavière, appartint ensuite à Paul Barras[9], qui y reçut notamment Napoléon et son épouse Joséphine sous le Directoire. Un nommé Michel, « ancien avoué à Paris », le revend en 1803 à la princesse de Vaudémont. Elle agrandit le domaine et fait aménager un parc à l'anglaise, doté d'une volière. Le château change de propriétaire en 1834. En 1844, il échoit à Louis-Marc Chabrier, directeur du théâtre des Variétés de Paris, dont la fille épouse Gustave Gallimard, grand-père de Gaston Gallimard[8],[10],[11],[12],[13].

Durant la guerre franco-prussienne de 1870, le château est occupé par l'armée française. En 1875, les docteurs Lalliot et Gustave Bouchereau (1835–1900), médecins du bureau d'admission à Sainte-Anne, et le docteur Valentin Magnan créent dans le château une maison de santé[14]. C'est dans cet établissement qu'Adèle Hugo, seconde fille de l'écrivain Victor Hugo, fut internée en 1885. Elle logeait dans un pavillon situé au sud du château[15]. Elle y décéda en 1915[16]. Elliott Bulloch Roosevelt (en), frère du président américain, y fit aussi un séjour de quelques mois. La fondation Magnan disparaît en 1975[10],[11],[12],[13].

Désaffecté, le château est vendu à un groupe immobilier, tandis que le parc est acquis gratuitement par la municipalité de Suresnes en 1986. Le château est détruit, remplacé par un lotissement immobilier (quadrilatère compris entre le quai, l'allée de Longchamp et la rue de Saint-Cloud). Le parc est pour sa part réaménagé façon XIXe siècle et officiellement ouvert au public en 1988 par le maire Christian Dupuy sous le nom de « parc du Château ». Plusieurs aménagements sont par la suite réalisés : installation d'une volière en 2004, d'un espace de jeux de ballon en 2005 et d'un potager médiéval en 2006[8],[10],[11],[12],[13].

Ancienne usine Coty

Bâtiments de l'ancienne usine Coty.

L'ancienne usine du parfumeur Coty est située sur la parcelle la plus septentrionale comprise entre le quai et la rue de Saint-Cloud ; le site faisait à l'origine partie des dépendances du château de la Source. Créée dans les années 1900, l'usine accueille la « Cité des parfums » de l'industriel François Coty, d'où sortiront de nombreuses fragrances de la marque. Le site était l'un des premiers à employer massivement des femmes (jusqu'à 4000 ouvrières) et à leur offrir des avantages novateurs, notamment des services de garde d'enfants[17]. L'usine est plus tard reconstruite, dotée d'immeubles en brique rouge, depuis inscrits au titre des Monuments historiques. Ils sont réhabilités en 2003[18], augmentés d'édifices en verre. Les bas-reliefs de deux fontaines de l'usine (elles, disparues), figurant des femmes autour d’un brûle parfum, se trouvent de nos jours dans le parc du Château, un peu plus au sud ; elles sont l'œuvre du sculpteur André Augustin Sallé[19]. Après Coty, le site a accueilli une usine Agfa-Gevaert, le siège du groupe Havas puis celui du groupe Bel[4].

Notes et références

  1. Avis délibéré de l’Autorité environnementale sur la requalification de la RD7 de Suresnes à Saint-Cloud (92)
  2. Planimètre des villes de Nanterre, Suresnes, Puteaux, Rueil, 1930.
  3. La cité des Parfums a marqué le siècle
  4. « La cité des Parfums », historique, consulté le 24 décembre 2020.
  5. Cécile Maillard, « Suresnes célèbre le passé industriel et social de la banlieue parisienne », L'Usine nouvelle, 8 juin 2016.
  6. « La conservation et la restauration », musée d'histoire urbaine et sociale de Suresnes, webmuseo.com, consulté le 24 décembre 2020.
  7. « Parc du Château : Un parc arboré en bord de Seine », destination.hauts-de-seine.fr, consulté le 24 décembre 2020.
  8. « Parc du Château », pss-archi.eu, 3 juillet 2008.
  9. « Parc du Château », pss-archi.eu, consulté le 24 décembre 2020.
  10. Michel Hebert et Guy Noël, Suresnes. Mémoire en images, t. 1, Éditions Alan Sutton, 1995, p. 35.
  11. Philippe Barthelet, Les écrivains et les Hauts-de-Seine, Cyrnéa éditions, 1994, p. 102.
  12. Le patrimoine des communes des Hauts-de-Seine, Flohic éditions, 1994, p. 386.
  13. Francis Prévost, Histoires de Suresnes, Suresnes Information, 1989, p. 200-208.
  14. « Histoires suresnoises », hors-série de Suresnes Magazine consacré à l'histoire de la commune.
  15. « Adèle Hugo, la folle de la famille ? », plume-dhistoire.fr, 7 août 2016.
  16. « Maison où est décédée Adèle Hugo fille le 21 avril 1915 à Suresnes », parismuseescollections.paris.fr, consulté le 24 décembre 2020.
  17. Cf. « Histoire de Suresnes#Parfumerie ».
  18. « Le Gauguin », pss-archi.eu, consulté le 24 décembre 2020.
  19. « La conservation et la restauration », musée d'histoire urbaine et sociale de Suresnes, consulté le 6 mai 2020.

Bibliographie

  • Octave Seron, Suresnes d'autrefois et d'aujourd'hui, Le Livre d'histoire (rééd. 2000), 1926.
  • René Sordes, Histoire de Suresnes : Des origines à 1945, Société historique de Suresnes, 1965.
  • Michel Hebert et Guy Noël, Suresnes. Mémoire en images, t. 1, Éditions Alan Sutton, .
  • Michel Hebert et Guy Noël, Suresnes. Mémoire en images, t. 2, Éditions Alan Sutton, .

Article connexe

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