Quai Gallieni

Le quai Gallieni est une voie de circulation se trouvant à Suresnes. Il suit le parcours de la route départementale 7.

Quai Gallieni

Quai Gallieni.
Situation
Coordonnées 48° 52′ 21″ nord, 2° 14′ 03″ est
Pays France
Région Île-de-France
Ville Suresnes
Début Quai De Dion-Bouton
Fin Quai Léon-Blum, pont de Suresnes
Morphologie
Type Quai
Histoire
Anciens noms Quai de Suresnes
Géolocalisation sur la carte : Île-de-France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Paris et la petite couronne
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-Seine

Origine du nom et situation

Le quai Gallieni, appelé jadis quai de Suresnes, vu du pont.

Cette voie se trouve dans le bas de Suresnes, près du quartier historique. D'un côté se trouve l'espace urbanisé de la commune, de l'autre la Seine. Des quais bas accessibles par des escaliers piétons permettent de longer le fleuve.

Le pont de Suresnes, où débute par ailleurs le boulevard Henri-Sellier (ancien boulevard de Versailles), passe au-dessus du quai. Une sortie permet de rejoindre le boulevard.

Historiquement, le quai de Suresnes (puis du Général-Gallieni, puis Gallieni) se poursuivait au sud du pont de Suresnes, jusqu'à la limite avec Saint-Cloud, rue du Val-d'Or (actuelle rue Louis-Blériot)[1]. Cette partie sud a depuis été scindée en deux segments : le quai Léon-Blum, du pont au croisement avec la rue Frédéric-Clavel ; le quai Marcel-Dassault, du croisement avec la rue Frédéric-Clavel à celui avec la rue Louis-Blériot.

Le quai Gallieni est doté de pistes cyclables.

Origine du nom

Ce quai rend hommage à Joseph Gallieni (1849-1916), militaire et administrateur colonial français[2].

Historique

Ce quai a reçu successivement les noms de « quai Bourbon » en 1820, « quai Royal » en 1846, « quai Impérial » en 1855 et « quai de Suresnes » en 1873, avant d'être renommé « quai du Général-Gallieni » en 1916 (« quai Gallieni » de nos jours)[2],[1].

Le changement du nom en « quai Bourbon » a lieu au début de la Restauration monarchiste, qui voit une place voisine prendre au même moment le nom de place Henri-IV[3]. De même, la dénomination de « quai Royal » a lieu lors de la Monarchie de Juillet, alors que les Bourbons ont été chassés du pouvoir, « quai Impérial » pendant le Second Empire, le plus sobre « quai de Suresnes » est choisi au début de la Troisième République, et enfin quai Gallieni en pleine Première Guerre mondiale, à laquelle le militaire participe avant de mourir de maladie en 1916. La même année, la rue de Neuilly est renommée rue de Verdun, en hommage à la bataille homonyme[4].

Les quais sont inondés lors de la crue de la Seine de 1910[5]. Le 29 janvier, Le Journal écrit : « À Suresnes, l’eau a monté dans la nuit de 40 cm, envahissant les maisons du quai jusqu'au premier étage et causant dans l'intérieur de la commune de nouveaux ravages »[6].

Plusieurs gros ensembles de bureaux bordent le quai. Parmi eux, l'immeuble Coriolis, datant des années 1970, est promis à la démolition depuis 2016 mais les bâtiments qui doivent le remplacer suscitent l'opposition de riverains, notamment au nom de la préservation de l'harmonie architecturale du quartier. Un premier projet prévoit ainsi des tours jumelles culminant à 235 mètres, abritant des logements, des commerces et une crèche. Mobilisant l'existence d'une aire de mise en valeur de l'architecture et du patrimoine qui couvre la majeure partie de la commune, l'architecte des bâtiments de France émet un avis défavorable, le maire de Suresnes Christian Dupuy ajoutant : « Cette zone préserve la vue sur le Mont Valérien, depuis la Seine et le bois de Boulogne ». L'autorité environnementale de la préfecture d'Île-de-France émet également des réserves sur l'insuffisance de voiries et de transports pour accueillir l'afflux de la population qu'engendrait la construction de ces tours. Présenté en 2019, le second projet, qui comprend cinq tours rabotées à environ 50 mètres, est cependant jugé encore trop élevé ; le sénateur Xavier Iacovelli abonde dans ce sens : « Dans le bas de Suresnes, la hauteur moyenne des constructions est de 19 mètres. Là on parle d'immeubles qui font plus du double »[7],[8].

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

  • Entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle, de nombreuses usines s'installent le long des quais de Suresnes, notamment parce que ces dernières permettent le transport de la production et des matériaux nécessaires à leur conception (le charbon en particulier). On peut citer l'usine Blériot Aéronautique (quai Marcel-Dassault, situé dans le prolongement du quai Gallieni, plus au sud, après le quai Léon-Blum) à partir de 1905, dirigées par André Herbemont, et d'où sortent 13 000 appareils SPAD-Herbemont), l'usine de parfumerie de François Coty[2] (quai Léon-Blum) et, quai Gallieni, la biscuiterie Olibet et les automobiles Darracq[9]. Ce qui était à l'époque le quai de Suresnes est depuis scindé en trois voies : le quai Gallieni, le quai Léon-Blum et le quai Marcel-Dassault.
  • Jusqu'au milieu du XXe siècle, et davantage encore avant la construction des usines, de nombreuses guinguettes sont aussi installées le long du quai, comme « À la Belle Gabrielle » et le « Moulin Rose », où viennent s'amuser les noceurs et les turfistes de l'hippodrome de Longchamp, situé de l'autre côté de la Seine. Elles disparaissent au fil du temps, remplacées par des entreprises, ou par les réaménagements de l'embouchure du boulevard de Versailles et du nouveau pont inauguré en 1951.
  • Le quai borde le village anglais, lotissement construit dans les années 1920[10].
  • Dans la seconde moitié du XXe siècle, la désindustrialisation conduit à la fermeture des usines et aux développement de friches. Après le renouveau des années 1980, lors desquelles Suresnes se transforme et commence à accueillir à leur place des sociétés du secteur tertiaire, de nouvelles entreprises s'installent le long du quai Gallieni, comme Louis Dreyfus Armateurs, Twimm ou Voluntis.
  • Le pont de Suresnes le surplombe. Il permet d'accéder au bois de Boulogne (Paris) à son extrémité sud. Également côté Seine, plus au nord, se trouve le barrage-écluse de Suresnes[11].

Notes et références

  1. Planimètre des villes de Nanterre, Suresnes, Puteaux, Rueil, 1930.
  2. Suresnes, ses lieux dits et ses rues vous parlent, Société historique de Suresnes, 1968, p. 23.
  3. René Sordes, Histoire de Suresnes : Des origines à 1945, Société historique de Suresnes, 1965, p. 168-169 et 188.
  4. Suresnes, ses lieux dits et ses rues vous parlent, Société historique de Suresnes, 1968, p. 47.
  5. René Sordes, Histoire de Suresnes : Des origines à 1945, Société historique de Suresnes, , p. 488-489.
  6. « Exposition : la grande crue de 1910 », sur hauts-de-seine.fr, (consulté le ).
  7. David Livois, « Suresnes : même raboté, le projet immobilier crispe encore les riverains », sur Le Parisien, (consulté le ).
  8. Florence Hubin, « Trop hautes, les tours jumelles de Suresnes sont retoquées », sur Le Parisien, (consulté le ).
  9. Cécile Maillard, « Suresnes célèbre le passé industriel et social de la banlieue parisienne », L'Usine nouvelle, 8 juin 2016.
  10. Panneau historique explicatif situé au croisement de l'avenue de la Belle-Gabrielle et celle des Conférences de Suresnes.
  11. « Barrage, écluse, digue dit barrage-écluse de Suresnes », 18 juin 1996.

Bibliographie

  • Octave Seron, Suresnes d'autrefois et d'aujourd'hui, Le Livre d'histoire (rééd. 2000), 1926.
  • René Sordes, Histoire de Suresnes : Des origines à 1945, Société historique de Suresnes, 1965.
  • Michel Hebert et Guy Noël, Suresnes. Mémoire en images, t. 1, Éditions Alan Sutton, .
  • Michel Hebert et Guy Noël, Suresnes. Mémoire en images, t. 2, Éditions Alan Sutton, .

Article connexe

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