Micropénis

Le micropénis est une affection médicale dans laquelle un homme possède un pénis inférieur à 2,5 fois l'écart type par rapport à la taille moyenne du pénis humain.

Micropénis
Spécialité Génétique médicale
CIM-9 752.64
OMIM 607306
DiseasesDB 14839
eMedicine 923178
eMedicine ped/1448 

Mise en garde médicale

S'il est repéré suffisamment tôt, le micropénis peut faire l'objet d'un traitement hormonal visant à en allonger la taille, tant que l'individu n'a pas atteint la puberté.

Les conditions

Distribution de la taille des pénis en fonction de l'âge[1]. La courbe -2σ représente le seuil micropénis.

Le micropénis est diagnostiqué à la naissance. Selon les estimations, il affecterait 1,5 nouveau né masculin sur 10 000[2].

À la naissance, la taille moyenne du pénis non étiré est d'environ 3,5 cm pour un diamètre d'environ cm. 90 % des nouveau-nés ont un pénis dont la taille est comprise entre 2,4 et 5,5 cm.[réf. nécessaire]. Le micropénis est alors diagnostiqué pour une verge de moins de cm. S'il est dû à une insuffisance de testostérone, un traitement hormonal par injection intramusculaire est possible dès le troisième mois[2].

La taille moyenne du pénis au début de la puberté est de cm. Le micro pénis est à cet âge de moins de cm. Le dépistage par la famille est primordial s'il n'a pas eu lieu à la naissance[2].

À l'âge adulte, la taille moyenne d'un pénis en érection est d'environ 12,5 cm. Ainsi, un pénis adulte mesurant moins de cm en érection sera qualifié de micropénis[3].

Hormis ses dimensions réduites, le micropénis  s'il n'est pas associé à une malformation  ne provoque aucun problème physiologique (prépuce et canal de l'urètre notamment).

Les causes

Elles sont pour partie mal cernées, et peuvent être nombreuses :

Traitement

Traitement hormonal

La croissance du pénis à la fois avant la naissance et pendant l'enfance et la puberté est fortement influencée par la testostérone et, à un degré moindre, l'hormone de croissance, mais leur valeur dans le traitement de micropénis est essentiellement limitée à des conditions de déficience en hormone, comme l'hypopituitarisme ou l'hypogonadisme.

Peu importe la cause du micropénis, si elle est reconnue dans l'enfance, un bref traitement de testostérone est souvent prescrit[4] (généralement pas plus de 3 mois). Ceci induit généralement une croissance supplémentaire, confirmant la probabilité d'une poursuite de la croissance à la puberté. Le traitement par injection doit avoir lieu le plus tôt possible, tant que l'enfant n'a pas atteint la puberté, les doses nécessaires étant plus fortes chez l'individu tout juste prépubère. Le traitement est alors le plus souvent administré par gel[2]. Or, l'administration de doses trop élevées de testostérone lors de l'enfance conduit à des effets secondaires tels qu'une virilisation non désirée (puberté précoce, apparition de pilosité) et une maturation osseuse, conduisant à une diminution de la taille du corps adulte. Des études ont démontré que l'administration précoce d'une dose trop importante de testostérone peut même entraîner une diminution de la taille du pénis chez l'adulte[5].

En période prépubertaire, le traitement à la testostérone devient donc moins efficace. Il n'est repris à l'adolescence que pour les garçons atteints d'hypogonadisme. La croissance du pénis est terminée à la fin de la puberté, de manière similaire à l'achèvement de la croissance en hauteur et la fourniture de testostérone supplémentaire pour les adultes post-pubères ne produit que peu ou pas de croissance.

Chirurgie

Plusieurs techniques chirurgicales similaires à la phalloplastie pour l'agrandissement du pénis ont été conçues et exécutées, mais elles ne sont généralement pas considérées comme ayant un succès suffisant pour être largement adoptées, et sont rarement effectuées dans l'enfance.

Dans les cas extrêmes de micropénis, le pénis comporte à peine un tronc, et le gland semble s'asseoir presque sur la peau du pubis. Depuis les années 1960 jusqu'à la fin des années 1970, le changement de sexe et le recours à la chirurgie étaient recommandés, particulièrement s'il y avait des indications que la réponse à la testostérone et à la testostérone supplémentaire pubertaire serait faible. Si les parents acceptaient, le garçon était traité et transformé en fille, et la chirurgie était effectuée pour enlever les testicules et construire un vagin artificiel. Cette décision était fondée sur trois hypothèses, aujourd'hui remises en cause :

  • l'identité de genre et des différences de sexe étaient uniquement une question de l'apprentissage social plutôt que de la biologie ;
  • un homme avec un pénis trop petit pour mettre dans un vagin ne pouvait pas trouver une place sociale et sexuelle satisfaisante dans la société ;
  • un vagin fonctionnel acceptable pourrait être construit chirurgicalement.

Le Johns-Hopkins Hospital, le centre le plus connu pour cette approche, a effectué douze de ces réaffectations de 1960 à 1980, notamment [réf. nécessaire] celle de David Reimer (dont le pénis a été détruit accidentellement lors d'une circoncision), supervisée par le docteur John Money. Vers le milieu des années 1990, la réaffectation a été moins souvent proposée, et les trois hypothèses avaient été contestées. Les anciens sujets d'une telle chirurgie, se disant largement insatisfaits du résultat une fois adultes, ont joué un grand rôle pour décourager cette pratique. La réassignation sexuelle est rarement pratiquée aujourd'hui pour les micropénis graves (bien que la question de l'éducation du garçon comme une fille soit parfois encore discutée)[6]. (Voir la section « Histoire de la chirurgie intersexe » pour une discussion plus approfondie.)

Notes et références

  1. W. B. Schill, R. G. Bretzel, W. Weidner, Männermedizin, Urban & Fischer Verlag, (ISBN 3-437-23260-6), p. 448
  2. Micropénis : comment mesurer, quand traiter ?
  3. (en) Surgeons Pinch More Than An Inch From The Arm To Rebuild A Micropenis
  4. Ishii T, Sasaki G, Hasegawa T, Sato S, Matsuo N, Ogata T, « Testosterone enanthate therapy is effective and independent of SRD5A2 and AR gene polymorphisms in boys with micropenis », J. Urol., vol. 172, no 1, , p. 319–24 (PMID 15201804, DOI 10.1097/01.ju.0000129005.84831.1e)
  5. McMahon DR, Kramer SA, Husmann DA, « Micropenis: does early treatment with testosterone do more harm than good? », J. Urol., vol. 154, no 2 Pt 2, , p. 825–9 (PMID 7609189, DOI 10.1016/S0022-5347(01)67175-1)
  6. Calikoglu AS et A Calikoglu, « Should boys with micropenis be reared as girls? », J. Pediatr., vol. 134, no 5, , p. 537–8 (PMID 10228285, DOI 10.1016/S0022-3476(99)70236-2)

Voir aussi

Articles connexes

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