Musée départemental Georges-de-La-Tour

Le Musée départemental Georges de La Tour, ouvert en 2003, est situé place Jeanne-d’Arc à Vic-sur-Seille en Moselle, ville natale du peintre Georges de La Tour. Il est doté d’une collection qui parcourt la peinture européenne du XVIIe au début du XXe siècle.

Saint Jean-Baptiste dans le désert, Georges de La Tour, vers 1651.

Histoire

Dès 1996, en accord avec la commune de Vic-sur-Seille, le département de la Moselle a souhaité créer un musée afin d’y présenter notamment l’œuvre de Georges de la Tour, Saint Jean-Baptiste dans le désert. Cette œuvre, conservée chez un particulier à Paris a été découverte en 1993 dans une exposition précédant une vente sans catalogue à l’hôtel Drouot. L’œuvre en fût alors retirée, puis interdite de sortie du territoire français. Elle est enfin déclarée trésor national. Passé à nouveau en vente publique à Monaco, chez Sotheby's, le , le tableau est préempté par l’État pour le compte du département de la Moselle.

Il était prévu dans un premier temps d’installer ce musée dans l’hôtel de la Monnaie fraîchement rénové. Mais une donation de 82 peintures du XVIIe au XIXe siècle, faite en 1998 par Jacques et Guy Thuillier, divers dépôts et une politique d’acquisition ambitieuse ont rendu le projet irréalisable dans ce bâtiment devenu trop exigu pour abriter la totalité des collections et réaliser le programme scientifique défini. Le musée a donc vu le jour dans une architecture contemporaine, à l’emplacement d’une maison de ville du XVIIIe siècle. Les travaux ont débuté en , place Jeanne-d’Arc. Le projet architectural a été confié au cabinet d’architecture de Vincent Brossy. La structure extérieure de l’ancien bâtiment a été conservée avec ses ouvertures et sa niche d’angle ; elle a cependant été rehaussée d’un niveau afin de permettre le développement de cinq plateaux d’exposition desservis par un escalier en enfilade latéral. Le toit du musée est couvert d’ardoises pour être en harmonie avec les bâtiments de référence de Vic-sur-Seille, dont l’église des Carmes. Compte tenu du bâtiment et de la nature des collections accueillies, les architectes ont choisi de reconstituer l’esprit et les volumes d’un cabinet de collectionneur. Dans ce musée, 960 m² sont dévolus à l’exposition des œuvres. Le rez-de-chaussée abrite l’accueil, la billetterie et la boutique ainsi qu’une salle d’exposition temporaire. Les collections vicoises d’archéologie et d’histoire sont développées en sous-sol ; la peinture du XVIIe siècle au 1er étage, le paysage et la peinture du XVIIIe siècle au 2e étage, le courant romantique et les œuvres du XIXe siècle au début du XXe au 3e étage. Ce musée a ouvert pour la première fois ses portes au public le samedi [1].

Collections

Le musée possède un riche fonds de tableaux du XVIIe siècle jusqu'au début du XXe siècle, qui résume fidèlement l'héritage de de La Tour et de son clair-obscur sur 960 m2 de surfaces d'exposition, répartis sur trois étages d'environ 130 m2 chacun ; la peinture du XVIIe siècle au premier étage (Georges de La Tour, Jacques de Létin, Jacques Blanchard, Cesare Dandini, Le Dominiquin, Meiffren Conte, Charles Le Brun, Matthieu Le Nain, Madeleine Boullogne, Jacques Stella), le paysage et la peinture du XVIIIe siècle au deuxième étage (Sebastiano Ricci, Pierre-Henri de Valenciennes, Jan Frans van Bloemen, Jean-Bernard Restout, Joseph-Marie Vien) et sous la verrière, la peinture romantique et la période du XIXe siècle au début du XXe siècle (Camille Corot, Paul Baudry, Eugène Isabey, Paul Delaroche, Léon Bonnat). Les collections vicoises sont développées en sous-sol, référence aux fondations de la terre natale de Georges de la Tour : ce sont notamment des collections archéologiques retraçant l'histoire de cette cité qui fut également le château des évêques de Metz.

L'œuvre majeure du musée est le Saint Jean-Baptiste dans le désert de Georges de La Tour découvert en 1993, reconnu comme une œuvre majeure, qui montre Saint Jean-Baptiste, maigre adolescent appuyé sur une croix de bois et autour duquel s'organisent toutes les collections. Le cadrage à mi-corps dans un format en largeur autorise la comparaison avec le tableau de même thème de Caravage[2]. Le musée abrite une autre œuvre de la main de de La Tour, un Profil de femme acquis en et qui est peut-être une partie d'une composition plus grande aujourd'hui perdue selon François-Georges Pariset[3].

Expositions

Le Conseil départemental de la Moselle a présenté plusieurs expositions au musée Georges-de-La-Tour. Du au , l’exposition « Émile Gallé, nature et symbolisme, influences du Japon », organisée par le Conseil général de la Moselle, rassemble une collection de quelque 150 pièces du fondateur de l’école de Nancy : 47 céramiques, une trentaine de dessins préparatoires… Certaines pièces majeures proviennent pour l’essentiel de grands musées japonais et européens et sont exposées pour la première fois en Lorraine.

Du au  : exposition « Camille Hilaire, du trait à la lumière ». Du au  : exposition « Céramique japonaise, sobriété et irrégularité ».

Du au , le musée accueille l’exposition Saint Joseph charpentier et Saint Jean-Baptiste dans le désert. Le tableau de Georges de la Tour Saint Jean-Baptiste dans le désert ayant été prêté pour l’hiver au musée du Prado à Madrid, reviendra à Vic-sur-Seille, accompagné d’une autre œuvre emblématique du peintre, Saint Joseph charpentier, prêtée par le musée du Louvre.

Tourisme

Le musée, site Moselle Passion du Conseil départemental de la Moselle, bénéficie du label officiel français Musée de France et fait partie du réseau des Grands sites de Moselle. Le site est accessible en transport en commun seulement en période scolaire.

Notes et références

  1. « Moselle Passion - Accueil », sur mosellepassion.fr (consulté le )
  2. Tourisme en Moselle — Musée départemental Georges-de-La-tour
  3. Didier Rykner, « Un tableau de Georges de la Tour préempté par le conseil général de Moselle pour le musée départemental de Vic-sur-Seille », La Tribune de l'Art, vendredi 25 juin 2004. Lire en ligne. Page consultée le 28 juillet 2013

Liens externes

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