Prieuré de Cayac

L'hôpital-prieuré Notre-Dame de Cayac[1] se situe dans la commune de Gradignan, dans le département français de la Gironde. Il constitue une étape de la voie de Tours du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. Les restes du prieuré sont inscrits aux monuments historiques le , l'ensemble formé par l'église prieurale et le bâtiment accolé au bas-côté sud sont inscrits le [2]. Les façades latérales du prieuré ont été rénovées en 2013.

Prieuré de Cayac
Présentation
Culte Catholique romain
Type Prieuré
Début de la construction 1200
Style dominant Architecture gothique
Protection  Inscrit MH (1937, 1987)
Géographie
Pays France
Région Nouvelle-Aquitaine
Département Gironde
Ville Gradignan
Coordonnées 44° 45′ 54″ nord, 0° 37′ 10″ ouest
Géolocalisation sur la carte : France

Cayac à travers l'histoire

Façade de l'ancienne église
Chapelle, par Jean-Auguste Brutails.
Prieuré en 1842[3]
Plan et élévation du prieuré de Cayac dessinés par Lacourrière (commission des Monuments historiques).

L'histoire du Prieuré est indissociable de celle du pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle. La découverte de la sépulture du disciple du Christ, saint Jacques Majeur en Galice et la grande piété de la population au Moyen Âge expliquent la popularité de ce pèlerinage. Les pèlerins ne sont arrêtés ni par la longueur et la difficulté du voyage, ni par la peur de croiser des bandits ou l'hostilité de certaines régions comme les Landes.

Cayac est situé sur la Via Turonensis, la voie qui relie Paris à Compostelle par Tours, Bordeaux et Bayonne.
Construit sur une antique voie romaine, l'ensemble est initialement composé d'une église, d'un hôpital situé juste à côté et d'un cimetière où étaient enterrés indifféremment les religieux et les pèlerins morts d'épuisement ou de maladie. De l'autre côté de la voie se trouvent le logement des frères hospitaliers et les dépendances (chai, cuvier, écurie, poulailler, grange et moulin à farine). Une voûte existait probablement entre les deux parties permettant l'accueil des pèlerins et servant aussi aux hospitalisés afin qu'ils puisent suivre les cérémonies religieuses.

L'église a été construite en deux temps. Les parties basses datent de 1210 à 1230, alors que l'élévation a été réalisée entre 1310 et 1320. D'une longueur de 20 m, constituée d'une nef et de 2 collatéraux, elle pouvait accueillir deux cents personnes ce qui était considérable. Lors de la Révolution, l'église fut amputée du chœur et de la moitié de la troisième travée.

En 1304, l'hôpital est transformé en prieuré qui, au fil du temps et des nombreux dons, prend l'allure d'une importante propriété foncière travaillée par des serfs.
L'actuel château à tourelles n'existait pas au Moyen Âge. Il fut construit au XVe siècle puis restauré aux XVII° et XIX° siècles.

En 1618, l'ensemble passe aux mains des Chartreux, de la chartreuse de Bordeaux[4]. Mais les pèlerinages se font plus rares et le Prieuré a amorcé un déclin, confirmé au début XVIIIe siècle par l'arrêt du service religieux.
Après la Révolution, le prieuré accueillit une verrerie dont on trouve encore quelques vestiges. Dernier avatar : l'église abrita, un temps, le local des Témoins de Jéhovah. Étonnante destinée pour l'ancien hôpital où étaient soignés les pèlerins du Moyen Âge, souvent malmenés par la traversée de la forêt ancestrale de Talence.
En 1785, l'abbé Baurein décrit les vestiges encore visibles dans l'article XII du tome IV des Variété bordelaises[5].

En 1791 le Prieuré est vendu comme bien d’État et l'église est désaffectée. À partir de 1806, plusieurs propriétaires vont se succéder. En 1839, la commission des monuments historiques de la Gironde envoie un dessinateur et un architecte faire un relevé[6] , [7].

De 1837 à 1860, une verrerie sera installée dans l'ancienne église endommageant sérieusement le bâtiment. Puis un atelier de mécanique y verra le jour pendant la Seconde Guerre mondiale.

En 1979 la municipalité de Gradignan acquiert l'église puis en 1988 le prieuré sauvant ainsi ces monuments d'une lente dégradation.
Les travaux démarrent avec la déviation en 1981 de la route nationale 10, des fouilles archéologiques en 1982 et 1983 puis une restauration du prieuré proprement dit. À l'extérieur, une statue en bronze de pèlerin, de Danielle Bigata, a été installée en 1997. En 2005, l'ancienne orangerie accueille un musée des Beaux Arts à vocation pédagogique.

Cayac aujourd'hui

Le site de Cayac est un lieu toujours vivant. De nos jours le Prieuré de Cayac a retrouvé sa fonction première puisqu'il accueille à nouveau des pèlerins sur le chemin de St Jacques de Compostelle. La tradition hospitalière de Cayac est rétablie, grâce à une structure d'accueil (salle de restauration, cuisine, dortoir) permettant de recevoir les nouveaux pèlerins. La vie jacquaire est présente puisqu'un gîte est mis à disposition des pèlerins (455 personnes accueillies en 2011), des expositions temporaires sont organisées dans l'ancienne église, le musée consacré au peintre bordelais Georges de Sonneville y est installé et les rives de l'Eau Bourde continuent à apporter aux promeneurs l'occasion de se promener.

Notes et références

  1. Jacques Gardelles - Aquitaine gothique - pp. 127-129 - Picard - Paris - 1992 - (ISBN 2-7084-0421-0)
  2. « Inscription du prieuré de Cayac », notice no PA00083564, base Mérimée, ministère français de la Culture. Consulté le 31 août 2009
  3. Alexandre Ducourneau, La Guienne historique et monumentale, vol. 1, Bordeaux, P. Coudert, , 511 p. (disponible sur Internet Archive), pages 68-73.
  4. Le Littoral gascon par B. Saint-Jours, 1921 sur Gallica
  5. Abbé Jacques Baurein, « Variétés bordeloises, ou Essai historique et critique sur la topographie ancienne et moderne du diocèse de Bordeaux », tome 4, Bordeaux : Labottière, (consulté le ), pp. 144.
  6. Ferdinand Leroy, Notice historique et archéologique sur l'ancien prieuré de Cayac, près de Gradignan (Gironde) : suivie de l'examen de cette question: la loi de 1833 sur l'expropriation forcée pour cause d'utilité publique est-elle applicable à la conservation des monuments? : lue dans la séance publique ... Acad. des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Bordeaux, Gazay, , 44 p. (lire en ligne), p.30.
  7. Archives départementales, « L'Album et les comptes rendus », Exposition sur la commission des Monuments historiques de la Gironde, sur Archives de la Gironde (consulté le ).

Voir aussi

Liens externes

Articles connexes

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