Philippe Roman (peintre)

Philippe Roman (Saint-Sauveur, 1927–1999) est un peintre français.

Biographie

Roman est né à Saint-Sauveur, en Alsace, dans une famille protestante. Sa mère est morte peu de temps après sa naissance. Violé physiquement par sa belle-mère, ignoré par son père, Roman a décrit plus tard son enfance comme « un enfer », ce qui ne s'est terminé que par l'invasion allemande de 1940 qui a dispersé la maisonnée[1].

Roman a commencé à peindre tout en étudiant la chimie. Il a ensuite occupé un poste dans une banque à Beyrouth, près du domicile de son oncle, l'archéologue Henri Seyrig[2]. En 1953, lors d'une visite à Paris, il rencontra l'écrivain Pierre Jean Jouve et son épouse, la psychanalyste Blanche Reverchon. Roman décrira plus tard cette rencontre comme une «seconde naissance»[3]. L'été suivant, il entreprit une psychanalyse avec Reverchon, au cours de laquelle il abandonna la banque pour se consacrer à la peinture. sous l'influence de Jouve, il rejette la vogue de l'art abstrait et se consacre à la figuration[4]. Il se rapproche d'autres artistes de leur entourage, dont Alberto Giacometti, Raymond Mason et Balthus, dont le travail devient une source d'inspiration et d'inquiétude. «Même maintenant, écrivait Roman en 1987, je tremblerais si je montrais mon travail à Balthus »[3]. Roman était un ami et patron de Pierre Boulez[5].

En 1963, il épouse l'artiste Véronique Jordan, avec qui il aura un fils, Emmanuel Roman. Le mariage s'est terminé par un divorce.

La critique Martine Broda a loué les paysages de Roman pour leur « étrange étrangeté… comme un souvenir du monde avant la Chute »[6]. Nombre d'entre eux évoquent la région de l'Engadine, où Roman passa les étés à Jouve et à Reverchon. Comparant ses propres peintures à celles des œuvres favorites de Jouve - David, Delacroix, Manet, Balthus -, Roman écrivait autrefois: ni de cette tradition. Je n'étais pas fait pour leur continuation, ou alors j'y suis arrivé trop tard »[4].

Roman a participé, avec RB Kitaj, Jim Dine, Sam Szafran et David Hockney, à l'exposition « Nouvelle subjectivité » de 1979 à Bruxelles au Palais des Beaux-Arts[7]. Son œuvre est représenté par la galerie Ditesheim[8]. Le Philippe Roman Chair in History and International Affairs de la London School of Economics est nommée en son honneur.

Notes et références

  1. Roman, Philippe, Je n'habite pas mon nom et n'ai pas de nom de peintre, Philippe Roman. Emmanuel Boncenne, ed. (Montreuil: Gourcuff Gradinego, 2010).
  2. Boncenne, Emmanuel, Souvenirs, Philippe Roman. Emmanuel Boncenne, ed. (Montreuil: Gourcuff Gradinego, 2010)
  3. Roman, Philippe, Je n'habite pas mon nom et n'ai pas de nom de peintre, Philippe Roman. Emmanuel Boncenne, ed. (Montreuil: Gourcuff Gradinego, 2010)
  4. Bombarde, Odile, Devenir peintre, Philippe Roman. Emmanuel Boncenne, ed. (Montreuil: Gourcuff Gradinego, 2010)
  5. Mason, Raymond, Une beauté captée, Philippe Roman. Emmanuel Boncenne, ed. (Montreuil : Gourcuff Gradinego, 2010)
  6. Broda, Martine, Un souvenir du monde d'avant la Chute, Philippe Roman. Emmanuel Boncenne, ed. (Montreuil: Gourcuff Gradinego, 2010)
  7. Clair, Jean, Nouvelle Subjectivité: Notes et documents sur le retour de l'expression figurative (Brussels: Lebeer Hossmann, 1979.
  8. « Ditesheim & Maffei Fine Art : Roman Philippe », www.galerieditesheim.ch

Liens externes

  • Portail de la peinture
  • Portail de la France
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.