Marc Ouellet

Marc Ouellet p.s.s., né le à La Motte (Québec, Canada), est un cardinal québécois, membre de la Curie romaine. Depuis , il occupe les fonctions de préfet de la Congrégation pour les évêques et de président de la Commission pontificale pour l'Amérique latine. En 2003, il fut créé cardinal. Il fut primat du Canada et archevêque de Québec de 2003 à 2010. En plus du français, sa langue maternelle, il parle couramment cinq autres langues : l'allemand, l'anglais, l'espagnol, l'italien et le portugais[1].

Pour les articles homonymes, voir Ouellet.

Marc Ouellet

Le cardinal, décoré de l'ordre de Vasco Núñez de Balboa en novembre 2012
Biographie
Nom de naissance Marc Armand Ouellet
Naissance
à La Motte (Québec, Canada)
Ordre religieux Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice
Ordination sacerdotale par Mgr Gaston Hains
Cardinal de l’Église catholique
Créé
cardinal
par le pape Jean-Paul II
Titre cardinalice
Évêque de l’Église catholique
Consécration épiscopale par le pape Jean-Paul II
Dernier titre ou fonction Préfet de la Congrégation pour les évêques
Président de la Commission pontificale pour l'Amérique latine
Préfet de la Congrégation pour les évêques
Président de la Commission pontificale pour l'Amérique latine
Depuis le
Archevêque de Québec
Secrétaire du Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens
Archevêque titulaire d'Acropolis

« Ut unum sint »
« Qu’ils soient un » (Jean, 17, 21)
(it) Notice sur www.vatican.va
.html (en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Biographie

Origine, jeunesse et formation

Les Ouellet d'Amérique descendent du pionnier de la Nouvelle-France René Ouellet (nom orthographié aussi Hoélet ou Hoûallet), originaire de la paroisse Saint-Jacques-du-Haut-Pas à Paris et arrivé au Canada en 1663[2]. René Ouellet épouse le en l'église Notre-Dame de Québec[3], Anne Rivet, une Fille du Roi originaire de Normandie. Parmi leurs enfants, nés à Sainte-Famille sur l'Île d'Orléans, Grégoire Ouellet est l'ancêtre du cardinal Marc Ouellet[4]. On peut aussi mentionner parmi ses ascendants le pionnier Pierre Tremblay (1626-1687), ancêtre des Tremblay d'Amérique[4].

Marc Armand Ouellet, fils de Pierre Ouellet (né le à Albanel) et de Graziella Michaud (née le à La Motte), est né le à La Motte en Abitibi-Témiscamingue au Québec au sein d'une famille de huit enfants[5]. Il fit ses études collégiales ainsi que deux ans de philosophie à l'École normale d'Amos de 1959 à 1964 à la fin desquelles il reçut un baccalauréat en pédagogie de l'Université Laval. Ensuite, il fit ses études théologiques au Grand Séminaire de Montréal de 1964 à 1968 pour recevoir une licence en théologie de l'Université de Montréal[6].

Prêtre

Marc Ouellet a été ordonné prêtre dans sa paroisse natale de Saint-Luc dans le diocèse d’Amos le et devint vicaire à la paroisse St-Sauveur de Val d’Or (1968-1970). Il partit ensuite pour l'Amérique du Sud, où il apprit l'espagnol et enseigna au Grand Séminaire de Bogota en Colombie pendant deux ans. En 1972, il s’est joint à la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice qui dirigeait le séminaire[6].

Il partit deux ans à Rome en Italie pour obtenir une licence en philosophie de l'université pontificale Saint-Thomas-d'Aquin en 1974. Il retourna en Colombie où il devint membre de la direction et professeur au Grand Séminaire de Manizales. En 1976, il revint au Canada pour devenir directeur et enseignant au Grand Séminaire de Montréal. En 1978, il recommença les études pour compléter un doctorat en théologie dogmatique qui lui fut remis par l'Université pontificale grégorienne en 1983[6].

En 1983, il retourna de nouveau en Colombie pour enseigner au Grand Séminaire de Cali pendant un an. De 1984 à 1989, il était le recteur du Grand Séminaire de Manizales. En 1990, il devint le recteur du Grand Séminaire de Montréal puis du Séminaire Saint-Joseph (en) d'Edmonton en Alberta en 1994. En 1996, il devint le titulaire de la Chaire de théologie dogmatique de l'Institut pontifical Jean-Paul II de l'université pontificale du Latran à Rome, poste qu'il occupa jusqu'en 2002[6].

Évêque

Marc Ouellet est nommé évêque titulaire d'Agropoli (it) en Italie le par le pape Jean-Paul II et est nommé à la Curie romaine en tant que secrétaire du Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens. Il est consacré évêque le suivant par Jean-Paul II en la basilique Saint-Pierre de Rome[5],[6].

Il est par la suite nommé consulteur pour les congrégations pour la doctrine de la foi et pour le clergé[6].

Le , le pape le nomme archevêque de Québec et primat du Canada. Il prend possession de son siège le [6].

Cardinal

Marc Ouellet au printemps 2008

Lors du consistoire du , il est créé cardinal par Jean-Paul II avec le titre de cardinal-prêtre de Sainte Marie de Traspontine à Rome[7]. Il participe au conclave de 2005 qui élit le pape Benoît XVI.

En , il consacre solennellement son diocèse à Notre Dame de l’Immaculée Conception[8].

En 2008, Benoît XVI le nomme rapporteur général de la XIIe assemblée générale ordinaire du synode des évêques[6]. Il célèbre le congrès eucharistique de Québec en juin de la même année. Également en 2008, il affirme que l'enseignement de la doctrine catholique au Québec doit rester au centre des programmes scolaires parce que le catholicisme est la religion de la majorité, estimant que la société québécoise est désorientée sur le plan spirituel[9].

Le il est nommé membre du conseil pontifical pour la culture[10].

En , il dénonce l'ignorance et le manque d'information sur la religion et les traditions, surtout chez les nouvelles générations, et prône le retour de la catéchèse au lieu du cours d'éthique et culture religieuse. Il a également affirmé que l'Église catholique est persécutée au Québec parce qu'elle « dit la vérité[11]. »

En , Marc Ouellet a effectué des sorties publiques pour se prononcer sur la question de l'avortement, dont trois importantes : il a fait une allocution devant la Fédération canadienne des sociétés de médecins catholiques à Montréal, il a participé à la Marche nationale pour la vie à Ottawa et il a été l'invité d'honneur de la Campagne Québec-Vie lors de la Journée internationale de la famille à Québec[12],[13],[14]. Ses déclarations ont soulevé une polémique au sein de la classe politique au Québec et plusieurs politiciennes dont Pauline Marois, Marguerite Blais, Christine St-Pierre, Josée Verner et Françoise David ont exprimé leur mécontentement face aux propos du cardinal[15],[16].

En quittant ses fonctions d'archevêque de Québec, en 2010, il exprime publiquement une demande de pardon, espérant pouvoir dire « au revoir dans la paix et la réconciliation » et en ajoutant que « Lors de certains débats publics ou à l’occasion de décisions pastorales, je suis conscient que plusieurs personnes ont pu être heurtées ou peinées : le message de la vérité n’est pas toujours bienvenu ; c’est une souffrance pour celui qui écoute et parfois pour le ministre qui l’exprime[17] ».

Préfet pour la Congrégation pour les évêques

Jason Kenney, Marc Ouellet et David Lloyd Johnston le 18 mars 2013 à la réception du Collège pontifical canadien de Rome en préparation pour l'inauguration du pape François

Le , Benoît XVI rappela Marc Ouellet à la curie et le nomma à la tête de la Congrégation pour les évêques et de la Commission pontificale pour l'Amérique latine en remplacement du cardinal Giovanni Battista Re qui a atteint la limite de soixante-quinze ans fixée par le droit canon (can. 401). Ce diacastère est l'un des plus importants au sein de la curie romaine, puisque l'ensemble des nominations des évêques dans le monde s'y décide . La nomination de Marc Ouellet est analysée comme étant due à sa proximité avec Benoît XVI[18]. Il quitta l'archidiocèse de Québec en afin de rejoindre Rome[17].

Le , il fut nommé au sein de la Congrégation pour la doctrine de la foi par Benoît XVI[19].

En , à l'occasion d'une visite en Irlande, le cardinal Marc Ouellet demanda pardon au nom du pape contre les abus sexuels : « Le pape Benoît XVI m’a demandé, en tant que son représentant [...] de demander le pardon de Dieu pour les abus sexuels commis sur des enfants par des ecclésiastiques, non seulement en Irlande mais partout dans l’Église »[20].

En , le cardinal fait paraître un livre d'entretiens : Actualité et avenir du Concile Œcuménique Vatican II. Interrogé par le Père Geoffroy de La Tousche, curé d'Elbeuf (Seine-Maritime), le cardinal Ouellet présente sa biographie et reprend les principales Constitutions du Concile Vatican II. Il conclut ainsi son ouvrage, spécialement à l'adresse des jeunes : « Comme disent les apôtres saint Paul et saint Jean : "Nous savons en qui nous avons cru. Et nous avons connu l'amour". Nous pouvons donc nous engager à fond dans l'amour pour fonder une famille, ou bien dans la vie consacrée ou dans la vie sacerdotale. Il vaut la peine de s'engager dans l'amour. C'est là que se trouve le bonheur, le sens de la vie. C'est là que nous allons trouver la lumière et apporter à d'autres le bonheur. Il ne suffit pas d'être heureux. Rendons les autres heureux, avec la grâce de Dieu. » (p. 242).

Lors de la renonciation du pape en , il est considéré par plusieurs vaticanistes et observateurs comme étant papable. Il avait d'ailleurs également été mentionné comme étant un successeur potentiel de Jean-Paul II. Il participe au conclave qui élit François.

Le , à l'occasion de la confirmation du préfet de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique, il est nommé membre de cette congrégation par François[21].

Le , il est nommé par le souverain pontife Père synodal pour la troisième assemblée générale extraordinaire du synode des évêques sur la famille se déroulant du 5 au en qualité de président de la congrégation pour les évêques[22].

En , il publie un nouveau livre « Famille deviens ce que tu es »[23], dans lequel il explique que juger Amoris lætitia « sur la seule base d’une note de bas de page qui signifierait une rupture de la tradition ecclésiale » apparaît « franchement simpliste, voire outrancier ». Il invite aussi les fidèles à refaire une lecture attentive du texte[24].

Le mardi par un rescrit au nom du pape François, le cardinal Ouellet ainsi que les cardinaux Leonardo Sandri, Pietro Parolin et Fernando Filoni sont élevés au rang de cardinal-évêque sans diocèse suburbicaire prenant effet au consistoire du suivant[25].

Devise et blason

La devise du cardinal Ouellet est Ut unum sint qui signifie « Qu'ils soient un » et qui est tirée de l'Évangile selon Jean[5].

Blasonnement :
D’azur à la croix ancrée d’or sur une montagne de trois coupeaux d’argent accostées d’une fleur de lys d’or à dextre et d’une fleur de lys d’argent à senestre[6].

Publications

  • Marc Ouellet, Dieu plus merveilleux que les rêves, Éditions Anne Sigier, , 304 pages p. (ISBN 978-2-89129-447-8)
  • Marc Ouellet, Divine ressemblance : le mariage et la famille dans la mission de l'Église, Québec/Paray-le-Monial, Anne Sigier, , 311 p. (ISBN 978-2-89129-507-9)
  • Marc Ouellet (Auteur), Geoffroy de la Tousche (Interviewer), Actualité et avenir du concile œcuménique Vatican II, Dijon, L'échelle de Jacob, coll. « Visages », , 245 pages p. (ISBN 978-2-35968-030-0)
  • Marc Ouellet, Famille deviens ce que tu es !, Parole et Silence, , 160 p. (EAN 9782889188659)

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Dans le village du papabile Marc Ouellet.
  2. Du Perche au Vatican : généalogie du papabile le cardinal Marc Ouellet, ses origines françaises.
  3. Pour visualiser leur acte de mariage qui se trouve dans le registre paroissial de l'église Notre-Dame de Québec, voir http://www.frontenac-ameriques.org/notre-association/breve/un-quebecois-proche-du-trone-de.
  4. Généalogie complète du Cardinal Marc Ouellet.
  5. Biographie de Monsieur le Cardinal Marc Ouellet, p.s.s. sur le site de la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice, page consultée le 12 février 2012.
  6. Monsieur le cardinal Marc Ouellet sur le site de l'Archidiocèse de Québec, page consultée le 12 février 2013.
  7. Cardinal Marc Ouellet sur le site de l'Église catholique de Québec, page consultée le 12 février 2013.
  8. Consécration de l'Archidiocèse de Québec par son Éminence le Cardinal Ouellet sur le site du Michael Journal, page consultée le 12 février 2013.
  9. Frédéric Boily, Le Conservatisme Au Québec : Retour Sur une Tradition Oubliée, éd. Presses Universitaires de Laval, 2010, p. 120-121.
  10. (it) Salle de presse du Saint-Siège, « Rinunce e nomine », sur press.vatican.va, (consulté le ).
  11. Marc-André Séguin, L'Église catholique est « persécutée » au Québec, Agence QMI/Canoe, 12/04/2009, article en ligne.
  12. Allocution du Primat de l'Église canadienne aux médecins catholiques sur le site La vie est belle !, page consultée le 12 février 2013.
  13. Charles Thériault, Témoignage bruyant de «l'amour de la vie», La Presse canadienne, 14 mai 2010, page consultée le 12 février 2013.
  14. Frédéric Denoncourt, L'avortement injustifié même en cas de viol, selon le cardinal Ouellet, Le Soleil, 16 mai 2010, page consultée le 12 février 2013.
  15. Tommy Chouinard et Nathaëlle Morissette, Josée Verner condamne les propos du cardinal Marc Ouellet, La Presse, 17 mai 2010, page consultée le 12 février 2013.
  16. Les propos de Marc Ouellet sur l'avortement: rétrogrades et insultants pour les femmes, CNW Telbec, 17 mai 2010, page consultée le 12 février 2013.
  17. Marc-André Gagnon, Le cardinal Ouellet fait ses adieux, Agence QMI, 18 août 2010, page consultée le 12 février 2013.
  18. Le Pape Benoît XVI consacre ses vacances à l’écriture, H2O News, 9 juillet 2010, page consultée le 12 février 2012.
  19. Le cardinal Ouellet fait son entrée à la Congrégation pour la doctrine de la foi, Agence QMI, 25 octobre 2010, page consultée le 12 février 2013.
  20. Anne Hurian (trad.), Le card. Ouellet demande pardon aux victimes d'abus, Innovative Media, 13 juin 2012, page consultée le 12 février 2013.
  21. (it) Salle de presse du Saint-Siège, « Rinunce e nomine », sur press.vatican.va, (consulté le ).
  22. « Liste des participants au Synode sur la famille », sur la-croix.com, (consulté le ).
  23. Ouellet 2016.
  24. ">Nicolas Senèze, « Après les débats, « Amoris laetitia » bientôt en pratique », sur la-croix.com, (consulté le ).
  25. (it) Angelo Becciu, « Rescritto del Santo Padre Francesco con cui ha deciso di cooptare nell’Ordine dei Vescovi, equiparandoli in tutto ai Cardinali insigniti del titolo di una Chiesa suburbicaria, i Cardinali Parolin, Sandri, Ouellet e Filoni », sur press.vatican.va, (consulté le )
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