Pahonie

Le Pahonie (en biélorusse Паго́ня, en polonais Pogoń, en lituanien Vytis) est un symbole historique du grand-duché de Lituanie indépendant, du XIIIe siècle siècle à 1569, puis dans le cadre de la République des Deux Nations, de 1569 à 1795 (le grand-duché de Lituanie incluait les territoires de l'actuelle Lituanie, mais aussi de l'actuelle Biélorussie).

Pahonie

Le Pahonie a été le blason officiel du grand-duché de Lituanie du XVe siècle au troisième partage de la Pologne (1795), et, au XXe siècle siècle, de la Biélorussie de 1918 à 1922 et de 1991 à 1995 ; de la Lituanie de 1918 à 1940 et depuis 1991.

Étymologie et signification

Le mot « pahonie » est d'origine slave. Il vient précisément d'un mot ruthène[1], pahonia, qu'on retrouve sous une forme proche en polonais ou en biélorusse actuel.

Le mot polonais pogoń signifie « la poursuite ».

Le mot lituanien Vytis signifie « le Poursuivant »[2]. En lituanien, d'autres termes peuvent se rencontrer : Waikymas, Pagaunė.

Blasonnement

  • Blasonnement du Pahonie biélorusse :

De gueules au chevalier d'argent à l'armure et la monture de même, cabrée à dextre, le chevalier tendant vers dextre une épée aussi d'argent dans sa main dextre et, dans sa main sénestre, tenant un écu de même frappé d'une croix d'Anjou d'or.

  • Blasonnement du Vytis lituanien :

De gueules au chevalier d'argent à l'armure et la monture de même, cabrée à dextre et harmanchée d'azur et d'or, le chevalier, aux éperons d'or, tendant vers dextre une épée d'or et d'argent dans sa main dextre et, dans sa main sénestre, tenant un écu d'azur frappé d'une croix d'Anjou d'or.

Histoire

Jusqu'en 1795

Ces armes sont utilisées pour la première fois par Alexandre Nevski au XIIIe siècle[réf. nécessaire].

Un peu plus tard, en 1330, elles sont reprises par un seigneur de Polotsk[réf. nécessaire] puis adoptées quelques années plus tard par Olgierd, grand-duc de Lituanie. Les descendants de ce dernier conservent ses armoiries et en font, au début du XVe siècle, les armes officielles du grand-duché ainsi que du duché de Vilnius.

C'est à ce moment que le blasonnement se fixe : auparavant, les couleurs et l'orientation du cheval changeaient fréquemment.

Armoiries de la noblesse lituanienne.

Le Pahonie reste l'emblème du grand-duché jusqu'en 1795.

Il constitue le blason (herb) de la famille princière des Czartoryski : Pogoń litewska.

Des partages de la Pologne (1772-1795) à 1918

Le Pahonie est donné comme emblème à plusieurs villes annexées par la Russie lors du premier partage de la Pologne en 1772.

Après le troisième partage de la Pologne (1795), le territoire du grand-duché est entièrement annexé par la Russie. Le Pahonie est alors introduit dans les armes impériales russes.

Grandes armes de l'Empire Russe, 1857 (le Pahonie est en haut à gauche)

Les nationalistes lituaniens et biélorusses du XIXe siècle s'attachent beaucoup à ce blason, qu'ils considèrent comme un symbole de leurs nations.

Les armoiries de l'insurrection polonaise de 1830-1831 comportent deux parties : à gauche, l'aigle polonais ; à droite, le Vytis lituanien.

Au XXe siècle siècle

Les République de Lituanie et la République populaire biélorusse l'adoptent donc comme blason officiel lors de leur indépendance en 1918.

Les deux pays les distinguent tout de même. La Lituanie choisit un cheval harnaché d'or et d'azur et la Biélorussie opte pour le cheval entièrement d'argent.

Lorsque la Biélorussie est intégrée à l'URSS, les autorités interdisent l'usage du Pahonie, qui rappelle la noblesse et la monarchie. La Lituanie doit à son tour abandonner son Vytis en 1940, mais le Pahonie et le Vytis continuent d'être utilisés comme emblème par la diaspora des deux peuples.

Après la chute de l'URSS, la Lituanie et la Biélorussie reprennent leur blason.

Mais en 1995, le nouveau président de Biélorussie, Alexandre Loukachenko, remplace après un référendum le Pahonie par un emblème inspiré de celui de la République socialiste soviétique de Biélorussie.

Galerie

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Le mot « ruthène » (ou « russien », en polonais ruski qui ne signifie pas « russe ») se réfère jusqu'au XVIIIe siècle aux Slaves situés entre les Polonais et les Russes.
  2. Le chevalier est considéré comme poursuivant des envahisseurs
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