Place Wilson (Toulouse)

La place du Président-Thomas-Woodrow-Wilson (en occitan : plaça del President Thomas Woodrow Wilson) est une place du centre historique de Toulouse, chef-lieu de la région Occitanie, dans le Midi de la France. Elle se situe au cœur du quartier Saint-Georges, dans le secteur 1 - Centre.

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Place du Président-Thomas-Woodrow-Wilson
(oc) Plaça del President Thomas Woodrow Wilson

La fontaine de Goudouli au centre de la place.
Situation
Coordonnées 43° 36′ 18″ nord, 1° 26′ 51″ est
Pays France
Région Occitanie
Ville Toulouse
Quartier(s) Saint-Georges (secteur 1)
Morphologie
Type Place
Forme Ovale
Longueur 110 m
Largeur 100 m
Superficie env. 8 600 m2
Histoire
Création 1806-1834
Anciens noms Place Villeneuve (1806)
Place d'Angoulême (1815)
Place Lafayette (1830)
Place Louis-Napoléon (1852)
Place Lafayette (1870)
Place Wilson (4 juillet 1918)
Protection  Site inscrit (1944, sol de la place et ses abords)
 Inscrit MH (1974, sol de la place, avec jardin et fontaine)
Site patrimonial remarquable (1986)
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Toulouse

Situation et accès

Description

Elle prolonge les allées Jean-Jaurès, reliant le cœur de la cité au canal du Midi. Construits autour de la place, des cafés et des cinémas concentrent l'activité nocturne estudiantine. C'est avec la place Saint-Pierre un des lieux animés de Toulouse.

Voies rencontrées

La place du Président-Thomas-Woodrow-Wilson rencontre les voies suivantes, dans l'ordre des numéros croissants :

  1. Allées du Président-Franklin-Roosevelt
  2. Rue d'Austerlitz
  3. Rue Lafayette
  4. Rue Lapeyrouse
  5. Rue Saint-Antoine-du-T.
  6. Rue des Trois-Journées

Transports

La place du Président-Thomas-Woodrow-Wilson est parcourue et desservie par la navette Ville. Les stations de métro les plus proches sont la station Capitole, sur la ligne , et la station Jean-Jaurès, sur les lignes   du métro. On trouve à proximité les arrêts des lignes de Linéo L1L8L9 et de bus 142329.

Les stations de vélo en libre service VélôToulouse les plus proches se trouvent dans les rues voisines : ce sont les stations no 1 (12 rue du Poids-de-l'Huile), no 2 (21 rue Lafayette), no 3 (62 rue de la Pomme), no 7 (6 rue du Rempart-Villeneuve), no 19 (62 boulevard Lazare-Carnot) et no 20 (60 boulevard Lazare-Carnot).

Odonymie

La place porte le nom de Thomas Woodrow Wilson (1856-1924), 28e président des États-Unis de 1912 à 1920. En avril 1917, il engagea son pays dans la Première Guerre mondiale aux côtés des Alliés. Le 4 juillet 1918, la municipalité toulousaine, dirigée par Jean Rieux, nomma Woodrow Wilson citoyen d'honneur de la ville et donna son nom à la place[1].

Histoire

Moyen Âge

C'est à cet endroit que Simon de Montfort rencontra les consuls lors du siège de 1216. Ce n'était alors qu'un pré à l'extérieur des remparts, fermés ici par la porte Villeneuve.

Période moderne

Lorsque les protestants furent chassés de la ville après les combats de la "Délivrance" en 1562, c'est par cette porte qu'ils sortirent (leur place forte était le Capitole tout proche). Pour empêcher symboliquement tout retour, les catholiques toulousains firent condamner la porte et installèrent une vierge, Notre-Dame du Rempart, afin de défier les bannis.

En 1778, les capitouls, voulant faire cesser les multiples accidents causés par les rouliers venant s'acquitter des droits d'entrée en ville dans l'aile nord du Capitole, décidèrent de faire rouvrir la porte. Ce qui est fait en 1783, Jacques-Pascal Virebent, tout juste nommé architecte de la ville, en profite pour dessiner un projet de double place « intérieure » et « extérieure » (comme celle que Saget venait de réaliser à Saint-Cyprien) avec une porte monumentale au milieu. Mais rien n'est fait jusqu'en 1788, quand la disette pousse la municipalité à utiliser la nombreuse main-d'œuvre disponible pour les premiers travaux de déblaiement.

Époque contemporaine

Les travaux s'interrompent au début de la Révolution et ne reprendront, sur l'insistance de Virebent, qu'en 1806 : près de 300 m de murailles sont détruits pour bâtir le côté « intérieur » (vers la ville) de la place et les immeubles qui la bordent. Le côté extérieur est bâti entre 1817 et 1834[2]. Les décorations prévues par l'architecte en haut de ses immeubles avaient été refusées par la municipalité par souci d'économie.

En même temps que s'achève la construction de la place, la municipalité prévoit de bâtir au milieu un monument à celui dont elle a pris le nom, le dauphin et duc d'Angoulême. En 1824, juste après l'expédition d'Espagne où l'armée française a rétabli le roi Ferdinand VII, est voté par le conseil municipal un crédit pour bâtir un monument-fontaine à la gloire du duc qui commandait l'armée. Le concours est agité, l'architecte de la ville (et concepteur de la place) Jacques-Pascal Virebent tentant de faire passer le projet de son fils Auguste avant les quatre qui ont été sélectionnés par le conseil municipal. Le 22 février 1825, l'architecte écrit au préfet que le projet de son fils a été choisi à l'unanimité par le jury et demande qu'il soit envoyé à l'administration centrale avec ceux sélectionnés par la municipalité. Mais le conseil municipal s'y oppose. Ces quatre projets (ceux d'Urbain Vitry, d'Antoine-Martin Garnaud et Achille Valois, d'Antoine Bibent et de Jean-Antoine Raynaud) sont envoyés en février 1825 à l'administration centrale. C'est celui de Garnaud et Valois qui est désigné en mai (Valois étant le statuaire officiel de la duchesse d'Angoulême depuis 1815). Mais un conflit entre l'administration (qui refuse que le monument serve de fontaine et conteste la figure du lion symbolisant l'Espagne) et la municipalité retarde la construction qui est pourtant symboliquement lancée lors de la visite en ville de la duchesse de Berry le 23 septembre 1828. La chute des Bourbons annule le projet. Garnaud et Valois proposent une version plus « libérale » de leur monument (le duc d'Angoulême est remplacé par la France, l'hydre de l'anarchie devient l'hydre du despotisme, le lion espagnol symbolise désormais le courage et la force du peuple français...) mais la municipalité est plus tentée par une colonne en fer fondu commémorant « les événements de la restauration de la liberté » dont le projet est confié à Vitry mais jamais réalisé (une maquette grandeur nature est tout de même édifiée au centre de la place en 1831)[3].

La place reste donc vide et ce n'est qu'en 1876 qu'est construit le square Lafayette. Il est à l'époque entouré d'une grille en fer forgé et contient la sculpture Moïse brisant ses fers[A 1].

Le monument à Goudouli est inauguré en 1908. Il était initialement prévu ailleurs. Le projet en avait été lancé en 1882 par la municipalité : il s'agissait d'une statue de Clémence Isaure couronnant le poète, le tout sur un vaste monument à fontaines, escaliers et gradins au milieu de la place du Capitole. Projet confié aux prix de Rome toulousains Alexandre Falguière, Antonin Mercié, Raymond Barthélemy, Jules Jacques Labatut et Pierre Esquié mais qui traine et est finalement transformé en 1894 en simple monument à Goudouli pour la place Matabiau (actuelle place Jeanne-d'Arc) par les sculpteurs Alexandre Falguière et Antonin Mercié et l'architecte Paul Pujol, mais n'est toujours pas réalisé à la mort de Alexandre Falguière en 1900. Il est finalement terminé en 1907, mais Paul Pujol suggère à la municipalité de le transférer dans le bassin du square Lafayette. Selon lui, Alexandre Falguière y avait déjà songé : « Il y a là l’ensemble ravissant de l’eau, des arbres et des fleurs, un cadre merveilleux qui s’offre à la nymphe de Garonne et au poète. Sa position au centre de la cité est des plus honorable pour un grand sculpteur... Je dois ajouter que chaque fois que je traversais en compagnie de Falguière, le square Lafayette, l’artiste ne manquait pas de me dire, en s’extasiant du charme de l’endroit : Ah ! Que je voudrais avoir à faire une statue de marbre à placer ici »[4]. La municipalité approuve, le monument est adapté à son nouvel emplacement et inauguré le 23 mai 1908[5].

Pendant la Seconde Guerre mondiale, la municipalité avait souhaité en 1943 déménager le monument dans le bassin du Jardin des plantes mais recula devant le tollé suscité par ce transfert.

En 2005-2006, des travaux de piétonisation ont eu lieu, réduisant le nombre de voies pour voitures de deux à une, et pavant l'ensemble de la chaussée de porphyre et de marbre rose (comme les autres parties piétonnes du centre-ville)[6]. En 2007, le carrousel de Toulouse au décor reprenant des photographies de la ville, qui était depuis 17 ans sur la place Saint-Georges, s'installe sur la place Wilson[7].

Patrimoine

Immeubles

La place dessinée par Jacques-Pascal Virebent présente une architecture ordonnancée. Elle fait l'objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [M 1]. Tous les immeubles la bordant sont également inscrits.

Square Pierre-Goudouli

Le square Lafayette est aménagé en 1876. Il est à l'époque entouré d'une grille en fer forgé et contient la sculpture Moïse brisant ses fers[A 1]. Le square comporte aujourd'hui un cyprès chauve de Virginie, conifère perdant ses aiguilles en hiver; un ginkgo biloba femelle; un chêne rouge d'Amérique; un savonnier; un tulipier; un pin laricio; un chêne vert; un micocoulier; des tilleuls et un cèdre pleureur[A 1].

Le monument à Goudouli a été érigé entre 1907 et 1908 par l'architecte Paul Pujol. Au centre du bassin se trouve une sculpture d'Alexandre Falguière.

Références et Bibliographie

Base Mérimée

Références

  1. Granier 2005, p. 30
  1. Salies 1989, vol. 2, p. 584.
  2. Toulouse, parcelles de mémoire (Archives municipales de Toulouse, 2005), p. 276 à 281).
  3. Voir sur ce projet de fontaine la fiche de la Direction du Patrimoine.
  4. Lettre de Pujol au maire le 29 janvier 1907.
  5. Toutes les informations sur ce monument sont tirés de la fiche de la Direction du Patrimoine qui lui est consacrée.
  6. Philippe Emery, « La piétonnisation en marche place Wilson », La Dépêche du Midi,
  7. Pierre Vincenot, « A Wilson, un carrousel intergénérationnel », La Dépêche du Midi, .
  8. Notice no PA00094605, base Mérimée, ministère français de la Culture.

Voir aussi

Bibliographie

  • Pierre Salies, Dictionnaire des rues de Toulouse, 2 vol., éd. Milan, Toulouse, 1989 (ISBN 978-2867263545).
  • Jean-Marie Granier, Toulouse côté jardins, Drémil-Lafage, éditions Daniel Briand, , 96 p. (ISBN 2-903716-66-8)

Articles connexes

Liens externes

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