Nokia Networks France

Nokia Networks France (anciennement Nokia Solutions and Networks France), ou Alcatel-Lucent International[2],[3],[4], est une entreprise française filiale du groupe finlandais Nokia, issue du rachat d'Alcatel-Lucent finalisé en 2016[5].

Nokia Networks France

Logo de Nokia Networks France

Siège du groupe à Nozay, Paris-Saclay.

Création 2006 : Alcatel-Lucent International

2016 : Alcatel-Lucent International devient une filiale de Nokia Networks

Dates clés 2019 : Alcatel-Lucent International, filiale de Nokia Networks, fusionne avec Nokia Solutions and Networks France
Forme juridique Société anonyme à conseil d'administration
Slogan « for a world in motion »
Siège social Nozay, Paris-Saclay
 France
Direction Thierry Boisnon, Président
Actionnaires Nokia (100%)
Activité Équipements de télécommunications
Société mère Nokia Networks
Sociétés sœurs Nokia Bell Labs France, Nokia Technologies
Filiales Alcatel Submarine Networks, Nokia Bell Labs France, Nuage Networks, Radio Frequency Systems, Nokia Shanghai Bell
Effectif 3 640 (2020)[1]
SIREN 493 378 939
Site web networks.nokia.com

Société précédente Alcatel-Lucent

Son activité se déroule sur les sites de Paris-Saclay, Nozay/Villarceaux (Essonne) et de Lannion (Côtes-d’Armor)

Le , Nokia annonce l'acquisition d'Alcatel-Lucent en échange de ses propres titres pour 15,6 milliards d'euros[6]. Cette opération s'achève en par la radiation de l'action Alcatel-Lucent de la Bourse de Paris.

Au moment de l'achat, Michel Combes explique que les équipes françaises joueront « un rôle primordial » : « Le pilotage mondial de l’innovation et de la recherche se fera depuis la France », détaille-t-il. « Ce projet va même renforcer l’emploi en France ». Selon lui, 500 emplois vont être créés dans la recherche et développement en plus des 2 000 qui existent déjà en France[7].

Identité visuelle (logo)

Histoire

2015 : rachat d'Alcatel-Lucent par Nokia Corporation

En , le géant finlandais des télécommunications Nokia annonce un projet de rachat d'Alcatel-Lucent[8]. Il se fera par le biais d'échanges d'actions : 0,55 action Nokia contre 1 action Alcatel-Lucent. Au cours de l'action Nokia le , le groupe Alcatel-Lucent est valorisé à 15,6 milliards d'euros[9].

Le , Nokia lance une OPE sur Alcatel-Lucent. Le , Nokia annonce détenir 76,31 % du capital d'Alcatel-Lucent[10]. Le , Nokia rouvre son offre sur le capital d'Alcatel-Lucent jusqu'au dans l'objectif d'acquérir au moins 95 % des actions et de pouvoir retirer le titre du marché boursier[11] ; seulement 91,25 % du capital est apporté lors de la clôture de cette offre le [12].

À la mi-, Nokia a acquis plus de 95 % des droits de vote et du capital, lui permettant d'initier une offre publique de retrait auprès de l'AMF pour une finalisation prévue courant . Alcatel-Lucent devient une simple filiale de Nokia[5].

Le , l'action d'Alcatel-Lucent est radiée de Euronext Paris à la suite de l'offre publique de retrait[13]. Les activités réseaux, recherches et développement d'Alcatel-Lucent sont désormais intégrées à Nokia Networks France.

En 2016, selon Marc Rouanne, responsable de l'innovation du groupe, basé à Nozay/Villarceaux, et les engagements de 2015, la France devrait être l'un des pivots de la stratégie d'innovation de Nokia. Cela se traduirait par la création de 500 nouveaux postes de chercheurs (pour passer à 2.500 en 2019), dont 300 réservés à des jeunes diplômés. L'activités de R&D en France sera concentré sur deux sites, ceux de Lannion et de Nozay/Villarceaux. Les équipes se focaliseront notamment sur la recherche dans la 5G, la cybersécurité ou les « Small cells», micro-cellules. Une nouvelle antenne des Bell Labs sera créée à Lannion[14].

À aucun moment, il n'a été envisagé l'usage du décret no 2014-479 en date du qui étend, en particulier, aux télécommunications les pouvoirs du décret no 2005-1739, donnant la possibilité au gouvernement de mettre un véto sur des investissements étrangers qui portent atteintes aux intérêts stratégiques de la France[15],[16],[17],[18].

Le 5 février 2019, la filiale française de Nokia Networks (Alcatel-Lucent International) est fusionnée avec Nokia Solutions and Networks France et cette dernière est dissoute[19].

En janvier 2020, pour le déploiement de la 5G en France, les politiques des opérateurs de télécommunications commencent à ce préciser, Orange choisit Nokia pour 40 % de son réseau (Ericsson pour les 60 % complémentaires). Les deux équipementiers étaient déjà ses fournisseurs pour les générations précédentes de réseaux mobiles. Free a annoncé un accord stratégique avec Nokia, son fournisseur historique. SFR et Bouygues Telecom, qui ont chacun une moitié de leurs réseaux actuels équipés par Huawei, réservent leurs choix[20].

2020 : suppressions de postes

Le 22 juin 2020, Nokia annonce la suppression de 1 233 postes, un tiers des effectifs actuels, au sein de sa filiale française Alcatel-Lucent International (Nokia Networks France)[21],[22],[23]. Le groupe précise que ces suppressions de postes portent sur les activités de recherche et développement (R&D) et aussi sur les fonctions centrales sur les sites de Paris-Saclay et de Lannion[23]. Les filiales françaises Radio Frequency Systems, Nokia Bell Labs France et Alcatel Submarine Networks ne sont pas concernées par ces suppressions[24],[22].

« La France restera un pôle de R&D déterminant au sein de Nokia, principalement autour du développement des technologies 5G et de la transmission par faisceaux hertziens, ainsi que dans la recherche avancée avec Bell Labs », a déclaré Thierry Boisnon, Président de Nokia en France[25].

Entre 3 500, selon la police, et 5 000 personnes, selon la CFDT, ont manifesté 2020 en fin de matinée à Lannion (Côtes-d’Armor) contre la suppression de 402 emplois sur le site de Nokia. En dix ans, c’est le 13e plan social que subit l'entreprise. Pour les centrales syndicales, le plan mènera inéluctablement à terme à la disparition du site de Lannion, mais aussi à la disparition de Nokia du paysage industriel français. Avec le crédit d'impôt recherche (CIR) auquel le géant des télécoms a eu recours, « un ingénieur français ne coûte pas plus cher qu’un ingénieur chinois »[26].

Le mercredi 8 juillet 2020, une nouvelle manifestation se tient à Paris. Les salariés dont une bonne partie venus de Lannion, ont défilé contre la suppression prévue des emplois en France. Opposés à ce plan de la direction, les représentants syndicaux mettent en avant les engagements non respectés, les soutiens financiers reçus de l'état français, et le ciblage de la recherche et développement (R&D)[27],[28].

Selon un rapport du Syndex de juin 2020, Nokia utilise à plein, le crédit d'impôt recherche, l'optimisation fiscale, et licencie en France après avoir touché les aides d'état pour les entreprises destinées à soutenir l'emploi en France y compris celui des plus qualifiés faisant de la recherche et développement dans le domaine de pointe des Telecom, 5G, et génération suivante[29]. (273 millions de crédit d’impôt recherche touchés depuis 2015, 39 millions d’impôts sur les bénéfices évités en trois ans).

En tant que filiale du groupe Nokia, Nokia Networks France ne dispose d'aucune autonomie de gestion, la politique suivie est définie par les choix de la multinationale Nokia dont le siège social se trouve en Finlande (en 2019, l'activité réseau représente 78 % du CA du groupe, la France enregistre 5,8 % de l'activité du groupe : 1,229 milliards d'euros[30]).

Selon la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP), parmi les 2 200 représentants d’intérêts inscrits sur le registre public pour 2019, 167 entreprises ou associations ont été mises en avant pour non-déclaration dont Nokia (Network) France [31].

Direction de l'entreprise

Conseil d'administration

Notes et références

  1. « Nokia va supprimer un tiers des effectifs de sa filiale francaise Alcatel-Lucent », Ouest France, Reuters, (consulté le )
  2. « Présentation de l'entreprise Alcatel-Lucent International », sur data.inpi.fr (consulté le )
  3. « Alcatel-Lucent International | Entreprise.data.gouv.fr », sur entreprise.data.gouv.fr (consulté le )
  4. « ALCATEL-LUCENT INTERNATIONAL (NOZAY) Chiffre d'affaires, résultat, bilans sur SOCIETE.COM - 493378939 », sur www.societe.com (consulté le )
  5. « Nokia veut croquer les dernières parts d'Alcatel Lucent », nextinpact.com
  6. « Nokia et Alcatel-Lucent annoncent leur fusion », Le Monde.fr, (lire en ligne)
  7. « Le rachat d’Alcatel par Nokia « va renforcer l’emploi en France » », sur Le Monde, amaljob.com, (consulté le ).
  8. « Nokia annonce sa fusion avec Alcatel-Lucent », sur www.lefigaro.fr, .
  9. « Nokia lance une OPE valorisant Alcatel-Lucent 15,6 milliards d'euros », La Tribune, (consulté le )
  10. « Equipements télécoms : Nokia prend le contrôle effectif d'Alcatel-Lucent », Les Échos.fr, (lire en ligne)
  11. « Nokia confirme la réouverture de son offre aux actionnaires d'Alcatel-Lucent », Les Échos.fr, (lire en ligne)
  12. « Alcatel-Lucent: résultat de l'OPE de Nokia », L'Express.fr, (lire en ligne)
  13. « Alcatel-Lucent sort de la cote », lesechos.fr, (lire en ligne, consulté le )
  14. « Nokia mise sur la France pour muscler sa R&D », Les Echos, (consulté le )
  15. Décret no 2005-1739 du 30 décembre 2005 réglementant les relations financières avec l'étranger et portant application de l'article L. 151-3 du code monétaire et financier, 31 décembre 2005
  16. Décret no 2014-479 du 14 mai 2014 relatif aux investissements étrangers soumis à autorisation préalable, 16 mai 2014
  17. Au fait, c'est quoi ce décret sur les " investissements stratégiques " ?, Le Monde, 16 mai 2014
  18. Pascal Bine, François Piquet,Julien Bracq, « La protection des secteurs strategiques ou sensibles par l'etat francais », sur fusions-acquisitions.fr, (consulté le )
  19. « Alcatel Lucent International (Nozay, 91620) : siret, TVA, adresse, bilan gratuit... », sur entreprises.lefigaro.fr (consulté le )
  20. Sébastien Dumoulin, « 5G : Orange fait l'impasse sur Huawei en France », Les Echos, (consulté le )
  21. « Nokia va supprimer un tiers des effectifs de sa filiale française Alcatel-Lucent », sur ouest-france.fr,
  22. « Nokia va supprimer un tiers des effectifs de sa filiale française Alcatel-Lucent », sur Challenges (consulté le )
  23. « Nokia France veut supprimer plus de 1200 postes en France », sur LCI (consulté le )
  24. Zone Bourse, « NOKIA PRÉCISE QUE SES FILIALES RADIO FREQUENCY SYSTEMS (RFS), NOKIA BELL LABS FRANCE (NBLF) ET ALCATEL SUBMARINE NETWORKS (ASN) DEMEURENT EN DEHORS DU PÉRIMÈTRE DE CE PROJET | Zone bourse », sur www.zonebourse.com (consulté le )
  25. AOF, « Nokia taille sévèrement dans ses effectifs en France », sur optionfinance.fr, (consulté le )
  26. « « C’est presque une ville qu’on assassine » : des milliers de manifestants à Lannion contre les suppressions d’emplois chez Nokia », Le Monde, (consulté le ).
  27. « Airbus, Hop !, Nokia, Sanofi : des salariés mobilisés contre les suppressions d’emplois », Le Monde,AFP, (consulté le )
  28. « Des salariés de Nokia abattus mais mobilisés défilent à Paris », Le Télégramme, (consulté le )
  29. Benoît Berthelot, « Nokia licencie en France après avoir engrangé les subventions », Capital, (consulté le )
  30. Zone Bourse, « NOKIA OYJ : Actionnaires Dirigeants et Profil Société, Zone bourse », sur zonebourse.com, (consulté le )
  31. « Lobbying : 167 entreprises ou associations épinglées pour non-déclaration », Le Monde avec AFP, (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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