Place Jeanne-d'Arc (Toulouse)

La place Jeanne-d'Arc (en occitan : plaça Joana d'Arc) est une place du centre historique de Toulouse, chef-lieu de la région Occitanie, dans le Midi de la France. Elle se trouve au sud du quartier Matabiau, à la limite du quartier Arnaud-Bernard, dans le secteur 1 de la ville.

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Place Jeanne-d'Arc
(oc) Plaça Joana d'Arc

La statue et la place Jeanne-d'Arc en hiver.
Situation
Coordonnées 43° 36′ 33″ nord, 1° 26′ 47″ est
Pays France
Région Occitanie
Ville Toulouse
Quartier(s) Matabiau (Secteur 1)
Morphologie
Type Place
Forme Rectangulaire
Longueur 130 m
Largeur 39 m
Superficie 5 000 m2
Histoire
Création 1825-1898
Anciens noms Place Matabiau (XIXe siècle)
Place Jeanne-d'Arc (1942)
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Toulouse

Description

Voies rencontrées

La place Jeanne-d'Arc rencontre les voies suivantes, dans l'ordre des numéros croissants (« g » indique que la rue se situe à gauche, « d » à droite) :

  1. Boulevard de Strasbourg
  2. Petite-rue Saint-Lazare
  3. Rue Matabiau
  4. Rue Raymond-IV
  5. Rue des Moutons

Transports en commun

La place Jeanne-d'Arc est un important pôle d'échanges pour le réseau de transport urbain Tisséo, depuis la création en 1970 de la gare de bus, qui en occupe l'espace central. La place sert effectivement de terminus pour les lignes de bus 15234570. Par ailleurs, d'autres lignes de bus, particulièrement les Linéo L1L9 et les bus 2939VilleAéroport, marquent l'arrêt sur la place ou à proximité, particulièrement sur le boulevard de Strasbourg. Depuis l'ouverture de la ligne B du métro en 2007, la place est de plus desservie par la station Jeanne d'Arc, renforçant le pôle d'échanges existant.

Odonymie

La place porte le nom de Jeanne d'Arc (vers 1412-1431), héroïne de l'histoire de France, chef de guerre et sainte de l'Église catholique. Depuis son aménagement, au début du XIXe siècle, la place portait le nom de Matabiau, qui s'appliquait à ce quartier depuis le XIe siècle[1]. C'est en 1942 que la municipalité vichyste décida de lui donner le nom de Jeanne d'Arc, dont le monument avait été inauguré 20 ans auparavant[2].

Histoire

Moyen Âge et période moderne

Au Moyen Âge, l'emplacement de la place actuelle, à l'extérieur de la ville, est occupé par des champs. Il connaît une certaine, avec le développement du bourg qui se constitue autour de l'abbaye Saint-Sernin, aux XIe et XIIe siècles. Le bourg s'entoure d'un rempart, percé de plusieurs portes. La porte Matabiau (emplacement au-devant de l'actuel no 35 boulevard de Strasbourg), au débouché de la rue du même nom (actuelle rue Charles-de-Rémusat), est une des plus importantes portes du bourg, et plusieurs maisons s'établissent face à la porte, formant le premier faubourg Matabiau. D'ailleurs, ce nom de Matabiau (mata buòu, « [l'endroit où on] assomme les bœufs » en occitan) lui vient peut-être de la présence d'abattoirs pour les bœufs des grandes boarias qui se trouvaient dans la campagne au nord de Toulouse au XIe siècle[3].

Époque contemporaine

C'est au début du XIXe siècle que commence à prendre forme la place actuelle. En 1806, la municipalité toulousaine demande à l'empereur Napoléon Ier le déclassement des remparts de la ville et l'autorisation de les démolir. Par décret impérial du 27 juillet 1808, la propriété des terrains et des matériaux des remparts et des fossés est cédée à la ville[4]. En 1815, l'architecte de la ville, Jacques-Pascal Virebent, trace pour la municipalité le projet d'un boulevard, planté de quatre rangées d'arbres de façon à former une large promenade, dans le prolongement de l'allée Saint-Étienne (actuelles allées Forain-François-Verdier) jusqu'à la porte Lascrosses au nord. Le projet doit permettre de transformer les faubourgs, dont le développement s'accélère avec la croissance de la population et l'industrialisation[5]. En 1825, l'aménagement du boulevard Matabiau (actuel boulevard de Strasbourg) permet de dégager une petite place face à la grande-rue Matabiau (actuelle rue Charles-de-Rémusat). Elle est limitée à l'est par la rue des Moutons, qui se prolonge alors jusqu'à la rue du Faubourg-Matabiau (actuelle rue Matabiau)[1].

La place est occupée par un marché aux moutons[N 1] et au centre de la place se trouve un abreuvoir. En 1833, on y construit également un pont-bascule[6]. Le faubourg Matabiau se développe, avec la construction de la ligne de chemin de fer et l'ouverture de la gare Matabiau, à proximité du canal du Midi. En 1897, la municipalité se préoccupe d'agrandir la place Matabiau, par la destruction des maisons de la rue des Moutons. L'année suivante, on décide d'y ériger un monument au poète Pèire Godolin, et on démolit l'abreuvoir et la bascule... sans que le monument prévu n'y soit installé, puisqu'il est érigé au centre de la place Lafayette (actuelle place Wilson)[1].

Au début du XXe siècle, on trouve autour de la place plusieurs hôtelleries, tel le relais de poste de Matabiau (emplacement de l'actuel no 6)[1], l'hôtel du Clocher de Rodez (actuel no 14)[N 2],[7] et le Modern hôtel (emplacement de l'actuel no 15)[8], et des cafés, tel le café Matabiau (emplacement de l'actuel no 16)[9]. Le 28 mai 1922, le monument à Jeanne d'Arc, œuvre du sculpteur toulousain Antonin Mercié, fondue par la maison Barbedienne, est inauguré en présence d'une foule de 20 000 personnes[1]. C'est au pied du monument que s'installe les marchands de fleurs[10], au bout du marché du Cristal, un marché de plein vent qui déroule ses étals le long du boulevard, jusqu'à la rue de la Concorde[11].

Le terminus des autobus est aménagé dans les années 1970[1]. En 1988, on finit le parking souterrain[12].

Patrimoine et lieux d'intérêt

Monument à Jeanne d'Arc

Un monument à Jeanne d'Arc est prévu en 1913, dont la statue est confiée au sculpteur toulousain Antonin Mercié. Le projet, suspendu pendant la Première Guerre mondiale, est repris en 1921, avec le soutien d'une comité privé mené par Samuel de Palaminy et Victor Lespine. Le monument est finalement inauguré le 28 mai 1922. Le socle est en granit des Vosges. La statue est coulée en bronze par la fonderie de Ferdinand Barbedienne[1]. Elle a bénéficié d'une restauration par les ateliers de la ville entre 2018 et 2019[13].

Immeubles

  • no  6 : siège du Crédit agricole.
    L'immeuble de style moderne est construit entre 1972 et 1976 par les architectes Jean Barbut et André Boudes, pour le compte du Crédit agricole qui y installe son siège régional. La structure du bâtiment est en béton et offre sur la face une façade-rideau en verre opaque. Entre 2017 et 2019, l'immeuble est profondément remanié par les bureaux d'architectes PPA (Puig Pujol Architectures) et ABC (Architectes Brunel Coucoureux), ne conservant que la structure du bâtiment. Il s'élève sur 7 étages et présente une façade-rideau, où de grands cadres d'aluminium supportent les baies en verre clair[15],[16].
  • no  16 : hôtel du Clocher de Rodez.
    L'immeuble est construit par l'architecte Edmond Laborde, à la demande de la famille Hénault, qui tient un hôtel de voyageurs, connu à cet emplacement depuis 1805, Le clocher de Rodez. Le bâtiment, d'un style néoclassique d'une grande sobriété, s'élève à l'angle de la rue des Moutons[7],[14].

Notes et références

Notes

  1. La rue des Moutons conserve le souvenir de la présence des moutons qu'on y menait.
  2. L'hôtel du Clocher de Rodez est une des plus anciennes hôtelleries de la ville, puisqu'elle est déjà connue en 1805, tenue à cette date par un certain Bernardet.

Références

  1. Salies 1989, vol. 2, p. 36.
  2. Salies 1989, vol. 2, p. 152.
  3. Salies 1989, vol. 2, p. 150.
  4. Salies 1989, vol. 2, p. 358-359.
  5. Salies 1989, vol. 1, p. 174-175.
  6. Salies 1989, vol. 2, p. 294.
  7. Salies 1989, vol. 1, p. 293.
  8. Salies 1989, vol. 2, p. 178.
  9. Salies 1989, vol. 2, p. 151.
  10. Salies 1989, vol. 2, p. 139.
  11. Salies 1989, vol. 1, p. 334.
  12. Salies 1989, vol. 2, p. 253.
  13. Gérald Camier, « Toulouse. Le retour de la statue de Jeanne d'Arc », La Dépêche du Midi, 11 mai 2019.
  14. Notice no IA31111824, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.
  15. Notice no IA31111822, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.
  16. Fabrice Valery, « Des architectes toulousains choisis pour rénover le siège social du Crédit Agricole », sur le site de France 3 Occitanie, 11 octobre 2016.

Voir aussi

Bibliographie

  • Pierre Salies, Dictionnaire des rues de Toulouse, Toulouse, Milan, (ISBN 978-2867263545).

Articles connexes

Liens externes

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