Pierre-Louis de Colbert-Laplace

Jean Pierre-Louis Jean-Baptiste, comte de Colbert-Laplace, né le à Paris et mort le au château de Mailloc, est un homme politique français.

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Pierre-Louis de Colbert-Laplace
Fonctions
Député du Calvados à la Chambre des députés (Troisième République)

(Démissionnaire)
Élection février 1876
Réélection 14 octobre 1877
21 août 1881
4 octobre 1885
22 septembre 1889
20 août 1893
Législature Ire législature, IIe, IIIe, IVe, Ve, VIe
Successeur Henri Laniel
Biographie
Dynastie Famille Colbert
Nom de naissance Jean Pierre-Louis Jean-Baptiste de Colbert-Chabanais
Date de naissance
Lieu de naissance Paris
Date de décès
Lieu de décès Saint-Julien-de-Mailloc
(Calvados)
Nationalité Française
Parti politique Appel au peuple
(Conservateur bonapartiste)
Union des Droites
Père Napoléon-Joseph de Colbert-Chabanais
Profession Secrétaire d'ambassade
Résidence Château de Mailloc
Liste des députés du Calvados

Biographie

Pierre-Louis de Colbert est le fils du marquis Napoléon-Joseph de Colbert-Chabanais et l'arrière-petit-fils du savant Laplace. Pour rappeler cette illustre ascendance, il sollicita et obtint, en 1876, l'autorisation de modifier la seconde partie de son nom et de signer dorénavant : « comte de Colbert-Laplace[1] ».

Il avait débuté de bonne heure dans la carrière diplomatique, et avait été successivement secrétaire d'ambassade à Washington et à Saint-Pétersbourg, puis attaché au ministère des Affaires étrangères jusqu'au . Il avait publié deux ouvrages intitulés : l'un Monarchie, l'autre Suffrage universel.

Avec l'appui du « Comité national conservateur », il se présenta aux élections législatives de , et fut élu[2], au 2e tour, le , député de l'arrondissement de Lisieux, contre Lavalley[3], républicain. Au premier tour de scrutin, les voix s’étaient partagées entre M. de Colbert d'une part et Lavalley, républicain, et Paul-Louis Target, constitutionnel, de l'autre. L'appoint des voix de Target détermina au ballottage l'élection du candidat conservateur.

M. de Colbert-Laplace siégea dans le groupe de l'Appel au peuple, soutint le gouvernement « du Seize-Mai », et vota contre « les 363 ». Candidat officiel aux élections du , il obtint sa réélection [4], contre Duchesne-Fournet[5], républicain, et, après avoir repris sa place dans la minorité bonapartiste, il vota avec elle :

M. de Colbert-Laplace fut réélu le [6], contre M. Banaston[7], et ne cessa de s'associer aux votes et aux manifestations de la droite impérialiste. Il se prononça avec l'opposition contre les crédits de l'expédition du Tonkin, et refusa sa confiance aux divers ministères de gauche qui se succédèrent dans cette législature, ainsi que dans la suivante, dont il fit également partie.

En effet, M. de Colbert-Laplace, porté sur la liste conservatrice du Calvados, fut élu député de ce département[8], le , le 3e sur 7. Après avoir voté contre la nouvelle loi militaire, contre l'expulsion des princes (loi du 26 juin 1886), etc., il se prononça, dans la dernière session de la législature,

Il retrouva son siège aux élections générales législatives du , au premier tour de scrutin[9], contre M. Longeon, dans la circonscription de Lisieux. Siégeant à droite, il appartint à diverses commissions spéciales, et déposa une proposition de résolution ayant pour but de provoquer la formation d'une Commission chargée de déterminer et de définir les droits du cultivateur (1893). Il se fit entendre au cours de la discussion : des propositions de loi relatives à la répression des fraudes commises dans la vente des beurres (1891), du budget de l'exercice 1893, au sujet du régime des boissons (1892), et de la loi de finances de l'exercice 1894, à propos des impôts indirects.

Il fut réélu[10] aux élections générales du , au premier tour de scrutin, contre Henry Chéron. Membre de diverses commissions spéciales, il reprit sa proposition de résolution présentée sous la précédente législature, tendant à créer une Commission concernant les droits du cultivateur (1893) et fut chargé de la rapporter (1894). Il rapporta en outre les propositions de loi sur la répression des fraudes commises dans la vente des beurres (1893), ainsi que la proposition de loi tendant à la suppression des zones de servitudes militaires autour des anciennes défenses de Paris, à la démolition partielle du mur d'enceinte et à son remplacement par un canal de navigation et de défense militaire dans la région nord-est de la place (1894). Il participa à la discussion du projet de loi concernant la réforme de l'impôt des boissons (1895).

Mais le , il se démit de son mandat de député pour des raisons personnelles. Il fut remplacé à l'élection partielle du , par Henri Laniel.

Il mourut le au château de Mailloc et inhumé dans la sépulture des Colbert-Laplace dressée à l'intérieur de la propriété. Il avait 74 ans.

Outre les ouvrages cités ci-dessus, il publia : La question des bouilleurs de crus (1886), Danger de nos Contingents (sur le même sujet 1887), Examen critique des accusations portées contre les bouilleurs de crus (1895).

Ascendance et postérité

Pierre-Louis de Colbert était le fils cadet de Napoléon-Joseph de Colbert, marquis de Chabanais (1805-1883), député du Calvados et de Angélique Charlotte Joséphine (1813-1889), fille de Adolphe François René, 3e marquis de Portes (1790-1852), et de Sophie Suzanne de Laplace (1792-1813).

  • Il épousa Louise Victorine (1841-1904), fille de Jean-François Renault et Madeleine de Cinglas. Ensemble, ils eurent:
    • Jeanne (en 1870), mariée avec Olivier de Boyer de Sainte-Suzanne (né en 1861), dont postérité ;
    • Jean Baptiste Simon Camille Auguste de Colbert, comte de Laplace 1872 † 1961), saint-Cyrien (1894-1896 : promotion du Siam), officier d'infanterie, marié avec Marie Madeleine Clarisse Noblesse (1892-1956), dont postérité.

Notes et références

  1. Par décret présidentiel du 25 décembre 1875, puis par jugement du 16 février 1883, il est autorisé à relever les noms, titres et armes de son grand-oncle, Charles, marquis de Laplace. Ses parents ne voulurent pas qu'il relève le titre de marquis de Laplace.
    Source
    « Pierre-Louis de Colbert de Laplace », sur roglo.eu (consulté le )
  2. Par 7 027 voix (12 652 votants, 18 543 inscrits).
  3. 5 516 voix.
  4. Avec 8 898 voix (14 902 votants, 18 676 inscrits).
  5. 5 966 voix.
  6. par 7 212 voix (13 799 votants, 18 114 inscrits).
  7. 6 511 voix.
  8. Par 52 652 voix 89 064 votants, 117 207 inscrits)
  9. Par 9 698 voix, contre 3 591 à M. Longeon, sur 13 578 votants.
  10. Par 8 452 voix, contre 4 311 à Henry Chéron, sur 12 937 votants.

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

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